De feu et de braise (Diluc x Varesa)

Chapitre 1 : Chapitre 1 : Varesa

1365 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

J’étais au beau milieu d’un rêve rempli de ragouts, de montagnes aux champignons et même de gigantesques hamburgers quand Vanana me poussa brusquement du museau. Je me réveillai alors en sursaut et couverte de miettes de fruits séchés…

-       Va…Vanana !? Mais quelle heure est-il ? lui demandai-je tout en gouttant à une des miettes.

Vanana, la petite saurienne fit un petit cri inquiet et trotta jusqu’aux rideaux de ma fenêtre et les souleva du museau laissant apparaitre la lueur éclatante du matin.

Non non non ! Le cours ! J’étais en retard au cours de combat tactique avancé inter-régions donné par Iansan ! Même si l’abîme n’avait pas fait son apparition à Teyvat depuis des années, je devais continuer d’assister au cours de combat de la tribu. Pas juste pour apprendre. Pour représenter le Collectif. D’autant plus que ce jour là, le cours avait lieu en compagnie d’un invité spécial : Diluc Ragnvindr.

Je bondis hors du lit, attrapant ma tenue d’entrainement et enfilant une chaussure sur deux, puis alors que je dévalai les marches du verger, mon ventre se mit à gargouiller si fort, que je suis sure que le clan des êtres des canopées en ont même été secoués.

Dans la cuisine, maman était en train de préparer le petit déjeuner, à toute vitesse je pris sous ses yeux trois tranches de pain couvertes de confiture de baies de quenettier que je fourrai dans ma bouche, sans oublier une quatrième que je glissai en vitesse dans ma sacoche pour le trajet. La confiture dégoulinait sur mes joues, mes mains, même Vanana en avait sur l’arrière de la tête.

Malgré les quelques secondes seulement de trajet, quand j’arrivai dans l’arène couverte du stade Sanctifeu, tous les regards se tournèrent vers moi. Je venais de freiner brutalement l’élan de ma course effrénée manquant de percuter quelqu’un.

Je me figeai. Un silence pesant tomba.

Je levai les yeux et je le vis, lui. Grand, droit, sévère, les bras croisés. Des cheveux rouge vif encadraient son visage pâle. Son regard ambré se posa sur moi, et j’oubliai un instant que mes mains, mon visage et mes vêtements étaient collants de cette délicieuse confiture de baie de maman.

-       ...Varesa du Collectif de l’abondance, je présume ? dit-il d’une voix grave, calme tout en me toisant de la tête aux pieds.

Je fis un salut maladroit, un filet de confiture dégoulinant de mon menton.

-       Présente ! dis-je en mâchant un bout de tartine coincé entre deux molaires.

Iansan éclata de rire.

-       Voilà notre retardataire préférée. Elle est plus efficace que l’Abîme pour semer le chaos dans une entrée.

Sous le regard de l’homme aux cheveux de feu, je sentis mes joues devenir rouge tomate de gêne (à moins que ce ne soit à cause de la confiture ?). Je pris place aux cotés des autres élèves que j’entendais encore chuchoter et ricaner.

Le cours repris et je tentai de me concentrer tant bien que mal. Je crois que Diluc parlait de stratégie défensive face aux attaques de monstres corrompus ou quelque chose comme ça... Il avait une manière très précise, presque militaire, d’expliquer les choses. Il dessinait des schémas dans le sable avec la pointe de son épée, en détaillant la meilleure manière de couvrir un allié blessé ou de contre-attaquer en escouade. Chacun de ses mots était pesé, mesuré, froid même.

Malgré cela, quelque chose en lui captait intensément mon attention et ma curiosité. Je sentais... une tension, une passion contenue. Il avait vu la guerre. La vraie. Moi, je n’avais vu que des entraînements, quelques escarmouches, et mes propres limites. Je l’admirais en secret, même si je savais qu’après mon entrée en matière il n’aurait surement jamais une bonne opinion de moi.

Alors que je buvais ses paroles en terminant une dernière bouchée de tartine, tout bascula.

Un hurlement inhumain se fit entendre et déchira les airs. S’en suivi un vacarme, des portails noirs étaient en train de s’ouvrir à différents endroits de l’arène, vomissant des créatures toutes plus immondes les unes que les autres, aux membres tordus. Pas de doute possible : l’Abîme.

La panique fut immédiate au sein des élèves qui commencèrent à s’enfuir alors que Iansan se tenait prête à organiser les défenses.

Diluc quant à lui, dégaina son épée flamboyante, l’embrasant d’une lumière écarlate. C’était comme si il avait attendu ça depuis des lustres.

Quant à moi, je courus sans réfléchir alors que Vanana parti se tenir à l’écart en suivant les autres élèves. Instinctivement j’avais revêtu mon masque de super héroïne de l’ombre et je fonçai vers la menace.

Les premiers monstres tombèrent sous les attaques conjuguées de Diluc et Iansan. Malgré ma force je disposai de moins d’expérience que ces deux là, et en plus je n’avais pas pu prendra un petit déjeuner digne de ce nom… Cependant je prenais part au combat à leurs côtés, en faisant voler les plus petits monstre d’un coup d’épaule ou d’un balancement de bras en courant droit vers eux à toute allure.

C’est alors qu’un brutoviandu fit irruption d’un trou noir. Avant que n’ai eu le temps de l’intercepter, il s’élança sur Diluc alors que ce dernier venait d’achever un puissant mouvement à deux mains. Il était trop lent pour se défendre.

Je vis la lame de sa hache noire fuser vers lui.

Sans réfléchir, je bondi et écrasait sans aucune délicatesse l’horrible créature au sol, brisant la terre sous nos corps. L’onde choc fut sourde et le sol vibra. Le monstre se désintégra en se disloquant dans une gerbe de ténèbres.

Ouf ! C’était terminé.

Diluc se tenait devant moi et me regardait le souffle court. Je souris bêtement, à peine haletante malgré la séquence que nous venions de vivre. . Il me regarda plus longuement et prit la parole :

-       Tu viens de me sauver la vie

La encore, malgré son essoufflement manifeste, ses paroles restaient mesurées. Il avait toujours cet air calme et strict et son regard ambré ne laissait transparaitre aucune émotion superflue.

Je sentie encore mes joues rougir. Visiblement son regard me déstabilisait plus que les monstres contre lesquels nous venions de lutter. Même si je venais de lui sauver la vie, j’étais très impressionnée par la performance qu’il venait de réaliser aux côtés de Iansan contre la horde de monstres de l’abîme. Je restai devant lui incapable de prononcer un traitre mot.

Il me tendit une main. Je la pris, sans réaliser que j’avais encore de la confiture collée au poignet. Il ne broncha même pas. On entendit un nouveau grondement, plus léger cette fois ci. Je souris, gênée. Les gargouillis provenaient de mon ventre.

Je suis presque sure qu’à cet instant Diluc a souri. Un sourire léger, mais réel.

C’est ce matin là, entre les fracas du combat, les cris, le sang et l’odeur du sucre écrasé, que je fis la connaissance en personne du mystérieux Diluc Ragnvindr. Et c’est aussi ce jour là, qu’après des mois de répits, l’abime avait refait surface. 

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