Fullmetal Alchimist

Chapitre 12 : Un long coma.

Trois jours plus tard.

Hôpital de Nesbourg.

• Allo ? Dis-je d'une petite voix.
• « Alphonse, comment va Edward ? » Me demandait Mustang très inquiet.
• Il est toujours en soins intensifs. Dis-je totalement vidé de mon énergie habituelle.
• « Et toi ? »
• Mon frère est en soins intensifs... Dis-je simplement.
• « Il va s'en sortir... »
• Vous n'en savez rien... Vous n'avez pas vu les blessures de Edward...
• « Non, en effet, mais je le connais bien. Et je sais qu'il ne t’abandon... »

Je raccrochais le téléphone avant même qu'il termine sa phrase. Je n'avais pas envie de parler à Mustang... Il prétend être amoureux de Edward, mais... il ne vient même pas le voir... ! Il voulait me voler mon frère, pour au final le laisser agoniser seul dans son lit ! Il nous envoi sur des missions trop dangereuses... ! Qui n'ont aucun rapport avec ce que nous cherchons... ! Je frappais sur le téléphone à coup de poing, furieux après lui. Mon pauvre frère... Il est mutilé... Par la faute de ce colonel... !

• C'était le colonel Mustang ? Demandait Rift en m'adressant un sourire.
• Oui...
• Tu sembles lui en vouloir... Dit-il en venant jusqu'à moi. Je ne répondais rien. Dis-moi Alphonse... ? Ajoutait le lieutenant Rift.
• Oui ?
• J'ai cru comprendre que le colonel avait une relation avec... Edward ?
• Comment vous le savez ? Dis-je surpris.
• J'ai surpris une conversation téléphonique entre lui et ton frère. Malgré moi... Soupirait-il.
• Oh...
• Je connais très bien le colonel Mustang.
• Ah bon... ?
• Oui. Pour être franc avec toi, lui et moi nous étions en relation avant...Comme ton frère et lui.
• Vraiment ?! M'étonnais-je.
• Oui, Mustang est un homme bien. Mais, il faut savoir qu'il fera toujours passer sa carrière avant toute chose. Ne soit pas surpris qu'il ne vienne pas voir ton frère...
• Vous étiez en couple ?
• On peut dire ça... Dit-il en me souriant gêné.
• Je pense que Mustang n'est pas sérieux avec Edward. Dis-je très sérieusement.
• Mustang n'est, malheureusement, jamais sérieux dans ses relations. Lâchait le lieutenant en serrant ses poings. Je l'ai compris à mes dépends. En tous cas Alphonse, sache qui si tu as besoin de moi, je suis là.
• Merci Lieutenant. Dis-je d'une petite voix.
• Prends soin de ton frère. Ajoutait le blond en repartant.

Je ne répondais rien de plus, retournant à ma place en face de la chambre de Edward. Je n'avais pas le droit de rentrer pour le voir. Je devais me contenter d'attendre et attendre... J'avais si peur pour lui, et je ne peux absolument rien faire... C'est au bout du cinquième jour d’hôpital que Edward n'était plus dans un état critique d'après les médecins... Ils m'autorisaient donc à rentrer dans sa chambre... Il était sous perfusion, et il avait d'épais bandages partout sur son corps. Je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir... J'aurais dû le retenir !! Après des heures dans le silence le plus total, j’entendais sa respiration s'accélérer, et je le voyais ouvrir les yeux.

• Al... ? Fit-il en bougeant sa main pour me chercher.
• Je suis là !! Dis-je en me jetant à côté de lui.
• Al... Dit-il en versant quelques larmes.
• Tout va bien ! Je suis là !
• Les... gens vont bien... ? Fit-il en serrant ma main. Je restais silencieux quelques secondes avant de répondre.
• Oui... Tout le monde est sauvé, grâce à toi...
• Ouf... Dit-il en fermant les yeux, laissant les larmes rouler sur ses joues. J'ai... j'ai tué quelqu'un... Al... Dit-il en lâchant un sanglot.
• Edward...
• J'ai utilisé mon alchimie pour tuer... Dit-il en pleurant.
• Repose-toi... Ne pense pas à ça ! J'appuyais sur le bouton de sa perfusion pour délivrer une dose de morphine afin qu'il se rendorme...

En à peine quelques minutes, il s'endormait de nouveau... Le pauvre, il est totalement chamboulé... Mais l'ordure qu'il a tué ne méritait que ça... Cependant je ne pouvais pas lui dire que personne n'avait survécu ... La petite Nina a été enterrée hier...

Il restait encore plusieurs jours entre micro-réveil et coma... Je tournais en rond dans l'hôpital... Je me sentais mal... Perdu... Seul... Inutile... Edward est celui qui en fait le plus entre nous deux... Mais lui, contrairement à moi, il ressent les douleurs physiques. Il doit supporter ça... en plus de la douleur psychologique... J'en ai tellement marre de le voir souffrir et d'être totalement impuissant.

• Alphonse Elric ! Dit une voix qui met familière.
• Maria... ? Dis-je en regardant la brune courir vers moi.
• Dieu soit loué ! Dit-elle en venant me prendre dans ses bras.
• Oh... Je... Bafouillais-je surpris qu'elle agisse ainsi avec moi.
• Comment tu te sens Alphonse ?! Dit-elle en prenant ensuite ma main.
• J’ai... j'ai peur pour Edward... Dis-je en m'agenouillant devant elle.
• Ne t'en fais pas... Dit-elle en me câlinant de nouveau. Je suis sûr qu'il va s'en sortir. Je ne pouvais pas ressentir son câlin, ni sa chaleur... Mais ça me faisait énormément de bien...
• Nous sommes là pour te soutenir dans cette épreuve difficile. Dit le commandant Armstrong en arrivant accompagné du lieutenant Denny Brosh.
• Merci... Dis-je en me redressant.
• Nous pouvons le voir ? Demandait Maria.
• Oui, mais... je préfère vous prévenir... Il n'est pas en forme... Dis-je en cherchant mes mots.
• Ne t'en fais pas. Dit-elle en prenant ma main.

Je les accompagnais jusque dans la chambre de Edward, et quand Maria aperçut mon frère, elle ne put s'empêcher de pleurer... Elle s'approchait de son lit, glissant sa main dans la sienne.

• Mon pauvre petit Edward... Dit-elle émue.
• Allons allons, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne ressorte de là. Dit le commandant Armstrong en posant une main sur l'épaule de Maria.
• Permission de vous demander quelque chose commandant ? Dit-elle en se retournant vers lui en pleurant.
• O...Oui ? Dit-il surpris.
• Je vous en prie, laissez-moi veillez sur les garçons jusqu'à ce qu'ils se sentent mieux... ?
• Hum... D'accord. Fit-il gentiment.
• Merci... Dit-elle en souriant.
• Dans ce cas je repars, tenez-moi informé de son état. Dit l'alchimiste aux bras puissants.
• Merci d'être passé me voir commandant ! Dis-je en m'inclinant devant la montagne de muscles.
• De rien ! Je tiens beaucoup à vous. Dit-il ému en posant sa main sur mon épaule.

Armstrong repartait avec Brosh. Seule Maria restait avec moi, pour m'aider à veiller sur Edward. L'avoir à mes côtés, avoir quelqu'un à qui parler pendant cette épreuve, c'est vraiment un soulagement. Je suis vraiment content de connaître Maria... C'est grâce à Armstrong que nous avons pu vraiment la rencontrer. Au cours d'une mission elle nous avaient vraiment prit en affection, un peu comme une mère avec ses fils...

Le soir venu, elle ne semblait pas avoir l'intention de quitter son chevet malgré sa fatigue.

• Vous ne partez pas vous reposer ? Demandais-je à la jeune femme.
• Non... Je vais rester avec toi. Dit-elle en me souriant.
• Pourquoi... ?
• Pourquoi je reste ?
• Pourquoi vous êtes si... attaché à nous ?
• Je ne sais pas... Dit-elle en me souriant tendrement. Je sais juste que je dois prendre soin de vous... Vous êtes si jeune…
• Merci alors...
• De rien... Je resterais autant de temps qu'il faudra...

Maria avait tenu sa promesse, car elle était restée auprès de nous jusqu'au réveil de Edward. Mais aussi bien après pour continuer à prendre soin de nous, et soulager mon frère de ses peines. En apprenant la mort des personnes disparues, ce fut un véritable choc pour lui... Il nous avait raconté en détails sa rencontre avec Albert Frebock, appelé aussi le scientifique fou. Il avait si ardemment combattu ce type, presque à en mourir, pour, au final, ne sauver personne et commettre un crime... Voilà comment il voyait les choses... Je sentais bien qu'il était très affaibli psychologiquement. Mais je ne savais pas quoi faire pour le soulager de sa peine... Malgré ses blessures, Edward voulait qu'on rentre au QG... Moi, je n'avais pas trop envie... Je ne voulais pas qu'il revoit ce foutu colonel, qui se fiche pas mal de lui... J'avais raison au sujet de Mustang. Il ne veut mon frère que pour le sexe. Le lieutenant Rift avait confirmé mes craintes... Mais Edward ne semble pas s'en rendre compte... Du coup, je décidais de tout raconter à Maria à leurs sujets... Et c'est une fois dans le train que celle-ci prit la parole pour lui parler de ça.

• Edward, il faut que je te parle...
• Hum ? Dit mon frère en regardant la brune.
• C'est au sujet du colonel Mustang.
• Quoi ?
• Je sais pour votre relation avec lui, qui n'est, franchement, pas morale !
• Hein ?! Comment vous savez ?!
• Je lui ai dit... Avouais-je.
• Quoi ?! Pourquoi ? S'énervait-il.
• T'énerve pas, tu vas te faire mal ! Dis-je inquiet.
• Ça ne regarde personne ce que je fais ! Dit-il agacé.
• Edward, Mustang est certes un homme bien sur le plan professionnel, mais dans sa vie personnelle, tout le monde sait qu'il est très frivole et désinvolte ! Il ne s'intéresse pas vraiment à vous !
• Je n'ai pas envie de vous écouter ! Dit Edward en croisant les bras.
• S’il n'était pas mon supérieur, je lui dirais ma façon de penser ! Dit-elle en serrant le poing.
• Il ne m'a jamais rien fait de mal ! Dit Edward pour le défendre.
• Mais tu es trop jeune pour lui ! Il s'amuse avec toi ! Dit-elle en élevant la voix.
• Vous n'en savez rien ! Vous n'êtes pas ma mère, alors arrêtez avec vos conseils à la con ! Lui rétorquait Edward.
• Edward... Calme-toi... Dis-je en prenant sa main.
• Désolé... Fit la brune soudainement. Je ne suis certes pas votre mère, mais je n'ai pas envie de vous voir souffrir, Edward.
• Laissez-moi... Dit-il en s'adossant contre le siège, tournant la tête pour regarder le paysage défiler.

Je savais que même Maria, il ne l’écouterait pas... Je n'avais vraiment pas envie de revoir Mustang avec Edward. Déjà, quand il m'a demandé de quitter la chambre le soir où ils ont couché ensemble pour la seconde fois... Je n'avais pas envie de sortir... ! Mais Mustang m'a forcé la main... Je ne pouvais pas dire non... J'avais l'impression d’abandonner mon frère à un type qui le manipule… Cependant Edward semble avoir des sentiments pour lui, et je n'ai pas non plus envie d'entraver sa vie sentimentale. Mais, je suis sûr qu'il va m'éloigner de mon frère... pour finalement le faire souffrir ! Quand ils sont ensemble, moi je suis seul à attendre pendant des heures qu'il revienne... C'est trop dur à supporter... J'aime tellement Edward que je n'arrive pas à me séparer de lui longtemps... Ni même de le voir dans les bras de cet homme qui ne prend pas soin de lui. En plus, Mustang nous envoie sur des missions dont on se fiche, il le met en danger et ne vient même pas à son chevet quand il a besoin de lui... Je lui en veux beaucoup. Edward est tellement important pour moi... Ce sentiment si fort que j'ai envers lui... Un sentiment que je n'arrive pas à expliquer... Il est toute ma vie... et je suis toute la sienne...Je n’ai pas envie que ça change. J'ai si peur que l'amour qu'il porte à Mustang ne m'efface petit à petit...

• Al … ? Dit soudainement Edward me sortant de mes pensées.
• Oui ?
• Merci de m'avoir veillé. Dit-il en me souriant joyeusement.
• De rien ! C'est normal !
• Tu sais quoi… ? Dit-il en posant sa tête contre la vitre.
• Non ?
• Je pense qu'on devrait demander à Armstrong de nous entraîner au combat.
• Oh, bonne idée ! Il s'en fera une joie ! Dit Maria toute contente.
• Ça m'évitera peut-être de me retrouver dans un état pitoyable comme ça ! Dit-il en riant.
• Bonne idée, Edward ! Dis-je en prenant sa main.
• Hé hé ! Quand j'irais mieux on le lui demandera. Dit-il en serrant ma main.
• Bien-sûr ! Je veux devenir plus fort aussi ! Dis-je très motivé.

C'est vrai, il faut que je devienne plus fort moi aussi pour aider Edward dans notre quête... Il faut que je m'améliore en combat et en alchimie. C'est seulement comme ça que je pourrais vraiment assister mon frère.

A suivre : Prochain Chapitre : Un sentiment anormal.