Le Cobra de Lancehélion
Chapitre 3 : La capitale
3823 mots, Catégorie: G
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Port-Réal. La capitale de Westeros, où vivaient depuis la conquête d'Aegon les rois et les reines du royaume, et où s'entassaient les pauvres gens dans des ruelles aussi aiguisées qu'une lame de rasoir et aux odeurs nauséabondes. La royale capitale des miséreux.
C'était par la Porte de la Rivière que le cortège entra dans la ville. Avant leur départ, les Martell avaient eu connaissance de l’impressionnante bataille navale qu'avait connue la capitale il y avait peu. La bataille de la Néra avait opposé les forces du roi contre celles de Lord Stannis Baratheon. Le Lord Tyrion, Main du Roi, avait combattu sur les remparts, racontait-on, et il aurait reçu en souvenir une balafre sur la joue gauche, coupant de haut en bas son visage, le rendant encore plus laid et monstrueux, rajoutait-on. Les forces de Stannis avaient réussi à mettre pied à terre et s’emprennaient à la Porte du Roi, mais elles furent repoussaient par la bravoure des armées Lannister et Tyrell réunies. Sur la Néra, la flotte du Lord Baratheon partie en fumée par un ingénieux stratagème du Nain qui offrit à la population un spectacle de feu grégeois. Le Roi avait gagné. Et pour remercier la maison Tyrell de son soutien à la couronne, il fut convenu qu'une union entre les deux familles par le mariage entre Joffrey et la jeune rose, Margaery Tyrell aurait lieu. Si Stannis avait remporté la bataille je ne serais sûrement pas ici à me joindre à un mariage sans intérêt.... Tout était à présent en reconstruction et la Porte par laquelle le cortège passait était en ruine. Quel bel accueil !
Sur la Place Poissarde, des vendeurs de poissons hurlaient aux passants les bienfaits de leur truite et n'hésitaient pas à les arnaquer. Des mendiants s'approchaient timidement des chevaux et suppliaient les cavaliers de leur faire grâce d'un Cerf d'Argent ou ne serait-ce qu'un penny de cuivre. Mais l'escorte du cortège repoussa fermement les pauvres gens et ces derniers repartaient bredouilles. Plus ils progressaient dans la Rue de la Gadoue, plus les odeurs de crasses et d’excréments emplissaient les narines de la jeune Martell qui se masquait le visage avec un léger voile. Comment des Hommes peuvent-ils vivre dans une misère pareille ? On jetait par la fenêtre les pots de chambre sans se soucier des passants dans la rue, et le tout s'amassait sur le sol avec la boue. Toute cette pauvreté s'entassait depuis le début de la guerre dans le Conflans. Des pauvres miséreux ont été forcés à quitter leur demeure et à se retrouver à Port-Réal en espérant y trouver un refuge pour eux et leur famille mais, à la place, c'est la rue, la famine et les maladies qui les accueillirent. Les rues étaient devenues dangereuses pour n'importe qui, y comprit le Roi et sa famille. Ainsi, il n'était pas à rare de trouver un cadavre dépouillé dont nul ne se souciait, si ce n'était les chiens errants qui le dévoraient.
Depuis l'annonce du mariage du Roi avec la Tyrell, le calme semblait être de retour. Les Tyrell distribuaient généreusement des vivres aux plus démunis de la ville, ce qui faisait de Lady Margaery la favorite du petit peuple. Simple générosité ? Dyanna n'en était pas sûre. Elle se doutait bien que quelque chose se cachait derrière tant de gentillesse. Les gens ne peuvent être gentil envers les autres sans attendre quelque chose en retour.
Au loin, on apercevait le Grand Septuaire de Baelor sur la colline de Visenya avec son gigantesque dôme qui dominait tout Port-Réal. Ils prirent ensuite vers la droite et empruntèrent la Rue Croche. Le cortège restait silencieux, enfin sans compter les deux amoureux qui ne cessaient de se murmurer des mots doux à l'oreille. Quand l'attente fut trop longue pour eux, Oberyn éleva sa voix et dit à l'ensemble des nobles :
― Pardonnez-moi, mais moi et Ellaria avons affaire plus urgente ailleurs, commença t-il. Nous vous rejoindrons au plus vite. En attendant, ma nièce Dyanna me remplacera en tant que représentant de la maison Martell.
La jeune femme ne s'attendait nullement à ce que son oncle rejoigne aussi vite le bordel de Littlefinger et la laisse seule à la rencontre. Elle resta la bouche ouverte et voulut répliquer quelque chose, mais son oncle et son amante était déjà partis. Elle les regarda s'éloigner et marmonna pour elle même « Comment vous remercier mon oncle...Vous auriez au moins pu avoir la décence de me remettre l'étendard Martell... »
Ser Deziel Dalt s’approcha de la Martell et la tira de ses songes :
― Princesse Dyanna, nous devrions continuer notre chemin. Le donjon Rouge n'est plus très loin.
La jeune femme acquiesça et se positionna au centre du cortège derrière Ser Dalt et Forrest. Ils remontèrent ainsi sans Oberyn et Ellaria la rue Croche et la rue principale par la suite. Ce qui était au loin, dans les Bois-du-Rois, un petit point au dessus des autres était, à présent, un immense édifice aux pierres rouges élevé au-dessus de la ville par la colline d'Aegon. Le Donjon Rouge se dessinait peu à peu.
Le cortège progressait rapidement et, bientôt, Dyanna vit la bannière royale, un étendard sur lequel on apercevait un lion d'or sur fond rouge et un cerf d'argent sur fond jaune. Un jeune écuyer le tenait fermement avec fierté et, à ses côtés, se tenait un homme que la Martell ne connaissait en aucun cas et à sa grande surprise, le nain Lannister. Lord Tywin se sentait-il trop faible pour nous accueillir ? Ils arrivèrent à la hauteur de leurs hôtes et le seigneur nain s'avança avec prestance et déclara solennellement après un rapide signe de tête :
― Je vous salue mes seigneurs, et vous souhaite la bienvenue au nom de sa majesté le roi Joffrey. Mon père, la main du roi vous adresse également ses salutations...
« C'est pour cela qu'il n'est pas là... » aurait aimé répliquer la jeune femme. Mais, à la place, elle se tint droite sur son cheval et observa le nouveau visage du Lannister. Elle ne trouvait pas que la cicatrice le rendait plus laid ou plus monstrueux comme les autres le disait. Au contraire, elle trouvait que cela lui donnait une part de mystère. Elle laissa ainsi, le Lannister terminer son discours de bienvenu, qui semblait-il, était travaillé, appris, et récité à la lettre.
― Je suis Tyrion Lannister de Castral Roc, le Grand Argentier.
Il se tut et fit le tour du cortège du regard. Puis, il demanda un peu surpris :
― Pardonnez-moi, mais je ne vois pas son excellence le Prince Doran parmi vous.
― Sa mauvaise santé l'a contrait à demeurer dans son siège, à Lancehélion, répliqua Dyanna en s'avançant à la tête du cortège.
C'est la tête haute et avec la fierté d'une dornienne, qu'elle se présenta :
― Je suis sa fille, la Princesse Dyanna Martell. Et je suis étonnée et attristée de voir que le Seigneur, la Main du Roi n'a pas prit la peine de venir nous accueillir moi et ma maisonnée. La vieillesse gagne t-elle du terrain ?
Tyrion garda tout son sérieux et sa diplomatie et répondit :
― Je vous remercie de vous inquiétez pour la santé de mon cher père, mais soyez rassurée, la vieillesse n'a pas encore raison de lui. Des affaires urgentes le retiennent à cet instant... Mais je suis sûr qu'il serait venu vous accueillir avec joie si nous ne vivions pas en temps de guerre.
Dyanna afficha un air grave et déconcerté et répondit simplement :
― Bien sûr. Je n'en doute pas. Quoiqu'il en soit, je suis ici pour représenter mon père, et mon oncle de même, le Prince Oberyn. Nous assisterons au mariage royal à sa place.
Lord Tyrion ne semblait pas ravie de la nouvelle à en juger par son silence. Ce qui fit sourire la jeune femme. Elle connaissait la réputation de son oncle : bagarreur, charmeur de femme, animé par la vengeance.
― Bien, commença le Lannister, le roi sera ravi de jouir de la compagnie d'un guerrier de grand renom tel que le Prince Oberyn lors des festivités.
― Croyez-vous ? S'amusa à rajouter Larra Noirmont.
Dyanna rigola doucement alors que le Lannister fit de nouveau le tour du cortège du regard :
― Et à cet instant, où se trouve le Prince ? demanda-t-il soudain.
Le Lord Dalt prit alors la parole en ajustant quelque peu la vérité :
― Il est arrivé à l'aube avec son escorte. L’accueil protocolaire l'incommode au plus haut point...
La jeune Martell, effrontée, coupa la parole de Lord Dalt et rectifia ses paroles. Rien ne servait de mentir, tout le monde connaissait déjà les penchants de son oncle.
― Il est au bordel de Littlefinger.
Lord Dalt la rappela à l'ordre mais la Martell continua sur ses provocations :
― Un lieu qui vous est familier il me semble, répliqua t-elle avec insolence et un air narquois.
Derrière elle, la jeune femme entendit des rires, mais aussi des protestations. Dyanna afficha un sourire en coin, en voyant la réaction du Nain qui garda le silence, de son écuyer qui baissa la tête, gêné, et son homme de main qui étouffa un rire.
Lord Tyrion se racla la gorge et fit porter sa voix pour que tout le cortège puisse l'entendre :
― Mes seigneurs, Princesse... Les hommes du Guet vous escorteront jusqu'à vos appartements du Donjon Rouge...
Le cortège partit déjà sans laisser la peine au demi-homme de finir sa phrase :
― Vous devez être las après ce long voyage... souffla-t-il finalement pour lui-même.
Alors que toute sa maisonnée rejoignit en hâte le Donjon Rouge, et que le Nain et ses acolytes allaient de leur côté, la Martell laissa son cheval à un homme d'une maison vassale de son père et rejoignit à pied le Lannister et les autres. Quelque chose au fond d'elle lui disait qu'ils avaient l'intention de retrouver son oncle.
― Si vous croyez que j'allais vous laissez ramener mon oncle sans moi, vous vous trompiez sur toute la ligne, dit Dyanna en passant devant.
Elle avançait seule et ne parla pas du trajet. Mais le bruit du fourreau claquant contre la cuisse de la jeune femme fit parler les curieux :
― Que fais donc une femme avec une épée à la taille ? demanda le mercenaire de Lord Tyrion dans un accent et un parlé qui dénotait une appartenance non noble.
― La même chose qu'un homme. Et si vous voulez que je vous le prouve, je peux très bien vous tuer sur le champ, répliqua Dyanna sans se retourner mais avec une voix pleine d'autorité.
Elle connaissait cette façon de penser. Toutes les personnes du royaume en dehors des dorniens pensaient ainsi, et la jeune femme s'était préparée à recevoir des questions de ce genre.
Le Lannister, toujours diplomate et pacifiste endurci, prit la parole :
― Ce ne sera pas la peine Princesse Dyanna. Gardez donc votre épée dans son fourreau... En revanche, je vous prierai de la laisser dans vos appartements une fois au Donjon Rouge. Les armes ne sont pas autorisées sauf pour les gardes.
Il marqua une pause et reprit sur un ton léger et amical :
― En tant qu'alliés, nous n'avons nullement besoin d'armes sur nous !
Dyanna étouffa un rire et souffla :
― Si vous le dites.
S'il croit qu'on va faire ami-ami...
Le groupe descendit la Rue Croche puis d''autres petites ruelles au nom insignifiant jusqu'à arriver à l'enseigne de Petyr Baelish où plus communément appelé Littlefinger. La Martell ne le connaissait pas personnellement, mais connaissait le personnage : un homme au physique ordinaire qui arborait toujours ce sourire narquois et rusé ; un homme dont elle devait se méfier. De l'extérieur, la maison close ne payait pas de mine. C'était un grand bâtiment de pierre blanche comme tous ceux de Port-Réal, avec une petite terrasse en hauteur parsemée de draps de couleur pourpre. Aux fenêtres, les putains faisaient signe aux passant de venir les rejoindre et agitaient leur corps pour les exciter encore plus. De l'extérieur, on pouvait sentir l'odeur de sexe émanant de l'enseigne et on voyait les allés et retours d'hommes de toutes conditions : du plus riche marchand de la ville, au vendeur de poissons. Et si l'on prêtait l’œil, il n'était pas rare de voir des religieux entrer dans le bordel, couvert de la tête aux pieds pour éviter le scandale. Quel scandale peut-il y avoir ? Ils restent des hommes. Et tous les hommes ont besoin de se sentir fort dans les bras d'une femme et d'un corps chaud sur lequel se blottir, pensa Dyanna en entrant la première dans les lieux.
À l'intérieur du bordel, les clients envahissaient les lieux, et les putains jouaient de leurs charmes pour les attirer dans des endroits privés, plus intimes, où elles pourraient exaucer leurs vœux les plus chers et surtout être mieux payées. Elles allaient et venaient parmi les hommes, nues ou presque, s'asseyant sur les genoux d'un client, dansant pour les autres ou en se laissant caresser à des endroits particuliers. La plupart étaient des jeunes femmes aux origines bien différentes. Certaines venaient des quartiers pauvres de la capitale, d'autres des quatre recoins de Westeros, certaines encore, au teint olive, venaient d'au-delà du Détroit, dans les citées libres d'Essos. Dyanna, curieuse sur le plan charnelle, n'était pas insensible à leurs charmes et quand l'une d'entre elles vint l'aborder, elle eut bien du mal à la lâcher :
― Partez devant, je vous rejoindrai ! Je dois d'abord régler un petit quelque chose... dit-elle à Lord Tyrion et ses acolytes qui restèrent quelques secondes surpris de la réaction de la jeune femme.
Ils partirent en tête, à la recherche du Prince Oberyn, et laissèrent le jeune écuyer et Dyanna avec la ravissante putain :
― N'avons pas l'habitude d'voir des femmes dans les bordels d'la capitale, souffla la putain en passant un bras dans le dos de la Martell et caressant le bas de ce dernier. Et encore moins de belle et jeune dornienne...
La putain colla ses hanches voluptueuses contre celles de Dyanna et approcha son souffle chaud près de son cou. La jeune femme releva la tête et laissa la putain lui déposa des baisers dans son cou brûlant de passion.
― En parlant de dornien, tu n'auras pas vu, à tout hasard, un homme d'une quarantaine d'années au teint basané aux bras d'une ravissante femme entrer ici ? Un dornien et une dornienne ?
La putain continuait son jeu de séduction et répondit :
― Vous posez trop de question Lady... V'nez avec moi à l'étage et j'vous donnerai toutes les réponses q'vous désirez.
Elle remonta la tête et lui murmura à l'oreille :
― J'ai beaucoup de talent... ''
Du talent ? Dyanna était certaine qu'elle n'en manquait pas, et si le temps le lui permettait, elle serait bien montée avec la putain. Mais la Martell déclina son invitation :
― Désolée ma belle mais des affaires urgentes m'attendent. Dis-moi simplement où est le dornien.
La putain cessa finalement son petit jeu, se releva et demanda en haussant les sourcils :
― J'gagne quoi à répondre à v'te question ?
Ah, les putains ! Tujours intéressées par l'argent...
― Une récompense bien sûr, affirma t-elle en sortant de sa poche un cerf d'argent.
C'était bien plus, que ce que pouvait gagner une prostituée.
― Alors ?
La femme prit la pièce, la glissa dans un pli de sa robe et répondit à la question immédiatement après :
― Il est bien là v'tre gars. Il est à l'étage avec la femme et quelques autres putains. Troisième chambre à gauche.
La Martell sourit, satisfaite de la réponse de la prostituée et la quitta :
― J'pourrais quand même savoir à qui j'ai parlé ? hurla la putain.
Dyanna fit volte-face, s'inclina comme on ne devrait jamais le faire face à une des filles de Littlefinger et se présenta :
― Au Cobra de Lancehélion !
Sur ces mots, elle monta les marches à toute vitesse et trouva le lion et ses hommes, bien en peine à trouver son oncle :
― Je comprends mieux pourquoi vous appréciez autant le bordel de Littlefinger, ses filles sont à croquer ! fit remarquer Dyanna avec un air désinvolte.
― Croyez-moi Princesse vous n'avez encore rien vu, souffla l'homme aux allures de mercenaire qui accompagnait le Lord Grand Argentier.
Dyanna expliqua ensuite où se trouvait son oncle et le petit groupe entra dans la pièce sans frapper. Pour une fois qu'une putain ne fait pas semblant... pensa Dyanna en voyant, comme lui avait affirmé la femme, son oncle et sa maîtresse, Ellaria Sand. Les deux amants n'étaient pas seuls. Dyanna remarqua que deux hommes étaient avec eux ; deux soldats Lannister pour être précis. L'un était debout, prêt à dégainer son épée de son fourreau, et l'autre hurlait de douleur. Et pour cause, le Prince Oberyn lui avait planté la main avec son poignard. Ellaria était en retrait et observait la scène. Elle fut la première à se retourner en entendant les intrus.
Lord Tyrion avançait tête baissée, bien décidé et commença :
― Prince Oberyn, pardonnez cette intrusion mais l'on m'a dit que vous étiez...
Il releva la tête et finit sa phrase un peu surpris par la scène qui s'offrait à lui :
― Contrarié.
La jeune Martell sourit malicieusement. Son oncle avait une fois de plus, fait preuve de tact et humilié les lions. Ce qui n'était pas pour la déplaire.
― Mon oncle ! s'exclama Dyanna pour signifier sa présence.
Oberyn retira son poignard de la main du garde, et les deux hommes fuirent rapidement par une portée dérobée. Ellaria se rendit près de son amant.
― Pardonne-moi mon amour, dit le Prince en la prenant dans les bras et faisant une démonstration de son amour devant les yeux ébahis et quelques peu gênés du lion et de son homme de main.
Dyanna était habituée à leur amour et savait, au combien, il était grand. Après plusieurs longues secondes de baisers ardents et de caresses enivrantes, Ellaria fit remarquer à Oberyn la présence de sa nièce et des deux hommes. Il regarda d'abord Dyanna, surpris, et énervé de la trouver ici. Il ne voulait sûrement pas être dérangé par des lions ; et encore moins le Nain. La Martell afficha un petit sourire en coin et pensa si fort qu'elle était à peu près sûre que son oncle pouvait entendre. Ça, mon cher oncle, c'est pour m'avoir laissé seule avec les lions lors de la rencontre...
Le Lannister prit enfin la parole :
― Je viens vous souhaiter la bienvenue dans la capitale, dit-il avec la même prestance que lors de la rencontre, et cela, malgré les circonstances.
Oberyn arrêta, à son tour, ses baisers et fit les présentations :
― Ellaria Sand, mon amante de cœur. L'oncle du roi, le Nain, Lord Tyrion Lannister, fils de Tywin Lannister.
Le lion salua fièrement Ellaria et continua :
― Si je puis rendre votre séjour à Port-Réal agréable je...
― Et toi qui es-tu ? demanda Oberyn en coupant la parole au Seigneur Tyrion et posant son regard sur l'homme qui se tenait à la gauche du Nain :
― Son tueur à titré ?
L'homme répondit clairement et honnêtement sans réfléchir :
― Oui, j'ai commencé comme ça. Je suis chevalier maintenant.
Le Prince interrogea de nouveau l'homme sans se soucier de la présence de Dyanna :
― Comment une telle chose s'est-elle produite ? ''
― J'ai tué les gens qu'il fallait, probablement ! répondit le chevalier en haussant les épaules.
Le Prince rit à pleine dent et continua :
― Je ne vous présente pas ma nièce...
Il se détacha d'Ellaria et dit en direction d'un homme qui se tenait derrière le groupe et dont Dyanna n'avait pas fait attention à la présence :
― Faites venir plus de filles... Les filles, ça vous va ? demanda-t-il à Tyrion et au chevalier.
Ce dernier n'était pas contre mais, voyant la mine du Nain, le Prince rajouta :
― Vous n'êtes pas intéressé ?
Ellaria avait rejoint son amant et le serrait par l'arrière :
― Il fut un temps oui, mais plus maintenant. Je suis marié, Prince Oberyn, répondit Lord Tyrion avant d'ajouter en faisant un pas vers le dornien. Pourrions nous nous entretenir... en privée ?
Enfin débarrassée du Lannister ! pensa la jeune dornienne. Ellaria regarda son amant avant de s'éloigner doucement, et Dyanna était prête à rester avec elle quand le Prince Oberyn répliqua avec autorité :
― Dyanna, tu viens avec moi.
La jeune femme se tourna rapidement vers son oncle, surprise, et dit :
― Pardon mon oncle ? Je crois bien avoir entendu Lord Tyrion avoir dit « en privé ». Et « en privé », signifie uniquement vous et lui, me semble-t-il.
Le Lannister ne voulait pas entrer dans la conversation, mais il avait demandé un entretien en privé et s'y tiendrait :
― En effet, Princesse, et je...
― Dyanna se joindra à nous. J'ai promis à mon frère de veiller sur sa fille, et je le ferai. Et puis, je suppose que vous ne diriez rien que ma nièce ne puisse entendre. Ce qui me concerne, concerne également Dyanna, déclara Oberyn avec fermeté.
Il pouvait se montrer imposant dans ses paroles quand il le voulait.
― Eh bien... si vous insistez Prince Oberyn.
On ne contredit pas un invité ; et surtout pas la Vipère de Lancehélion.
Lord Tyrion sortit le premier et, avant de partir, le Prince se tourna vers Dyanna et afficha à son tour un petit sourire narquois. Il avait prit sa vengeance sur sa nièce en la coinçant à nouveau avec le Lannister. Les trois nobles descendirent les escaliers et traversèrent le bordel. La putain qui avait aguiché Dyanna était toujours là et, en voyant la jeune noble, lui lança un sourire charmeur et la dornienne lui sourit rapidement avant de reporter son attention sur Oberyn. Elle se pencha vers son oncle et murmura pour éviter que les mots ne tombent aux oreilles du lion :
― Je tenais à vous féliciter mon oncle. Présenter Ellaria qui logera avec vous à la cour, après avoir blessé l'un de leur garde... J'espère que vous avez apprécié la tête du Nain.
Oberyn étouffa un léger rire et sourit à l'intention de sa nièce :
― Assez oui. Mais crois-moi ma douce enfant, la partie ne fait que commencer.