L'ombre qui nous lie
Chapitre 4 : La pluie c'est bien aussi non ?
1117 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 11/02/2025 22:00
Je me suis réveillée ce matin avec la ferme conviction d'écouter les conseils de Tsumeo et d'essayer de me rapprocher de la misterieuse fille dans le bus. Même si cela me fait quand même un peu peur, j'esserai de faire de mon mieux !
Dans le bus, je la vis assise à la même place. Son regard était perdu dans le paysage et ses mains serraient légèrement son sac sur ses genoux.
Allez, c'est maintenant ou jamais !
Je prie une grande inspiration et m'approcha d'elle.
—Heu excuse-moi, est-ce que je peux m'asseoir ici ?
Elle releva légèrement les yeux vers moi. Pendant une fraction de secondes je crus voir de la surprise dans son regard, mais elle hocha lentement la tête.
—Oui...
Sa voix était douce, presque un murmure. Je m'assis doucement mettant mon sac à mes cuisses essayant de ne pas trop la déranger. Le silence s'installa entre nous. Oh non il faut que je dises quelque chose !
—Hum, ah, il...il fait beau aujourd'hui hein ?
—Il pleut...
Je tourna la tête vers la fenêtre où des gouttes de pluie s'y abattaient.
—A-ah oui c'est vrai, mais la pluie c'est bien aussi non ?...
Elle ne répondit pas puis porta à nouveau son regard vers la fenêtre.
Oh non il faut que je fasse quelque chose !
—Heu moi c'est Airi Yoshida et toi ?
—... Miyuki, dit-elle sans détourner le regard.
—Ravie de faire ta connaissance Miyuki !
—... mmh...
Elle n'a pas l'air d'accord un grand intérêt à ce que je dis. Si ça se trouve tout ce qu'elle veut c'est que je la laisse tranquille. En même temps ça se comprend, elle était là tranquille et moi je débarque comme ça de nul part et viens l'embêter.
—Je suis désolée de te déranger... À vrai dire si je suis venu te parler c'est parce que je me suis dit que l'on pourrait être amies toutes les deux...
—Si c'est vraiment pour ça alors laisse tomber l'idée.
—Mais pourquoi !?
—Nous sommes trop différentes...
—Mais ce n'est pas si grave d'être différent n'est-ce pas...?
Elle fronça les sourcils mais ne répondit rien gardant les yeux toujours rivés vers la fenêtre.
Je fini par détourner mon regard d'elle puis le posa sur mes mains serrant mon sac contre moi et murmura.
—Non ce n'est pas grave...
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En classe, Kigura était toujours à la même place. Comme s’il appartenait à cet espace précis, figé dans une sorte de bulle qui interdisait aux autres de s’approcher. Il avait ce regard distant, presque indéchiffrable. Je ne savais pas pourquoi, mais quelque chose en lui m’intriguait profondément.
Après les cours, alors que tout le monde se dispersait, je pris une décision impulsive : le suivre.
Il marchait d’un pas tranquille, les mains dans les poches, sans prêter attention à ce qui l’entourait. Plus je le suivais, plus je me sentais stupide. Pourquoi je faisais ça ? C’était insensé. Mais je ne pouvais m'y empêcher. J'étais habité par une telle curiosité à son égard... Pourquoi est-il toujours aussi seul...?
Soudain, il s’arrêta net et se retourna pour me faire face.
—Pourquoi tu me suis ?
Sa voix était calme, mais son ton contenait une pointe de méfiance. Je restai figée, incapable de répondre.
—Je... euh...
Les mots ne venaient pas. Mon cerveau semblait avoir décidé de m’abandonner.
—Peu importe, murmura-t-il en tournant les talons.
Il s’éloigna, me laissant seule avec ma confusion. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Pourquoi j’avais agi de manière si bizarre ?
Alors que je restais là, perdue dans mes pensées, une voix familière m’interrompit.
—Hey Airi qu'es ce que tu fais en plein milieu du couloir ? Ça fait un moment que la pause déjeuner a commencé. Tu veux venir manger avec moi ?
C’était Kikyo, elle me souriait chaleureusement. Je hochai la tête, encore un peu sonnée par ce qui c'était passé.
Nous nous dirigeâmes vers la cantine, un endroit bruyant et animé, débordant de vie. Les rires et les conversations emplissaient l’air. Je remarqua rapidement que Kikyo semblait être amie tout le monde puis qu'elle était saluée à chacun de ses pas.
Après avoir pris nos plateaux, elle m’entraîna vers un groupe de filles et de garçons qui l’avaient interpellée. Une fois assises, Kikyo fit les présentations.
— Airi je te présente mes amis Shishio, Matsu, Mio, Ren, Akiyo, Kazuki, Hiroshi et Akari, fit-elle en les pointant chacuns à leurs tous du doigts, Tout le monde, voici Airi. Elle est nouvelle, alors soyez gentils.
Je hochai timidement la tête, mal à l’aise sous leurs regards curieux.
—Toi t'as toujours une nouvelle connaissance à nous présenter, fis celui qui semblait être Akari d'un air moqueur.
—Normal elle est si gentille, tout le monde rêverais d'être son amie, dis Kazuki.
—Je ne suis pas si gentille voyons, dit-elle d'un air gênée.
— Tes cheveux... et tes yeux, c'est naturel ? demanda l’un des garçons, un sourire en coin.
Je sentis mes joues s’enflammer.
— Euh, oui...
—Sérieux !? Les cheveux ça passe encore mais j'ai jamais vu des yeux pareils, ajouta Ren.
—Peut-être qu'elle les tiens de ses parents, dis Akiyo
—Arrêter voyons vous ne voyez pas que ça la met mal à la l'aise, dit-elle a leurs égard puis me regarda, ne t'en fais pas Airi ils peuvent se montrer très curieux mais ils sont très gentils !
Je lui souris maladroitement, ne sachant pas trop quoi répondre. Kikyo éclata d’un rire cristallin et changea de sujet à mon grand soulagement.
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Le soir, après les cours, je traînais un peu dans les couloirs. Les autres élèves rentraient chez eux, mais je ne me sentais pas pressée. Alors que j’allais partir, une mélodie me parvint aux oreilles.
C’était doux, mélancolique, et incroyablement beau. Intriguée, je suivis le son pendant un moment puis m’arrêta devant une porte légèrement entrouverte.
À l'intérieur, je reconnu Miyuki assise devant un piano, ses doigts glissant sur les touches avec une grâce naturelle. La musique qu’elle jouait était triste, emplie d’une émotion qui me serra le cœur.
Je restai là, immobile, écoutant cette mélodie qui réveillait en moi des souvenirs enfouis, des sensations que j’aurais préféré à jamais oublier.
Finalement, je recula doucement puis m'en alla...