Blue Fantasy - Partie 2

Chapitre 10 : Murmures dans les ombres

1229 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/07/2024 14:18

Seul l'écho des pas métallique résonnait dans ce couloir sombre au chemin semblant infini, les teintes obscurs se virent éclairées par des torches s'allumant au passage de l'individu, dont les lourds pas sur le sol, provoquait la profanation du silence en ces lieux. 

Une grande silhouette en armure noir ébène et drapé d'une longue cape, se mouvait, d'un pas lourd, mais élégant et assuré, faisant virevolter et danser les ombres éclairés par les lumières murales.


Un casque large et ayant de longues cornes cachait ses traits, empêchant de voir ses émotions, inspirant une certaine crainte au travers des fentes d'où des fines lumières rouges s'échappaient telles des volutes de fumées.


La marche de la silhouette en armure se vit interrompue par une longue porte lui barrant la route. Cette porte faisant la totalité de la longueur du large couloir était en acier, et finement ciselé. Les décors en son sein représentaient des formes somme toute abstraite, mais d'un aspect lugubre. Quant à son centre, une tête de dragon figurait, l'expression sobre, comme si elle attendait, figée dans le temps.


L'armure leva la main, dont son centre s'illumina d'une lueur mauve en direction du visage de la créature reptilienne, dont les yeux s'éclairèrent de la même couleur.


Cette scène durât un instant, avant que les lumières s'éteignent progressivement. Et brisant le silence, la porte trembla en s'entrouvrant lentement dans un son grave, et coulissant en raclant un sol qui n'avait surement pas dû la voir ouverte depuis fort longtemps.


Lorsqu'elle fut complètement ouverte, la silhouette sombre y entra, d'un pas décisif et brisant à nouveau le silence.


Une vaste salle aux murs de marbre, couverts de tapisseries représentant une histoire de plusieurs millénaires, une grande table ronde entouré de douze sièges en marbre poli, dont l'un plus grand que les autres, ayant été fait par surement un grand artisan, au vu de leur forme sans aucun défauts.


Et dans l'un des sièges, une femme d'une grande beauté était assise. 


Le teint blanc crémeux, des cheveux blancs lui descendant jusqu'au milieu du cou, des yeux jaune si vif, qu'ils pourraient éclairer les pénombres restantes de la salle. Elle était accoutrée d'une longue robe noire, magnifique et élégante, pourvu d'épaulières, couverte de plumes de corbeaux, ou d'un oiseau qui devait y ressembler. Mais ce qui lui rendait le plus grâce, était sa posture, lui donnant un ton impérieux.


La silhouette en armure s'avança d'une manière théâtrale, sous les yeux de cette femme, et vint s'assoir sur un siège en face d'elle.


- Lamia n'est pas présente ? Demanda visiblement la voix d'un homme sous les traits de cette carapace en metal.


- Elle est toujours affairée dans son antre, a créé, je ne sais quelles entités pour l'invasion. Nous ne serons que tous les deux, Asmophèle. Répondit-elle d'un ton las, mais solennelle.


- Je vois... Et pour quelle affaire m'as-tu convié Rhéa ? Tu dois avoir une excellente raison pour interrompre nos préparatifs.


- Il y a de l'agitation dans l'ancien monde.


Ce qui s'ensuivit d'un rire de son interlocuteur.


- Il est commun que les créations de Lamia s'entretuent, ce qui la plupart du temps provoque certaines dévastations. Elles ne peuvent pas s'approcher de la barrière que nous avons placée, à la frontière du nouveau monde qui plus est. 


La femme assise en face de lui le foudroya du regard.


- Tu crois vraiment que je te ferais mander pour une information aussi triviale ? 


- Non, bien sûr que non. Répondit-il en secouant sa main.


- La sixième tour s'est activé pendant un bref instant.


L'homme en armure se figea durant un instant, et les lueurs rouges s'échappant de son casque, se firent plus vif que d'habitude.  


- Son gardien était censé en protéger le cœur. Je l'aurais su s'il s'était fait détruire ! 


- Je suis au courante de cela, j'ai déjà envoyé quelques subordonnées voir ce qu'il en est.


- Est-ce tout ? 


- Le chien de Lamia ne donne plus signe d'activités.


- Il s'est peut-être enfui ? Ou alors, il est mort de faim après avoir éradiqué tout ce qui trainait aux alentours, ou alors, il est tombé sur un bombo géant qui sait ? Il me semble que notre scientifique cinglé tente de les recréer.


- Le peu de cervelle qui te reste se serait-elle aussi transformée en métal ? Je ne tolèrerai aucune contrariété dans nos plans, et deux coïncidences comme celles-ci se doivent d'être observés avec le plus grand intérêt. Nous avons déjà perdu la guerre il y a des siècles de cela, j'espère que tu t'en souviens ? Tous facteurs non calculés se doit d'être éliminé. Nous n'avons pas passé cinq cents années de préparation pour se les voir détruites par des fourmis ayant rongé les structures de nos bases. De plus, un des artefacts des douze se trouve dans le laboratoire que le chien gardait.


Suite à cela, l'homme en armure frappa du poing sur la table.


- Lamia était supposé, suite à ton ordre, garder ceux que nous possédons à la citadelle. Siffla-t-il d'un air menaçant.


- Elle a voulu faire une expérience sur l'un d'eux dans un lieu silencieux à l'ether, ces tests avaient pour but d'extraire leur pouvoir sous forme volatile afin de l'utiliser. Cela a été très concluant, je ne voyais aucune raison de lui refuser cela.


- Et de ce fait, il est exposé avec juste une barrière comme protection, et à présent, tu me demandes de réparer les pots cassés en envoyant une troupe sur place.


- En effet.


Il soupira un instant, et se relâchât sur sa chaise.


- Toi qui es si prudente, cela m'étonne, mais le résultat devait en valoir le coup. 


- Au-delà même de ce que tu peux l'imaginer. L'idée de faire jeu égal avec les sous-divinités protectrice du nouveau monde ne t'a jamais tenté. Dit-elle avec sourire.


- Amusant oui, je dirais. Après tout, quitte à devoir sauver les nôtres, autant le faire avec panache. Qu'il en soit ainsi ! Dit-il en se levant. Je retourne à mes occupations, je vais faire déplacer mes troupes. Fais-moi part de tes inspections au plus vite concernant la tour.


Elle répondit par un hochement de tête. Et l'homme en armure s'en allât par la porte, menant au couloir sans fin. La porte se ferma derrière lui, dans un coulissement grinçant.


Rhéa se leva, et fit le tour de la salle, et s'arrêta lorsqu'elle se tint à côté du siège plus grand que les autres.


- Nous aurons notre vengeance cette fois-ci, notre peuple sera libéré, et pourra enfin vivre sous la lumière du soleil. C'est ce pour quoi nous nous battons depuis le début. Patienter encore un peu, nous vous libèrerons bientôt, seigneur Bahamut.


Laisser un commentaire ?