Sarah Hope - Le Secret de l'Immortalité

-Veuillez nous suivre, ordonna calmement un soldat. Cela aurait presque pu paraître amical, s’il n’y avait pas eu cette arme pointée sur Sarah. Elle était entourée de cinq autres adultes armés, eux aussi prêts à tirer. Deux d’entre eux l’encadrèrent et lui saisirent, sans qu’elle ne proteste. Elle était encore sous le choc de ce qu’elle avait appris quelques minutes auparavant. Bien qu’ils lui serraient les bras un peu trop fort à son gout, elle ne bougea pas d’un cil.

Elle suivit ainsi les hommes à travers plusieurs rues, et fut surprise de voir des civils mêlés aux soldats, se promenant sans problèmes parmi eux. Elle en avait oublié que la vie continuait partout ailleurs, comme si rien n’avait changé.

Mais elle n’eut pas le temps d’en voir d’avantage, car ils la firent entrer rapidement dans un impressionnant bâtiment. Ils traversèrent plusieurs salles pleines de monde, et descendirent un grand escalier. Arrivés en bas, ce que Sarah supposait être les sous-sols, ils l’entrainèrent dans un dédale de couloirs jusqu’à arriver devant une série de petites pièces. 

Elle en devina instantanément l’utilité, et tenta de se libérer de l’emprise des soldats. Ils serrèrent un peu plus, et la forcèrent à avancer malgré ses efforts pour se libérer. Elle ne voulait pas encore une fois se retrouver enfermée. Malgré cela, ils finirent par arriver devant une cellule libre. Elle se retrouva projetée à l’intérieur, et s’écroula sur le sol bétonné. La porte claqua derrière elle et elle ne tenta même pas d’aller en vérifier la fermeture.

Le corps meurtri par la chute, elle se recroquevilla dans un angle de la pièce, entourant de ses bras ses genoux repliés.

Elle repensa alors aux paroles de Maxime. C’était de sa faute s’ils étaient tous morts… 

Après avoir pleuré un long moment, elle finit par s’endormir, épuisée par tout ce qu’elle avait sur les épaules.

Un grincement de porte la réveilla à moitié, et elle sortit de son sommeil quand deux paires de bras la mirent debout et la firent sortir. Sarah ouvrit les yeux, et aperçut les deux hommes qui la soutenaient, tandis qu’un troisième était immobile en face d’elle :

-Comment t’appelles-tu ?

Sarah s’étonna de la gentillesse de sa question, et répondit machinalement :

-Sarah Hope.

L’Homme nota alors le nom sur un dossier qu’il tenait dans sa main, avant de s’adresser aux deux autres :

-Apportez nous deux chaises, ainsi qu’un peu de nourriture et d’eau. Elle doit être morte de faim.

Les soldats la posèrent doucement au sol, et quittèrent la pièce pour aller chercher le nécessaire. Sarah était surprise du comportement de l’adulte. Il avait en plus raison, et son estomac approuva par un grognement puissant.

-Ecoute moi bien Sarah, il faut que tu comprennes quelque chose. Avec tes amis, vous avez tué des soldats, et nous avons tué de nombreux d’entre vous. Nous t’avons fait venir ici pour éviter qu’il n’y ai des pertes inutiles.

L’étonnement dû se lire sur son visage, car l’adulte sourit avant de rajouter :

-Vous nous pensez inhumains alors que nous travaillons pour l’espèce humaine toute entière. Que sont quelques milliers de morts contre l’assurance de la perpétuité de l’espèce toute entière ? 

-Vous tuez des enfants ! Vous vous fichez de nos vies, seulement vos intérêts comptent ! Cria-t-elle violemment. 

La porte s’ouvrit instantanément, et deux soldats entrèrent armes à la main. Mais l’Homme leur ordonna de sortir :

-Ce n’est rien, un petit malentendu, je suis sûr que notre invitée est encore fatiguée. Il attendit que les soldats sortent pour continuer :

-Nous sauvons ainsi des centaines de milliers d’hommes et femmes, répliqua-t-il calmement. Nous te proposons de travailler pour nous, et d’ainsi éviter des morts inutiles, et en échange, nous te laisserons la vie, et nous te rendrons même immortelle. Tu pourras revoir tes parents, et ainsi mener une vie douce et tranquille.

Les deux soldats arrivèrent avec les deux chaises, et tandis que Sarah et l’homme s’asseyaient, ils lui apportaient un sandwich et un verre d’eau. Puis ils s’éclipsèrent de la cellule, et refermèrent la porte derrière eux.

Elle ne toucha pas à la nourriture, bien que son estomac lui criait de se jeter dessus, et fixa plutôt l’homme dans les yeux. Il semblait sincère, et ce qu’il lui proposait était exactement ce dont elle rêvait. Elle pourrait enfin revoir ses parents et vivre sans avoir peur de mourir. Mais quelque chose la gênait dans la proposition de cet homme, comme s’il oubliait quelque chose.

-Que devrais-je faire exactement ? Demanda-t-elle. Cela devait être quelque chose de très important pour une telle récompense, pensait-elle. 

-Tu dois simplement retourner avec tes amis, et leur mentir sur nos intentions. Raconte-leur que ce n’est qu’un examen, et qu’à votre majorité, vous retournez chez vous avez un joli diplôme, expliqua-t-il, un sourire mauvais au coin de la bouche.