Une connexion à part

Chapitre 12 : Trahison

979 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 3 mois



Quelque chose n’allait pas.


C’était comme une présence tapie dans l’ombre, une menace silencieuse que je ne pouvais ni voir ni toucher, mais que je sentais dans chaque fibre de mon être. Une brume oppressante flottait autour de moi, invisible mais bien réelle.


Depuis quelques jours, ma mère m'observait différemment. Ses regards s'attardaient trop longtemps, son sourire semblait forcé, et surtout, elle me parlait de Sephiroth avec une insistance inhabituelle. Des questions anodines en apparence, mais trop fréquentes, trop précises.


Je n’aimais pas ça.


Pas seulement parce qu’elle empiétait sur ma vie privée, mais parce qu’elle touchait à la seule personne en qui j’avais confiance ici. La seule qui me respectait.


Puis, un soir, elle se planta devant moi et déclara d’un ton trop neutre pour être innocent :


— Tu dois venir avec moi à la tour.


Je la fixai, méfiante.


— Pourquoi ?


— Sephiroth veut te voir.


Mon estomac se serra.


Pourquoi passerait-il par elle pour me convoquer ? Il avait mon numéro. Il savait où me trouver.


Un mauvais pressentiment s'insinua dans mon esprit. D’un geste rapide, je sortis mon téléphone et tapai un message :


"C'est vrai que tu veux me voir ?"


Pas de réponse immédiate.


Une sensation glaciale me parcourut l’échine.


Avait-elle raison ? Ou bien était-il simplement en mission, hors d’atteinte ?


Ma mère revint dans ma chambre sans frapper. Elle s’assit à côté de moi sur le lit, son regard pesant sur mon visage.


Je soupirai, déjà fatiguée par l’échange qui s’annonçait. J’avais l’impression d’être une enfant à qui l’on s’apprêtait à faire la morale.


Je détournai la tête, cherchant une échappatoire, mais une brûlure soudaine me fit sursauter.


Une piqûre.


Mon souffle se coupa.


Un engourdissement fulgurant se propagea dans mon corps. Mes muscles se figèrent, ma vision vacilla.


Dans un effort désespéré, je levai les yeux vers ma mère.


Elle me regardait avec un calme terrifiant. Aucune émotion. Aucun regret.


Le monde se mit à tourner autour de moi. Mon esprit...un brouillard épais, peinait à comprendre. Mon cœur hurlait ce que ma bouche ne pouvait plus prononcer.


Une trahison.


Je tentai de parler, mais seul un murmure s’échappa, faible, brisé :


— Pourquoi… ?


Puis, le néant.


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Le silence du camp était à peine troublé par le crépitement lointain des radios et le bruit métallique des armes que l'on ajustait. Assis sur une caisse en métal, Sephiroth profitait d’un bref instant de répit, le regard perdu dans le vide.


Puis son téléphone vibra.


Un simple message.


"C'est vrai que tu veux me voir ?"


Un frisson glacé lui parcourut l'échine. Son cœur, habituellement si calme, accéléra imperceptiblement.


Quelque chose n’allait pas.


Angeal, posté à quelques mètres, ne manqua pas son changement d’attitude. Son regard acéré se posa sur lui.


— Un problème ? demanda-t-il en plissant les yeux.


Sephiroth ne répondit pas immédiatement. Il fixait encore l’écran, son esprit déjà en alerte.


— Tu te rappelles de la fille qui est venue nous voir l’autre jour ? Quand on faisait les idiots avec les pommesottes ?


Un sourire fugace passa sur le visage d’Angeal se rappelant de cet instant.


— Oui.


Sephiroth lui tendit le téléphone.


Angeal lut le message en silence, puis se gratta le menton, songeur.


— Elle sait que tu as son numéro…pourquoi serais tu passé par quelqu'un d'autre si tu voulais la voir ?


— Justement...elle sait que je suis direct et pas du genre à passer par des intermédiaires..

murmura Sephiroth pensif. En plus...ce n’est pas dans ses habitudes de m’écrire sans raisons...


Les mots lui semblaient lourds, emplis d’un pressentiment qu’il ne parvenait pas à ignorer. Une sensation sourde, insidieuse, tordait son estomac.


— Essaie de l’appeler, suggéra Angeal d’un ton pragmatique. Peut-être que ça te rassurera.


Sephiroth n’attendit pas une seconde de plus. Ses doigts glissèrent fébrilement sur l’écran.


Boop… Boop…


Messagerie.


Il fronça les sourcils et rappela.


Boop… Boop…


Messagerie, encore.


L’air sembla soudain plus lourd autour de lui. Sa mâchoire se contracta, ses muscles se raidirent. L’inquiétude grandit, prenant racine dans un instinct qu’il avait appris à ne jamais ignorer.


Quelque chose clochait.


Il le sentait.


Mais que pouvait-il faire en plein milieu d’une mission ?


Quitter son poste sans autorisation aurait des conséquences. La Shinra ne tolérerait pas un tel écart, même de sa part.


Mais pouvait-il vraiment rester ici, bras croisés, alors que cette angoisse lui déchirait la poitrine ?


Il serra les poings.


Angeal observa son ami un instant avant de lâcher, d’un ton tranquille :


— Vas-y.


Sephiroth tourna brusquement la tête vers lui, surpris.


Angeal croisa les bras, un léger sourire en coin.


— Je te couvrirai.


Sephiroth hésita.


— Tu es sûr de pouvoir gérer seul ?


Un rire bref s’échappa des lèvres d’Angeal.


— Surveiller deux Wutaïens encore deux jours ? Facile. Fonce, Sephiroth.


Sephiroth ne bougea pas tout de suite. Son regard se posa sur Angeal, pesant les risques. Puis, d’un geste rare, il posa une main reconnaissante sur son épaule.


Aucune parole n’était nécessaire.


L’instant d’après, il s’élançait déjà.


Les ombres de la nuit s’étiraient sur son passage alors qu’il courait, son manteau flottant derrière lui. L’air froid fouettait son visage, mais il n’y prêtait pas atten

tion.


Il ne savait pas encore ce qui l’attendait.


Mais une seule pensée occupait son esprit :


Il devait arriver avant qu’il ne soit trop tard.


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