Blue Fantasy - Partie 2

Chapitre 13 : Un souterrain inhabituel. Partie 3

1175 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/08/2024 12:33

Devant Azur, une silhouette de femme se forma, constituée de zébrures électriques qui s’étaient rassemblées en un amalgame d’éclairs. Il pouvait distinguer approximativement son interlocutrice.


D’une taille légèrement inférieure à la moyenne, avec des cheveux longs et ébouriffés, comme si elle avait dansé le flamenco dans son sommeil, elle avait un regard courroucé et portait une tenue beaucoup trop longue pour elle, mal arrangée, comme si elle se souciait peu de son apparence.


- À qui ai-je l’honneur ? demanda-t-il, jetant des coups d’œil autour de lui pour savoir où se réfugier en cas de problème.


La silhouette haussa les sourcils et prit un air de stupéfaction.


- Vous parlez l’ancien, et vous avez passé ma barrière ! Qui êtes-vous ?


- Je me nomme Az...


“Attends voir ! Je viens de pénétrer dans son labo par effraction. Si jamais elle m’en veut pour ça, il vaut mieux que je reste discret.”


- Euh... Azeuuuarrrr, continua-t-il en cherchant un nom au hasard et tentant de mobiliser toutes ses capacités mentales. La personne devant lui semblait de plus en plus décontenancée et énervée.


- Azeuare ? Ce n’est pas un nom commun à l’ancien ou au nouveau monde.


“Mais... bordel de kupo ! Bon tant pis, ça fera l’affaire.”


- Oui, c’est ça... Je suis Azeuare, et je viens du continent perdu d’Athènes.


- Athènes ? Un continent ? En mille ans d’existence, je n’en ai jamais entendu parler ! Quel est cet endroit ? Et comment avez-vous passé la barrière ?


- C’est très loin, de l’autre versant du monde, au-delà de cette montagne, par-dessus les Monts de Minas Pierrith. Quant à la barrière, j’ai... utilisé un passe-partout magique spécial de mon continent, qui se nomme le... moultipass.


“Ça devient de pire en pire ! Et puis pourquoi je dois lui répondre ? À moi de mener la danse !”se dit-il en voyant l’air surexcité de la femme en face de lui, qui s’apprêtait à lui poser d’autres questions.


- Et vous, qui êtes-vous ? demanda-t-il à son tour.


- Lamia, chercheuse et créatrice de monstres. Montrez-moi ce moultipass dont vous parlez ! Et comment se fait-il que vous connaissiez la langue des anciens ?


“Quoi ?! Comment ça, créatrice de monstres ?”


- C’est un artefact qui s’utilise trois fois avant sa destruction, c’était sa troisième, il a disparu. Quant à la langue, c’est notre langue commune. À mon tour à présent, vous créez des bestioles ?


De plus en plus enjouée par toute cette situation, elle bondit sur place en se frottant les mains et répondit avec joie.


- Oui ! Tout à fait ! Je fais des tests et crée des mutations sur des racines souches ou embryons de monstres. Les résultats sont fascinants ! Chien géant à trois têtes, bombo géant avec une explosion améliorée, diablotins magiques, ou même encore des dodos, mais ça c’est surtout pour la nourriture des autres créatures, ainsi que...


Azur n’écoutait plus le flot incessant de paroles que la jeune femme déversait. Des flashbacks de la guerre, se remémorant toutes les créatures ayant failli le tuer, l’assaillaient. Rassemblant toutes les pièces du puzzle dans son esprit, une vague de colère et de haine monta en lui.


Il leva la main pour interrompre son interlocutrice, ce qui eut l’effet escompté.


- Donc, toutes les créatures de l’ancien monde, c’est de votre fait ?


- Une très grande partie en tout cas ! J’en suis assez fière. Vous avez pu en croiser ? Elles sont splendides, n’est-ce pas ? On doit s’en servir pour l’assaut sur... Diantre, désolé ! Je ne puis vous le dire.


N’écoutant plus, et se souvenant de toute les douleurs, évanouissements, et crises de nerfs qu’il eut. Il inspirant profondément et dit.


- Espèce de sale... (Le long texte suivant ce début de phrase étant trop violent pour vos yeux attendris, il n’est pas bon de le transcrire, mais sachez simplement qu’à chaque début de phrase, notre chère Lamia se décomposait de plus en plus, au point de reculer de quelques pas sous cet amas de violence et de haine.)


- Et ensuite, je vais te casser le... (Encore un peu de patience, nous sommes presque au bout...)


- À cause de toi, j’ai failli crever ! Tu m’entends ! Tu sais quoi ? Je vais me venger, oh que oui !


Il enroula son bras dans un tissu et se dirigea vers le piédestal possédant l’arme. Se détournant de la chercheuse, qui était pétrifiée par la surprise et la haine, il se saisit de l’arme.


Elle se ressaisit après un moment et dit avec hâte en tentant de se reprendre :


- Tu... Tu... Tu ne peux pas prendre cette arme, je te l’interdis ! De toute façon, tu n’as plus de moultipass, et cette barrière est cent fois plus puissante que celle de l’entrée !


Il se tourna vers elle, afficha un sourire sadique et utilisa son déplacement pour se retrouver à l’intérieur de la protection. Il prit l’arme avec sa main bandée, ayant un peu de mal tant elle était lourde, et se retransporta devant la source de son malheur. Il lui jeta un sourire moqueur et pianota des doigts dessus.


Si elle était déjà pétrifiée par le flot d’insultes qu’elle avait reçues, Lamia ne s’attendait dans aucun monde à ce dont elle fut témoin. Partagée entre l’horreur, l’urgence et la surprise, elle resta figée pendant une bonne minute avant de hurler en se prenant la tête.


- Rends-moi ça ! Repose-le ! Je vais me faire tuer par ta faute ! Si Rhéa apprend ça... Non, non, non, elle ne doit pas ! Si tu ne souhaites pas que j’envoie toutes les créatures de l’ancien monde à tes trousses, remets immédiatement cet objet à sa place !


Son sourire s’élargit encore plus. Il se tourna vers le labo, inspira profondément et lâcha un souffle enflammé qui commença à détruire toutes les notes et le laboratoire de la chercheuse. La voyant tomber à genoux, hurlant encore plus, il se sentit enfin satisfait.


“Bon, je me suis vengé, on rentre ! Je dois commencer à préparer une phrase d’excuses pour Gwenn, elle va encore m’en vouloir, je pense.”


Il courut en dehors de la salle, l’arme à la main, utilisant parfois le déplacement éthéré pour aller plus vite.


La dernière chose qu’il entendit en sortant fut une ultime menace de Lamia adressée à lui, à laquelle il répondit laconiquement


- Content de t’avoir rencontrée, Lamia, et bonne journée !


Sur ces paroles, il s’enfuit.

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