Sarah Hope - Le Secret de l'Immortalité

Chapitre 5 : Absorbé

1199 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/11/2016 22:19

Cela faisait un certain temps qu’elle était ici, dans cette petite pièce. Environ deux jours d’après ce qu’elle en savait grâce à la fenêtre.

Un garçon lui apportait de l’eau et de la nourriture chaque jour, il ne parlait jamais, bien qu’elle ait tenté de le faire parler. Elle avait bien essayé de le faire parler ; elle avait crié pour le faire réagir. Mais il l’avait simplement regardé droit dans les yeux avant de refermer la porte.


Elle était prête, le plateau à la main. Elle n’avait plus qu’à attendre qu’il arrive, sans faire de bruit, juste à côté de la porte.

Le bruit caractéristique de ses pas se fit entendre, et elle resserrât sa prise sur le bord du plateau.

La porte s’entrouvre suffisamment pour qu’un plateau puisse passer, et elle glissa le sien pour la bloquer. De son autre main elle saisit le col de la veste de l’adolescent et le tira violemment. 

Perdant l’équilibre, il bascule dans la petite pièce tandis qu’elle s’empresse de la quitter. Elle claque la porte derrière elle et active le verrou le plus rapidement possible.

Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, il est enfermé… Et elle est libre.

Le garçon tambourine contre la porte quelques instants pour sortir, avant de finalement se rendre compte qu’il n’y arrivera.

Sarah tremble, chaque coup contre la porte la fait sursauter. 

Puis ces coups cessent, vite remplacés par des sanglots.

« Ne pas craquer, surtout ne pas craquer. »


Elle s’éloigna de la porte, autant pour s’échapper que pour ne plus entendre les pleurs de l’adolescent. Elle cherchait à se repérer, avant de finalement regarder par une des fenêtres du couloir. Et ce qu’elle vit la figea sur place :

Une foule d’adolescents se tenait devant la porte, menés par une personne qu’elle reconnaissait bien : Edouard.

Des bruits pas la firent sursauter, et elle courut vers les escaliers le plus vite possible, pour éviter de se faire attraper. Elle courait, sautant des marches pour arriver le plus rapidement en bas. Il fallait l’arrêter avant qu’il ne fasse une erreur.

Des cris derrière elle lui firent comprendre qu’on avait découvert sa fuite. Ils n’allaient pas tarder à la retrouver, il fallait qu’elle se dépêche. 

Des cris lui parvinrent, provenant de la cour… Des bruits de peur, de terreur même. Elle jeta un coup d’œil par l’une des fenêtres de l’escalier, et ce qu’elle vit confirma ses doutes : Tous les adolescents fuyaient, courant vers les bâtiments en un mouvement foule totalement désordonné. Les soldats les pointaient de leurs armes, prêts à tirer dans la foule.

Elle redoubla de vitesse pour descendre les quelques dernières marches vers le rez-de-chaussée. Elle courut vers la porte, mais celle-ci s’ouvrit brusquement, un flot d’enfants s’engouffrait dans l’ouverture.

Tous étaient affolés, la plupart avait les larmes aux yeux. Certains tremblaient même de peur, secoués par ce qu’ils avaient vu.

-Que s’est-il passé ? Demanda-t-elle, sans que personne ne lui prête la moindre attention. Avisant une chaise dans un coin, elle se hissa dessus pour être visible et audible de tous.

-Que s’est-il passé ? demanda-t-elle à nouveau, haussant la voix pour couvrir le vacarme dans la salle. 

Tous les visages se tournèrent vers elle, certains étaient surpris de la voir, d’autres étaient trop secoués pour réagir. Finalement, l’un des garçons finit par lui répondre :

-Les adultes… Ils ont tués Edouard…

Elle en resta muette, stupéfaite. Elle n’aimait pas se garçon, il l’avait quand même fait enfermer. Mais pas au point de vouloir sa mort.

Une fille au visage embuée de larmes rajouta, après avoir essuyé le liquide qui lui coulait sur les joues :

-Il était censé parler avec les adultes… Mais ils sont arrivés et ils l’ont tué. Ils l’ont absorbé… Puis l’un d’entre eux nous a ordonné de retourner dans les bâtiments, si on voulait pas subir le même sort.

Sarah analysa ce qu’elle venait d’apprendre. « Leurs armes permettaient donc de les absorber… Et elle qui pensait qu’il leur fallait d’énormes machines pour pouvoir les absorber. Ça allait devenir compliqué… »

-Il nous faut réunir le conseil. Tout de suite ! 

Elle chargea quelques enfants d’aller chercher les autres membres, et conseilla aux autres d’aller se reposer en attendant.


En chemin, Maxime lui fit un rapide résumé de tous les événements qu’elle avait raté pendant qu’elle était enfermée : Edouard avait réussi à obtenir la majorité au conseil, sans grande difficulté apparemment. 

Il avait voulu attirer l’attention des adultes, et avait fait masser le maximum d’adolescents devant la porte. Mais cela avait trop bien marché, et il avait perdu la vie.


Arrivé devant la porte du conseil, Maxime s’arrêta tandis qu’elle entrait dans la salle. Tous les autres membres étaient là. « Parfait, pensa-t-elle, cela sera plus facile. »

-Ecoutez-moi tous ! La situation est grave. La diplomatie avec les adultes n’a pas fonctionnée. Il nous faut tenter autre chose, on pourrait …

-Ils ont tués Edouard en quelques secondes ! J’étais là, je l’ai vu se faire absorber ! S’exclama Franck, l’un des amis de feu Edouard. Et tu veux tenter quelque chose, tu es folle !

-On va se battre ! On ne va quand même pas les laisser nous tuer comme ça.

-On pourrait aussi ne rien faire. Tu n’as plus rien à perdre, mais nous si. Ils seront peut-être plus indulgents avec le temps. Proposa-t-il, et plusieurs membres du conseil hochèrent la tête pour montrer leur accord.

-Et après ? Tu penses qu’ils te laisseront vivre ta vie tranquillement ? Ils veulent tous nous tuer, ils se fichent de ce que nous pensons. Ils ne pensent qu’à eux, qu’à leur maudite immortalité !

Elle se leva, et toisa chacun des membres du conseil, avant de lever la main :

-Ceux qui sont pour une tentative de révolte face aux adultes…

Quelques secondes de réflexion, et cinq mains se levèrent. Puis une autre à sa gauche… Deux à sa gauche.

Et au final, se furent onze mains qui se levaient, dressés vers le ciel. 

-Avons-nous vraiment une chance de réussir ? Demanda Franck. Sincèrement, avons-nous une chance de les vaincre ?

Elle le regarda droit dans les yeux, avant de répondre :

-Oui, on a une chance.

Il scrutait son regard, avant de lever la main, rejoignant les onze autres. 


Ils étaient douze à approuver. Douze mains pointées vers le ciel, prêtent à s’envoler pour plus de liberté.

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