Mutatio

Chapitre 2

8559 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:33

 

Chapitre 2

 

 

            Le trajet du retour fut éprouvant pour tout le monde. Fang avait eu du mal à trouver le sommeil, se tournant et se retournant sur son matelas improvisé, l’angoisse et le dégoût ne voulant pas la quitter. Elle prenait de plus en plus conscience de cette excroissance supplémentaire qui faisait maintenant partie de son anatomie, et alors qu’elle gigotait dans tous les sens dans l’espoir de s’endormir, Fang avait senti la honte lui tenailler le ventre.

 

Elle était sortie de sa tente le lendemain matin sans avoir fermé l’œil, le corps tendu et l’esprit ravageait par toutes ses émotions négatives. Les autres, dormant toujours vu l’heure avancée, elle avait eu le temps d’aller chasser le petit-déjeuner et de le faire cuire lorsque Vanille et Hope se réveillèrent à peine. Ce dernier avait pris l’initiative de secouer Snow pour lui faire reprendre conscience et chacun resta silencieux, avisant l’air peu avenant de Fang.

 

Ils s’étaient tous mis en accord pour ranger leurs affaires dans leur paquetage avant de quitter enfin leur campement. Ça faisait déjà deux semaines qu’ils étaient partis, le temps passait trop vite. Le trajet pour arriver jusqu’ici avait été long, même à dos de Chocobos, quant à trouver des choses intéressantes parmi toutes ses ruines, cela avait demandé plus de patience et de recherche qu’ils ne l’avaient imaginés. Même si Hope avait le désir d’explorer un peu plus les environs, ils étaient finalement tous très content de rentrer enfin chez eux.

 

Snow avait certainement hâte de revoir Serah et de pouvoir la serrer de nouveau dans ses bras. Rien n’était plus agréable que de retrouver la chaleur de la personne qu’on aime le plus ou même le réconfort d’un foyer. Malgré l’anxiété qui rongeait Fang, elle-même était pressée de retrouver la présence rassurante de Lightning à ses côtés. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire par rapport à son état, mais elle espérait que retrouver sa maison et son amante, lui apporterait un peu de consolation.

 

Tandis qu’ils arpentaient les chemins et les routes sinueuses, essayant d’éviter au maximum les divers monstres qu’ils croisaient, un silence pesant les enveloppa. Vanille n’avait pas recommencée à la harceler de question, quant à Hope et Snow, ils préféraient rester à une distance respectable de sa mauvaise humeur.

 

Elle soupira doucement, évitant d’attirer l’attention sur elle. Les garçons avaient pris un peu d’avance alors que Vanille marchait lentement à quelques pas d’elle. Fang hésitait sur ce qu’elle devait faire. Une boule obstruait sa gorge tandis que son esprit tournait à plein régime.

 

La pulsienne brune jeta un coup d’œil à sa cadette, resserrant sa prise autour de sa lance rouge qu’elle tenait dans l’une de ses mains, prête à combattre à la moindre attaque. Valait mieux toujours sortir armée quand on s’aventurait dans les contrées éloignées, Gran Pulse restant un pays dangereux. Fang observa les alentours, se faisant la rapide réflexion que c’était bien trop calme depuis un long moment. Il n’y avait même pas un groupe de répugnante Alraune et ça, c’était étrange. D’ordinaire, ces bestioles grouillaient un peu partout dans les environs peu importe la saison.

 

Fang jeta un coup d’œil sur les parois des falaises qui les entouraient. Ces dernières s’étendaient haute dans le ciel gris et brumeux. Le temps était plutôt clément pour une fin d’automne. Habituellement, à cette saison, soit il pleuvait des cordes, soit ils étaient sous les orages, alors un peu de grisaille ce n’est pas ce qui allait la déranger. Cependant, la météorologie pouvait bien leur octroyait un peu  de répit grâce aux créatures qui ne sortaient le bout de leur nez qu’une fois qu’il y avait un rayon de soleil, ce calme ambiant restait tout de même anormal.

 

  • Tu ne trouves pas que c’est un peu trop tranquille ? finit par demander doucement Fang à Vanille.
  • Si. J’étais justement en train de me dire la même chose.

 

Tout était silencieux, jusqu’aux piaillements des oiseaux qui s’étaient arrêtés. Seul le vent sifflé dans les parois rocheuses des falaises, rendant Fang et Vanille mal à l’aise.

 

  • Les garçons ! interpella Vanille tandis que Fang regardait tout autour d’elles, dans l’espoir d’apercevoir ce qui avait fait fuir les petites bêtes.

 

Peu importe ce qu’était cette chose, elle était grosse et forte. Certainement en haut de la chaîne alimentaire pour que les plus faibles se soient cachés. Snow et Hope se retournèrent vers les deux jeunes femmes, un air curieux peignant les traits de leur visage. Puis le grand blond fronça les sourcils, remarquant les postures défensives qu’elles avaient adoptées. Hope remarqua aussi que quelque chose clochée. Des années à combattre côte à côte laissait inévitablement des traces.

 

Ils se rapprochèrent de Fang et Vanille, zieutant les alentours à la recherche de la menace.

 

  • Qu’est-ce qui se passe ? questionna Snow en arrivant à la hauteur de la rouquine.
  • C’est trop calme, répondis abruptement Fang.

 

La nervosité  envahissait son corps avant qu’elle ne sente une pointe d’agacement venir se nicher dans sa poitrine. Elle n’avait pas le temps pour jouer à cache-cache avec un monstre. Elle voulait rentrer au plus vite et arrêter d’être obligée de marcher en sentant cette chose frotter désagréablement contre son sous-vêtement.

 

Pourquoi est-ce qu’il fallait que quelque chose vienne toujours compromettre ses plans ? Elle ne demandait pas la lune, pourtant, seulement de pouvoir rentrer chez elle sans encombre. Bien sûr, Fang aurait dû se douter que ça n’allait pas être aussi facile. Depuis la veille, la chance n’était absolument pas de son côté.

 

  • Tu penses que c’est quoi, comme monstre ? interrogea Hope
  • Tu as l’impression que je suis un lecteur d’oracle ? grogna Fang. Comment veux-tu que je le sache.
  • Et si tu mettais ta mauvaise humeur de côté pour commencer ? suggéra Snow. Le temps qu’on trouve et tue cette chose.
  • Vous savez, intervînt Vanille. Je ne suis pas su…

 

Elle fut coupée dans sa tirade par un cri puissant. Suraiguë et effroyable. Pendant une fraction de seconde, leur sang se glaça dans leurs veines alors que le hurlement se répercutait sur les parois des falaises et faisait trembler leurs os.

 

Fang scruta le ciel à la recherche de l’ennemie, le cœur battant la chamade.

 

  • Il faut qu’on se mette à l’abri, s’exclama-t-elle.
  • Quoi ? Pourquoi ? demanda Hope. Qu’est-ce que c’est ? Une vouivre ?
  • A mon avis, commença Vanille. Je dirais plutôt un zirnitra, non ?  

 

La brune acquiesça ne lâchant pas les cieux des yeux.

 

  • C’est un couple, ajoute-t-elle.
  • Un couple ? Ces choses s’allient ? s’insurgea Snow.
  • Tu veux vraiment un cours sur les zirnitras, maintenant, Snow ? gronda Fang.

 

Ils se mirent tous à courir droit devant eux. Ils devaient à tout prix semer ces monstrueux volatiles qui ne feraient qu’une bouchée d’eux s’ils leur tombaient dessus. Un seul, ils auraient peut-être eut la possibilité de s’en sortir en le combattant, même si cela aurait été difficile, mais deux, c’était impensable. Si leur résistance physique était bien moins élevée que celle d’un roi béhémoth, qu’on trouve aussi dans la région, les zirnitras n’en étaient pas moins des créatures puissantes et hargneuses. Une fois qu’elles attaquaient, elles ne lâchaient plus leur proie.

 

  • Tu sais quoi, Fang, souffla Snow tandis qu’ils cherchaient tous des yeux un endroit où se cacher. Tu es vraiment désagréable quand tu es de mauvaise humeur. On dirait que Sis’ déteint sur toi.

 

La pulsienne brune roula des yeux sans répliquer. Il était hors de question qu’elle rentre dans le jeu de Snow.

 

  • Je croyais que ces bestioles étaient des solitaires, expira difficilement Hope.

 

Elle ne lui répondit pas, se contentant seulement de lui jeter une œillade furtive. Il avait perdu de son endurance le petit. En fait, en y regardant de plus près, ils étaient tous un peu à court de souffle à cause des paquetages qu’ils devaient porter sur leur dos. Finalement, Fang se sépara de son sac quand un nouveau cri explosa dans la vallée dans laquelle ils se trouvaient. Plus fort, plus aigüe et plus effrayant que le précédent. Les zirnitras se rapprochaient et en quelques battements d’ailes, Fang put enfin voir leur tête. Bientôt, ils allaient être repérés et elle ne donnait pas cher de leur peau. Même en accélérant leur course, jamais leurs jambes n’iraient plus vite que le vol ample de ces monstres.

 

  • Il faut qu’on se cache ! Maintenant ! s’écria Vanille qui venait de jeter un coup d’œil dans son dos. Ils sont derrière nous !

 

Un autre rugissement retentit autour d’eux, leur coupant le souffle. Ils trébuchèrent sur leurs pieds, perdant un peu leur élan dans leur course.

 

  • Et ils viennent de nous repérer ! ajouta Fang.
  • Oh merde ! s’exclama Snow.

 

Ils accélèrent. Les muscles de leurs cuisses tirant sous la force de leurs efforts. Leurs poumons brûlaient à chacune de leur inspiration et bientôt, ils sentirent les zirnitras à leur trousse. Ils tournèrent brutalement dans un virage, risquant de tous se percuter tellement ils couraient proche les uns et des autres. Vanille se débarrassa rapidement de son paquetage, s’emmêlant presque dans ses pieds.

 

La brusque modification de leur trajectoire n’affecta en rien les créatures qui, d’un battement d’aile les suivit aisément. Les zirnitras alternaient leur vol l’un au-dessus de l’autre, chacun se couvrant mutuellement. Un coup d’œil derrière eux fit remarquer à Fang l’étrange position de replis que les bêtes avaient prise. La brune écarquilla les yeux, son souffle se bloquant momentanément dans sa gorge.

 

Elle eut seulement le temps de pousser Vanille de la trajectoire, hurlant :

 

  • Ecartez-vous ! Elles chargent !

 

Fang perdit Snow et Hope de vue alors qu’elle et Vanille atterrissaient lourdement sur le sol dur. Elles roulèrent dans la terre, percutant la paroi de la falaise lorsqu’une onde d’eau et d’électricité les frôla.

 

Elles toussèrent sous l’onde de choc et la poussière, cette dernière leur permettant de devenir invisible pour un temps. Une deuxième attaque les surprit et passa à un cheveu d’elles alors qu’elles ne s’étaient toujours pas relevées après la première.

 

  • Fang ?

 

La brune se redressa rapidement, attrapant l’un des bras de Vanille.

 

  • Vite ! Il faut qu’on se sorte de là !
  • Attends…
  • Snow ! Hope ! Vous m’entendez ? cria-t-elle sans se préoccuper de Vanille.
  • Fang, attends…
  • Quoi ? Tu es blessée ?

 

Vanille s’arrêta, observant son aînée. Ses yeux la piquaient à cause du nuage de terre qui les enveloppait, sa gorge était sèche et elles étaient menacées par deux zirnitra qui devaient voler en cercle en hauteur, attendant le bon moment pour plonger sur elles.

 

  • Non, ça va. Je croyais m’être foulée la cheville, mais en fait… ça va, explique-t-elle.

 

Fang acquiesça puis se détourna. Elles n’avaient vraiment pas le temps pour des conversations de salon. Une main autour de l’avant-bras de Vanille, elles se précipitèrent droit devant elles.

 

  • Tu vois quelque chose ? demanda Fang.
  • Non, rien.
  • Snow ! Hope ! appela de nouveau la brune.

 

Un silence leur répondit avant que des toux ne leur parviennent.

 

  • On est là !
  • Hope ?
  • Snow est blessé, s’écria-t-il.
  • Vite ! fit Fang. Ils ne sont pas loin.

 

Vanille hocha de la tête, suivant son amie. En quelques enjambées, elles furent à leurs côtés, découvrant Hope en train d’essayer de soulever le grand blond. Le jeune homme pouvait bien avoir grandi depuis ces dernières années et avoir pris un peu de carrure, sa frêle carcasse ne supporterait à elle seule le poids de masse de Snow. Lightning et elle avait déjà eu du mal à le traîner jusqu’à la maison du père de Hope à l’époque.

 

  • Qu’est-ce qu’il a ? demanda Vanille.
  • On a percutés la falaise. Il a sauté sur moi pour me protéger, mais il s’est cogné la tête.
  • Espèce d’idiot, grogna la brune.
  • Fang, réprimanda Vanille.
  • Je sais, je sais. Sunshine déteint sur moi.

 

Fang soupira sous l’amusement de Vanille et de Hope.

 

  • Il ne faut pas qu’on traine ici.
  • Juste avant l’attaque, j’ai repéré un creux dans la falaise. C’était seulement à quelques mètres de nous.
  • Dépêchons-nous, souffla la rouquine. La poussière se dissipe et les zirnitras doivent attendre cette occasion pour nous tomber dessus à nouveau.
  • Hope, aide-moi, ordonna Fang.

 

Ce dernier acquiesça, passant l’autre bras de Snow autour de ses épaules pour soutenir une partie de son poids et soulager Fang, qui se trouvait de l’autre côté. Ils se précipitèrent comme ils purent et atteignirent la fissure dans la falaise en quelques foulées. Il y avait juste assez d’espace pour laisser passer un corps et Fang espéra que cette brèche les conduirait dans un endroit un peu plus spacieux, sinon ils allaient suffoquer là-dedans à attendre que les créatures se lassent et repartent.

 

Hope s’engouffra en premier, tirant difficilement Snow dans son sillage. Vanille le suivit, l’aidant comme elle pouvait en poussant le blond.

 

  • Allez, Snow. Ça serait pas mal de te réveiller maintenant, grogna Hope, essoufflé sous l’effort qu’il fournissait.

 

Fang se faufila à son tour dans la crevasse, priant Etro qu’ils n’aient pas à rester trop longtemps entre ces falaises.

 

  • Mets-lui une claque, souffla Fang tandis qu’ils continuaient à avancer doucement.
  • Ce n’est pas une mauvaise idée, mais si ça aggraver le coup qu’il a pris sur la tête, contra sérieusement Hope.
  • Personne ne va frapper Snow, sermonna Vanille.

 

La brune leva les yeux au ciel, se retenant de soupirer. Vu la distance qui la séparer de son amie, cette dernière l’entendrait distinctement et Fang n’avait aucune envie que Vanille joue de nouveau les moralisatrices. A la place, elle fronça les sourcils, distinguant le fond du tunnel.

 

  • Tient, ce n’est pas de la lumière, là-bas ?
  • Ah oui, tu as raison, répondit la rouquine. Il y a peut-être une petite grotte.
  • J’espère bien, parce que je ne me vois pas rester serrée entre ces deux parois pendant des heures, répliqua Fang.
  • Et tu n’as pas le poids de Snow en plus, toi, ajouta Hope.

 

Ils déboulèrent dans une cavité assez large pour une dizaine de personnes tout au plus. Deux chemins se présentaient à eux à l’opposé tandis que de l’air frais passait par un trou naturel dans la roche en hauteur. Ils étaient à l’intérieur même de la falaise, à l’abri de la vue des zirnitras.

 

Hope déposa Snow au sol, gémissant de soulagement. Vu comment se déroulait la situation, ils n’allaient pas pouvoir repartir avant le lendemain et chacun espérait que cette grotte n’était pas déjà habitée.

 

Vanille s’affala par terre, soupirant, tandis que Fang s’asseyait sur un des nombreux rochers disséminaient un peu partout. Hope se posa pas loin de Snow, appuyant son dos contre la paroi derrière lui.

 

Ils profitaient du silence ambiant quand un léger grognement de douleur leur parvint. Le grand blond ouvrit les yeux sur le haut plafond rocheux, portant une main à sa tête. Il finit par se redresser lentement, se mettant dans la même position que Hope.

 

  • Comment tu te sens ? demanda ce dernier.
  • Comme si un groupe de béhémoth était en train de faire la danse des yaksha dans mon crâne. Mais sinon, ça va, marmonna-t-il.

 

Fang secoua la tête en souriant.

 

  • Tu vas vraiment finir par la perdre un jour, ta tête.
  • Mais non, tu ferras tout pour me sauver si ça arrive. On fait partie de la même famille, je te rappelle.
  • Surement pas. Tu imagines toute la gloire que je retirerais auprès de Sunshine, rien que pour t’avoir laissé te griller quelques neurones.

 

Snow pouffa doucement de rire. Ce n’était que des paroles en l’air, il savait très bien que malgré tout, sa belle-sœur ferrait toujours tout son possible pour l’aider. N’empêche, il avait bien cru y passer cette fois.     

 

  • C’est dans des moments pareils, que je regrette nos pouvoirs de l’cies, dit Snow.
  • Ne raconte pas n’importe quoi, grogna Hope.
  • Ouai, on serait dans de beaux draps si ça arrivait, renchérit Vanille.
  • Tais-toi, Snow. Ça vaudra mieux. Je suis très bien comme je suis, rit Fang.

 

Puis, tout aussi soudainement qu’il était apparu, son rire se fana. Sous l’adrénaline et l’urgence de la situation, elle avait momentanément oublié son état. Non, elle n’était pas bien comme elle était. Elle était une anormalité. Alors que tout lui revenait brutalement à la figure, son visage se tordit en une grimace. Elle finit par pincer les lèvres alors que sa respiration s’accélérait doucement.

 

Elle n’arrivait pas à y croire. Elle avait oublié que des besoins essentiels étaient reliés à cette partie-là de son corps et qu’a un moment ou un autre, elle allait devoir y faire face. Fang avait volontairement dénigrée l’idée d’aller faire une rapide toilette le matin même dans le bassin qui ne se trouvait pas loin de leur campement, pour ne pas avoir à poser ses yeux sur cette altération. Elle avait aussi fait en sorte de ne boire que le strict nécessaire d’eau et pourtant, ça n’avait pas empêché qu’elle se retrouve à présent avec une forte envie d’uriner.

 

Elle ramena ses genoux contre elle, espérant endiguer l’envie qui lui tenailler la vessie. Si elle ne se décidait pas rapidement, elle allait bientôt se retrouver avec un horrible mal de ventre et son obstination allait la conduire à ce qu’elle se fasse dessus. Cependant, elle ne savait pas si elle préférait opter pour se ridiculiser plutôt que de prendre les choses en main. Une vague d’effroi la traversa quand elle réalisa que pour le coup, c’était le cas de le dire. Il allait falloir qu’elle attrape cette chose entre ses doigts.

 

Un frisson de dégoût la traversa. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle était forte et courageuse, mais ça, c’était au-dessus de ses forces. Ce n’était pas normal. Ce n’était pas elle, ça ne devait pas faire partie d’elle. Fang déglutit, sentant l’envie se faire de plus en plus pressante. Elle inspira et expira profondément plusieurs fois de suite pour se calmer, crispant ses mains sur ses bras.

 

Un gargouillis la tira de ses pensées tandis que le rire clair de Vanille résonna contre les parois de leur caverne.

 

  • Bon sang ! Je meurs de faim, râla Snow.
  • On ne s’en serait pas douté, répliqua Hope, amusé.
  • Hum… Sauf que nos sacs se trouvent à l’extérieur et c’est bien trop dangereux d’y aller maintenant, soupira Vanille.
  • Les zirnitras sont tenace, ils ne sont pas prêts de lâcher l’affaire, approuva Hope.

 

Un soupir collectif retentit. Le reste de la journée allait être long, encore plus en ayant le ventre vide. Fang serra les dents. Un petit vent frais s’immisça dans les interstices rocheux et elle frissonna. Maintenant qu’ils n’étaient plus en mouvement, la fraicheur de la saison allait leur tomber dessus et ce n’était pas cette grotte qui allait beaucoup les réchauffer. La brune se tortilla légèrement, contractant son corps alors que ses frissons accentués son envie. Elle vit Vanille lui jeter un coup d’œil, remarquant une lueur interrogative percée les traits de son visage. Elles furent tirées de leur échange par la voix de Hope.

 

  • Vous pensez qu’ils vont partir avant la tombée de la soirée ?
  • On aura qu’à aller jeter un œil dans une heure, proposa Vanille.
  • Mouai… J’ai des doutes, émis Snow, les yeux fermés et la tête appuyée contre le mur derrière lui.

 

Hope lança une œillade lasse vers le grand blond, signifiant qu’il aurait préféré une réplique plus optimiste. Mais Snow ne le remarqua même pas étant donné qu’il n’avait pas bougé d’un cil. Hope reporta du coup son attention sur Fang, qui, à l’autre bout de leur refuge, semblait profondément plongée dans ses pensées.

 

Sa mauvaise humeur était revenue en même temps que l’adrénaline de la situation s’était dissipée.

 

  • Tu ne m’as pas répondu tout à l’heure, Fang, s’exprima-t-il doucement.

 

La brune posa ses yeux émeraude sur lui, haussant un sourcil curieux.

 

  • Je croyais que les zirnitras étaient des solitaires. Qu’ils ne restaient jamais en groupe, ou même à deux.

 

Le visage de Fang s’éclaira de compréhension après que le jeune homme se soit expliqué. Franchement, elle n’avait pas la tête pour un cours sur les montres de Gran Pulse, mais si cela pouvait lui permettre de penser à autre chose qu’a son petit problème urinaire, elle était partante. Ça ne faisait que repousser l’échéance, et elle allait certainement se ridiculiser à devoir partir en courant d’un moment à l’autre pour s’isoler, elle le savait, toutefois, elle n’arrivait pas à trouver le courage dont elle avait besoin.

 

  • Ils sont solitaires la plupart du temps, énonça-t-elle. Comme un bon nombre des créatures sauvages, les zirnitras vivent pour survivre et perpétuer leur race. Pendant une longue période ils cherchent une femelle pour s’accoupler et avoir un petit. Un couple de zirnitra qui chasse ensemble, ça ne veut dire qu’une chose…
  • Ils cherchaient de la nourriture pour leur progéniture, déclara Vanille.
  • On a de la chance. Un peu plus et on devenait de la chair à saucisse pour bébé volatile, s’esclaffa Snow.
  • Et après, ils se séparent ? demanda Hope, émerveillé d’en apprendre toujours plus sur ce monde.
  • Une fois que l’oisillon quitte le nid et est capable de se débrouiller seul, chacun repart de son côté, acquiesça Fang. La race étant perpétuée jusqu’aux prochaines chaleurs.
  • Et combien de fois par an ça arrive ?
  • Une fois et ils ont deux à trois petits par portées.
  • S’ils en ont trop, ils tuent les plus faibles, appris Vanille.
  • Toujours la loi du plus fort, prononça Snow.
  • Toujours ! affirma Fang. Tu ne le sais pas depuis le temps ? C’est ça Gran Pulse. Manger ou être mangé, exprima-t-elle avec un petit sourire espiègle.

 

En parlant de nourriture, le ventre de Snow émit un nouveau gargouillis, plus profond que le précédent.

 

  • Sans rire, il va vraiment falloir que je me mette quelque chose sous la dent, sinon je ne vais jamais pouvoir repartir, grommela-t-il.
  • Oui, tu as raison, répondis Hope. Il grimaça, ajoutant : moi aussi, je commence à avoir faim.

 

Fang les laissa se morfondre sur leur ventre vide tandis qu’elle serrait étroitement les cuisses. Elle se recroquevilla sur elle-même, glissant au sol et s’appuyant contre le rocher. Le corps douloureux tellement elle se contractait, elle essaya de respirer calmement. Il fallait vraiment qu’elle trouve le courage d’y aller, mais alors que ça devait faire presque une heure qu’elle retardait l’échéance, elle se demanda si ce n’était pas trop tard. Pourquoi il fallait que ça lui arrive maintenant ? Fang aurait tout donné pour être seule pendant un moment pareil.

 

  • Si vous avez tant faim que ça, pourquoi n’iriez-vous pas jeter un œil à l’extérieur ? proposa Vanille.

 

Snow et Hope se jetèrent un coup d’œil, jaugeant la réponse de l’autre. Finalement, le plus jeune haussa une épaule tandis que le plus vieux soupirait.

 

  • Pourquoi pas. On a rien à perdre.
  • On va aller voir de l’autre côté, déclara la rouquine en montrant les deux tunnels qui s’offraient à eux à l’opposé de l’endroit par où ils étaient arrivés.
  • Evitez de trop vous éloigner quand même, signala Snow en se relevant.
  • Ne t’inquiète pas, on est de grandes filles.

 

Snow pouffa légèrement.

 

  • J’espère que nos affaires n’auront subi aucun dommage, fit Hope.
  • J’espère aussi, grogna Fang. On a tout laissé sur place. J’ai même lâché ma lance quand nous avons été attaqués.

 

De plus, il était primordial que Hope récupère les trouvailles sur les ruines. Comment retrouverait-elle son état normal s’ils rentraient sans la cause de ce qui avait provoqué son anormalité. Si tout reposait sur la sphère en verre, Fang pria pour qu’elle ne se soit pas brisée, sinon il en serait certainement fini a jamais de son statut de femme.

 

  • Bon, tu es prêt Gamin ? demanda Snow en se tournant vers le jeune homme.

 

Ce dernier passait une main dans ses mèches argentées avant de froncer les sourcils de mécontentement.

 

  • Je ne suis plus un gamin, Snow !
  • Désolé, l’habitude, rit le grand blond.

 

Hope pesta contre son ami pendant que Vanille ne les quittait pas des yeux. Elle attendit de les savoir un peu éloignés avant de jeter une œillade vers Fang. Celle-ci était repartie dans ses pensées, fulminant contre elle-même. Elle continuait de se poser les mêmes questions tout en se réprimandant continuellement. Elle se répétait inlassablement combien elle était stupide, quand la voix haute perchée de Vanille la fit sursauter. Elle tourna la tête vers son amie qu’elle n’avait pas entendu se rapprocher. 

 

  • Allez Fang, ça suffit maintenant ! Lève-toi !

 

La pulsienne brune observa son amie, interloquée, avant de secouer doucement la tête.

 

  • Je n’ai pas envie de me lever.
  • Fang…
  • Laisse-moi, Vanille.
  • Certainement pas ! Maintenant, lève-toi !
  • Pourquoi est-ce que tu tiens tant que ça a ce que je me lève ? Tu n’as qu’à t’asseoir à côté de moi si tu veux me tenir compagnie.
  • Ce n’est pas ce que je veux.
  • Alors qu’est-ce que tu veux ?
  • Que tu te lèves, je viens de te le dire. S’il te plaît.

 

Fang détourna la tête de Vanille, fixant ses yeux sur la roche en face d’elle. Le poids de ce qui lui arriver était bien trop lourd pour elle. La brune n’arrivait pas à y faire face, mais elle ne savait pas non plus comment dire une telle chose. Cependant, c’était peut-être mieux de le révéler à Vanille qu’a Lightning. Fang avait bien moins peur de la réaction de sa meilleure amie que de celle de son amante.

 

Elle grommela entre ses dents, reportant son attention sur la rouquine. Vanille fronça les sourcils.

 

  • Qu’est-ce que tu as dit ? Je n’ai pas compris.

 

Fang pinça les lèvres, soupirant.

 

  • Je ne peux pas me lever, souffla-t-elle.
  • Pourquoi ça ?
  • Je… Je crois… Je crois que si je me lève… Je vais me faire pipi dessus, bafouilla Fang.

 

Elle prit une brutale inspiration, sentant l’oxygène se faire rare, alors qu’elle avait retenu sa respiration en parlant. Ses joues devaient être rouge tellement elle brûlait de honte. Elle lança plusieurs coups d’œil à Vanille qui la fixait à la fois, décontenancée et surprise.

 

  • Fang, tu te moques de moi ?

 

La brune secoua la tête en signe de négation. Pourquoi elle s’amuserait à raconter des âneries ? Surtout sur quelque chose d’aussi ridicule. Finalement, un soupir lui parvint, suivit d’une voix plus douce.

 

  • Allez, lève-toi.
  • Vanille je…
  • Snow et Hope ne vont probablement pas mettre longtemps à revenir. On va aller s’isoler un peu plus loin. Allez, encouragea la rouquine.

 

Fang n’était même pas certaine de réussir à contrôler ses sphincters. Tout était différent. La sensation d’avoir douloureusement envie d’uriner pouvait bien être la même, en dehors de ça, le contrôle sur ce membre semblait dissemblable.

 

Une main fraiche se posa sur l’un de ses bras, l’incitant à se relever. Fang serra les dents, obéissant docilement à la demande. Son souffle eut un léger accroc lorsqu’une fois debout, elle eut l’impression qu’une pierre tombée sur sa vessie. L’envie se faisait encore plus monstrueusement sentir une fois debout.

 

Vanille la tira dans son sillage vers l’un des tunnels de la grotte, toutefois, Fang se demanda si elle allait pouvoir tenir assez longtemps. En définitive, elle n’allait peut-être pas avoir à bouger le petit doigt pour faire son affaire, mais en contrepartie, elle allait se retrouver stupide, débout, l’entrejambe mouillée d’urine.

 

Une grimace de dégoût tordit ses traits alors qu’elle suivait précipitamment Vanille. C’était une image répugnante. Elle ne voulait pas se retrouver dans une telle situation, mais en même temps, elle ne voulait pas, non plus, prendre cette chose qui ne faisait pas partie de son corps entre ses doigts.

 

Fang bouscula Vanille tandis que cette dernière s’arrêtait brutalement dans un renfoncement rocheux.

 

  • Ça devrait faire l’affaire ici, déclara-t-elle en se retournant vers la brune.
  • L’affaire pour quoi ? demanda Fang en déglutissant difficilement.
  • Eh bien… Pour ce que tu as à faire, répondit Vanille sur un ton évident.

 

Fang écarquilla les yeux, les baissant sur son entrecuisse. Elle secoua la tête avant de porter ses mains à son visage. Puis elle sursauta brutalement quand une main se pressa contre cette excroissance anormale.

 

Elle releva la tête vers Vanille, choquée et terrifiée, avant de s’écarter violemment en repoussant la main qui n’avait rien à faire là.

 

  • Qu’est-ce qui te prend ? cracha Fang.
  • C’est bien ce que je pensais, articula doucement Vanille, contrite.
  • Ce que tu pensais ?

 

Le souffle de Fang se fit rare et sa tête se mit à tourner.

 

  • Tout à l’heure, quand es tombée sur moi après m’avoir éjecté de la trajectoire des zirnitras, il m’a semblée avoir senti quelque chose… d’anormale.
  • Oh… Par tous les dieux, suffoqua Fang.
  • Fang… Comment…
  • Je suis vraiment une femme ! Je t’assure ! cria presque la brune.
  • Je n’en doute pas, répondit doucement Vanille, sous le visage d’horreur de son aînée. Nous avons pris de nombreux bains ensemble, je te rappelle.

 

Fang ferma les yeux, semblant se dégonfler comme un ballon alors qu’elle expirait fortement. Elle était stupide. Bien sûr qu’elle était une femme. Elle était née ainsi et Vanille l’avait déjà vu quelques fois toute nue pour en être certaine. Ça ne l’aidait pas vraiment à se sentir mieux, mais se répéter qu’elle était une femme avec tout ce qui va avec, faisait refluer l’angoisse qui oppressait sa poitrine.

 

  • Si tu faisais ce que tu as à faire, et on en discute après. D’accord ?
  • Je ne veux pas faire ça !
  • Fang, il le faut. Je ne pense pas que tu aies envie de sentir l’urine parce que tu auras était trop bornée pour écouter les besoins de ton corps.
  • Ce n’est pas mon corps ! Du moins, cette chose, n’en fait pas partit, s’indigna Fang.
  • Pour l’instant, si ! contra Vanille.
  • Je ne veux pas… Je ne veux pas avoir à tenir…
  • Essais de t’accroupir. Je suis sûre que ça fonctionne aussi assis chez les hommes.

 

Fang écarquilla les yeux, inspirant profondément alors que Vanille réalisait ce qu’elle venait de dire.

 

  • Enfin… Je voul…
  • Je ne suis pas un homme ! pesta Fang.
  • Bien sûr que non, tempéra Vanille.

 

Fang acquiesça doucement, essayant de retrouver une respiration normale.

 

  • Est-ce que tu peux… Te tourner, s’il te plaît.
  • Bien sûr. Je vais m’éloigner de quelques pas. Appelle-moi… Si tu as un problème.
  • Hum…
  • Essais… De te détendre, d’accord. Je suis sûr que ça sera plus facile.

 

Fang haussa nerveusement les épaules, absolument pas certaine de la suggestion de son amie. Mais elle n’avait pas d’autre choix que de donner du crédit à ses conseils.

 

Elle attendit que Vanille se soit assez éloignée pour soupirer. Les mains tremblantes, Fang écarta son sari avant de descendre sa culotte et de s’accroupir. Elle garda les yeux fermés et les mains serrées contre son ventre, priant pour que ça se termine vite. Cependant, elle avait tellement attendu que son ventre se fît douloureux et que la pression s’intensifia sans que rien ne se passe.

 

Bon sang, elle n’allait même plus être capable de faire pipi. Ça ne pouvait pas être plus compliqué que ce qu’elle savait déjà faire. Elle inspira et expira plusieurs fois de suite, essayant de se décontracter comme Vanille le lui avait recommandé.

 

Puis, dans un soupir de soulagement, Fang sentit que ça vint. Lentement et douloureusement, mais la pression diminua. Elle resta concentrée pour éviter d’avoir à prendre un peu plus conscience de cette chose entre ses cuisses.

 

Quand finalement, elle eut terminé, elle se rhabilla rapidement sans poser les yeux dessus. Moins elle regardait cette anomalie, mieux elle se portait. Elle croisa les bras sous sa poitrine, retrouvant Vanille un peu plus loin qui observait les alentours. La rouquine lui adressa un petit sourire réconfortant quand elle la vit revenir vers elle puis passa un bras dans son dos pour l’étreindre.

 

Fang n’avait pas eu conscience jusqu’à maintenant, de combien elle avait besoin de soutien pour traverser ce qu’elle vivait. Même si toute cette histoire semblait surréaliste, ça lui fit du bien de savoir que Vanille était là, avec elle, pour l’aider.

 

Elles marchèrent un peu le long du tunnel qu’elles avaient emprunté, laissant le silence les envelopper avant que la rouquine n’ose enfin parler.

 

  • C’est arrivé dans les ruines ? demanda-t-elle.
  • Hum… Oui, soupira Fang. Je marchais tranquillement et puis, il y a eu une lumière. Je me suis sentie comme attirée. J’ai rien pu faire.
  • Une lumière ?
  • La sphère, éclaira la brune. Elle s’est mise à briller et à m’appeler. Je l’ai touché et il y a eu comme une explosion. Quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte…

 

Fang s’arrêta dans sa tirade et Vanille acquiesça lentement.

 

  • J’espère que les affaires de Hope sont intactes. On a vraiment besoin d’étudier ces textes.
  • Tu penses que vous allez pouvoir trouver quelque chose par rapport à mon état ?
  • Je n’en sais rien. Mais ces écrits doivent bien expliquer ce phénomène.

 

Vanille resserra sa prise autour de Fang alors qu’elles s’arrêtaient dans leur marche.

 

  • Ça va aller, Fang, rassura Vanille.

 

La brune eut un rire sec avant de lâcher sèchement :

 

  • Ce n’est pas toi qui te retrouves avec cette anormalité entre les jambes ! J’ai l’impression d’être un monstre.
  • Bien sûr que non ! C’est toujours toi, voyons !
  • Tu te moques de moi ? cracha Fang.

 

Vanille se mordit la lèvre inférieure. Ce n’était peut-être pas le moment pour vouloir faire preuve de compassion. Fang n’avait aucune envie d’entendre quelqu’un lui sortir de telles inepties. Elle avait le sentiment de perdre le contrôle. Elle avait grandi en étant une femme, en apprenant à être une femme. C’était une partie importante de ce qui la représentait et cette transformation altérait son corps.

 

  • Peut-être, commença Vanille, que nous devrions en parler à Hope, suggéra-t-elle, hésitante.
  • Tu es malade ! Il est hors de question qu’on en parle à qui que ce soit !
  • Mais savoir ce que cette sphère à fait, lui permettrait certainement d’affiner ses recherches. Il serait plus en mesure de t’aider et avec plus d’efficacité.
  • Je ne suis pas sûre… De vouloir que quelqu’un d’autre soit au courant.
  • Si tu veux retrouver ton état normal, tu n’as pas vraiment le choix.

 

Fang roula des yeux. Vanille avait une façon frustrante de révéler une évidence. Toutefois, ça ne l’encourageait absolument pas à aller se dévoiler auprès de Hope. Elle sentait le monstre sournois de la honte se tortiller dans son ventre et elle grimaça. Finalement, elle soupira, passant une main dans ses boucles noires.

 

  • Comme tu la si bien dit, je n’ai pas le choix, céda-t-elle.

 

Vanille esquissa un sourire en coin avant d’acquiescer, le soulagement envahissant son visage.

 

  • On devrait retourner auprès des garçons. Ils vont se demander où on est passé si on traîne trop.

 

La brune hocha la tête, emboitant le pas à sa cadette. Un silence apaisant les entoura tandis que les nœuds d’angoisse qui lui obstruaient la gorge quelques minutes auparavant, s’adoucissaient pour laisser l’espoir brillait d’une légère étincelle. Peut-être que son cas n’était pas aussi désespéré qu’elle le pensait et que Hope trouverait une solution. C’était un petit génie dans son genre, il était capable d’accomplir des merveilles. Alors, si quelqu’un était en mesure de la sortir de ce pétrin, ça ne pouvait être que lui.

 

Plongée dans ses pensées, la voix de Vanille l’en tira brutalement.

 

  • Et pour Lightning ? demanda-t-elle alors qu’elles approchaient de l’emplacement où ils allaient passer la nuit.

 

Fang s’arrêta instantanément dans sa marche se tournant vers la rouquine.

 

  • On ne lui dit rien ! commanda la brune.

 

Vanille afficha une mise surprise. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais fut devancée par Fang.

 

  • Je suis sérieuse cette fois, Vanille. On ne dira rien de tout ça à Lightning.
  • Mais…
  • Si tu dis un seul mot à Light, je te couds les lèvres, Van’ !

 

Cette dernière referma brutalement la bouche, fronçant les sourcils et pinçant fortement ses lèvres, mécontente du sors que voulais leur réserver son aînée.

 

  • Tu ne le ferras pas, finit-elle par affirmer avec néanmoins une pointe d’hésitation dans la voix.
  • Tu veux tenter l’expérience ?

 

Fang haussa un sourcil pour donner plus de poids à sa menace.

 

  • Ok ! Tu as gagnée, abandonna Vanille.
  • Bien.
  • Mais c’est une très mauvaise idée ! ne put-elle s’empêcher de signaler.

 

Puis, sans attendre une réponse de son amie, elle poursuivit sa route, la démarche raide et rapide. Fang soupira et se frotta les yeux. Est-ce qu’elle était vraiment obligée de lui dire ça ? Fang savait parfaitement que ne rien dire à son amante sur son état n’apporterais rien de bon. Mais franchement, est-ce que Vanille pensait sérieusement qu’elle pourrait se présenter devant Lightning et lui apprendre une telle chose ?

 

Il y avait des situations qu’elle ne voulait pas envisager. Comme l’idée de rester jusqu’à la fin de ses jours comme ça. Ça ruinerait sa vie. Même si sa compagne l’acceptait comme elle était devenue, Fang, elle, ne s’assumerait probablement jamais. Comment pourrait-elle laisser Lightning poser ses mains sur elle avec cette anomalie à laquelle elle ne voulait pas donner de nom ? Fang ne pouvait même pas s’imaginer toucher la femme qu’elle aimait avec cette trahison entre les jambes. Quant à lui faire l’amour avec ça… Un frisson d’effrois traversa le corps de Fang. Jamais !

 

Des voix lui parvinrent d’un peu plus loin, signe que Snow et Hope avaient dû revenir de leur petit périple. Elle soupira, décidant d’opter pour un peu d’optimisme. Son état n’était peut-être pas irrémédiable. Fang repris son chemin pour retrouver ses amis, se répétant qu’il n’y avait aucune raison d’aller raconter ça à Lightning.

 

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