Le détective Carl Neely

Chapitre 1 : Le 7 novembre 2008

2667 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/12/2022 20:01

7 novembre 2008, station de police de Grandview, 20h00.


Le détective Carl Neely est à son bureau. Tout à coup, le téléphone sonne. Il répond : — Détective Carl Neely à l'appareil. Qui êtes-vous ?

Mélinda (dans sa boutique d'antiquités) répond : — Bonsoir, Monsieur le détective Carl Neely. C'est Mélinda Clancy. Pouvez-vous venir près du ruisseau Mortin.

– Qu'est-ce qui se passe ?

– Mon mari se trouve avec Hunter Clayton, de son vrai nom Robert Langowski. Sa présence n'annonce rien de bon. Et mon mari est là, sauf qu'il ne répond pas, probablement qu'il a laissé son cellulaire dans sa voiture. Pouvons-nous nous rejoindre près de la cabane ?

– Oui, je m'y rends à l'instant.

Il pense « J'espère que la situation n'est pas trop grave. »


7 novembre 2008, cabine près du ruisseau Mortin, extérieur de Grandview, 20h15.


Le policier se dépêche de se rendre près de la cabane. Mélinda le rejoint peu après. Ils regardent de loin les silhouettes se déplacer. Jim et Hunter ne lâchent point le fusil de chasse, chacun le voulant pour lui. Carl Neely appelle un autre policier au moyen d'un émetteur-récepteur portatif. Ensuite, il fait un signe à Mélinda, lui intimant de ne pas bouger. Elle est près des véhicules (le sien, celui de son mari et celui du détective). Neely file se cacher derrière un arbre face à la cabane. Ainsi, il voit de plus près les silhouettes des deux protagonistes. Les deux hommes dans la cabine, Jim étant dos à la porte. Personne ne veut lâcher l'arme. Ils se déplacent ainsi le long des fenêtres, en bougeant beaucoup des bras. Depuis l'arbre derrière lequel il est caché, le détective regarde les ombres se mouvoir. Il s'approche promptement de la cabine et entre. Le détective pense « Que Dieu et l'ange Michel protègent Jim ! ». Les deux hommes tournent leurs têtes vers lui. Carl Neely, son arme pointée, leur intime de lâcher le fusil et ajoute que chacun se tienne loin de l'arme. Jim attend que l'ex-fiancé obéit à l'ordre du policier. Hunter attend que Jim lâche l'arme. Le détective attend. La tension monte. Silence, aucun son, aucun geste. Seul le détective est calme. Les trois hommes se tiennent debout, Jim et Hunter les mains sur le fusil de chasse, Carl Neely se tient près de Jim, son revolver dans la main droite. Tout à coup, le policier tire près de Hunter, le faisant sursauter. Il lâche l'arme. Jim en profite pour l'amener loin de lui. Hunter se dirige vers lui, mais le policier lui barre le chemin. Il frappe le policier d'un coup de poing bien solide. Une bagarre éclate, au cours de laquelle le policier est assommé, puisqu'il ne parvient point à maîtriser son adversaire. L'ex-fiancé s'empare de l'arme du policier et la pointe vers Jim, qui, heureusement, se déplace, de sorte qu'il est atteint à l'omoplate gauche, puis s'apprête à tirer sur le détective, mais ce dernier, reprenant conscience, use des forces qui lui reste pour appeler des policiers au moyen de son émetteur-récepteur portatif, qu'il lâche tout de suite après avoir terminé son message. Malheureusement, l'ex-fiancé de Tricia tire sur Carl Neely, l'atteignant au ventre lorsqu'il se traîne par terre. Les policiers arrivent à ce moment et le maîtrisent. Les ambulanciers accourent en vitesse. Jim reprend conscience lorsqu'il est allongé sur la civière, mais il ressent terriblement la douleur à l'épaule. Le détective, lui, est inconscient sur son lit. Son âme est sortie de son corps.


Mélinda s'approche des deux civières sur lesquelles les blessés se trouvent et rassure tendrement son mari.

Elle lui dit : – Ça va Jim. Reprends conscience. Ne m'abandonnes pas. C'est moi, Mélinda, qui est à côté de toi. Saches que je t'aime beaucoup. Mon amour, je suis vraiment désolée. Si j'aurais su dans quel danger tu te trouvais, je ne t'aurais pas laisser ramasser les chaises louées par Tricia et Hunter pour leur cérémonie de mariage.

Jim lui répond : — Ne sois pas désolée. Tu sais que je t'aime et que je préfère que tu sois en sécurité. Ne t'inquiète pas pour rien; je me rétablira. Je vais bien, seulement une douleur aigüe en raison du choc. J'espère que Carl va bien.

— Il est sorti de son corps.

L'âme du détective, interpellée, s'approche du couple.

Mélinda lui dit : – Carl Neely, pourquoi ne voulez-vous pas regagner votre corps avant qu'il ne soit trop tard ?

Le détective répond : – Je n'éprouve aucune envie de ressentir la douleur terrible. Je suis enfin libre. Mais, expliquez-moi pourquoi je vois Caitlin ? Pourquoi elle ne veux pas me parler ?

Puis il disparaît de la vue de Mélinda. Cette dernière voit l'esprit d'une jeune fille chétive en peignoir bleu dont les cheveux sont délabrés. L'esprit disparaît lorsque le regard de Mélinda tombe sur lui.


Les blessés sont rapidement amenés vers l'hôpital Mercy. Les ambulanciers sont suivis par les policiers et par la voiture de Mélinda. Au cours de la conduite, Carl Neely apparaît sur le siège arrière du véhicule de Mélinda. Il lui dit : – Mélinda, pouvez-vous m'aider ?

– Oui, mais à condition que vous m'expliquez votre situation.

– D'accord. Je suis marié en secondes noces à Marianne Bazra, qui a une fille de son premier mariage, Caitlin. Je m'occupe de sa fille comme si elle est la mienne. Et je ne comprends pas pourquoi elle est un esprit. Je sais seulement depuis un certain temps qu'elle a des troubles anorexiques, car Marianne la néglige. Je l'ai averti mais rien n'y fait.

– Il semble que oui, elle est un esprit, si c'est une jeune fille vêtue d'un peignoir bleu. D'ailleurs, elle semble vous éviter.

– Mais pourquoi ?

Après une courte pause, l'âme du policier dit : – Madame Clancy, je pense que je retourne à l'instant dans mon corps. Je ne peux pas abandonner ma femme.

Aussitôt dit, aussitôt fait, l'âme de Carl Neely revient animer son corps. Le détective reprend aussitôt conscience. Jim et lui sont opérés le soir même, le premier à l'épaule, le second au ventre. Carl Neely, rétabli de son opération, ressent une présence à ses côtés. Il regarde autour du lit sur lequel il est couché, mais ne voit personne. Il pense : « Il me semble que Caitlin est là. Comment expliquer ce phénomène ? Est-ce que j'hallucine ? Jesam li lud ? [Suis-je fou ?] ». Il s'empare du téléphone sur le chevet près du lit et appelle Mélinda, pour la demander de venir immédiatement dans sa chambre dès qu'elle aura le temps.


Mélinda Gordon arrive après dix minutes, accompagnée d'une infirmière. Le détective est allongé sur le lit. Il dort. L'infirmière lui dit : – Monsieur, Madame Mélinda Clancy est arrivée.

Il se réveille aussitôt et dit : – Madame Clancy, tous mes respects.

Mélinda : – Merci, Monsieur le détective.

En s'adressant à l'infirmière, le policier dit : – Mademoiselle, vous pouvez sortir.

Une fois l'infirmière sortie de la chambre, Carl Neely s'adresse à Mélinda : – Madame, j'ai l'impression de ressentir la présence de Caitlin, mais je ne la vois pas. Pouvez-vous m'expliquer qu'est-ce qui ce passe ? Est-ce une hallucination ?

Mélinda, calmement : – Monsieur le détective Neely, vous n'êtes pas fou. Simplement, vous ressentez la présence d'un esprit.

Comme le détective se montre méfiant devant une telle affirmation, la jeune femme fait une courte pause. L'esprit au peignoir apparaît à la droite du détective et le fixe pendant quelques secondes puis disparaît. Mélinda reprend : – L'esprit s'est manifesté il y a peu.

Carl Neely hoche de la tête. La jeune femme poursuit : – Car je vois les âmes errantes et je dois les aider à régler leurs dernières volontés. C'est un don que j'ai depuis mon enfance.

Après un court silence, elle ajoute : – Libre à vous de me croire. Cependant, j'affirme que l'esprit d'une jeune fille en peignoir bleu semble attachée à vous, mais vous évite.

Le détective, après un long silence, dit : – Donc, vous voulez me rassurer que je n'hallucine pas, ou bien vous voulez me réconforter dans cette hallucination. Je veux être réaliste ! À moins que ce soit... La famille qui me rattrape ! Là, c'est trop pour moi ! Mais merci Madame Clancy.

Carl Neely se retourne dans le lit pour essayer de dormir. Mélinda sort de la chambre pour se rendre dans celle de son mari.

Le détective, agité, ne parvient à trouver le sommeil. Il pense : « Ah ! Les poètes de la famille ! Je sais bien que Neely dérive du gaélique écossais McNeilly, qui signifie «fils du poète», poète bizarre pour imaginer un monde parallèle peuplé d'esprits. Ça doit être angoissant ! S'il vous plaît, laissez-moi en paix ! Je me remets à peine d'une blessure grave que d'autres événements doivent venir s'abattre sur moi ! » Ne pouvant dormir, il tourne dans le lit, puis fixe le plafond de la chambre.

Après une heure, il appelle une infirmière et la demande de faire venir sa femme et un docteur à son chevet. Quelques minutes plus tard, un docteur puis Marianne Neely arrivent dans la chambre du blessé. Le détective, fatigué,

dit : – Marianne, je ne peux pas dormir. Où est Caitlin ? Je pense que je ne suis plus normal. Monsieur, le docteur, puis-je prendre des somnifères ?

Sa femme lui dit : – Mon amour, reposes-toi. Je pense que tu es encore sous le choc.

Carl réplique : – Et ta fille, tu ne l'as pas amené avec toi ?

Elle bredouille : – Je pense qu'elle ne devrait pas venir voir son beau-père. Je ne voulais pas lui faire peur, vu ton état.

Carl Neely, irrité, fait signe à sa femme de sortir de la salle. Vexée du ton, elle se renfrogne et quitte la chambre.

Le docteur, après avoir lu son dossier, dit d'un ton neutre : – Calmez-vous, Monsieur. Il faut que vous vous reposez de votre opération. Pour dormir, vous devez vous allonger sur le dos. Mais vous ne pouvez pas prendre de somnifères. Dans ce cas, essayez de ne pas trop divaguer dans vos pensées. Ceci vous aidera à mieux dormir.

Le détective hoche lentement de la tête et remercie le docteur de son conseil.

Une fois le docteur sortit, Carl Neely pense : « Impossible que ma femme ne sache pas où est sa fille. Caitlin, où es-tu ? » Il soupire et s'allonge dans le lit. À ce moment, il ressent une présence à sa droite, à savoir sa belle-fille. Il jette un coup d'œil rapide, mais il ne voit personne. Il pense : « Il est peut-être possible que j'hallucine. » Puis, son âme sort de son corps. L'âme du détective voit la jeune fille à la droite de son corps. La jeune fille lui dit : « S'il vous plaît, Carl, ne soyez pas triste pour moi. Découvrez qui vous êtes, c'est pourquoi je suis désolée de ce qui vous est arrivé. Et n'oubliez pas d'enquêter sur mes parents ! » Puis elle entre dans le corps du détective, le poussant à griffonner un nombre sur une feuille de papier trouvée sur la table de chevet à côté du lit. Ensuite, elle quitte le corps du détective, dont l'âme regagne son corps. Caitlin disparaît de la pièce. Carl Neely est étonné ; il regarde, perplexe, le numéro qu'il a écrit. Il pense : « On dirait un numéro de dossier d'archive. Ah ! Encore une enquête ! Mais, enfin, c'est mon métier. Sauf que parfois, je me demande pourquoi j'ai décidé d'être détective. J'aurais être simple policier à donner des constats de contravention et avoir la vie tranquille. Pourtant, mon père m'a bien prévenu du danger du métier. Si je l'avais écouté ! Je suis conscient du danger de mon métier que lorsque je me trouve dans une telle situation. Mais enfin, qu'est-ce qui m'arrive ? » Il plie le papier et le dépose sur la table de chevet. Il s'allonge dans le lit et ferme ses yeux pour dormir, mais le sommeil ne vient pas. Le policier rumine toute sorte de pensées, jusqu'à ce qu'il parvient à se calmer et donc à se reposer un peu. Il s'endort après une heure. Il a un rêve bizarre qui le réveille en sursaut.


Le lendemain, lorsque Carl Neely se réveille, la pensée suivante lui vient à l'esprit : « Je ferais ma dernière enquête puis je quitterais ce métier ! » Quelques secondes après, étonné d'une telle pensée – puisqu'il apprécie son travail de détective malgré les dangers qu'il comporte – il murmure à lui-même : « Je ne peux pas sérieusement avoir eu une telle pensée. Je dois être simplement fatigué pour penser ainsi ! À moins qu'un esprit me souffle cette idée ! Me voilà donc rassuré ; je ne suis pas fou et je n'hallucine pas. » Comme pour confirmer ses paroles, il ressent une présence à sa droite, mais ne voit personne.



Le détective sort de l'hôpital après quatre semaines. Sa femme venait le voir une fois par jour. Mais, chaque fois qu'il lui demande au sujet de Caitlin, elle répond évasivement, ce qui l'irrite au plus haut point. Une telle réponse éveille en lui un soupçon ; il pense que sa femme sait que Caitlin n'est plus parmi les vivants et qu'elle sait peut-être la cause du décès, voire qu'elle pourrait même en être la responsable. Cette pensée l'attrista, car il n'a pas d'enfant avec Marianne, alors qu'il aimerait bien en avoir un, sauf que sa femme ne partage pas son désir, ayant déjà de son premier mariage Caitlin. Il se demande alors s'il veut vraiment rester avec Marianne. Il demeure indécis à ce sujet et confirme au moins qu'il doit sérieusement enquêter sur sa femme et sa belle-fille avant de prendre une décision.


De plus, il était témoin d'un étrange phénomène : il ressentait la présence de sa belle-fille, voire même qu'il en reconnaissait son odeur particulière. Aussi, il ressentait aussi certaines odeurs de certains esprits errants qui flânent dans l'hôpital. Inutile de dire que cette expérience olfactive des esprits a troublé le policier. Les soirs ne sont pas plus tranquilles pour lui, puisqu'il recevait la visite de ses défunts grand-père et arrière-grand-père paternels, qui disaient l'attendre, mais comme il refuse de les suivre, ils le menacent de mettre fin à sa vie. Carl Neely se réveille en sueur, effrayé, mais surtout dérangé par leur présence – puisque ces esprits sentent mauvais, d'une odeur cadavérique. Il n'en est que plus fatigué, parfois, il suffoquait sous la pression de ces esprits. C'est pourquoi il devait rester une semaine de plus que prévue afin de bien se rétablir, puisqu'il était pâle comme un linge. Écœuré par la mauvaise odeur de ses ancêtres, il ne mange pas beaucoup les repas apportés par l'infirmière.



Une fois que les docteurs ont permis à Carl Neely de quitter l'hôpital, sa femme, Marianne, est venue le reconduire dans leur maison.

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