Monstermen : Les Cinq Seigneurs

Chapitre 11 : La Voix des Abysses

3361 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 6 mois

Raegoth était assis sur son lit dans sa chambre dans l'une des tours de la grande forteresse. Pensif, le seigneur des monstres semblait attendre le retour d'Alice ou du moins de ses nouvelles en ce qui concerne la recherche de son élu. Amon et Tavros étaient revenus de leur patrouille il y a quelques heures, et ce qu'ils avaient raconté n'était pas vraiment rassurant : selon eux, des morts-vivants corrompus par l’influence du Vide avaient été repérés près de la frontière, de même que plusieurs autres villages avaient été attaqués et entièrement décimés. L'influence du chaos du Vide se répandait beaucoup plus vite qu'il ne le pensait et arrivant à un moment aussi crucial n’était pas pour le rassurer. Son regard rouge tomba sur les flammes palpitantes des bougies posées sur le chandelier du bureau qui lui faisait face. Puis il tourna son regard vers la cheminée, en particulier le grand tableau qui pendait au-dessus, représentant une magnifique femme elfe... Sa grand-mère, Illyel... Il l'avait peint lui-même à ses heures perdues, la représentant telle qu'il l'avait vue lors de certains de ses rêves... Les yeux vides du tableau donnaient l'impression de le regarder. Raegoth contempla ensuite ses mains tremblantes et serra les dents. Un profond sentiment de colère l'envahissait. Il se sentait tellement impuissant, même s'il était parvenu à vaincre les démons et bannir une première fois les Seigneurs du Vide, son propre père et ses frères. Cependant, maintenant renforcés par des siècles d’exil au sein du Vide, ces derniers seraient un défi beaucoup plus difficile à relever que celui d’avant, mais il ne pensait pas que ce serait autant.

Ses sens de monstre se mirent tout à coup en alerte. Levant brusquement la tête, Raegoth bondit de son lit en grognant de colère et attira sa hache de guerre dans sa main. La fenêtre fut tout à coup brutalement ouverte par une rafale de vent glacial qui fit irruption dans la chambre. Devant ses yeux, Raegoth pouvait voir une ombre grandissante ramper sur les murs, le plafond et le sol, et venir engloutir les flammes des bougies pour les éteindre complètement, plongeant la pièce dans une quasi-obscurité. D'abord surpris, Raegoth se rendit vite compte que ce n'était pas l'obscurité qu'il pouvait créer avec son pouvoir provenant de sa part démoniaque. Non, c'était une magie bien plus sombre que la sienne, à en juger par l'aura de mort qui venait d'envahir l'endroit. L'ombre couvrait la quasi-totalité des murs et du sol de la pièce, se déplaçant autour du seigneur de Lapone, qui grogna à nouveau, prêt à l'affrontement. Deux petites sphères blanches apparurent dans l'immensité ombragée, fixant le seigneur monstrueux. Une voix reconnaissable, déformée et éthérée résonna dans l'esprit de Raegoth, qui montra un instant une once d'inquiétude dans ses yeux en même temps que de la rage.

_ Je ne pensais pas que vous viendriez ici en personne ..... Guthul' Araeg, grogna le seigneur de Laponie avec un mépris sans bornes en prenant soin de ne pas le nommer par le nom sous lequel il le connaissait avant car refusant de souiller le nom de son frère.

La voix sinistre et écrasante résonna à nouveau tandis que les deux yeux blancs faisaient lentement le tour de la pièce dans l'obscurité.

_ En réalité, je ne suis pas vraiment là, mais dès l'instant ou vos oreilles perçoivent ma voix ou vos yeux ma présence, mon essence s’accroche à vous et ne vous lâche plus. Alors, peu importe ou vous vous trouvez dans cet univers, même dans les plus isolés des mondes je pourrais toujours vous atteindre.

_ Vous perdez votre temps, vous ne pourrez jamais nous faire plier devant vous, riposta Raegoth en devant lutter en permanence contre les assauts psychiques provoqués par la voix de l'entité qui l'assaillait sans relâche.

_ Oh, mais c'est déjà le cas, cher frère. La moitié de la Laponie est déjà tombée dans mon abîme, et très bientôt, j'aurais gagné assez de puissance pour envahir les autres mondes... Comme le monde des humains, par exemple.

_ Quoi? haleta Raegoth.

_ J'ai des oreilles et des yeux partout, répondit Guthul'Araeg. Crois-tu vraiment que raviver l'alliance des monstres et des humains, ainsi que la Flamme du Sang Unifié, pourrait suffire à me vaincre ? Tu es tellement naïf !

_ Vous vous surestimez, intervint Raegoth avec fermeté. Ce pouvoir a déjà été capable de vaincre les démons, et je suis certain qu'il pourra vaincre une créature obscure comme vous!

Le Seigneur du Vide, ou sa projection obscure, éclata de rire à cette phrase, ce qui agaça encore plus Raegoth.

_ Les démons ? De vulgaires marionnettes crées par notre grand-père ... Ah si seulement vous saviez à quel point il aurait été déçu de ses jouets… Mais dis-moi, cher grand frère, ne t’es-tu jamais demandé comment nous étions parvenus à revenir après notre bannissement par ta main ? Tu passes ton temps à nous juger pour nos actes, mais qu’en est-il des tiens ? Que dirais-tu en sachant que tu à ta part de responsabilité quant à notre retour de ce côté du voile de l’univers ?

_ Cessez d’essayer de me manipuler, je ne tomberai pas dans vos fourberies, grogna Raegoth en bouillant de colère.

_ Oh non, il est bien plus douloureux de révéler la vérité, répondit alors Guthul’Araeg. À ton avis, comment sommes-nous nés ? Tu crois avoir eu une mère, Raegoth ? As tu le moindre souvenir d’elle ou crois en avoir ? Non… étant un hybride, notre père savait que jamais il ne pourrait engendrer de descendance, alors il a décidé de la créer, de ses propres mains. Mais de simples pantins il ne voulait point, il désirait de vrais fils qui pourraient régner à ses côtés… et pour cela il lui fallait l’aide de l’énergie à l’origine même de l’univers…

Cette révélation fut un véritable choc pour Raegoth, à tel point qu’il refusa de croire une telle chose. Son père avait… Raegoth et ses frères furent donc engendrés par la magie démoniaque, elfique, mêlées à l’énergie du Vide ? Le seigneur de Laponie resta sans voix mais sentit aussi la rage monter en lui, serrant sa main sur son arme et commençant lentement à transformer sa cape en ailes démoniaques se déployer derrière son dos. Ses yeux rouges ont commencé à briller. La pièce se mit à trembler, comme si un tremblement de terre débutait.

_ Comprends-tu, grand frère ? Ajouta la voix sombre de Guthul’Araeg. Toi et moi sommes liés… Tant que l’un de nous demeureras de ce côté de la réalité, tu ne pourras jamais te débarrasser de nous… Et tôt ou tard, tu finiras par nous rejoindre et alors nous formerons une famille…

_ La ferme… LA FERME !

Pour Raegoth, c'en était trop. Rugissant de rage, il laissa exploser sa fureur, provoquant une puissante vague de choc et de flammes qui se développa autour de lui, ravageant la pièce et faisant craquer les murs. Le lit fut soulevé et jeté contre l'un des murs, tout comme le bureau fut brisé en deux comme une brindille. Une fois le calme revenu, et respirant bruyamment, Raegoth regarda pour voir sa chambre en ruines, mais aucune trace de l'ombre. Soudain, la voix de Guthul'Araeg résonna à nouveau dans sa tête.

_ Garde tes forces pour notre prochaine véritable rencontre, mon frère. Tu en auras besoin, bien que... Ce ne soit là que peine perdue. Vous êtes tous déjà morts, même sans le savoir.

La voix disparut complètement, juste au moment où l'aura de la mort s'était évaporée dans l'air. La porte de la chambre s'ouvrit brusquement. Amon et Tavros avaient accourus juste après avoir entendu le rugissement de fureur de Raegoth. Ils virent alors leur ami, l'air perdu, debout au milieu d'une pièce dévastée.

_ Putain de merde, qu'est-ce qui se passe ici ? On a senti toute la forteresse trembler ! commenta Tavros.

_ Seigneur Raegoth, vous allez bien ? demanda Amon en s'avançant vers son ami et en posant sa main sur l'épaule.

Le seigneur de Laponie donna l'impression de revenir à la réalité et reprit son calme.

_ Je ... je pense que oui.

_ Que s'est-il passé ?

_ C'est Guthul'Araeg... Il était ici, ou plutôt, une extension de lui, je ne saurais le dire avec précision ... Sa puissance est bien plus grande que je ne le pensais.

Amon et Tavros échangèrent le même regard surpris et inquiet. Raegoth regarda dans quel état il avait mis la pièce, et vit le portrait qu'il avait fait de sa grand-mère, à terre et à moitié pulvérisé par le pouvoir qu'il avait déchaîné. Raegoth se blâma intérieurement de s'être laissé si aisément submergé par la haine. Il repensa aux dires du Seigneur du Vide mais ne pouvait se résoudre à croire de tels inepties. C'est ce que Guthul'Araeg recherchait sûrement, semer le doute, et il avait réussi son coup. Il frappa son poing contre l'un des murs.

_ Raah, et merde! grogna-t-il de frustration.

_ Raegoth, calme-toi. Ne laisse pas ce bâtard de Guthul'Araeg gagner comme ça. Tu ne fais que lui donner satisfaction, rien de plus. Il n'en vaut pas la peine.

Le minotaure avait raison. Raegoth réussit à maîtriser ses émotions et parvint à vider son esprit. Afin de mieux se contrôler, il décida de se concentrer sur autre chose qui était d'autant plus important.

_ Avez-vous eu des nouvelles d'Alice?

_ Nous allions justement venir vous voir pour ça, annonça Amon. UR-66 vient de nous contacter. Apparemment, Lady Alice a réussi à trouver ce qu'elle cherche, et elle nous attend dans le monde des humains.

Raegoth sourit à cette nouvelle et parvint à trouver un certain réconfort dans cette nouvelle. L'espoir était alors encore permis. Ramassant sa hache, il se tourna vers ses deux camarades.

_ Dans ce cas, il n'y a plus de temps à perdre.


**********


Pour sa deuxième nuit dans la ville humaine nommée Chartres, Alice n'était pas retournée dans l'ancien bâtiment abandonné, trop éloigné du quartier résidentiel d'Isaac. Afin de rester proche du jeune homme, elle avait trouvée refuge dans le bosquet d'un petit parc à proximité, qui était fermé au public la nuit, mais pour elle, aucune barrière ne pouvait suffire à la bloquer. Adossée à un arbre et bien cachée derrière des buissons, la jeune comtesse tentait de dormir pour reprendre des forces mais n'y parvenait pas. Il faut dire qu'un tronc d'arbre n'était pas le meilleur oreiller, mais surtout, elle n'arrêtait pas de penser à Isaac, et à ce qu'il pouvait représenter pour elle. Elle repensa à tout ce qu'elle avait traversée depuis le début ... Sa mort et sa résurrection... Sa rencontre avec Raegoth, puis ses autres amis surnaturels... La première bataille contre le Seigneur du Vide ... Et enfin , Elle était là.

Maintenant qu'elle était au bout, elle devait réfléchir à un moyen de se faire connaître d'Isaac, mais elle craignait d'échouer si près du but, mais était bien décidée à l'essayer. Elle soupira. Parfois, elle aimerait être comme UR-66, qui s'était installé dans l'une des branches de l'arbre plus en hauteur et semblait dormir, ou être en mode veille comme il l'avait dit avec ses propres mots. Alice sourit en le voyant, puis elle ferma les yeux, essayant de trouver un peu de sommeil réparateur… Du moins, c’est ce qu’elle croyait…


Alice était perdue, effrayée, alors qu'elle courait aussi vite qu'elle le pouvait au milieu d'un vaste espace de ténèbres sans fond. Derrière elle, une horde de morts-vivants la poursuivait, grognant et vomissant un liquide noir collant, et la rattrapant de plus en plus. Alice se sentit ralentie par une force écrasante invisible qui affaiblit peu à peu ses forces. Sa terreur grandit quand tout à coup l'obscurité et les zombies disparurent en quelques secondes, s’effritant comme des feuilles mortes, mais laissant à la place un paysage de désolation. Alice se tenait maintenant sur un sol couvert de cendres et de poussière, sous un ciel sombre et une lune rouge. Elle haleta d'horreur. Tout autour d'elle se dressaient les ruines d'une ville, qu'elle reconnut en voyant la grande cathédrale en ruines et à moitié ensevelie sous les cendres. Partout, des cadavres d'humains étaient éparpillés, mais un à un, ils étaient secoués par de violentes convulsions et commençaient à émettre des grognements monstrueux, un liquide noir coulant par la bouche, les oreilles et les yeux. Alice voulait s'enfuir, mais se retournant, se figea d'horreur et tomba à genoux dans les cendres, les mains sur la bouche. Raegoth, Amon, Tavros et UR-66... Tous étaient là, sans vie, leurs corps couverts de blessures sanglantes. Puis, alors qu'elle sentait les larmes lui monter aux yeux, Alice entendit une voix familière résonner, lui déchirer les tympans et une présence macabre tournoyer lentement autour d'elle.

_ Je ressens ta détresse, jeune fille ... Raegoth l'avait ressenti aussi, et il l'a utilisé pour te manipuler et servir ses propres intérêts.

_ Je sais qui vous êtes maintenant ... Votre tromperie ne fonctionnera pas! gémit Alice, serrant les dents en tentant de lutter contre la voix de l'entité.

_ Nul besoin de tromperie, ajouta la voix de Guthul’Araeg. Je ne fais qu'énumérer un fait. Les monstres sont comme les démons : la confiance et la compassion sont des choses qu'ils ne connaissent pas.

_ Raegoth n'est pas comme ça, il me l'a prouvé ! dit Alice.

_ Vraiment? Et que t'as t-il promis? Hmm ? Retrouver l'amour que tu n'as jamais connu, avec ce jeune étranger qui serait miraculeusement celui qui te permettrait de raviver la Flamme du Sang Unifié ? Tu es une imbécile si tu penses que cela peut marcher !

_ Vous ne pouvez pas nous arrêter... Nous nous battrons jusqu'au bout ! soufflait Alice qui refusait d'écouter les mots de l'entité.

_ Comme c'est touchant, et consternant aussi, siffla l'entité. Je sais ce que tu as éprouvé, jeune Alice. Quand ton cœur fut brisé, et que même la mort fut incapable de te libérer de cette souffrance, au point même de te ramener en guise de châtiment pour tes actions…

_ Laissez-moi tranquille! dit Alice de sa voix tremblante, essayant de rester courageuse et de retenir ses larmes.

L'aura maléfique était plus proche, elle pouvait presque sentir quelque chose d'invisible lui effleurer le dos et la faire frissonner d'angoisse. La voix macabe du Seigneur du Vide devint plus forte et plus menaçante.

_ Votre entêtement vous amènera à votre perte ... Vous mourrez ici...

_ Non, gémit Alice en essayant de résister le plus possible.

Sa tête commençait à lui faire terriblement mal. Elle tenait son crâne entre ses mains, serrait les dents et luttait pour ne pas succomber.

_ Et toutes vos souffrances auront été vaines! rugit la voix de Guthul'Araeg.

_ LA FERME !! Alice hurla de toutes ses forces.

_ Lady Alice ? Hé, Alice ! Réveillez-vous.

La jeune comtesse se sentit doucement secouée par une main sur son épaule, et alors qu'elle ouvrait ses yeux encore endormis, elle vit UR-66 agenouillé devant elle. Quand elle s'éveilla, elle eu l'impression qu'un léger mal de tête disparaissait. Elle se frotta les yeux et se leva. Il faisait encore nuit, mais l'aube était proche, le parc n'ouvrirait pas avant plusieurs heures.

_ Est-ce que ça va ? ajouta le cyborg. Pendant que j'essayais de vous réveiller, vous gémissiez dans votre sommeil, comme si vous faisiez un cauchemar.

_ Je vais bien, dit la comtesse pour essayer de le rassurer, et aussi se rassurer elle-même.

Mais au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas un cauchemar, et c'était ce qui lui faisait peur. UR-66 fit semblant de la croire, voyant qu'elle était pensive, mais se tourna vers d'autres arrivants qui s'avançaient. Alice sourit en voyant Raegoth, Amon et Tavros devant elle. Elle s'inclina pour les remercier, comme la noble jeune femme qu'elle était encore, à l'intérieur.

_ Merci d'être venu m'aider, sincèrement, dit-elle.

_ C'est le moins que nous puissions faire. Vous nous avez aidés, et c'est à nous de rendre la pareille, affirma Tavros.

Alice sourit doucement, mais a rapidement vue que Raegoth regardait ailleurs, comme si quelque chose le dérangeait.

_ Raegoth, qu'avez-vous ? 

_ Disons que... Guthul'Araeg, ou plutôt son esprit, est venu vers moi, et a essayé de me pousser à bout. Et le pire c'est qu'il a failli y parvenir. Son pouvoir s'accentue à un rythme inquiétant.

Alice avait le cœur qui bat, puis repensa à son cauchemar, ou à cette vision qu'elle ne savait pas comment décrire. Elle ne voulait pas le cacher à ses alliés et décida de le leur dire.

_ Guthul'Araeg est aussi venu me voir, dans une sorte de cauchemar atroce. J'ai réussi à lui résister, mais c'est comme s'il essayait de me faire douter de tout, y compris de moi-même.

Les autres furent circonspects, mais ce fut Raegoth qui fut le plus préoccupé par la révélation de la vampire.

_ S'il parvient même à nous atteindre dans le monde des humains, c'est parce que sa force s’est encore accentuée. Votre élu, Alice, est notre dernière chance de pouvoir renverser la cadence.

_ Au fait, vous avez dit l'avoir trouvé? demanda alors Amon en lançant le sujet sur la table.

Alice hocha la tête et pensant à Isaac, sentit son cœur battre dans sa poitrine.

_ Il s'appelle Isaac. Je l'ai observé hier. Comme moi, il a perdu ses parents et comme moi autrefois, il est perdu et semble chercher qui il est vraiment. J'ai lu dans son esprit et j'ai pu voir que c'est un jeune homme juste, tolérant et fidèle, et malgré ses souffrances, il refuse d’abandonner. C'est celui que je cherchais, je n'en doute pas.

Elle parlait avec son cœur, les autres pouvaient clairement le sentir, l’entendre et le voir.

_ Bien, mais la question est : comment allons-nous le convaincre de nous rejoindre ? Je ne suis pas sûr que sonner à sa porte et lui dire "Salut, comment ça va? Tu pourrais venir avec nous s’il te plaît ?" soit suffisant, demanda à son tour UR-66.

Alice avait peut-être un moyen, et même si cela mettait quelque peu la sécurité d'Isaac en danger, elle savait qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'en être sûr.

_ Je crains que pour cela nous ne devions le tester et voir s'il est vraiment digne d'être celui qui combattra avec nous. Il devra être mis à l'épreuve, comme vous l'avez fait pour moi, Raegoth.

Le seigneur des monstres sourit un peu de voir qu'elle n'était plus trop rancunière d'avoir été testée. Au contraire, cela lui avait permis de découvrir qui elle est. Il s'avança.

_ Vous pouvez compter sur notre aide pour cela, Alice. Mais d'abord, vous devez savoir où est ce jeune homme, non ?

_ En effet. Je sais où il sera ce soir. Nous attendrons qu'il rentre chez lui, puis nous pourrons commencer la première épreuve.

Tous s’accordèrent à aider la comtesse. Et sur ces mots, le groupe de monstres disparut alors que le soleil se levait derrière les bâtiments et que le gardien du parc patrouillait une dernière fois, ignorant qu'il y avait eu la présence illégale de visiteurs cette nuit.  

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