Game of Thrones : Fire and Ice.

Chapitre 47 : Une araignée à Blancport. (Varys)

4502 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/02/2020 15:52

CHAPITRE NUMERO QUARANTE-DEUX : VARYS.


   Aussi loin que portait son regard, et à son âge son acuité visuelle demeurait excellente, il y avait les terres du Nord et ses étendues qui paraissaient sans fin. De ce territoire austère et inhospitalier, l’Araignée n’en connaissait pas grand-chose. Assurément il va de soi que c’est par l’intermédiaire de son réseau d’espion, qu’il possédait du temps où il œuvrait dans la capitale, qu’il avait pu se faire une assez bonne idée quant à ce qu’il pouvait bien s’y tramer en terme d’intrigues politiques.

   Aujourd’hui Varys pouvait néanmoins affirmer une chose, à présent qu’il était lui-même confronté à la rudesse de ce froid constant qui faisait des ravages et qui paraissait vouloir régner en maître absolu alors que l’Hiver était présent depuis quelques semaines, Varys n’aimait pas cet endroit. Oh non, il l’exécrait au plus haut point, notamment pour les ravages qu’il provoquait sur sa peau si délicate. Ah qu’il se languissait des chaleurs de Meereen.

   Varys le voyait bien, sa propension à ne pas supporter ce temps exécrable en faisait rire plus d’un parmi les Nordiens bien qu’il était évident que ceux-ci ne se risquaient jamais de le faire en sa présent. Déjà du temps où il officiait au sein du Conseil Restreint en tant que maître des chuchoteurs nombreux étaient les seigneurs de Westeros à le redouter autant qu’à le haïr. Et à présent qu’il agissait publiquement pour le compte de Daenerys Targaryen, tous se refusaient à risquer de subir la colère de cette dernière en s’en prenant ouvertement à l’un de ses fidèles, que ceci se fasse par des paroles compromettantes ou encore par des gestes et moqueries malencontreux.

   Varys avait conscience que les Nordiens eux-mêmes n’avaient nulle envie de terminer comme les Tarly, ni même comme les Stark du temps où le seigneur Rickard Stark, père d’Eddard Stark et grand-père de Sansa Stark, Dame actuelle du fief de Winterfell, avait été rôti vivant à l’intérieur d’une armure et ce sous les ordres du roi Aerys II. Une horrible scène qui s’était déroulé sous les yeux de l’un de ses fils qui mourut étranglé alors qu’il tentait vainement de lui apporter assistance. Une scène à laquelle Varys n’était que trop heureux de ne pas avoir assisté en personne.


   Au demeurant l’Araignée comprenait parfaitement les motivations de la souveraine qu’il servait à présent. Conquérir Westeros n’était pas là une chose qui s’annonçait aisée et ce dès le départ. Afin que son accession au Trône de Fer perdure dans le temps et que la paix ne soit pas troublée, Daenerys avait comprit qu’il lui faudrait se faire accepter des différents peuples et ce à travers tout le territoire. Des terres arides de Dorne aux forêts gelées du Nord, des tempêtes en Accalmie pour des Fer-nés qui n’appréciaient rien de plus que de pouvoir piller des navires issus des royaumes voisins, tous devaient se convaincre que les actes de la jeune Targaryen étaient dictés par sa volonté d’agir pour le mieux et ce pour l’ensemble de ses sujets et non avant tout pour sa propre personne ce que les puissants de ce monde avide de pouvoirs n’avaient que trop coutume de faire à l’instar des prédécesseurs de Daenerys.

   Foncièrement la noblesse de cœur de Daenerys impliquait que l’intéressée devait se mettre en danger après qu’elle eut accepté de se porter à la rencontre des morts. A cette pensée un frisson le parcourut tout entier et le vent hivernal saupoudrée du sel de la mer toute proche n’y était pour rien.


« Tout va bien l’Araignée, s’enquit son hôte qui se tenait à un mère de sa personne. »


   Était-il donc utile de préciser que le ton de l’intéressé dévoilait tout le mépris que lui inspirait le maître espion ? Varys ne le releva pas, habitué qu’il était à percevoir clairement que cette soi-disant sollicitude dissimulait en vérité tout le dénigrement qu’il inspirait pour avoir décidé de demeurer à Blancport en compagnie d’une centaine de soldats Immaculés.


« Merci du dévouement que vous témoignez envers ma personne, susurra le maître des chuchoteurs dont le ton laissait comprendre qu'il n'était pas dupe quant à cette prétendue obligeance. J’admets qu’un mon hydromel me sied volontiers. Quoique pour l’heure je n’aurai rien contre les chaleurs de Dorne du temps de l’été. »


   Wylis Manderly s’inclinait alors, affirmant qu’il ferait son possible pour le satisfaire avant de vivement se retirer. Varys n’était pas sans savoir que sous ses faux airs affables, Manderly ne désirait qu’une chose, lui botter le derrière en vue de le catapulter hors des palissades que l’eunuque arpentait quotidiennement. La peur de Daenerys et que l’intéressée déclenche l’ire de ses dragons devaient retenir le seigneur de Blancport de passer à l’acte.

   Quoiqu’il pouvait en être quant à ce que cette défiance au sujet de sa réputation pouvait entraîner dans le bourg le plus important du Nord, Varys ne s’en souciait que bien peu. Il préférait se concentrer sur différentes tâches. L’une d’elle consistait à tenter d’apprendre ce qu’il pouvait se produire comme événement, ailleurs sur le continent. C’est ainsi qu’il avait eu vent de la traîtrise de Cersei. Était-ci si surprenant de la part d’un tel personnage ? À n’en point douter, non.

   L’acquisition de la Compagnie Dorée faite par Cersei Lannister risquait de venir compliquer les projets de Daenerys qui avait déjà fort maille à partir là-haut à Winterfell. Varys se devait alors de trouver un moyen pour que la Compagnie devienne un atout. Comment ? Là demeurait le mystère.

   Devoir intriguer, qui plus est pour le bien de la jeune Targaryen, ne changeait rien quant à ses habitudes. Seulement pour que ses machinations portent leurs fruits, encore faudrait-il que la principale intéressée survive à cette armée des morts. Ce qui avait été pendant longtemps de simples contes que les Nordiens se racontaient au coin du feu, s’avérait finalement être plus qu’une simple légende pour effrayer les enfants. Et Varys n’aimait pas ne rien savoir au sujet d’une menace qu’il n’avait pu anticiper, d’autant lorsque celle-ci s’avérait lier de très près à de la magie.

   L’affrontement contre ces cadavres animés par une force contre-nature s’était-il déjà produit ? Le fait qu’aucune nouvelle ne lui était toujours pas parvenue de Winterfell n’avait pas de quoi le soulager et il en venait nécessairement à redouter le pire. Si Daenerys était tombée au champ d’honneur, quel espoir restait-il quant au salut de tout le royaume ? Lui qui s’était promis de penser au peuple avant toute chose, se jura de ne pas modifier son cap quitte à devoir faire de gros sacrifices. Après tout il devait bien exister en ce monde une personne qui ferait l’affaire et qui jouerait une bien meilleure partition que ne le faisait actuellement Cersei.


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   Près d’une heure venait de s’écouler et la matinée tirait sur sa fin. Au loin, sur la ligne d’horizon, une fine bande de sombres nuages apparut à mesure que ceux-ci s’amoncelaient en un bloc compact. L’eunuque n’eut guère besoin du commentaire du garde le plus proche pour comprendre à quel point la tempête qui s’annonçait promettait d’être violente.

   Les fourrures qu’on lui avait si « généreusement » offerte suffiraient-elles pour le prémunir d’une énième vague de froid ou deviendrait-il pareil à une de ces statues de glace dont la légende prétendait qu’elles appartenaient autrefois à des hommes qui s’étaient éloignés trop loin dans les contrées au-delà du Mur et dont l’Hiver qui s’y déroulait éternellement avait saisit entre ses redoutables griffes ?

   Dans tous les cas les nuages approchaient toujours et avec eux le vent qui faisait claquer les drapeaux qui portaient tous un triton à queue verte et un sinistre trident ce qui était là les armoiries de la famille Manderly. Avec son petit rire habituel, Varys se remémora les propos de l’un de ses oisillons qui lui avait conté avoir entendu que dans des contrées lointaines on apparentait Varys à une sirène. Pas même un triton. C’était si cocasse l’imagination dont pouvait faire preuve certaines personnes.


« Ca c’est pas normal. Allez prévenir le seigneur que quelque de louche se trame. »


   Les propos du capitaine incitèrent l’Araignée à se focaliser à nouveau sur le moment présent. La bande sombre à l’horizon n’avait de cesse de croître et il se demanda si les premières neiges allaient enfin tomber sur la rive portuaire, protégée jusque-là par les courants marins qui balayaient régulièrement les côtes. Ce fut là qu’il perçut de multiples éclairs. Les roulements ne tardèrent d’ailleurs pas à entrer dans la danse. Sans trop savoir d’où pouvait bien lui venir une telle intuition, Varys réalisa que les morts venaient à leur rencontre.


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   Cette conclusion, Varys ne fut pas le seul à la partager. Effectivement les cloches se mirent bientôt à claironner à travers toute la ville. Quant aux gens présents dans les rues, ceux-ci se lamentaient quant au fait que Winterfell était tombée et qu’à présent leur tour était venu de connaître un sort identique.

   Varys tint sa langue, conscient qu’à cette heure devoir plaider la cause de Daenerys serait vain. De plus, comment pourrait-il persuadé le seigneur local de la survie de sa reine et qu’elle arriverait forcément pour les protéger tous alors qu’au fond de lui, lui-même n’y croyait pas.

   Et ce fut là que la tempête s’abattit sur Blancport. L’orage tonnait et des flocons énormes tourbillonnaient, rendant la visibilité difficile.

   Dès les prémices de ce chaos, Manderly avait émis le souhait de courir le risque de faire évacuer ses sujets par la baie de la Morsure. Seulement avec tous ces récifs ô combien traître, cette opération de sauvetage s’annonçait ardue et pouvait ne pas apporter les résultats escomptés.


« Il faut tenter quelque chose. Votre reine n’est plus, mon roi n’est plus ainsi que dame Sansa Stark. Le Nord est tombé et le continent suivra tout entier, soutenait Wylis Manderly. »


   Ce qui laissait entendre que le seigneur visait comme destination les rivages du contient d’Essos de l’autre-côté de la mer. Varys se sentait presque enclin à suivre Manderly. Que pouvait-il espérer, seul contre la magie qui animait des milliers de cadavres ?

   Varys décida donc de contribuer au mieux à ce que le peuple de Blancport puisse fuir loin de toute cette folie. Et tandis que les marins préparaient déjà les voiles sur les premiers navires ballotaient par les vagues, l’écho d’un affrontement parvint jusqu’aux oreilles de l’eunuque. Gravissant en toute hâte les nombreuses marches que comptait la forteresse des Manderly, il finit par atteindre le sommet hors d’haleine. Là il lui fut possible d’observer une masse grouillante qui se pressait au pied de la palissade et que le nombre d’ennemis croisaient à une vitesse vertigineuse.


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   Les défenseurs de Blancport ne possédait que peu de verre-dragon puisque Jon Snow avait dépêché le gros de la cargaison jusqu’à Winterfell. Aussi les forgerons locaux n’étaient-ils parvenus qu’à confectionner une cinquantaine de dagues. Seuls les Immaculés possédaient le nécessaire avec leur lance et une bande d’obsidienne sur le bouclier. Ce serait néanmoins loin d’être suffisant pour escompter lutter efficacement contre cette menace. Le feu demeurait le principal atout dont disposaient les hommes. Seulement les bourrasques incessantes avaient aisément le dessus sur les frêles flammes qui émanaient des torches et celles plus conséquentes des braseros qui étaient pourtant entretenues quotidiennement.

   Depuis sa position, Varys pouvait assister à la progression des différents points où l’ennemi s’échinait vouloir franchir cette muraille qui avait été surélevée voilà quelques années auparavant. Si les morts parvenaient à effectuer une percée, la cité tomberait en un rien de temps.

   L'horreur de ce sinistre spectacle le transporta dans les rues de Port-Real où à coup sûr le chaos engendré serait décuplé en comparaison de ce qui allait se passer ici.


« Sans votre reine et ses dragons, jamais l’ennemi n’aurait franchit le mur, soutint Wylis Manderly qui venait de le rejoindre. Le Nord n’est plus par la faute d’une dégénérée aussi folle que l’était son père.

-Sans notre reine, commença Varys tout en accentuant l’adjectif possessif, l’ennemi aurait fini tôt ou tard par vous tomber dessus. Notre reine a voulu unifier le continent pour pouvoir contre les morts. Penseriez-vous que vous auriez pu en attendre tout autant de Cersei Lannister ?

-Targaryen, Lannister. Tous ces noms ne me sont rien. Mon roi est Jon Snow, fils d’Eddard Stark. Mes ancêtres ont servi cette famille et quand bien même il est plus que probable que les Stark ne sont plus, ma loyauté leur demeure. Quant à votre souveraine voilà ce que j’en pense. »


   Suite à quoi l’homme se racla la gorge et cracha aux pieds de l’Araignée qui ne peut réprimer une grimace de dégoût.

   Pendant ce temps, en contrebas, le tumulte des combats se poursuivait.


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   Sans trop savoir comment la situation avait pu prendre une telle direction, Varys se trouvait à présent dans les ruelles de Blancport. L’eunuque s’évertuait à aider au mieux ces petites gens que nombreux « grands » de ce monde aurait négligé superbement dans l’optique de sauver leur propre existence. Lui-même avait connu la misère et la faim qui le tenaillait quotidiennement, une faim que cette caste ressentait perpétuellement. Tout comme aujourd’hui il percevait une peur similaire à ceux qui l’entouraient en cet instant précis.

   Le temps ne jouait pas en la faveur des fuyards. En effet la rumeur qui circulait actuellement n’avait de cesse d’enfler. Cette dernière assurait que des morts étaient parvenus à franchir la palissade depuis l’ouest de la bourgade. Les gens tentaient donc de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard, escomptant pouvoir atteindre le port où malgré le temps exécrable les navires s’apprêtaient à appareiller. Combien d’âmes avaient pu monter à bord ? Si Varys devait se fier à la masse compacte qui se pressait autour de sa personne, ils étaient bien trop peu à se trouver déjà en sécurité. Aussi relative que fut cette dernière.

   Malgré tout Varys gageait qu’en ce qui concernait Manderly ainsi que ses proches, ceux-ci le furent bel et bien. Le seigneur avait beau prétendre se préoccuper de tous les habitants de Blancport, sitôt qu’il eut prononcé de viles paroles à l’intention de Daenerys Targaryen, l’homme n’avait pas perdu son temps pour littéralement mettre les voiles.

   Quant à ce qui demeurait de la garnison de la ville, autant dire qu’en étant éparpillée aux quatre coins de cette dernière, elle ne pouvait représenter une ligne de défense efficace une fois l’ennemi dans les murs de Blancport. Pour ce qu’il pouvait en déterminer sur la vaillance d’un individu confronté à son propre trépas, il se pouvait que les fantassins aient tout simplement décidé de déserter pour penser avant tout à assurer leur survie.

   Lui-même se mettait à douter quant à ses possibilités de réchapper au funeste sort qui l’attendait et les paroles de Melissandre d’Ashai, une prêtresse rouge qu’il abhorrait au plus au point, lui qui méprisait tous ceux qui usaient de magie, lui revinrent en mémoire.


« Je dois mourir en ces terres étrangères. Tout comme vous. »


   Malgré ces funestes mots prophétiques, Varys se devait bien de l’admettre qu’il n’y avait accordé aucun crédit bien que sur le moment il en était resté bouche bée. Après tout il n’était nullement dans ses projets de devoir succomber. Or, à présent qu’il se voyait confronté à sa propre fin il en vint à regretter de ne pas avoir prit en compte tous les paramètres, incluant ceux mise en place par le Roi de la Nuit. Seulement comment aurait-il pu prévoir l’impossible alors qu’il intriguait pour placer Daenerys sur le Trône de Fer ?

   Quoiqu’il en était, Varys n’escomptait pas y rester de sitôt. Encore moins dans ces terres inhospitalières qui ne lui étaient rien. Aussi crapahutait-il au mieux. Sa bedaine ne rendait pas les choses faciles, pas plus que la foule qui s’échinait également à vouloir survivre aux cadavres ambulants qui menaçaient toute la ville.

   Varys avait connaissance du fait que Blancport soit la cité la plus vaste du Nord, seulement il l’avait toujours imaginé bien moins grande que la capitale du royaume. Aussi ne parvenait-il pas à comprendre comment le port pouvait se trouver aussi loin.

   C’est là que ses yeux se posèrent sur un petit attroupement de gens qui demeuraient sur place. Les fous. Ne réalisaient-ils pas l’ampleur du désastre qui se jouait actuellement ? Varys ne pouvait pas les laisser là sans rien faire. Outre le fait que c’était là des sujets du royaume, il ne pouvait se permettre de délaisser les enfants qui se trouvaient sur place.

   Une fois à leur hauteur il réalisa que les badauds toisaient quelque chose vers les murailles. L’ennemi serait-il en train de faire s’écrouler ces dernières ? Varys y jeta un coup d’œil. Malgré les conditions climatiques il décerna nettement une lueur aux teintes orangées que les imposants murs peinaient à dissimuler.


« Un incendie, fit-il assez stupidement il lui fallait bien l’admettre. »


   Ses paroles parvinrent jusqu’aux oreilles des gens alentours qui percutèrent enfin ce que ça pouvait impliquer et dans les cris de paniques qui augmentèrent, leur rythme de course s’en trouva considérablement accrut. En ce qui concernait l’eunuque, sa réaction fut tout autre et il sentit l’espoir renaître en lui. Ces feux qui devaient rôtir l’ennemi qui s’amassait aux pieds des remparts, il ne faisait nul doute qu’ils émanaient des dragons. Daenerys s’en était venue jusqu’à eux pour leur apporter assistance. D’ici peu les grandes créatures auraient occis tous les spectres et les habitants de Blancport ainsi que les fidèles de la reine seraient tous sauvés.

   Décidant de changer d’objectif, Varys se mit en quête de gagner un point élevé afin de s’assurer de la suite du déroulement des événements. Toutefois encore fallait-il lui localiser un lieu propice car les morts pullulaient déjà au sein des rues de la cité. Se frayant dès lors un passage du mieux possible parmi les artères dont il avait prit le soin d’en mémoriser les accès via le plan du cadastre remis à contrecœur par le seigneur Manderly, Varys contourna les fuyards et s’élança vers la forteresse du maître des lieux.


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   Une bonne quinzaine de minutes passèrent avant qu’il n’atteigne le point final de sa destination. Le vaste bâtiment en pierres blanches étaient plus ou moins abandonnés car une dizaine de gardes et des proches de Manderly avaient décidé de se barricader dans la grande salle, escomptant que les murs épais de la pièce, ainsi que l’imposante porte en ferrugier suffisent à les prémunir des spectres et ce jusqu’à ce qu’une aide quelconque vienne leur débarrasser de ces cadavres putrides.

   Varys fut enjoint à prendre place auprès d’eux, chose qui n’avait pas manqué de l’étonner vu l’animosité qu’on lui avait témoigné jusque-là. Nonobstant l’Araignée n’en fit rien et à présent il escaladait tant bien que mal les marches du donjon. Il ahanait et sentait la tête lui tourner tandis qu’un point de côté lui étreignait le bas du ventre. Varys n’avait pas courut ainsi depuis sa prime jeunesse où il devait lutter parmi les autres enfants pauvres qui se précipitaient dès qu’un riche commerçant perdait ne serait-ce qu’une pièce de bronze et ce avec l’optique de pouvoir s’acheter de quoi manger. De vieilles péripéties qui s’étaient produites avant qu’il ne rencontre le sorcier qui lui trancha les parties pour les jeter aux flammes.

   Finalement l’eunuque parvint au sommet de la plus haute tour et poussa la porte conduisant sur le parapet. Il s’empressa de se barricader car même si les morts n’avaient pas atteint le château, il gageait que ce n’était qu’une question de temps avant que les cadavres n’y parviennent. Et n’étant pas armé pour se protéger et n’ayant aucun Immaculé pour lui porter assistance, Varys ne voyait pas comment il pourrait s’en sortir contre un flot ininterrompu de morts s’il leur laissait la possibilité de gagner eux-mêmes le faîte de la forteresse des Manderly.

   Depuis sa position actuelle Varys avait vu sur bien des choses. La première concernait ce fameux incendie. Contrairement à ce qu’il souhaitait, celui-ci ne provenait en aucun cas du souffle de dragons. Daenerys n’était point venue et une fois encore il en vint à s’inquiéter pour sa souveraine.

   Il se concentra néanmoins sur le flot constant de cadavres dont une bonne partie se faisait réduire à néant par ce qui ressemblait à une pluie de feu dont l'origine proviendrait de ces silhouettes vêtues de rouges qui se distinguaient à peine et des hommes d’armes qui paraissaient se servir de longues lances dont chacune d'entre elles se finissait par des langues de flammes écarlates. Il ne lui en fallu pas plus pour réaliser ce qu’il en était. Et de cette aide providentielle qui venait apporter à la ville de Blancport l’espoir dont les habitants avaient désespérément besoin, Varys sentit le vent tourner. Non les morts ne remporteraient pas la bataille. Pas celle-ci tout du moins. Et le maître des chuchoteurs avaient beau toujours détester la magie pour tous les méfaits qu'elle pouvait accomplir, il en espéra tout de même qu'effectivement la marée irait en s'inversant pour le peuple Ouestrien.

   Et alors que l'eunuque en vint à faire ce souhait et tandis que l'assaut des soldats de la Main Ardente se poursuivait en contrebas et ce aux côtés des prêtres et prêtresses rouges, un nouveau son fut bientôt perceptible. Un son long et puissant qui provenait de la mer comme quelques appels de monstres marins des lointaines contrées dont même Varys n'avait jamais entendu parler. En réalité il identifia rapidement la source, celle d'une énorme corne de brume.

   Pivotant aussitôt pour porter son attention vers la baie de la Morsure et son sang se glaça d'effroi devant le spectacle qui s'offrit à ses yeux. Des voiles se matérialisaient de toutes parts à mesure que la coque des navires se profilait sur l'horizon, s'approchant inexorablement des côtes du Nord. Varys plissa les yeux pour discerner l'emblème et il ne lui fallu que trois secondes pour le reconnaître. La seiche dorée des Greyjoy. Seulement les vaisseaux qui s'avançaient ne paraissaient avoir aucun rapport avec Yara et Theon, dont la première s'était faite capturer et dont le second ... . Varys ne laissa pas le fond de sa pensée s'étendre davantage sur le cas de ce jeune homme qu'il continuait de considérer comme un lâche après tous les forfaits qu'il avait perpétré ces dernières années.

   Quoiqu'il en fût, Varys comprit ce que la venue de ces galères signifiait. Cersei venait d'entrer dans la bataille et elle paraissait bien déterminée à leur porter le coup de grâce en coulant toute la flotte du Nord qui aurait pu leur permettre de fuir loin de ces terres hostiles où les morts allaient bientôt régner d'un bout à l'autre de ces contrées sauvages.

   Et sur les vagues qui s'hérissaient toujours plus sur ces flots tumultueux, les voiles des boutres Fer-nés n'avaient de cesses d'allaient en grossissant.


Note :


Merci à Weasleyblack3 pour m'avoir corrigé de nouvelles erreurs, j'ai beau essayé de faire attention, quand on se relit à saute plus facilement nos fautes que lorsqu'on lit les textes des autres. J'espère que ça ne nuit pas trop à la lecture.






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