Jeune pousse
Depuis le malaise d'Alaois je ne sais pas ce que je dois faire pour l'aider. Je ne lui ai pas encore rendu visite à l'hôpital, quel genre petit ami je suis, quelle femme laisse seul l'homme qu'elle aime dans un moment pareil. Et pourtant me voilà sur le point de rentrer au Galcier Inn un bar-restaurant typiquement canadien pour me soûler.
La première chose que je vois en poussant la porte de ce bâtiment ce sont d'anciens billets de dollar qui tapisse les murs. Il y a de vieilles bouées de sauvetages pendus au-dessus du comptoir, une tête de chevreuil empaillé accrocher à un mur et un dessin de grenouille qui dit « i ve been Hyderized».
- Je m'installe au comptoir du bar sur un tabouret en bois, Jody la patronne me sert un verre et me dit :
- Cet alcool est à 75 degrés ça te fera du bien pour ce que tu as.
- Pas sur, j'essaie d'avoir les idées claires pas de perdre la tête.
- C'est sûr que l'alcool ne t'aidera pas à y voir clair, si tu veux vraiment te soûler autant le faire avec un vrai bon alcool.Habituellement cette bouteille est pour les touristes, s'ils sont capables de boire ce breuvage il reparte avec un certificat à leur nom. Essaye-le, tu verras.
- Je ne sais pas, je ne sais pas. Dis-je en cherchant mon reflet dans cet alcool, je me demande comment j'ai pu être si bête, je n'ai pas pensé une minute que l'altitude pouvait être mauvaise pour Alaois. À cause de moi l'homme que j'aime est cloué dans un lit d'hôpital.Après de longues minutes silencieuses les yeux toujours rivés sur ce verre plein je m'les crie:
- Quelle conne je suis, Alaois est à l'hôpital par ma faute.
- Ce n'est pas ta faute, il a une putain de maladie qui attaque ses poumons, elle est dans son corps. Tu ne peux rien y faire, il aurait pu s'évanouir n'importe où n'importe quand.
- Je sais bien, mais il n'aurait pas dû être là.
- Chloé arrêtes-tu n'a rien à te reprocher, Alaois est comme ça, il te suivrait au bout du monde quoi qu'il arrive, ce n'est pas une petite chose fragile et tu l'as toujours traité comme un homme fort, il n'y a aucune raison que ça change
- C'est ainsi que je le vois, je devrais quand même faire plus attention à lui. C'est un homme serte mais il reste un malade de la muco et ce n'est pas rien .
- Hi hi ce n'est pas vrai ça.
- Pourquoi tu ris, c'est grave comme maladie.
- Je le sais mais c'est vous deux.
- Quoi nous deux ?
- Vous avez tous les deux la tête dure. Deux têtes de linotte ça fait cinq minutes que je te dis que tu n'as rien à te reprocher à ce qui est arrivé à Aloias car il n'aurait pas fait autre chose que te suivre. Vous êtes donc vraiment fait l'un pour l'autre, alors maintenant tu vas boire mon super alcool pour que je te donne ton certificat et tu vas aller le voir à l'hôpital.
- Il y est toujours depuis l'incident, ça fait sept jours ce n'est pas bon signe ça.
- Il se bat contre une infection s'est courant quand on est atteint de la mucoviscidose .
- Mmouais il paraît.
- Quoi, pourquoi tu ne veux pas lui rendre visite ?
- Je ne suis pas fan des hôpitaux, j'y ai vu ma mère mourir d'un cancer et …
- Et tu as peur d'y voir mourir Alaois.
- Mouaip.
- Tu sais qu'il y a quand même de grandes chances que cela soit le cas, maintenant où plus tard enfin si tu décides de rester auprès de lui.
- Mmm murmure-je en prenant enfin le verre d'alcool et gobant son liquide de feu comme un oeuf cru, Jody me tend mon certificat et me dit :
- Tu la bien mériter, mais réfléchis tu devrais aller voir Alaois, tu en as déjà trop fait pour le laisser tomber maintenant.
- Arrivé à la porte je me retourne et lui dit:
- Garde ton alcool à 75° à porter de mains je reviendrais.
***
- Douze jours qu'Aloais est à l'hôpital toujours à se battre contre une infection en plus de la Muco. Douze jours que je traîne dans son appartement trop grand pour moi. Douze jours sans lui c'est long, mais je ne trouve pas la force ni le courage d'aller lui rendre visite, malgré tout ce que m'a dit Jody je me sens toujours coupable de son état. Mes journées sont ponctuées par l'école où j'organise mes activités de lecture, par le bar de Jody où j'entame bien son stock d'alcool et par des balades en forêt jusqu'au piano.
C'est encore le cas cette après-midi mes doigts se promènent des touches blanches en touches noires du vieil instrument. Même si la mélodie n'est pas aussi parfaite que les doigts d'Alaois savent le faire, l'entendre me détend. Elle me rappelle l'écho de notre rencontre et la vie qu'il réussit à mettre dans cette cabane abandonnée. Ses souvenirs laissent de longues traces de larmes sur mes joues, soudain je me relève.
- Chloé quelle idiote tu fais, Alaois est malade il n'attendra pas me dis-je.
- Non c'est sûr il ne t'attendra pas, pas à l'hôpital en tout cas. Dit-il dans mon dos.
- Oh mon Dieu tu es là lui dis je , en le serrant dans mes bras.
- Plus os qu'en cher mais c'est bien moi.
- Et ça va mieux.
- Beaucoup mieux maintenant que je te vois.
- Je suis désolé.
- Pourquoi es-tu désoler ?
- Si tu n'étais pas monté dans cette montgolfière avec nous, avec moi parce que j'avais peur du vide tu n'aurais pas eu …
- C'est cette maladie qui transforme mes doux poumons nuageux en pierre depuis mon plus jeune âge qui m'a amené dans ce lit d'hôpital pour au moins la centième fois par toi.
- Tu ne me dis pas ça pour...
- C'est la vérité comme je te l'ai promis même si euh euh.
- Quoi dit elle inquiet.
- Rien, juste tu as quand même pas oublier que je suis aux portes de la mort.
- Mm mm je connais ton état de santé .
- Pourquoi tu es si en colère en vers moi alors.
- Je ne suis pas en colère contre toi.
- Ah .
- J'ai eu très peur en te voyant inconscient, je n'y étais pas préparé .
- Moi, j'ai peur que tu m'abandonne
- Impossible tu sais pourquoi ? Dis-je en m'approchant de lui et lui prenant la main.
- Dis-moi ?
- Même si je le voulais je ne pourrais pas te laisser, je suis déjà amoureuse de toi .