Un personnage, une histoire
Chapitre 60 : Oboro : Quoi qu'il arrive
2024 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 28/11/2018 18:58
-Oboro !!! Viens dire bonjour ! J’entends crier
-J’arrive papa ! Je réponds
Je me lève rapidement. Elle est enfin arrivée ! Je suis si contente qu’elle soit revenue ! Elle est toujours si gentille avec moi, et elle est si belle !
Je dois la retrouver au plus vite, elle ne vient pas si souvent ! Enfin, même si elle essaie de venir le plus souvent possible, elle ne peut pas non plus être ici tout le temps...
De qui je parle ? Mais enfin, je parle de la reine Mikoto ! La reine d’Hoshido !
C’est une cliente régulière de mes parents ! Mes parents qui gèrent un magasin de kimono, près de la capitale ! La reine adore venir ici, elle trouve que ces kimonos sont les meilleurs du royaume !
M’est avis qu’elle a raison !
Moi, je suis Oboro. La digne fille de ces deux couturiers de renom. La première à essayer et approuver chaque kimono ! Et quand je serais grande, je m’occuperais de cette boutique à mon tour ! Je me le promets !
Mes parents comptent sur moi, et moi, je ne me vois pas faire autre chose. Je ferais des kimonos aussi beaux et colorés qu’eux ! Aussi détaillés, aussi grand, aussi... Aussi magnifique !
Je suis tellement fière de mes parents ! Je ferais tout pour les rendre fiers en retour !
J’arrive enfin dans la boutique. En général, nous louons des bâtiments à deux étages pour nos boutiques éphémères. Nous habitons en haut, la boutique est en bas. Et avec notre chiffre d’affaire, nous n’avons pas à nous inquiéter.
Notre réputation nous précède, sans trop me vanter ! C’est limite si les villes se battent pour nous avoir ! Et ça me rend encore plus fière !
-Je suis là, papa ! Je fais
-Ah, te voilà enfin ! Il répond en me voyant
Je cours dans les bras de mon père. Il m’attrape en riant, faisant m’envoler mes cheveux bleus. On se tient mutuellement dans les bras quelques secondes, puis je le lâche et recule un peu.
-Bonjour, Oboro ! J’entends
Je me tourne. Comme je le pensais, cette voix appartient à la reine Mikoto. Je m’empresse de m’incliner devant elle.
-Bonjour, Reine Mikoto. Je souffle
Elle sourit. Un si beau sourire, si doux... Elle a le don de rassurer en un regard.
-J’ai l’impression que tu as encore grandi depuis la dernière fois ! Tu es tellement adorable ! Elle affirme
-M... Merci, ma reine...
-Oh ! Tiens, je t’ai amené ça !
Je m’approche d’elle doucement, et je la vois tendre quelque chose dans ma direction. Elle ouvre la main...
-Une barrette dorée ! Je m’écrie
-Pour toi, pour porter avec les kimonos magnifiques de tes parents ! Elle affirme
Je souris. C’est une petite barrette dorée (et pas en or, je pense. Juste dorée.) en forme de dragon. Elle doit sans doute représenter le dragon albe !
Je ne m’arrête pas de la regarder. Elle est si belle ! C’est sans doute un objet royal, tant il est fin et brillant ! Je suis complètement subjuguée. C’est d’une beauté innommable.
-Wow... Elle est magnifique... Je souffle
-Je suis heureuse qu’elle te plaise ! Affirme la reine
Elle me sourit. Un si beau sourire qu’il me réchauffe le cœur. Je lève la tête vers elle, tenant toujours fermement la barrette dans ma main.
-Dit merci, Oboro ! Ordonne gentiment mon père
-Merci, Reine Mikoto ! Je fais
-De rien, ma petite ! Elle répond
Elle rit un peu. Je souris en retour. Je suis si heureuse de la connaitre ! Je suis si heureuse que mes parents soient mandés par la reine elle-même ! Je suis si heureuse de ma vie !
...
Je ne la changerais pour rien au monde.
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-Papa... On est bientôt arrivés ? Je demande
-Bientôt, ma chérie ! Bientôt ! Répond père
-D’accord ! Je fais
Je me remets dans ma couverture, replaçant ma barrette dans mes cheveux. Nous sommes en route pour le royaume de Nohr, voisin de celui d’Hoshido, pour faire des affaires.
Pour nous déplacer, nous n’avons qu’une immense carriole, portant tous nos tissus, nos kimonos soigneusement pliés, et un petit coin avec des coussins et une couverture pour moi.
Je me cache à nouveau dedans. Je n’ai jamais vu le royaume de Nohr, et mes parents affirment qu’il est très différent d’Hoshido. Je suis impatiente de voir de quoi il en retourne !
Enfin, je commence déjà à sentir le changement... Il commence à faire plus frais. Je frissonne entre mes couvertures, je me demande s’il y a de la neige, là-bas...
Ce serait tellement amusant, de faire des bonhommes de neiges ! De...
...
Soudain, je me sens mal. Extrêmement mal. J’ai l’impression d’être... Observée... Je sors ma tête de la couverture.
-Papa ? Maman ? Je souffle
-T... Tout va bien, ma chérie... Répond mère
Sa voix tremble un peu.
« Reste dans les couvertures, et n’en sort pas pour l’instant, d’accord ? Elle ordonne
-Quoi ? M... Je tente
-S’il te plait, Oboro. Je te le demande sérieusement. Reste dans les couvertures.
-Pourquoi ! Je réplique
-Fait ce que je te dis ! Il va faire de plus en plus froid ! Alors quoi qu’il arrive, reste dans les couvertures !
-B... Bon, d’accord... »
Je me cache dedans, pas très rassurée. Pourquoi cet air si sérieux ? Pourquoi cette brisure dans la voix ?
Je reste dedans. Un silence de mort règne. J’ai de plus en plus peur. Qu’est-ce que ça veut dire : « quoi qu’il arrive » ?
En quelques secondes, je sais immédiatement ce que mes parents voulaient dire.
J’entends soudain un cri. Un cri grave, de rage. Je n’ose pas bouger. Et soudain, la carriole... Se détruit.
Je tombe. Je sens le sol sous la mince planche de bois qui survit encore. Je reste sous la couverture. J’y resterais...
« Quoi qu’il arrive. »
J’entends soudain un cri plus aigu. Comme un cri de femme. Un cri de douleur.
« Quoi qu’il arrive. »
Un cri plus grave répond au précédent. Un cri de rage, mélangé à la douleur. Je... Je crois que...
« Quoi qu’il arrive... »
Je lâche une larme, et un gémissement... Mais je m’empresse de plaquer ma main contre ma bouche. Je ne dois pas faire de bruit...
Je ferme les yeux, et étouffe comme je peux mes convulsions. Ne pas bouger est si dur... Ne pas crier est si dur...
J’ai envie de hurler, d’expulser ma haine. De voir ce qu’il se passe, de pleurer, de...
De...
De...
De...
ME REVEILLER !!!
REVEILLE TOI !!!
JE NE VEUX PAS REVOIR CA !!!
REVEILLE TOI !!!
REVEILLE TOI !!!
REVEILL...
-AAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!
Je me redresse brusquement. Ma respiration est horriblement saccadée. Mon cœur bat si vite...
Je dois me calmer... Je suis dans ma chambre... Au palais d’Hoshido... Tout va bien... Tout va bien...
Ce n’était... Qu’un cauchemar... Ouf...
Mon rythme cardiaque a enfin ralenti. Je suis enfin rassurée...
Je suis dans le palais d’Hoshido. Je crois savoir pourquoi j’ai fait un tel cauchemar... Oui...
C’est parce qu’aujourd’hui, je dois me rendre au grand mur de Suzannoh. Je vais devoir défendre mon pays contre... Contre...
Contre ces pourritures Nohriennes...
Mon visage se déforme de lui-même. Rien que de repenser à ces monstres... J’ai envie de me venger... Et même Corrin, qui nous as trahie, elle...
Ils méritent tous de mourir... Pour ce qu’ils m’ont fait, et pour ce qu’ils ont fait au prince Takumi... Ils n’ont pas le droit... Ils n’auront jamais le droit...
Je soupire, et décide de me lever. Ruminer comme ça ne servira à rien. Il vaut mieux que je me lève, et que j’aille voir prince Takumi.
Je m’empresse de m’habiller et de sortir. Je dois le retrouver au plus vite. Oui, je suis décidée, aujourd’hui sera un grand jour.
Je vais enfin... Enfin lui dire la vérité. Je me fige qu’il partage les mêmes sentiments que moi, je dois lui dire. Cette journée sera peut-être ma dernière, après tout...
J’arrive devant ses appartements. Il est très tôt, mais nous allons bientôt nous mettre en route... Je pense qu’il est encore dans sa chambre, à regarder son yumi d’un air perdu...
Il est si étrange, ces jours ci... Il semble... Bien plus solitaire, plus réservés... Je ne sais pas ce qui lui arrive, mais je pense réellement qu’il a peur de l’issue de cette bataille.
Cependant, il n’a pas à s’en faire. Je le jure sur mon honneur de vassale, de mon vivant, je ne le laisserais pas mourir.
Tout doucement, je toque à sa porte. Je n’entends aucun bruit.
-Prince Takumi ? Je souffle
-... C’est toi, Oboro ? J’entends
Sa voix semble plus grave que d’habitude... Mais je n’y fais pas vraiment attention. Il doit encore être en train de méditer.
Ses frères et sœurs sont déjà venus le voir, pour lui dire au revoir. Ils sont venus hier, à la demande du prince Takumi. Mais...
Mais je veux le voir. Absolument. Il a besoin d’aide...
-Oui, prince Takumi. Puis-je entrer ? Je demande
-... Bien sûr... Il souffle
Je souris, et ouvre doucement. Comme je le pensais, il est assis sur son lit, Yumi Fujin à la main.
-Bonjour, prince Takumi.
Je me permets de m’asseoir à côté de lui.
-Bonjour, Oboro... Répond Takumi
Il ne lève même pas la tête vers moi.
-Vous... N’avez pas l’air d’aller bien... Je fais
-Parce que je ne vais pas bien. Répond Takumi
Il lâche une larme. Par réflexe, je saute dans ses bras pour le serrer contre moi. Il se laisse faire, et ne répond même pas.
-Je sais que vous avez peur... Pour aujourd’hui... Mais tout va bien se passer, mon prince... J’affirme
Je le sens poser sa tête contre mon épaule.
-Oboro... Je me sens... Si mal... Il affirme
-Je suis là, mon prince, je suis là... Je... Je souffle
Mon cœur bat à toute vitesse. C’est le moment.
-Je vous... Je... Je commence
-Hum ? Fais le prince Takumi
Il tourne la tête vers moi. Me regardant dans les yeux. Mes joues me brûlent, et je détourne le regard. Non sans avoir remarqué l’infinie tristesse dans ses yeux.
...
Non, c’est égoïste. Ce n’est pas le bon moment pour ça. Prince Takumi... N’est pas d’humeur pour ça... Il a juste besoin de fidélité, et de savoir...
-Je vous serez toujours fidèle. Et je me battrais pour vous jusqu’à ma mort. J’affirme
Il sourit tendrement. Je sens quelques regrets peser dans mon cœur, mais je suis aussi soulagée.
-Merci, Oboro... Merci infiniment... Il affirme
Il me serre dans ses bras à son tour.
-J’avais vraiment besoin de... De savoir que tu es là pour moi... Toi, Hinata... Je suis heureux de vous avoir à mes côtés. Il continu
-Et je resterais à vos côtés, prince Takumi. J’affirme
...
Quoi qu’il arrive.