La roue de l'écriture (et plus si affinités)
- J’ai tout vu inspecteur !
Les gradins de la Carrière de Boulbon sont déserts, mais la scène grouille de policiers. Ils s’affairent autour du corps sans vie de Pierre Leblond, marionnettiste. C’était son premier et dernier festival d’Avignon. Jules, l’unique témoin, reste prostré, immobile, à quelques mètres du cadavre de son meilleur ami.
- J’ai tout vu je vous dis ! Un homme brun d’au moins 1m80, avec un tatouage d’aigle sur le bras droit. Il s’est jeté sur Pierre et l’a étranglé avec ce fil, juste là. Là à mes pieds !
Le commissaire ne dit rien. Il se contente de le regarder, pensif, son stylo au bord des lèvres. Un autre agent ganté approche une malle stérile du témoin.
- Inspecteur, vous m’écoutez ?
- Envoyez-le au labo. Faites attention aux fils surtout, ordonne le commissaire dans un hochement de tête.
- Non ! Écoutez-moi ! Pourquoi personne ne m’écoute plus ?
Jules est soulevé du sol par l’officier de la scientifique et mis sous scellé, avec ses fils ensanglantés.