Une connexion à part

Chapitre 30 : Le choix du coeur

1112 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois


Les jours sans nouvelles de Sephiroth s’étaient transformés en une lente agonie.

Chaque battement de mon cœur résonnait comme une alarme silencieuse.

Chaque vibration de mon téléphone m’arrachait un espoir… vite déçu.

Mes messages partaient, un à un, sans retour.


Tseng demeurait fidèle à lui-même : impassible, impénétrable lorsqu'il passait me voir.

Son regard semblait vouloir me dire « Patience », mais dans ses silences, je devinais un mélange d’ignorance et d’inquiétude retenue.

Je me sentais terriblement seule, prisonnière de l’attente, de mes peurs, de mes prières muettes.


Et puis… enfin…alors que je commençais à me dire que quelque chose de grave était arrivé


Un bruit de clé se fit entendre.

La porte qui s’ouvre, lentement.


Mon souffle se suspendit.


Il était là.


Sephiroth.


Je restai figée une seconde, la gorge serrée par le soulagement et la surprise mêlés, avant de me précipiter vers lui. Je n'arrivais pas à y croire. Je ne savais même plus combien de jours étaient passés depuis son départ.

Il referma la porte derrière lui, comme si le poids de tout ce qu’il venait de traverser s’était accroché à ses épaules.

Ses yeux, d’ordinaire si assurés, fuyaient les miens, voilés par une douleur que je peinais à comprendre.


Je pris sa main, sentant ses doigts glacés entre les miens. Je ne voulais pas l'accabler de questions. Je voulais qu'il s'ouvre par lui même quand il s'en sentirai capable.


Et enfin, il leva les yeux.


Ce regard...

Ce regard qui portait tout : le doute, la peur, la détresse, l’amour peut être...


Sa paume effleura ma joue, avec une tendresse qui me fit trembler.


Sa voix se brisa dans un murmure :


— « Dis-moi que tu n’as pas peur de moi… »


Mon cœur se serra.

Comment pouvait-il douter de cela ?


Je posai ma main sur la sienne, la retenant contre ma peau.


— « Jamais, Sephiroth. Jamais je n’ai eu peur. »


Et alors, il céda.

Tout ce qu’il avait contenu jusque-là jaillit dans ce baiser. Notre premier baiser. Si attendu autant de lui que de moi.

Il y avait une tendresse désespérée, une force contenue, un besoin vital de s’accrocher à quelque chose, à moi.


Ses lèvres trouvèrent les miennes, d’abord avec une douceur infinie, puis avec une ardeur brûlante.

Je répondis sans hésiter, effaçant ses doutes dans la chaleur de cet instant.


Il me guida doucement contre le mur, ses mains s’égarant sur ma nuque, mon dos, mes hanches, comme pour s’assurer que j’étais bien là, réelle, vivante.

Chaque caresse, chaque frisson, chaque soupir parlait pour nous.


Nos vêtements glissèrent, barrières inutiles entre nos peaux, nos âmes.

Il y avait dans ses gestes une délicatesse bouleversante, un respect profond, mêlé à un besoin urgent de me garder contre lui, de se perdre en moi pour oublier tout le reste.


Et dans ce moment suspendu, nous nous retrouvâmes.

Deux cœurs brisés, deux âmes égarées… enfin complètes, l’espace d’un souffle.


Quand nos corps s’apaisèrent, nos corps emmêlé sur le lit, que le silence se fit à nouveau, il se pencha sur moi, ses lèvres encore brûlantes de nos étreintes, et murmura :


— « Je t’aime… »


Je sentis les larmes me monter aux yeux.

Ces mots, simples et purs, avaient la force d’un serment éternel. C'était comme si j'avais attendu ce moment toute ma vie.


Je caressai sa joue, le cœur débordant :


— « Moi aussi, Sephiroth… Je t’aime. »



---



Les jours suivants furent faits de confidences, de vérités arrachées au silence, de nuits où il me parlait enfin des secrets qu’il avait découverts.

Jenova. Le projet. Les mensonges. Il était retourné à la Shinra en traînant des pieds. Genesis avait été déclaré mort et Zack revenu de sa mission de Nibelheim deux jours après Sephiroth. Il avait préféré partir de son côté pour éviter les questions de ce dernier.


Et je l’écoutais.

Je l’aimais, sans condition. A chacun de ces retours le soir nous nous perdions dans les vras l'un de l'autre sur le canapé où il s'ouvrit à moi complètement sur ces peurs, ces doutes et la vérité qu'il avait si longtemps recherché sur sa mère.


Un soir, alors qu’il errait dans l’appartement, perdu dans ses pensées, je m’approchai doucement.


— « Si la Shinra est capable de tant de mensonges… alors pourquoi crois-tu sans aucun doute ce qu’ils disent sur ta mère ? »


Il s’arrêta net.

Ces mots le frappèrent plus fort que je ne l’aurais cru.


Il inspira longuement, puis me regarda avec une détermination nouvelle. Il semblait avoir analysé rapidement mes paroles et pris une décision radicale.


— « Je ne peux plus leur appartenir. Je refuse d’être leur arme. »


Il s’approcha, me prit les mains.


— « Je vais quitter la Shinra. Ils me traqueront, sans doute… mais je ne veux plus vivre sous leur joug. »


Je souris, des larmes d’émotion perlant à mes cils. J'étais prête à le suivre n'importe où. Je lui avais promis. Ma famille ne se préoccupait pas de moi je n'avais que lui comme bouée à laquelle me raccrocher et j'étais la sienne. Alors comme une évidence je lui dit:


— « Alors je partirai avec toi. Où que tu ailles. »


Notre décision était prise. Pour nous laisser de l'avance et n'éveiller aucun soupçons, Sephiroth continua d'aller à la Shinra encore plusieurs jours.

Nous préparâmes deux sacs avec le strict nécessaire et puis un soir nous étions prêt.

Avant de quitter l’appartement, Sephiroth déposa une lettre sur la table : sa démission.


Un simple morceau de papier, mais pour lui, un acte essentiel. Il savait que ça ne servirait pas à grand chose. Demission ou pas la Shinra ne le laisserai pas partir si facilement. Lorsqu'il aurait vent de la désertion nous serions déjà loin.


Nous quittâmes Midgar sous un ciel étoilé, nos doigts entrelacés, nos cœurs battant à l’unisson.

Derrière nous, les mensonges, les chaînes.

Devant nous, l’inconnu… mais ensemble.


Et tandis que la ville s’effaçait dans la nuit, je sus que c’était là le vrai commencement.

Celui de notre histoire.


Car nous n’étions plus que deux âmes choisissant de se sauver, l’une par l’autre.

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