Les Elémentaires tome 2 : La Quête de la Gemme

Bonjour à tous !

Oui, je suis désolée, je suis en retard sur le retard… Ça devient vraiment une sale habitude, que je ne veux PAS regagner !!! Je vais faire tout mon possible, vous verrez, vous aurez vos chapitres à temps !

J’espère que ce chapitre vous plaira, il a été écrit avec mon sang et mes larmes, mais au moins, il est là !

Bonne lecture à tous, merci à vous de restez ici !

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Je lève la tête, et cligne un peu des yeux.

-Ah oui…

Je déglutis, à la fois impressionné et intimidé.

-Sacrée porte…

Kusiya rit devant ma réaction, Szèl me donne gentiment un coup d’épaule.

-Je suis d’accord. Affirme Kusiya.

-Ah je suis pas seul ! Je lance.

-C’est la première fois que je vois un monument pareil. Reprend Szèl.

-Alors, pas mal hein ? Ricane Salen.

Il s’approche, et donne un petit coup sur ce que nous observons depuis tout à l’heure. L’entrée de son village, que Salen a confirmé comme étant « Tarduiw ».

Nous sommes devant une gigantesque porte taillée à même la roche. Elle est ornée de pierre un peu transparente, comme du… diamant brut ? Non, ça ne peut pas être du diamant, ça ne brille pas assez.

Mais en tout cas, on croirait voir une porte taillée par des dieux. Elle est d’une grandeur, d’une finesse… Ce que je vais dire peut paraître stupide, mais on dirait presque qu’elle a été taillée amoureusement, pour embellir la montagne plus que de la creuser.

-Bon, vous venez ?

Salen nous fait signe d’approcher. Fey, semblant plus sérieuse que jamais, entre la première dans la grotte. Nous la suivons rapidement, pour nous enfoncer dans la montagne.

Je regarde tout autour, sur les parois. Encore une fois, c’est taillé avec une telle finesse. Il y a même un fil, qui se suit sans jamais se briser, et qui rend le mur déformé.

-Faudrait pas couper une de ses veines. Explique Salen, voyant visiblement mon intérêt pour celles-ci.

En fait, la grotte s’adapte à la montagne. À se demander si elle n’est pas naturelle… Mais vu la porte, c’est pas le cas. Admiratif, je continue d’avancer…

-Attention ! S’écrie Szèl.

-Ah ! Je sursaute.

Au moment où, comme un idiot, j’allais me cogner contre le mur, je sens un courant d’air me stopper. Je plaque mes bras contre mon torse et cligne des yeux.

-Merci, Szèl… Je souffle.

-Aucun problème, mais fais attention !

-Désolé ?

Je retourne au centre du chemin, et marmonne :

-On dirait que le chemin est taillé sans aucun sens.

-Non, c’est pour pas abîmer la montagne. Explique Salen.

-Alors j’avais raison !

Je frappe dans mes mains, plutôt content d’avoir trouvé juste, ce qui fait rire Salen. Qui m’a apparemment entendu, mais peut-être que la roche a des oreilles bioniques, on sait pas. Kusiya approche de moi et souffle :

-Honnêtement, je l’ignorai aussi.

-C’est incroyable. Je renchéris.

-Tant d’effort pour pas blesser la montagne… Murmure Szèl. Pendant que, dans l’Air, on modèle les nuages un peu comme on veut.

Fey rit un peu en se tournant vers nous.

-La Roche sont des… hm…

-Des quoi ? Reprend Salen, un air mystérieux au visage.

-Malicieux ? Tente timidement la saule.

Elle nous observe, hésitante, mais moi et Kusiya hochons la tête.

-On saisit l’idée. Je rassure.

-Bien ! La Roche sont des malicieux, mais très doux avec la montagne ! Affirme Fey.

-Nous voyons ça. Ajoute Kusiya.

-Un peu d’attention ?

Salen lève une main.

-On va passer par la place principale du village, c’est le plus rapide.

-Ah ?

Je nous sens tous déglutir à notre façon. Enfin, plus exactement, avec nos bruits en particulier. Ce qui semble bien faire rire notre guide.

-Stressez pas, ça va bien se passer. Juré.

-Hm… On marmonne.

-Faites moi confiance !

Je soupire, puis hausse les épaules. On a pas vraiment le choix, de toute manière. Je tourne la tête, et remarque qu’Alev reste en arrière.

-Elle va bien ? Je demande.

Fey s’approche d’elle et prend sa main. Alev la serre. Les deux se regardent, puis hochent la tête avant de repartir en avant. Confus, je me tourne vers Kusiya. Elle hausse les épaules. Et Szèl ? Pareil.

Elles se comprennent dans d’autres langues que les nôtres, on dirait. Enfin, c’est pas si important. Et au moins, elle est pas flippée comme quand on devait passer dans l’eau pour le raccourci.

Toujours en regardant autour de moi, mais sans me cogner contre les murs, je reprends la route. Le tunnel est si profond que la lumière disparaît rapidement, passant d’une petite étoile derrière nous à… plus rien.

Heureusement, Alev nous sert de torche et nous empêche de rester dans le noir. Les Roches n’ont pas besoin de lumière ? Je ne sais pas si ça fait sens ou non, pour être honnête…

Alors qu’on avance tous ensemble, je vois Kusiya grimacer un peu. Bon, je dois plisser les yeux pour en être sûr, mais je vois son visage très mécontent.

-Ça va Kusiya ?

Je rapproche d’elle, elle sursaute un peu puis secoue la tête.

-Ce n’est rien.

-Pourtant tu as l’air contrariée. Insiste Szèl en se plaçant à côté de moi.

-Non, vraiment !

-Si c’est pas si important, tu peux le dire. Je rétorque.

-Mais…

-On veut aider ! Renchérit Szèl.

Elle soupire.

-Bon, puisque vous n’allez pas abandonner…

Elle détourne la tête, et souffle :

-Je trouve qu’on marche trop vite.

Je vois les yeux de Szèl se changer en tourbillon. Je dois sûrement faire de même. Mais pas pour la même raison.

-Comment ça on marche trop vite ? Je marmonne.

-Bah oui je flotte plus vite pour rester à votre rythme et alors ? Insiste Szèl.

-Je m’explique.

Elle avance de quelques pas. Attendez, de quelques pas ? Pourtant, elle s’éloigne bien d’un ou deux mètres ! Non, ce n’est pas une blague, elle n’a fait que deux pas et je ne peux plus l’atteindre avec mon bras !

-Je ne comprends pas comment nous pouvons avancer aussi vite…

-Oh ça c’est rien.

Salen se tourne vers nous, un sourire aux… euh… aux lèvres ? Non, à la pierre ? Rah, parfois j’en ai marre des expressions humaines…

Et sinon, ça confirme ses oreilles bioniques.

-Peux tu l’expliquer, s’il te plaît ? Demande Kusiya.

-En fait, la roche est taillée bizarrement. Répond Salen.

Il avance vers nous, et semble… avoir des difficultés à le faire. Sans aucune raison, pourtant. Le sol n’est pas droit ?

-Si vous voulez, y’a des trous qui forcent les pas à être plus grand d’un côté que d’l’autre.

-Oh ? Je marmonne.

On baisse tous la tête, Fey et Alev également. Même si je ne pense pas qu’Alev comprenne pourquoi elle le fait. Et en effet, Salen a raison.

Le sol n’est pas droit du tout. Il y a des creux, minuscules, on ne peut pas les voir si on y fait pas attention. En revanche, si je me retourne, je les vois et ça semble être un enfer pour marcher.

J’avance d’un pas. Sans m’en rendre compte, mon pied se niche dans un de ces creux de lui-même. Et oui, c’est un pas plus grand que ce que je fais d’habitude.

J’écarquille les yeux. C’est incroyable, comment ils peuvent piéger le cerveau aussi facilement ! Je suis tellement impressionné…

-Wow…

-C’est fort, très fort. Complimente Szèl.

-Hehe, j’sais.

Salen rit un peu, et reprend la route.

-Vous s’rez de l’autre côté de la montagne en un rien de temps !

-O ssiewe Salen !

On se fige en entendant une voix dans notre dos. On se retourne immédiatement…

Et un autre être de roche, de la même couleur que la montagne autour de nous, fait un signe à Salen. Oh bon sang, un problème, c’est pas vrai. Il avance vers nous, continuant de saluer Salen, avant de…

De…

De nous passer devant ?

Sans s’arrêter ?

Il continue son chemin. Le plus normalement, le plus nonchalamment, le plus calmement du monde.

-Ssiewe Kraü !

Salen rend son signe, l’autre disparaît rapidement dans la caverne au loin. On reste là, plantés comme des piquets, incapables de bouger.

-… Est-ce qu’il… Je tente.

-Il vient juste de… Continue Kusiya.

-Mais pourquoi… Renchérit Fey.

-Aahaé dalejiaa…

-Bon, vous venez ?

Salen, comme si de rien n’était, nous fait de grands signes pour nous inviter à continuer. On se regarde tous, avant de secouer la tête pour avancer.

C’est… Peut être une hallucination collective… Ouais, c’est sûrement ça.

On reprend alors notre marche dans la caverne. On avance vite, et si je ne fais pas attention à mes pas, j’ai vraiment l’impression de marcher normalement. Alors qu’en réalité…

Je sursaute en voyant une route croiser la notre. Enfin, je sursaute pas en vouant la route, je sursaute en voyant un autre camarade de Salen passer par ladite route !

Je recule, un peu paniqué, mais encore une fois… Il passe devant moi, ne m’accordant même pas un regard avant de continuer son chemin.

Je me frotte le front, je suis peut-être en train de devenir fou… Oui, complètement fou… Mais je vois Fey, Kusiya, Alev et Szèl cligner des yeux avec moi, alors je ne suis pas seul dans ma folie, au moins.

Salen, ne remarquant absolument pas notre désarroi, lève simplement les yeux au ciel et nous fais signer de le suivre. Et on le fait. Sans discuter.

Puis un nouveau Roche apparaît, nous ignore, et on reprend la route, encore et encore. Une, deux, trois fois… Et chaque fois, j’ai l’impression de devenir un peu plus taré. Est-ce que mon cerveau me piège ?

Finalement, on arrive dans une salle un peu plus grande. Je déglutis, en voyant plusieurs habitants de roche autour de moi. Certains sont en pierre translucide uniquement, scintillant un peu à cause d’Alev. D’autres sont eux proches de la couleur de la montagne. Certains sont plus érodés que d’autres, ils sont sûrement plus âgés.

Mais ce que je remarque, c’est que… Personne ne nous remarque.

Personne ne fait attention à nous. Un groupe parle plus loin, d’autres observent Salen avec des étoiles dans les yeux, et enfin d’autres encore semblent jouer à un jeu avec des petits cristaux. Ils sont complètement plongés dans leur routine.

Ok, là, je me pose vraiment des questions. Alors qu’on continue d’avancer, je me tourne vers Salen et demande :

-Euh, alors, j’ai une question…

-Hm ? Ouais, dit moi ?

-Pourquoi est-ce que tout le monde s’en fiche de nous !

J’entends les autres soupirer de soulagement.

-Oh merci de crever l’abcès Etian… Souffle Kusiya.

-J’en peux plus ! Ajoute Fey.

-Y’a vraiment autant de peuples qui passent là ?! Renchérit Szèl.

Salen se met alors à éclater de rire devant nos têtes. Qui, je pense, doivent être absolument impayables. Je sens mon visage entier retomber de dépit.

-C’est pas drôle. Je coupe.

-Pffff, désolé désolé, j’m’y attendais pas.

Il se retourne et reprend la marche, mais garde la tête dans notre direction.

-En fait, c’est car vous êtes avec moi.

-Oh ? Lance Fey.

-Ouais. Vous savez, ce que j’ai dit… Au sujet de mon père ?

Nous hochons doucement la tête. Salen souffle un grand coup, chassant visiblement une idée noire, et continue :

-Bah en fait, c’était un héros, ici. Un vrai de vrai. Alors, personne vient m’embêter, par respect pour lui.

Il hausse un peu les épaules.

-J’sais qu’ils vont me bombarder de questions plus tard, quand je serai au calme. Mais là, j’suis avec vous, donc ils me voient occupés et cherchent pas.

-Ton père devait vraiment être incroyable… Souffle Fey.

-Heh. En parlant du roc. Ignore à moitié Salen.

Il lève la tête. On passe sous une arche de pierre, pour entrer dans une immense place. Tout autour de nous, je vois des creux et cavités. Peut-être des habitations ? Enfin, je dois avouer que ce n’est pas le plus remarquable de cet endroit.

Non, ce ne sont pas non plus les dizaines de roches tout autour. Des petits, des grands, des personnes qui semblent érodées par le temps et d’autre encore qui taillent la pierre. Aucun n’est identique, chacun est taillé avec sa petite particularité. Je devrai, je le sais, mais ce ne sont pas eux que je regarde.

Non. Je lève la tête, et écarquille les yeux. Cette place est gigantesque, et part si haut que j’ai du mal à voir le plafond. Mais, plus impressionnant encore…

Au centre de la place se trouve une immense, immense statue. Un roc, représenté avec une gigantesque lame, comme une claymore, en train de protéger une montagne. Elle brille de mille feux, même si on est sous terre, et est taillée avec énormément de soin. Il semble se trouver sur un socle de montagne, avec de la roche brute qui part autour de lui, lui créant une aura guerrière. Son visage est pourtant doux, relaxé, confiant aussi. On voit sur son torse une immense émeraude, et oui je suis certain que c’est de l’émeraude. Sur ses bras, son torse et un peu partout en réalité se trouvent des filons brillants. Eux… eux ressemblent vraiment à du diamant.

Ces filons, on dirait ceux de…

Je baisse le regard, et sursaute. Au pied de la statue se trouvent des dizaines et des dizaines d’objets. Des tablettes taillées, des pierres précieuses, même quelques fleurs.

La réalisation me frappe alors.

-Tu mentais pas quand tu disais héros, Salen…

Salen me sourit un peu, et regarde la statue. Fey, quant à elle, approche et s’incline poliment. Kusiya fait de même, Alev pose une épée sur le sol et hoche la tête. Rapidement, je secoue la tête et les imite.

Szèl, lui, s’envole pour retirer quelques gravats, tombés à cause de l’érosion de la montagne, du visage du héros. Salen, en nous voyant, plaque une main contre sa bouche et secoue la tête.

-Tout va bien ? Demande Kusiya.

-Oui c’est juste… Nah, c’est rien, c’est rien.

Il rit un peu.

-Il aurait détesté ça ! Ça me fait rire, mais… merci.

Szèl redescend et s’étire un peu. Je me redresse, Kusiya fait de même, mais Fey… Fey reste immobile encore quelques instants. Je m’approche d’elle.

-Est-ce que ça va ?

-…

-Fey ? Souffle Kusiya.

-Khaé ? Insiste Alev.

-Tu as l’air perturbée… Marmonne Szèl.

-Je vais bien.

Elle garde une main sur sa gemme, et se tourne vers Salen.

-Parle moi de lui en chemin.

-Qu… Sursaute la roche.

-Je veux savoir. Il… Est mon… hm… pré… préce…

-Prédécesseur ? Tente Kusiya.

Fey hoche la tête.

-Oui. Je dois me souvenir de lui. Je dois le connaître.

-Aw…

Salen rit un peu, et commence à avancer.

-Sortons d’ici, avant. J’ai pas envie que les autres nous espionnent.

-D’accord.

On avance, jusqu’à quitter cette pièce monumentale. Tout de même, j’aurai jamais imaginé qu’un tel lieu se trouve au beau milieu d’une montagne. Je me demande ce que les autres humains verraient, ici…

Sûrement cette statue, en fait.

Je soupire, et sens quelque chose de frais sur mon épaule. Il s’agit de Kusiya, qui pose doucement sa tête contre moi.

-Ça va ? Je demande.

-Je te retourne la question, c’est toi qui à l’air pensif. Répond Kusiya.

-Comment ?! Etian tu vas bien ?!

En entendant ça, Szèl fonce devant moi, ce qui me fait plisser les yeux et s’envoler quelques mèches.

-Je vais bien, c’est promis ! Je suis juste toujours aussi impressionné par… Tout ça.

-Tout ça ? Reprend Szèl.

-Ces villages, ces endroits cachés, c’est tellement incroyable !

Kusiya se redresse et rit un peu. Moi, j’avance un peu plus vite.

-Et ils ont même des héros dont on a jamais entendu parler, enfin, je veux juste tout savoir ! Vous méritez d’être plus reconnus !

Kusiya rit doucement, alors que Szèl a des étoiles dans les yeux. Je m’approche de Fey, Alev et Salen, qui sont juste un peu plus loin devant. Comme s’il m’attendait, Salen commence son récit.

-Le nom de mon père est Talsai. À l’origine, il est né dans une mine, à l’est de Tarduiw. Mais quand j’suis né, il en avait marre des autres. Après quelques années, il est parti avec moi sur le dos.

Il semble chercher ses mots. Je me demande s’il raconte cette histoire souvent…

-Sa légende, elle a commencé quand on est arrivé ici. Y’avait une bataille pour une broutille, le Feu et la Roche qui se disputent vous connaissez.

-Oui… Murmure Fey.

-Moi non ? Je souffle.

Kusiya me tire l’épaule et murmure :

-C’est une très longue histoire, je te la raconterai plus tard.

-C’est toujours plus tard avec…

Je me coupe lorsque Kusiya place un doigt sur sa bouche pour me demander de me taire. Je grogne, mais elle a raison, c’est pas le moment. Salen ricane un peu, et continue :

-Pendant cette bataille, Tarduiw était mal barré. Le Feu avant l’avantage, ils avaient plein de lave dans leur rang, c’était un peu un carnage, j’m’en souviens encore.

Il secoue la tête.

-Mais mon père, il voulait pas laisser passer ça. Alors il a couru vers Tarduiw, m’a presque jeté sur un arbre en m’ordonnant de pas bouger, puis il s’est jeté dans la bataille !

Il rit un peu, moi je déglutis. Il a quand même balancé son fils sur un arbre, ça devait faire mal… Enfin, la situation était désespérée, je peux comprendre.

-Il a commencé par repoussé les Feu sans aucune arme, juste avec ses poings ! Son sel le protégeait ! Les autres guerriers de Tarduiw étaient super surpris, mais ils reprenaient du terrain ! Le Feu reculait, et mon père les cognait les uns après les autres, bam, bam, bam !

Il imite des coups de poings dans l’air, visiblement passionné par son histoire.

-Mais d’un coup, il est tombé sur le général du Feu, un immense type fait de lave ! Il a donné plusieurs coups à mon père, j’étais mort d’inquiétude, mais j’avais rien autour de moi pour l’aider… mais il en avait pas besoin !

Il lève un bras triomphalement.

-Car mon père, il a attrapé la roche de la montagne, il a utilisé le sel de ses poings pour l’éroder… Et il en a sorti une immense épée de quartz ! Et d’un coup, l’ennemi était vaincu ! En une seule attaque !

Fey semble très impressionnée, Kusiya applaudit même timidement.

-Les autres Feu se sont alors enfuit, et c’est comme ça que mon père est devenu le héros de Tarduiw ! Il a jamais perdu une seule bataille, jamais perdu contre un seul ennemi !

Il baisse un peu la tête.

-Il était tellement protecteur, jamais une vie a été perdue dans toutes ses batailles. Je vous jure que c’est vrai. Il préférait perdre un bras plutôt que quelqu’un ait une égratignure. Chaque fois qu’il protégeait quelqu’un, il le regardait pour le rassurer. Chaque fois, sans aucune exception.

Il retire un petit cristal de sel de son visage.

-Cette gemme, tout le monde disait que c’était son cadeau de la part des déesses, un symbole de son courage, sa force et sa gentillesse. Sérieux, il avait même tout le village a ses pieds, mais il a jamais été intéressé que ce soit par les roches ou les joyaux.

Il repousse un autre cristal.

-Et puis un jour, il y a eu la bataille de trop… On était encerclé, il a voulu nous protéger, moi et les miens et… Et vous savez.

-Je suis désolée, Salen…

-Pourtant, même pendant cette bataille, personne d’autre n’a été vaincu… Alors même si lui il est parti, il a jamais, jamais perdu…

Fey pose une main sur son épaule.

-C’était un héros…

-C’est. C’est toujours un héros. Talsai, le grand héros de Tarduiw.

Ses yeux brillent de fierté.

-J’serai jamais aussi bien que lui, mais franchement, c’est pas grave. J’m’en fiche. Car moi, j’suis le seul qu’il a appelé son fils.

Un peu ému par cette histoire, j’essuie mon visage. Il méritait pas de disparaîtr comme ça, ce Talsai… il est mort en protégeant…

Comme Una…

Ces héros, ils méritent qu’on se souvienne d’eux, ils méritent plus que des souvenirs et des statues, ils méritent le monde entier !

Je sens un peu de vent autour de moi ; il s’agit de Szèl, qui frotte mes épaules comme pour me réconforter. Il me sourit, et souffle :

-Ça va Etian ?

-Ouais, juste… Un peu ému…

-Merci.

Salen me sourit.

-Je ne suis pas indemne non plus… Renchérit Kusiya.

Alev ne dit rien et détourne la tête. Je me demande si Fey ne lui a pas traduit, vu son regard pensif.

-C’est un héros. On va se rappeler de lui ! Insiste Szèl.

-Vous êtes vraiment trop chou.

Je tourne la tête, et aperçoit au loin…                                    

-Oh ! De la lumière ! Je m’écrie.

-On est déjà sorti de la montagne ? S’écrie Kusiya.

-Faut croire que la technique de taillage de sol marche ! Renchérit Szèl.

On court tous vers la sortie, et oui, on arrive dehors. Je cache mes yeux avec mon bras, le soleil m’éblouissant. Mais mes yeux s’habituent rapidement à la lumière.

Fey sourit. Nous sommes en pleine forêt, son élément de prédilection. Elle doit vraiment se sentir comme à la maison ! Cependant, alors qu’on est tous heureux d’être sortis…

Salen reste devant la grotte.

-C’est ici qu’on se dit adieu.

On se retourne vers lui. Il sourit, la tête légèrement penchée sur le côté. Fey approche.

-Merci pour ton aide, Salen. Nous allons pas t’oublier !

-J’espère bien ! Ni moi, ni mon père, vous avez pas intérêt ! Sinon, vous allez m’entendre !

-Serait-ce une menace ? Plaisante Kusiya.

Salen baisse le regard vers la gemme de Fey.

-J’sais qu’il veille sur toi, comme il l’a toujours fait avec nous. Alors j’me fais pas trop de soucis pour vous. Même si j’vous menace, il va seulement me tirer par le bras pour me reprocher d’être trop inconscient !

Il rit un peu.

-T’es pas trop mal, au final. Je lance.

-Toi non plus pour un humain. Répond Salen en ricanant.

On se serre la main tous les deux.

-Fey ? Souffle Salen.

-Hm ?

Elle hoche la tête, patientant.

-Si vous avez besoin d’aide, oublie pas que tu es l’héritière du héros de Tarduiw. J’saurai vous retrouver.

Il plaque une main contre son torse.

-Parole de sel !

La réalisation me frappe.

-Du sel ! C’est ça alors, tes cristaux, du sel ! Je m’écrie.

Il me regarde, avant d’éclater de rire. Moi, je me cache, un peu honteux d’avoir réagit comme ça. Szèl et Kusiya, comme pour me réconforter, attrapent doucement mon bras.

-Bon allez, j’vais pas vous retarder plus longtemps.

Il nous fait un signe.

-Faites bonne route !

Fey hoche la tête, gardant une main sur sa gemme, avant de s’éloigner. On fait tous de même, saluant Salen sans s’arrêter. Oui, même Alev !

Et finalement, alors que je passe derrière un arbre, j’aperçois la silhouette de Salen retourner dans la grotte.

Alors on se retourne, on hoche la tête tous ensemble, afin de continuer notre chemin.

Pour, nous aussi, devenir des héros.