La Soirée du
Bal de Promotion des Seed

     
 
 
Les garçons attendaient impatiemment en uniforme Seed devant l’horloge. Comme d’habitude dans ce genre d’occasion, les filles se faisaient désirer ou plus simplement, étaient en retard. Ils faisaient donc les imbéciles heureux pour se détendre, se demandant ce qu’elles avaient pu faire pendant toute leur après-midi et pourquoi elles avaient fait autant de mystère pour le rendez-vous. Mais ils se turent tous brusquement. Tout ce qu’elles avaient pu faire avant, était excusé, même le retard. Le jeu en valait maintenant largement la chandelle et  l’attente avait été largement méritée. Célès et Linoa venait d’apparaître en haut de l’escalier. Elles portaient toutes deux une longue et douce robe blanche immaculée. La robe de Célès était nouée dans le dos par un fil de soie pure et ne portait donc pas de bretelles comme celles  de Linoa, mais cette dernière, par opposition, arborait un décolleté plus prononcé qui arborait la naissance de ses seins et une plus grande ouverture sur le côté. Célès portait de longs gants blancs  lui remontant jusqu'au coude en forme de pointe. Linoa avait quasiment les mêmes, sauf qu’ils étaient droits au niveau des coudes. Un voile en soie blanche transparente allait de chacun de ses bras en passant par son dos. Linoa avait préféré se l’attacher au niveau des hanches. Elle portait des escarpins blancs allant parfaitement avec la robe et Célès avait opté pour des talons aiguilles, car elle voulait enfin être aussi grande que l’homme de sa vie, avait-elle dit. Seifer et Irvine commençaient à ricaner devant les mines béates de Squall et Locke. Seifer allait sortir une ou deux vannes bien senties mais il ne put dire un mot et resta bouche grande ouverte. Sa cavalière et celle de Zell venaient d’apparaître aux côtés de Célès et de Linoa. A droite de cette dernière venait d’arriver Taranne. Elle avait une longue robe vert sombre, qui se fermait dans le dos par de grands boutons verts. Ses bretelles étaient elle aussi fermées par de gros boutons verts et la forme du haut de son buste aussi droit que la robe de Célès. Elle avait opté pour des gants marron foncés et un voile de soie vert allait chacun de ses bras comme Célès. Elle avait choisi de garder ses bottes noires d’étudiantes. Fujin, à gauche de Célès, avait une longue robe bleu sombre. Le col était en V arrondi et ses bretelles étaient attachés par des passants en fer. Ses gants étaient de la même couleur que son œil rouge. Son voile, bleu comme la robe au niveau de ses gants, prenaient la même teinte rouge sang que ses gants en passant dans son dos. Elle avait mis des bottes noires à talon aiguille et avait accordé la couleur de son bandeau à la couleur de sa robe. Légèrement en retrait à droite d’elle, Selphie arriva et lrvine manqua de s’étrangler en la voyant. Elle portait une longue robe jaune paille fermée par les mêmes boutons que Taranne, mais ceux-ci étaient situées sur le devant. Elle avait laissé les boutons du bas ouverts, et à chaque marche qu’elle passait, ses jambes se découvraient jusqu’à mi-cuisse. Elle avait mis des talons aiguilles de la même couleur que sa robe, voulant être plus féminine qu’habituellement. Son voile était aussi de la même couleur et elle portait des gants noirs. Juste a sa droite surgit Quistis. Elle portait une robe rouge sang échancré avec un col en V profond qui passait ses épaules. Une deuxième ouverture en losange assez large laissait apparaître son nombril. A l’arrière, une autre ouverture en V lui descendait jusqu’au bas du dos. Elle avait ses éternels gants et bottes noires. Son voile porté comme les autres étaient lui aussi rouge sang. Les trois robes sombres étaient en cuir velouté, tandis que les trois autres étaient en soie. Les filles portaient donc toutes la même longue robe droite à bretelles avec chacune ses petites différences. Mais ce n’était pas tout. En dehors des  gants longs et du voile, elles portaient toutes le même type de boucle d’oreille et de pendentifs. Tous étaient finement travaillés et en or avec au centre une pierre précieuse. Mais les pierres qui seyaient ces bijoux étaient toutes d’une couleur différente. Ainsi, au centre de chaque boucle d’oreille, il y avait une pierre précieuse accordée à la couleur de leur robe. Linoa et Célès avaient donc des diamants au centre de leurs boucle d’oreille, tandis que Fujin avait des saphirs, Taranne des émeraudes, Selphie des topazes et Quistis des rubis. Le même schéma se répétait avec les pendentifs, sauf celui de Linoa qui passait par la copie de la bague de Squall, qui étaient accordés à la couleur de leurs yeux. Fujin avait donc un rubis au centre de son pendentif, Selphie une émeraude, Quistis un saphir, Taranne un diamant noir et Célès avait dérogé à la règle par un saphir clair. Tous les pendentifs étaient tenus par des colliers d’argent finement ciselé. Tout ces magnifiques bijoux avaient été achetés avec le million restant par Quistis et elle avait dissuadé quiconque de l’en empêcher, car il fallait bien qu’il serve ce million, un point c’est tout, zut à la fin et non mais sans blague.
    En bas de l'escalier, les garçons étaient stupéfaits, statufiés et sans voix comme sous l’effet d’un Mégalith ou d'un Stop. Ils se sentaient très gênés de n’avoir fait plus d’efforts pour être plus présentable, même si leur costume Seed les seyaient tous à merveille. Les filles s’étaient finalement peu maquillés et avaient gardés leur coupe de cheveux habituelles à quelques détails près, laissant irradier leurs charmes naturelles. Et elles descendaient vers leur cavalier respectif telles des princesses venant chercher leur prince charmant. Les anges du bonheur approchaient les garçons qui ne savaient plus ou se trouvait la frontière entre la réalité et le réel.
    Quand Célès arriva enfin à sa hauteur, Locke réussit enfin à reprendre en partie ses esprits.
- Vous êtes magnifique ma dame, admit-il en lui faisant un baisemain. Ce serait un honneur pour moi que vous daignez m’accompagner jusqu’au bas de cet escalier.
- Mais avec plaisir, mon sieur, se prit au jeu Célès avec un grand sourire. Vous pouvez même être mon cavalier pour toute la soirée si vous le désirez.
- Ce sera avec bonheur, gente dame.
- Et vous, mon preux chevalier, daignerez-vous prendre mon bras ou devrais-je prendre le vôtre de force ? taquina Linoa en voyant que Squall était encore dans les nuages.
- Tout de suite, ma sorcière bien-aimée, se reprit Squall.
Et ils commencèrent à descendre les marches suivis de Célès et Locke. Seifer, lui, était encore bouche béate quand Fujin arriva à sa hauteur.
- Qu’est-ce que t’attends pour prendre mon bras, imbécile ! Tu veux battre le record du monde de gobage de mouche ? lui lança Fujin, un poil acerbe.
- Ouais, ouais. .. Euh, oui, tout de suite, corrigea-t-il.
" Ah, ces hommes ! " soupira-t-elle.
Pendant ce temps, Zell aurait préféré se trouver à mille lieux d’ici, à battre n’importe quel record de vitesse que d’être là. Il ne savait que faire, ni sur quel pied danser. Pourtant, quand Taranne arriva à sa hauteur, il lui prit le bras sans hésiter, sans réfléchir, laissant faire son instinct. Même si dernier avait tendance à lui jouer des mauvais tours parfois, il préféra s'en remettre à lui. Après tout, son instinct et lui cohabitaient depuis si longtemps qu'il savait que, de manière générale, il lui restait profitable. Cela n'empêchait pas le fait que le couple était visiblement envahi de gêne par la situation. Zell réussit à articuler quelques syllabes à l’oreille de sa cavalière :
- Tu es merveilleuse.
- Merci.
Et les deux se remirent à rougir, affreusement gênés. Voyant Selphie approcher, Irvine enleva son chapeau - qu’il n’avait pas quitté malgré le costume Seed - et s’inclina respectueusement. Il prit le bras qu’elle lui tendait en lui susurrant des mots doux à l’oreille et Selphie eut un petit rire gêné. Quand Raijin eut Quistis à côté de lui, il remercia de nombreuses fois Hyne d’être né bronzé pour cacher le teint rouge pivoine de tomate qu’il arborait. Il n’en oublia tout de même pas de complimenter Quistis pour sa belle robe.
     Tandis que les six couples finissaient de descendre les marches menant à la salle de bal, le silence s’instaura autour d’eux. Tous étaient subjugués par la grâce et l’allure des douze personnes qui émergeaient petit à petit dans la grande salle de bal, quoique certaines langues prétendaient que Seifer aurait été bien mieux avec Quistis et qu’un Seed prétentieux  affirmait qu’il aurait fait un bien meilleur cavalier pour Taranne que ce Zell qui n’avait pas l’air dans son assiette. De leur côté, Cid et Edéa observaient la scène avec ravissement et  Angel quémandait un peu de nourriture à droite et à gauche. Elle obtenait gain de cause facilement avec son regard de gentille chienne malheureuse ou de chien battu, suivant les cas. Les conversations reprirent peu à peu et tout le monde commença à s’amuser. Irvine eut rapidement le droit à une baffe de Selphie, car il laissait trop son regard sur les autres filles alors qu’elle s’était faite belle et qu’elle était juste à côté de lui. Seifer discutait avec Myke, Anderson et Elmina. Le feu d’artifice commença et fut une totale réussite, seule Selphie était déçue de ne pas avoir pu plus s’occuper de l’organisation de la soirée. Mais elle put rapidement oublier cette petite déception car les danses commencèrent à s’enchaîner et Irvine l’invitait systématiquement, quelque soit le type de musique. Elle se surprit même plusieurs fois à rire aux éclats des blagues d’Irvine, chose qui ne lui était pas arrivée depuis longtemps. Peut-être était-ce à cause de l’alcool ? Ce dernier coulait en effet à flots plus que suffisants et tout le monde était joyeux. La soirée s’avança petit à petit, sans que personne ne se rende compte vraiment de l’heure. Mais certains commençaient à regagner leurs dortoirs, surtout les nouveaux nominés Seeds qui avaient été bien fatigués par les dernières épreuves. Célès en profita pour parler avec Fujin en tête-à-tête.
- Alors Fujin, tu ne te souviens toujours pas de nous ? demanda-t-elle dès le début, entrant directement dans le vif du sujet.
- Que veux-tu dire ?
- La légende de ton village, enfin !
- Je ne pense pas que je me souviendrai de quelque chose ce soir. Je suis trop
fatiguée pour me souvenir de quoi que ce soit.
- Mais alors, tu ne t’en souviens même pas un tant soit peu ? Je suis déçue, quand même. Oublier ça, tout de même... Oublier même le nom de son fondateur. Bon, tant pis !
Un déclic se produisit dans le cerveau de Fujin. Dans les vapeurs de l’alcool, un verrou qui  avait si longtemps refusé de lâcher, avait finalement cédé. La pensée si longtemps enfermée envahit tout son esprit. Elle le savait maintenant. Elle connaissait le lien qu’il y avait entre la légende de son village, l’arme de son père et de sa mère, le fondateur du village et Orina et Orceïn. Sous le choc, elle pâlit et son verre, que Célès rattrapa adroitement, lui échappa des mains. Quelle idiote, elle avait été. La réponse à la question d’Orina avait pourtant été sous ses yeux chaque jour.
- Fais attention Fujin, t’as failli casser ton verre ! l’interpella Célès.
- Non, ce n’est pas possible, murmura-t-elle pour seule réponse. Ainsi, c’est vous ? Je comprends maintenant mieux le sentiment de défiance que j ’avais à votre égard.
- Ah, ça, c’est que tu t’en souviens ! s’exclama Célès.
Il lui manquait encore des détails, mais elle savait à peu près l’essentiel.
- Pardonne-moi...
- De quoi ? s’étonna la jolie jeune fille blonde.
- D’avoir été si défiante. ..
- Mais ne t’inquiète donc pas ! C ’était bien normal dans les circonstances actuelles ! Y’a pas de mal, ras-su-re-toi ! Et toi, ça va aller ? s’inquiéta-t-elle.
- Oui, j’ai juste besoin d’un peu de repos. Mais, vraiment... Je n’aurais jamais imaginé que vous puissiez être comme ça, ni que vous seriez ensemble, d’ailleurs.
- Tu sais, on se fait des idées sur les gens pour presque rien. Alors une légende, ça doit certainement travailler encore plus.
 - Bon, en tout cas, j’ai trouvé ma première mission en tant que Seed.
- Qui est ? s’intéressa Célès.
- Trouver le seul rempart contre lui...
- On compte sur toi, Fujin...
Elle se retourna, surprise. Locke venait de parler derrière elle.
- Ne vous inquiétez pas, je ne faillirais pas, rasséréna-t-elle. C’est le moins que je puisse faire pour vous qui nous avez tant aidé. Je vais prendre une bonne nuit de repos et je partirai demain dès que je serai prête. Je ne pense pas que Cid et Edéa trouveront quelque chose à redire.
- Si on ne se voit pas demain, je te souhaite bon courage, soutint Locke.
- Moi aussi. ..
- Merci..., soupira Fujin. Faites ce que vous pouvez, vous aussi. Je vous souhaite une bonne nuit.
- Toi aussi, passes-en une bonne, lui souffla doucement Célès.
Fujin les quitta pour aller au dortoir, la tête pleine d’informations.
- Une bonne chose de faite, murmura Locke.
- Oui, reconnut Célès.
- Alors, allons nous amuser, nous aussi ! Nous n’avons plus beaucoup de temps ! Autant en profiter !
- Pas de problèmes, mon prince charmant ! lança Célès avec un grand sourire.
Deux heures plus tard, la salle était aux trois-quart vide et Célès invitait Squall à danser un slow, ce qu’il accepta avec plaisir. Pour ne pas rester en reste, Locke invita Linoa. Il fut suivi par Zell qui trouva enfin le courage d’inviter sa petite amie après être resté statufié à côté d’elle pendant six heures, gêné. Maintenant qu’il y avait moins de monde, il trouvait ses marques très rapidement. A la façon dont évoluait rapidement les choses entre eux, il n’y avait plus de doutes sur la façon dont allait finir leur soirée. Seifer, Quistis, Edéa et Cid, tous un peu alcoolisés, discutaient gaiement. Quand Edéa avait demandé à Seifer s’il comptait se trouver une petite amie un jour, celui-ci sortit sa rengaine habituel sur le fait qu’il était un homme d’épée et non un homme qui pouvait s’amouracher d’une femme qui ne serait qu’un boulet. Quistis leva les yeux au ciel en signe de dénégation et dit que, de toute façon, Seifer serait incapable de faire une demande à une fille, tout simplement. Seifer protesta, mais Quistis lâcha un " Ben voyons... " qui le vexa. Pour lui prouver qu’il savait s’y prendre aussi avec les femmes, il l’embrassa avec délicatesse sur la bouche en l’enlaçant par la taille. Prise au dépourvue, Quistis ne réagit pas. Seifer finit par cesser son baiser et devant sa tête de Quistis, tous se mirent à rire y compris elle. Seifer était très fier de sa petite victoire. Edéa reposa la même question à Quistis, mais pour un homme cette fois-ci. Elle lui répondit qu’elle attendait le bon, et qu’elle préférait attendre
encore un peu. Edéa acquiesça mais lui conseilla de ne pas laisser passer sa chance. Et qu’après tout, Seifer et elle pourraient se mettre ensemble, ils formeraient un beau couple. Devant le regard de désapprobation des deux Seeds, ils rirent de bon cœur. Et la conversation repartit de plus belle. Dans un coin de la salle, Shu et Nida discutaient avec animation tandis que Raijin était parti se coucher une heure plus tôt après avoir parlé avec Célès et Locke.  Selphie et lrvine s’étaient eux aussi éclipsés discrètement et mystérieusement. Mais, pendant ce temps, les deux autres couples continuaient toujours leur slow. Célès en profita pour souffler discrètement quelque chose à Squall qui rougit, mais il finit par acquiescer devant le regard insistant et intéressé de sa cavalière de danse. Linoa aperçut ce petit manège et aussitôt se demanda de quoi ils parlaient. Voyant qu’elle était plus intéressée par ce qu'il se passait autour d’eux que par la danse, Locke lui susurra quelques compliments et lui assura que si Squall s’amusait à trop s’approcher de sa soi-disante petite sœur, il le lui ferait regretter, ou qu’alors, lui et Linoa n’avaient plus qu’à se mettre ensemble. Elle en rit de bon cœur. Les  couples continuèrent à danser gaiement en parlant de chose et d’autre, dont, pourquoi pas essayer de mettre un Seifer et une Quistis ensemble, même s’ils doutaient fortement que ça puisse marcher. Mais qui n’essaye pas, ne sait pas, après tout. Mais brusquement, alors que tout était calme, Célès et Locke se raidirent. Leurs yeux se braquèrent sur un homme posté à l’entrée de la salle, aux cheveux longs noir jais. Il n’avait visiblement pas sa place ici, mais il semblait n'en avoir cure. Seul un sourire sardonique se traçait sur sa bouche et ses yeux noirs emplis de sadisme les observaient. Son nez effilé lui donnait un air de corbeau de mauvais augure - ce qu’il était-. Célès et Locke s’excusèrent et se dirigèrent droit vers lui. Edéa et Linoa sentirent aussitôt quelque chose de différent chez cet homme. Il possédait un très niveau de magie, mais cette magie semblait sombre comme le chaos et aspirait tout ce qui passait près d’elle dans un gouffre sans fin. C’était une sorte de trou noir, mais un trou noir rempli de haine, de sadisme, de souffrance, de désespoir, de tristesse et de destruction. Seifer, Squall, Quistis et Cid observaient la scène inquiets, sentant une lourde oppression presque palpable s’insinuer autour d’eux. Seuls Zell et Taranne étaient encore dans leur bulle.
- Que veux-tu ? lâcha Locke d’une voix qui trahissait la colère.
- M’assurer que vous n’oubliez rien...
- Dégage... Ou il t’en cuira, menaça Célès d’un ton glacial.
Ses yeux montraient le plus profond mépris pour cet homme en face d’elle.
- Tout de suite, la violence... Cela ne va pas à une fille qui s’est mise en beauté.
Le poing de Locke se serra fortement.
- Un problème ? demanda Squall qui s’était approché.
- Ne t’en mêle pas Squall.
Le ton dur et sec le surprit. Jamais, il n’avait senti une telle haine en lui. Lui d’habitude si souriant, on aurait dit une autre personne.
- Hum, ce sont donc vos amis. Pourquoi ne me présentez-vous pas... Avant qu’ils ne soient tous morts, sourit l’homme. A moins que vous n’espériez qu’ils puissent empêcher la proche destruction de leur monde...
L’homme ria d’un rire glacial.
- Naïfs que vous êtes... Comme si vous pouviez faire quelque chose...
- Celui-ci, il commence à me tirer les vers du nez. Je vais le remettre à sa place, commença Seifer qui s’était approché en compagnie du reste du groupe.
Mais il fut stoppé par Edéa. Surpris, il la regarda. Le regard que lui rendit Edéa, suffit à calmer toutes ses ardeurs. Aucune discussion n’était envisageable.
- Bien, je vais vous laisser. J ’ai encore des choses à faire. Je suis juste passé par là pour m’assurer que vous alliez bien tous les deux. Il serait dommage qu’il vous arrive quelque chose, resourit sardoniquement l’homme.
- Ne joue pas à ça avec nous..., maugréa Locke. Je pourrai te le faire payer très cher.
- Comme si tu le pouvais..., ricana encore l’homme.
Locke tressaillit. Sa fureur était palpable par toutes les personnes présentes.
- Mais il suffirait juste d’une parole en l’air pour que tu mordes la poussière...
L’homme ne souriait plus. Son visage se transforma, et la peur et la haine s’y lisait.
- Tsss... Aucun humour. . ., marmonna-t-il en se retournant. Mais n’oubliez pas que..., resourit-il,   c’est grâce à moi si vous en êtes là.
Locke eut un violent tremblement. Il allait exploser, mais l’homme quitta la salle sans rien dire d’autre, jugeant qu’il s’était suffisamment amusé. Il sembla à Linoa qu’il volait plus qu’il ne marchait, mais elle se dit que ce devait être un effet de l’alcool. Le groupe d’amis resta silencieux. Célès se rapprocha de Locke pour calmer sa fureur encore présente. Elle aussi,  elle avait du mal à se calmer.
- Qu’est-ce que se passe ?
 Tous sursautèrent. Zell venait d’arriver avec Taranne, encore dans leur bulle. Locke souffla un bon coup, évacuant sa colère. L’intervention de Zell arrivait à point nommé, sinon il aurait eu beaucoup de mal à se calmer. Célès se détendit aussi.
- Rien, c’est juste un emmerdeur de première qui vient de nous gâcher la fin de la soirée, lâcha Locke. En tout cas, s’il peut se balader librement comme ça, c’est que les choses vont se précipiter.
- C’est à dire ? demanda Squall.
- Le sorcier Kyme reviendra à la vie dans une semaine. . ., explicita Célès.
- Quoi ! Mais vous nous aviez dit qu’il nous restait plus de temps ! s’exclama Zell.
- Tout le monde peut se tromper. . ., se défendit-il. Nous ne sommes que des humains après tout. Mais il va peut-être être temps de mettre un maximum de troupes sur le pied de guerre. Qu’en penses-tu Squall ?
- Effectivement, la situation ne pouvait pas être pire.
- Le problème, c’est que Kyme ne peut pas être battu par une armée conventionnelle. Vous vous sentez toujours prêt à combattre ? continua Locke.
- Quelle question ! s’offusqua Seifer.
- Bien..., sourit Locke. Nous n’avons donc plus qu’à finir cette soirée calmement. Une rude journée nous attend tous demain. Désolé pour ce qui vient de se passer, nous avons un peu gâcher l’ambiance.
- Ça arrive..., rassura Squall. Quand je vois comment Linoa m’avait laissé tomber au milieu de la danse, il y a trois ans, pour aller voir Cid, c’est pareil.
- Hé, j ’étais obligée ! protesta-t-elle.
- Ouais, ouais..., c’est ce qu’on dit, contra Squall.
- Ah ouais ! Et qui faisait les yeux doux à Célès, il n’y a pas encore dix minutes !
- Hein ? Mais non... Je... Euh... Mais voilà, c’est ma vie, je fais ce que je veux ! réussit à se dépatouiller Squall.
Sous l’air indigne de Linoa, le groupe éclata de rire. La soirée put se finir sans autres incidents notoires.

    Une heure plus tard, Squall s’allongea sur son lit, éreinté par la soirée. Angel fit de  même. Un simple bâillement suffit à l'endormir de suite. Squall fut un peu jaloux de la facilité avec laquelle elle s’endormait. Il aurait bien aimé pouvoir en faire de même parfois. Linoa s’allongea doucement à côté de lui.
- Dis-moi Squall...
- Oui ?
- Je vais te paraître insistante, je voudrais savoir pourquoi tu as rougi autant quand Célès t’as parlé tout à l’heure.
- En effet, tu es insistante, sourit Squall.
- Je sais. .. Je suis butée comme fille. .. Allez, dis-moi, s’il te plaît. . ., minauda-t-elle.
Comment pouvait-il lui résister ?
- Elle m’a demandée si c’était vrai que j’étais tombé sous son charme quand elle était arrivé à la B.G.U.
- Et alors ?
- J’ai répondu que c’était le cas.
- Petit canailloux, taquina-t-elle.
- Et toi, tu semblais bien t’amuser avec Locke aussi, non ?
- Oui, il me faisait quelques avances. ..
- Et l’autre ! Pas gêné lui... Demain, je lui fais sa fête. ..
- Mais elles ne tenaient que si tu touchais à sa petite protégée, finit Linoa amusée.
- Dans ce cas, pas de danger. . ., murmura Squall. J ’ai déjà ce qu’il me faut. ..
 Linoa ne put résister à la tentation de l’embrasser tendrement. Quand leurs lèvres se détachèrent , Squall lâcha :
- Tu sais que tu es très sexy dans ta robe ?
Il la retourna prestement et se retrouva au-dessus d’elle. Linoa, surprise, rit gaiement et Squall la suivit dans cet éclat. Angel releva la tête, intriguée, et se recoucha en soupirant. C’était vraiment toujours la même chose. Les deux tourtereaux - ainsi que de nombreux autres -  profitèrent de la dernière nuit de tranquillité qu’ils avaient, avant que le désordre et les bruits provoqués par la guerre qui approchait, ne les emmènent dans leur tourbillon infernal.
 
 
 
 
 
 
 


NdA :
Je mentirais en disant que ce chapitre n'est pas globalement un de mes préférés. Aucune idée pourquoi j'aime autant cette scène. J'ai eu du plaisir à chercher quoi foutre aux filles, plaisir à imaginer les réactions des garçons. Outre le fait que la salle de Balle nous file une claque monstrueuse quand elle arrive dans le jeu – faut dire que la scène qui révèle définitivement la qualité des cinématiques et que SquareSoft s'est dit : "Ok les mecs, à FF7, c'était statique, trop manga et bien pour FF8, on va vous prouver que maintenant, on maîtrise à mort les cinématiques plus réalistes. Take That In Your Nose. Et ouais, on se prend une baffe du coup. -, il y a superposition avec les fameuses scènes de bal que nous gratifie le cinéma américain (enfin, pas celle de Carrie :p). Comme l'avait dit une demoiselle que je connais "Certes, si t'as pas de cavaliers, ça pue, mais j'aurais trop eu envie d'avoir l'air niaise dans une robe de bal dans ma jeunesse comme ça se fait en Amérique". Perso, être niais dans un costard, ça m'aurait bien plus moi aussi. Bon, reste le problème de la cavalière. Mais ça se trouve.
Pis bon, le petit coup de collier sur la fin pour teaser un peu sur la guerre qui approche, c'est le moment parfait pour que le chapitre suivant entame... Un vaste nainwak.