L'Elue

Chapitre 3 : 3- Liam

Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

 

Des cris d'enfants me retirent alors de mon sommeil. J'ouvre difficilement les yeux vu le mal de crâne que j'ai. J'ai l'impression d'être complètement assommée. J'observe alors l'endroit ou je me trouve. Je suis dans ce qui semble être une tente. Comment je suis arrivée là déjà? Ah oui, c'est vrai. Les mystérieux inconnus. Je tourne alors ma tête du mieux que je peux. Personne ne se trouve ici avec moi. Je suis apparemment à même le sol avec seulement une couverture pour me couvrir. Je sens alors des petites bestioles se faufiler sur celle ci. Je m'agite du mieux que je peux pour les repousser. Je tente alors de les écraser en râlant:

"- Saletés de bestioles..."

Ma douleur à la cheville se raviva. J'écarte la couverture en gémissant de douleur et me penche pour voir dans quel état elle est. Ma cheville a doublée de volume et le sang coule à flot. Mais ce n’est pas ma seule blessure. J'ai une énorme entaille sur les côtes qui a apparemment été cause par la lame d'une épée car ce qui était censé me servir de robe blanche n'était plus qu'un chiffon tout déchiré. Qu'est ce qui m'est arrivé pour que je sois si mal en point? Malgré tout, je tente à nouveau de me lever. Je m'estime déjà heureuse d'avoir la vie sauve. Au passage, je remercie Neysa, la seule déesse dont je me souviens parfaitement et la seule pour qui j'ai un profond respect et que j'admire.

 

Neysa est la déesse des Guerrières. Cette femme étaient tout d'abord une humaine avant de devenir une déesse. A une époque ou les femmes étaient seulement bonnes à rester à la maison, elle a su se battre pour faire ce qu'elle aimait le plus: défendre l'humanité en se battant. De plus, Neysa avait des facultés magiques qu'elle avait apprise à maîtriser seule. Un jour, elle se rendit devant le Roi pour lui annoncer sa volonté de défendre l'Humanité contre les Ténèbres qui voulaient l'envahir. Le Roi l'a longuement regardée puis il a éclaté de rire et l'a condamné à rester dans un cachot durant quatre ans. Pendant ses quatre ans, la jeune femme avait développé ses pouvoirs. C'est pourquoi dès sa sortie de prison, celle ci se réfugia dans un désert de glace ou elle y construit un château et développe ses pouvoirs. Elle rencontra des créatures magiques tels que les Elfes, les Fées, les dragons ou bien tout simplement des Anges avec qui elle forma une puissante armée. Suite à cela, elle vint défendre le Roi qui l'avait condamnée au cachot quelques années plus tôt car il n'avait pas réussi à repousser les Ténèbres malgré ses armes puissantes. L'armée de Neysa combattit bravement mais les Ténèbres étaient plus puissants car ils étaient plus nombreux. C'est alors qu'elle avait concentré toute l'énergie magique qu'elle avait en elle et s'était sacrifiée pour sauver tout les êtres qui lui avaient permis d'arriver ici. Si elle avait fait ça, c'était pour prouver au Roi et aux humains qu'une femme pouvait combattre. Les Dieux, pour la féliciter de son sacrifice, l'avait proclamée déesse des Guerrières notamment pour les femmes courageuses qui n'avaient peur de rien et qui étaient prêtes à se sacrifier en cas de besoin.

C'est alors que quelqu'un pénètre dans la tente. C'est le mec aux yeux verts qui me fascinaient. Je suis prise de panique. Qu'est ce qu'il fait là?

"-Tu t'es êtes réveillée à ce que je vois, me dis celui ci. Je vais pouvoir examiner ta cheville et ta côte."

Il parcourt la petite distance qui nous sépare afin de se baisser sur ma cheville. Quand à moi, mon cœur bat à toute allure. Mais qu'est ce qui m'arrive? Depuis que je l'ai aperçu dans le désert, je n'arrive plus à me défaire de son emprise. Je ressens un sentiment qui est à la fois fort, fascinant et effrayant. Je dois me ressaisir et vite. Je ne sais même pas si je suis mariée et je succombe au charme d'un étranger pour qui ce n'est apparemment pas réciproque. Je dis ça car mise à part le fait qu'il sait que je suis blessée, il n'a pas l'air de se préoccuper plus que ça de mon sort. Je dois lutter, du moins jusqu'à ce que je me rappelle qui je suis réellement et ce même si c'est difficile. il faut que je pense à autre chose, il faut que je m'enlève ses yeux de mon esprit. Ce ne fus pas très difficile. Il vient d'appuyer douloureusement sur ma cheville avec ses longs doigts qui me fascinaient tant. Je retins une sourde plainte. Grâce à ses compagnons et lui, je suis encore en vie. Il est donc tout à fait inacceptable que je me plaignes alors qu'à présent, cet homme est en train d'essayer de me soigner (même si il n'y va pas de main morte ceci dit). Il essayait d'appuyer sur plusieurs endroits de ma cheville afin de voir ce qui se passait. Cette fois, je serre les dents. Mais à aucun moment je ne laisse paraître ma douleur. Malgré que je sois fragile physiquement, mon mental est fort et je suis tout à fait capable de supporter tout ça, même si j'espère de tout cœur qu'il a bientôt fini. Il essuie ses mains pleines de sang sur son tee-shirt blanc qui faisait ressortir tout ses muscles ainsi que son bronzage. Il leva des yeux remplis de préoccupation vers moi. Il affichait un visage inquiet.

"-Ta blessure est vraiment sérieuse, m'annonça celui-ci. Je ne peux pas te soigner avec un traitement banal."

Je ne vois pas ou il veut en venir. La seule chose que je vois, c'est que l'inconnu s'est levé et fait les cents pas dans la petite tente. il affiche une mine vraiment inquiétante. A tel point qu'elle me fit frissonner. Pourquoi ne peut il pas me soigner avec un traitement banal? Bon dans cette phrase, il y a au moins quelque chose me rassure. Si il n'avait pas pu me soigner du tout, il m'aurait tout simplement dit qu'il ne pouvait pas me soigner. Mais là, il a précisé qu'il ne pouvait pas me soigner avec un traitement banal. Ça voulait dire qu'il y avait encore de l'espoir! Je le regarde de nouveau. Les mains dans les poches, il semble avoir oublié ma présence. Tout à coup, un mot me glace le sang. Banal. Cela signifiait que le traitement dont j'allais bénéficier serait spécial. Si spécial que cela inquiéter mon guérisseur. Oh non... Je croie que j'ai compris. En réalité, il n'y a plus aucun espoir pour ma cheville et il faut l'amputer. Et pour ajouter à mon malheur, une autre évidence me vint alors à l'esprit. Il est évident que si il s'agissait seulement de ma cheville, il me l'aurait annoncé tout simplement. En fait, si il est si préoccupé, c'est parce que cette amputation m'ôtera aussi la vie. J'étais effondrée à l'idée de mourir si jeune mais je me fis vite à cette idée.

"-Ferme les yeux et ne bouge surtout pas, m'ordonne l'inconnu en revenant près de ma cheville. Je ne peux pas faire autrement."

Je ferme donc les yeux en priant Neysa de m'accorder une mort douce, même si j'avais une certaine rancune auprès des Dieux. Ils m'avaient épargnés dans le désert. Pourquoi? Pour que ma mort soit longue et douloureuse? Ce que j'avais fait dans le passé est donc si irréparable? Tandis que je suppliais Neysa de me rappeler au au plus vite dans l'autre monde, je sentis une douce chaleur m'envahir la cheville. Neysa veut donc que je meures dans la souffrance. Ce beau jeune homme est en train de me brûler la jambe. C'est tout de même assez comique cette situation. Je suis en train de me faire amputer par un homme qui m'attire. Mais à ma grande surprise, cette chaleur est finalement très agréable. A tel point que la douleur se dissipa. Je suis apparemment d'une nature curieuse car je veux voir dans quel état est ma jambe. Je me prépare donc psychologiquement. Je respire un bon coup et ouvris les yeux prudemment. Et là, le choc.

L'étranger était bel et bien là, à côté de ma cheville mais il avait les yeux fermés et une faible lumière blanche s'échappait de ses mains. Comment était ce possible? Je ne peux plus bouger, même si je le voulais. Je suis à la fois surprise et terrorisée. Surprise car je sens en lui une grande puissance qu'il semble parfaitement contenir pour le moment. Terrorisée car cette puissance car elle réveille en moi une chaleur indescriptible qui ne demande qu'à sortir. Et celle là, je ne peux pas la contrôler contrairement à l'inconnu. Tel un lion en liberté. Difficile à capturer, encore plus difficile à dompter. Voilà comment je ressens cette énergie qui circule en moi. Pour l'instant, je garde le contrôle de mon propre corps. Mais mon intuition me disait que ça n'allait pas durer. C'est pourquoi je me concentre alors sur ma blessure qui ne saignais plus du tout et qui avait à présent retrouver l'aspect normal d'une cheville. Une fois soignée, les paumes de l'inconnu perdirent de leur luminosité avant de se refermer totalement.

Enfin, il ouvre les yeux et voit que je le regarde totalement surprise. Je vis l'ombre d'un sourire sur ses lèvres si délicates. Et ben, c'était pas trop tôt. Il est nettement plus beau quand il souris que lorsque qu'il fait la gueule. NON! Stop! Je me suis promise de ne plus le regarder de cette façon et je compte bien tenir cette promesse. Il se lève et se place à côté de ma blessure à la côte afin de réitérer son opération. Je l'observe avec une grande attention faire afin de peut être, un jour, moi aussi réussir à faire ça. Bon, pour cela, il faudrait que j'ai un don magique mais j'ai de l'espoir. Lorsque que ses paumes s'illuminèrent pour guérir mon entaille mes mains se mirent à trembler. La chaleur qui dort en moi demande à sortir. Je prie donc pour que mon sauveur termine au plus vite afin que cette sensation étrange disparaisse. Cela me procurait des sensations contradictoires. C'était à la fois une sensation de bien être, j'avais l'impression de flotter dans les airs. Mais c'était aussi une immense douleur que je ressentais dans toutes mes articulations. Cette énergie se propageait dans tout mon corps. C'était à la fois fascinant et affreux. Heureusement pour moi, cette plaie se referme plus vite et l'inconnu éteignit la puissance qui circulait dans ses paumes. Il ouvre les yeux et me regarde. Ma surprise s'était transformée en grande admiration. C'était extraordinaire...

"- Maintenant, tu peux faire ce que tu veux, m'informa celui ci. Par contre ne fait pas trop d'efforts, tu n'es pas encore totalement rétablie et tu n'as pas encore toutes tes forces.

-Merci. C'est très aimable de votre part de m'avoir soignée, lui dis je d'une voix déformée par la fatigue.

-Il n'y a pas de quoi"

Il me fixe. Quant à moi, je soutiens son regard. Mon cœur s'est remis à battre. Si bien que j'ai du mal à respirer. Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi? Je suis attirée par un mec juste pour ses yeux. Et ce sentiment est de plus en plus fort chaque fois qu'il me regarde. J'essaye de détourner mon regard mais impossible. C'est comme s'il m'hypnotisait... Je dois détourner le regard et l'éviter. Sinon, je vais craquer. Et je ne dois pas craquer. Un lourd silence s'est installé. Si lourd qu'il est très pesant, au point que je commençais à me sentir mal à l'aise et à l'étroit dans cette petite tente. Et pour ajouter à mon malaise, le jeune homme me regardait bizarrement. Cela durait depuis un bon moment, si bien que cela finit par m'agacer et que je lui annonce d'un ton sec malgré moi:

"-Bien, je vais vous laisser. vous remercierez vos amis pour moi de m'avoir sauvée."

Je m'appuie sur mes coudes et respire un bon coup. Le guérisseur me regardait d'un air dubitatif. Il semblait douter de ma capacité à me lever. et bien, il allait voir ce qu'il allait voir. Je me lève d'un seul coup et me libère de son regard sans aucune difficulté. Bon OK, j'exagère. J'ai très légèrement vacillé.
Mais bon, c'est le résultat qui compte et le résultat, c'est que je me suis levée sans son aide, je précise, alors que comme il l'a bien souligné, je ne suis pas encore rétablie. Je me dirige tant bien que mal vers la sortie. Mes jambes sont lourdes et ma cheville est engourdie. J'analyse rapidement la situation. Il est vrai que j'aurais aimé remercier moi même ses compagnons mais je peux plus supporter de me retrouver dans son champ de vision. Une question me traverse aussitôt l'esprit. Ou est ce que je peux bien aller? Car je suis, rappelons le, dans le désert. Et je doute qu'il y ait beaucoup de villes dans le désert. Parce que c'est bien beau de partir mais si c'est pour partir à l'aveuglette dans le désert pour mourir dans quelques jours, non merci ce n'est pas la peine. OK, pas de panique. Après tout, ce qui m'a réveillée, ce sont les cris des enfants. Cela signifiait qu'il y avait beaucoup de chances que je me trouve dans un village et qu'il y avait peut être une possibilité que quelqu'un me connaisse. Je m’apprête à sortir de la pièce quand j'entends une voix calme et posée me proposer:

"-Si tu veux, tu peux rester."

Je m'arrête net. Il vient de me proposer de rester. Je me demande aussitôt si c'était une bonne idée. Je sais, c'est con. D'un côté, c'est une bonne idée car si je reste ici, je pourrais me concentrer sur mes souvenirs. C'est là l'occasion parfaite. Je me tourne donc vers lui. Il me fixe avec une expression indéchiffrable. D'un autre côté, je me demande si je ne vais pas tenter à la tentation de vouloir le séduire. Cela me fait peur, sincèrement. Car quelque part, je ne me connais plus vraiment. Je vais devoir réapprendre à savoir qui je suis, quelles sont mes limites, quels sont mes intérêts, quelle est ma vie. Il me fait frissonner. Mais malgré tout, je déclare tout simplement avec beaucoup de détachement:

"- Avec plaisir."

Il hoche la tête et se relève. Je pus observer qu'il était légèrement plus grand que moi. Il passe à côté de moi afin de sortir de la tente. Et ben, c'était pas trop tôt. Mais avant de sortir, il me demanda:

"-Au fait, comment tu t'appelles?

-Aliyah, lui dis tout simplement.

-Bien. Moi, c'est Liam."

J'entendis la tente s'ouvrir. L'espace de quelques secondes, la lumière se propagea à l’intérieur puis elle redevint sombre comme elle l'était depuis un bon moment déjà. Liam... Ce nom faisait battre mon cœur. Mais je ne dois plus y penser. Il le faut. Mais c'est plus fort. Je suis complètement sous son charme. Jusqu'à en être amoureuse? Aucune idée mais une chose est certaine. il ne me laisse pas indifférente. Mon ventre se contracte dès que je le vois. Mais en réalité, je crois que si je m’intéresse à lui, c'est parce que je n'arrive pas à le déchiffrer. Il est si mystérieux... Ça fait bizarre de ressentir quelque chose de si fort pour quelqu'un que je connais à peine. C'est à la fois fascinant et terrifiant. Mais...Non, stop. Si je suis ici, c'est pour moi et personne d'autre. Il faut qu'il quitte mon esprit. j'ai des problèmes bien plus importants et ce n'est pas en restant plantée là que je vais trouver une solution. C'est pourquoi je me dirigeais moi même vers la sortie.

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