La roue de l'écriture (et plus si affinités)
Ses chevilles commençaient à faiblir. Elle avait mal au cou et aux poignets d’être coincée au pilori de la Grand-Place depuis l’aube. Il n’y avait pas eu de procès, un soldat l’avait juste attachée là pour la punir d’avoir les cheveux du Malin, mais sa toison flamboyante n’était plus qu’une crinière hirsute poisseuse, c’était si drôle pour les badauds de lui jeter de la boue.
- Sorcière !
- Crève truie !
La foule injurieuse se fendit pour laisser passer le bourreau. Personne ne voulait le toucher, mais tout le monde voulait voir ce qu’il allait faire à la prisonnière. Elle se mit à trembler en voyant la hache, que l’exécuteur contenta de poser à ses pieds avant d’attraper une clef en fer à sa ceinture.
Libérée de son entrave, la rouquine se laissa tomber au sol, pantelante. Une main gantée de noir se tendit devant elle. Au bout de ce bras fort aimable, le bourreau retira sa cagoule, révélant un front grêlé d’éphélides et une barbe aux couleurs du crépuscule.
- Vous êtes magnifique, ma Dame.