Children Of The Galaxy

25.

INQUIÉTUDES INUTILES

Le lendemain de son si merveilleux réveillon, Mia était complètement amorphe. Si elle etait dans cet état, c'était surtout parce qu'elle avait dégusté chacun des plats pour lequel elle avait eu un petit intérêt et en réalité, elle avait par bien des points trop mangés. Son ventre s'était rappelé à son bon souvenir dans la nuit et elle avait eu comme compagnie de jolies crampes d'estomac. Elle s'erait d'ailleurs tortillée toute la nuit durant avant qu'enfin le sommeil ne puisse la gagner. Elle avait ouvert les yeux lentement avant de remarquer son horloge au dessus du bureau, il était déjà onze heures trente.

" Ho bon sang... J'ai vraiment comaté des heures... Bon je n'ai pas cours de toute façon, ce n'est pas gênant" pensa Mia en se redressant.

Elle enleva alors sa couette posant ses pieds nus au sol avant de se lever et de se diriger vers son miroir uniquement vêtue d'un t-shirt et d'une culotte. Elle se regarda rapidement dans le miroir, chose qu'elle n'aimait pas faire trop souvent et posa ses mains sur son ventre.

" Bon... C'est pas aujourd'hui que je ferai un trente-six... Faudrait vraiment que je mange moins... Ho et puis... Je m'en fous, je n'ai plus l'autre crétin à supporter... Je me demande si il a été adopté depuis" réfléchit Mia avant de se figer.

Elle venait d'admirer ses genoux dans le miroir et ils étaient d'un magnifique bleu bien visible et tirant sur le violet. Elle s'était bien esquintée avec ses rollers de l'InfraMonde, elle s'était même mangée la table du banquet faisant paniquer sa tante. Elle attrapa un pantalon de jogging extrêmement informe sur le côté de son lit et l'enfila avant de poser son Nearer à son bras.

- Joyeux Noël Mia, fit son Nearer.

- Merci, à toi aussi... J'ai bien reçu les accusés de mes messages d'hier soir ? demanda Mia se référant à ses messages de remerciements à ses amis pour leurs cadeaux.

- Oui, mais seule Mesdemoiselles Oksana et Abby t'ont répondu, avoua Stardust.

- Les autres doivent être en famille et en profiter... Tu me résumes? demanda Mia.

- Elles sont très heureuses de ta satisfaction et Mademoiselle Abby espère que c'était bon, résuma donc le Nearer.

- Bon je vais au Mess, fit Mia en ouvrant sa porte.

Elle avança dans le couloir extrêmement calme et silencieux, surtout en l'absence d'Oksana ou de Chigusa, celles-ci aimant particulièrement se faire remarquer. Quelque chose attira alors son attention devant une des portes. Il s'agissait évidemment de la chambre réservée à Zane Krauser et ce qui avait attiré cette fameuse attention était simplement le petit tas de cadeau qu'il avait reçu.

" Il ne les a même pas pris... Quel caractère ! " pensa Mia en descendant les marches.

Elle avança vers la salle du Mess et passa la porte, tombant sur Magdalena.

- Bonjour, fit Mia en saluant la femme d'Europe.

- Enfin levée ? demanda cette dernière en riant.

- Oui, grasse matinée bien méritée. Vous avez passé une bonne soirée ? s'inquiéta Mia en se dirigeant vers la plaque de commande. Un chocolat chaud avec un marshmallow, s'il-vous-plait.

Elle prit la tasse apparue soudainement et s'installa à table.

- Excellente, très amusante comme souvent, avoua Magdalena.

- Et d'ailleurs merci pour les pralines, elles sont excellentes, fit Mia en souriant.

- Elles ont déjà été dégustées? répondit Magdalena étonnée.

- Ho seulement deux, on a toujours de la place pour une praline, ajouta Mia en rigolant.

- Les adolescents ont vraiment un gros appétit, répondit Magdalena.

- Je me suis faite plaisir, j'avoue... Je plaide coupable votre honneur, fit Mia en riant.

- Pardon? demanda Magdalena.

- C'est ce que l'on dit au juge dans un tribunal humain... On dit comment chez vous? s'interrogea Mia.

- Magistratus pour un avocat et Haut Magistratus pour la personne qui donne le verdict, fit Magdalena.

- Ho... Problème culturel, un de plus, fit Mia.

- Effectivement, c'est très différent du monde des humains ? demanda Magdalena.

- Si vous saviez... Parfois je suis totalement perdue... Mais je m'y fais. J'aurais aimé grandir en ayant connaissance de l'InfraMonde, fit alors Mia.

- Mais au moins, vous faites des découvertes, ajouta Magdalena.

Mia sourit et hocha sa tête amusée. C'est vrai qu'elle avait pas mal de jolies surprises et surtout des mauvaises avec les Daemons. Elle remarqua que Magdalena semblait intriguée. Elle l'interrogea alors du regard.

- Je me disais que vous les êtres humains avez beaucoup de chance, fit Magdalena.

- Ha bon? Mais en quoi? demanda Mia étonnée.

- Vous êtes tous si différents, fit Magdalena.

- C'est-à-dire ? l'interrogea Mia.

- Physiquement, vous avez la chance d'être tellement spécifiques que personne ne peut se tromper. Alors que nous à part notre espèce, peu de personnes voient les différences, fit Magdalena. Cela vous apporte des spécificités.

- Je vois... Je comprends, j'ai beaucoup de mal à voir les différences chez certains, comme vous et vos collègues, fit Mia compréhensive. Même si pour vous je suis habituée donc je vous reconnais, comme mon amie Abby de Ganymède.

- Si vous saviez le nombre d'erreurs possibles... Parfois cela complique la vie, fit Magdalena.

- Je comprends.

Mia but encore de son chocolat chaud en regardant Magdalena attentivement. Elle était assez intriguée d'avoir découvert la veille qu'elle n'était pas la seule de son dortoir à être restée à Mont Étoile.

- Je n'avais pas remarqué que Zane était ici, je pensais être seule, précisa Mia.

- Il n'a pas bougé de sa chambre... Sauf pour se rendre à la bibliothèque, fit Magdalena.

- Il n'a même pas pris ses cadeaux, c'est dingue, lança Mia.

- Il ne les a pas pris ? C'est étrange, je pensais qu'il ouvrirait sa porte, fit Magdalena.

- Et bien visiblement non, fit Mia.

- Il est vraiment à part ce garçon, fit Magdalena. Son renfermement sur soi est si surprenant. Naturellement sa sœur était pareille. Mais elle s'est faite des amies.

" Des amies? Ça doit être plutôt des suiveuses vu le genre... Mais peut-être est-ce sa façon de voir l'amitié" pensa Mia.

- Il est ami avec une jeune fille, Juara, précisa Mia. Plus ou moins...

- Plus ou moins ? répéta Magdalena surprise.

- Oui c'est compliqué... Il faut voir pour comprendre, précisa de nouveau Mia.

- Je me demande si il ouvrirait sa porte si nous frappions..., fit Magdalena pensive.

Mia releva le sujet de la phrase et regarda son intendante en écarquillant les yeux. Elle avait clairement peur de ce que Magdalena semblait insinuer.

- Vous venez de dire "nous", dois-je comprendre...

- Peut-être pourriez-vous briser la glace? demanda Magdalena.

- Je crois que si c'est moi le résultat sera totalement à l'opposé, fit Mia.

- Qui ne tente rien n'a rien, ajouta Magdalena.

- Je crains le pire... Vous voulez vraiment que j'essaye ? Moi? Il va m'arracher la tête ! s'offusqua Mia.

- C'est interdit dans le dortoir, insista Magdalena.

- Mouais... C'est votre argumentation ça ? demanda Mia.

- Essayez une fois, après tant pis, conclut Magdalena.

" Mouais... Salut! Tu parles il n'ouvrira sans doute même pas la porte... Je suis vraiment obligée ?" s'interrogea Mia en se levant.

- Je veux bien essayer... Une seule fois, pas plus. Il va déjà me rembarrer alors..., marmonna Mia.

- Merci Mia, c'est une bonne chose de votre part, fit Magdalena.

Mia regarda alors son intendante convaincue de la stupidité de l'idée, limite choquée. Elle se dirigea vers la porte résolue à se débarrasser de cette stupide corvée le plus rapidement possible. Elle remonta dans le couloir et regarda la porte de Zane.

" Hmmm... Comment faire? Et si je jouais la fille sympa? J'ai encore des gâteaux aux carottes, peut-être qu'il aime ça ? Ça le rendrait aimable..." pensa Mia en se dirigeant vers sa chambre.

Elle chercha alors le sachet de gâteaux au carottes et en prit quelques uns qu'elle plaça dans un autre sachet plus petit. Elle se regarda dans le miroir essayant de sourire. C'était surtout déjà peine perdue. Elle replaça au cas où ses cheveux, peu désireuse d'être critiquée sur son physique par dessus le marché. Elle inspira profondément et ressortit calmement marchant vers la porte de Zane. Elle regarda les quelques paquets au sol, désolée pour les personnes les ayant offerts.

" Allons-y... Prête à me faire houspiller!" pensa Mia en levant la main.

Elle frappa à la porte une seule fois. Elle attendit un peu et n'eût ni réponse ni insulte. Elle se demandait si elle avait frappé suffisamment fort. Elle leva de nouveau la main et frappa trois fois. Elle n'eût guère plus de succès et se mordit les lèvres de colère. Elle frappa une dernière fois à trois reprises, plus fort et surtout plus énergiquement. Elle allait enfin pouvoir partir quand la porte s'ouvrit. Elle fut immédiatement saisie par une étrange odeur de brûlé et surtout par une forte chaleur qui la frappa en plein visage.

- Quoi? fit méchamment le jeune homme quand il la vit.

Mia le regarda assez étonnée, il avait l'air extrêmement épuisé pour quelqu'un qui n'avait pas fait la fête. Cela se voyait clairement, il avait d'énormes valises sous les yeux.

- Euh..., réfléchit Mia un instant. Joyeux Noël..., tenta Mia.

- C'est pour ça que tu me déranges ? s'énerva Zane.

- Magdalena s'inquiète, tu n'as même pas pris tes cadeaux, fit Mia en les indiquant.

- Et? fit Zane.

- Évite lui les inquiétudes, elle est gentille avec nous et aux petits soins, fit Mia.

Il la regarda alors et ce fut avec un air des plus dubitatifs qu'il porta attention à ses cadeaux. Il ne semblait pas foncièrement survolté à l'inverse des autres.

- Et tiens, fit-elle en lui tendant.

Là par contre il était littéralement surpris. Il regardait le paquet encore plus choqué.

- Ils ne sont pas de moi, ce sont d'Abby, ils sont très bons, fit Mia.

- Abby? demanda Zane surpris.

- Tu sais la fille de Ganymède... La lapine, mon amie..., expliqua Mia choquée.

- Je sais qui est Abby, Stevenson... Je me demande pourquoi elle m'a fait des gâteaux, fit Zane.

- Elle m'en a faits pour moi et je voulais... t'en faire profiter, improvisa Mia.

- D'accord...

Mia le regarda et il se mit à bailler. Il avait vraiment mauvaise mine et Mia, avec sa sollicitude habituelle, s'inquiéta.

- Ne me prends pas mal ma question mais... Ça va? demanda alors Mia.

- Oui, ça va, fit-il froidement.

- Tu ne déprimes pas trop ? fit alors Mia sans réfléchir.

- En quoi cela te regarde ? répondit Zane sur un ton assez brusque.

- Écoute, je sais que ta sœur est rentrée dans ta famille et au repas... Magdalena a laissé entendre que c'était une punition pour toi de rester ici, expliqua Mia mal à l'aise.

- Mais encore ? demanda Zane.

- Si c'est parce que j'ai gagné l'épreuve, je m'excuse, je savais pas que tu subirais cela, s'excusa bêtement Mia.

- Tu te donnes bien trop de mérite Stevenson, fit simplement Zane.

- Hein? réagit Mia.

- Je ne suis pas puni parce que tu as gagné mais parce que j'ai perdu de cette manière, fit Zane.

- Ce n'est pas pareil? l'interrogea Mia.

- Si j'avais été éliminé dans un combat... Comme par toi, même si ça me fait mal de le reconnaître, j'aurais pu rentrer chez moi, expliqua Zane lassé.

- Je ne comprends pas... C'est bizarre..., fit Mia intriguée de converser presque normalement avec lui.

- Je me suis sacrifié... C'est plus clair Stevenson ? fit Zane avec mesquinerie.

- Mais c'est encore plus con! fit Mia consternée.

- Ça dépend du point de vue de certains, fit Zane.

- Mais c'était très gentil... Et je t'en remercie, si tu ne t'étais pas sacrifié pour m...

- Là je t'arrête tout de suite, fit Zane. Je ne me suis pas sacrifié pour toi c'est clair?

- Mais tu m'as sauvée quand même... marmonna Mia. Ho...

- Tiens ça a trouvé le cerveau, fit Zane sournoisement.

- Hey!!! C'est pour Juara que tu m'as sauvée ? demanda Mia pour la forme. Et bien c'est pas grave, je te remercie quand même.

- Tu es du genre insistante hein? Tu lâches pas le morceau... marmonna Zane.

- C'est comme ça que j'ai gagné, fit alors Mia avec fierté.

Mia le regarda et il ne trouva pas cela très drôle. Elle préféra alors corriger un détail.

- Mais j'ai gagné parce que tu étais déjà blessé, avoua Mia convaincue du fait. Je ne pense pas que j'aurai pu gagner si tu étais en pleine possession de tes moyens.

- D'ailleurs... J'aimerai encore m'excuser de ce qu'il s'est passé. C'était réellement inopportun et sache que ce n'était pas mon but, fit Zane.

- J'avais compris... Tu étais aussi gêné que moi, fit Mia.

- J'ai été éduqué dans une certaine forme de respect normal envers la gente féminine, donc...

- Tu parles comme un vieux... fit Mia légèrement surprise.

- C'est bon? C'est fini? demanda Zane clairement épuisé de la conversation.

- Si tu ne restes pas enfermé, et prends tes cadeaux, fit Mia.

Mia le vit soupirer et se pencher en avant pour ramasser ses cadeaux quand soudain il sembla perdre l'équilibre. Elle tendit ses bras et croisa un regard sévère et courroucé.

- Tu es malade? demanda Mia inquiète.

- Non, ça va, fit froidement Zane en se redressant.

- Tu devrais t'asseoir... Je te rentre tes cadeaux ? demanda Mia.

" Mais qu'est-ce que je fais moi? Je viens vraiment de lui demander de rentrer dans sa chambre ?"

- Ça m'évitera de me pencher... Si tu veux bien les poser sur le lit. Merci, fit Zane.

Mia haussa les épaules et ramassa les cadeaux pour entrer dans sa chambre. Il lui laissa de l'espace juste avant de la stopper.

- Une seconde, fit-il en saisissant un cadeau et le jetant dans le couloir. C'est bon.

- Euh...

- Pas de question, fit Zane.

Mia entra rapidement dans la chambre en évitant de regarder partout. Elle réalisa tout de même qu'il n'y avait pas grand chose à voir. Visiblement, la décoration d'intérieur ne faisait pas partie de ses loisirs. C'était même plutôt le contraire, même si il semblait y avoir quelques photos de familles mais Mia n'osa pas y jeter un coup d'œil. Cependant, elle vit aisément à quel point il était un élève assidu, ses affaires scolaires trônant fièrement sur son bureau. Cependant, la chaleur était extrêmement difficile à supporter, elle étouffait presque sous la chaleur de la pièce.

- Tu es du genre frileux ? demanda Mia en regardant par terre sans avoir de réponse.

Il y avait plusieurs bouts de papiers brûlés et elle le fixa attentivement. Il cachait quelque chose de pas net et Mia en aurait bien mis sa main à couper.

- Tu fumes? demanda Mia.

- Non pourquoi ? demanda Zane surpris.

Mia le regarda goûter un des fameux gâteaux aux carottes d'un air suspicieux.

- Ils ne sont pas empoissonnés, fit Mia vexée. Je demandais par rapport au papier brûlé au sol.

- Je prends de l'avance, avoua Zane simplement.

Mia avait posé les cadeaux et s'apprêtait à repartir tandis qu'elle réfléchissait rapidement. Elle réalisa enfin et se campa devant lui.

- Oui, merci, fit Zane pensant qu'elle attendait un remerciement.

- Ho... De rien, fit Mia se demandant si elle pouvait poser la question. Tu t'entraines à changer ton élément ? Tu es du feu non? Ça explique le papier brûlé. Et la chaleur.

- Je viens de dire merci, fit-il en s'écartant pour qu'elle ressorte.

- Tu n'es pas causant hein? fit Mia sans sortir.

- Toi... Tu l'es trop, ouste, fit Zane en la poussant un peu.

- Mais attends !!! s'offusqua Mia.

- Quoi encore ? demanda alors le jeune homme très contrarié.

Elle s'était de nouveau campée devant lui, désireuse de réponses à ses questions.

- Écoute... Je sais que tu ne peux pas me blairer, pourquoi, ça j'en sais rien... Mais t'es obligé d'être comme ça ? l'interrogea Mia.

- Comment ? demanda simplement Zane.

- Froid, distant, peu avenant, antipathique...

- On t'a offert un dictionnaire de synonymes ou quoi? demanda Zane.

- Très spirituel... À rajouter à la liste, fit Mia avec un sourire.

- Et bien tu l'ajouteras dans TA chambre, répondit Zane.

- Tu te rends bien compte qu'on est seuls avec Magdalena dans ce dortoir? l'interrogea Mia.

- Pas intéressé, répondit le jeune homme avec un sourire mesquin.

- Ha ha... rit Mia d'un air lassé. Tu as très bien compris ce que je te disais, te fais pas plus con que tu l'es, fit Mia.

- En bref, tu veux quoi? demanda Zane abandonnant la lutte.

Mia le regarda alors, assez fière de sa victoire il faut dire, et dut réfléchir à ce qui pouvait détendre l'atmosphère.

- Je sais pas... Déjà prendre ton petit déjeuner au Mess sans fuir à la seconde... Dix jours à tenir, tu vas pas t'enfermer dans ta chambre, proposa Mia.

- Et si je voulais ? insista Zane.

- On peut jouer aux fléchettes, ou même faire des devoirs... Des trucs normaux, fit Mia.

- J'ai comme l'impression que tu me prends pour un ami, fit alors Zane passablement énervé.

- Pas encore... Mais on pourrait...

- De un, ça ne m'intéresse pas, énuméra Zane. De deux, j'ai autre chose à faire que de perdre mon temps à m'entourer de boulets et de trois, tu m'exaspères. Dehors.

- T'es chiant tu le sais ça ? fit Mia énervée.

- C'est sûr que tu en connais un rayon, répondit Zane du tac au tac.

- Rhaaaaa!!!! Écoute j'ai voulu être gentille, Magdalena s'inquiète pour toi! Moi je m'en foutais à la base. Ne pas te voir m'arrange vu que tu critiques toujours tout et tout le monde avec ton petit air supérieur et pourtant, j'ai voulu m'assurer que tu allais bien. T'as vraiment pas envie de faire des efforts ? s'énerva Mia.

- Dis lui que je vais bien, fit Zane. Et ça passera.

- Tu vas t'entrainer tout seul pendant des plombes ? En égoïste ? l'interrogea Mia.

- C'est plus simple non? Tu vas oser prétendre que tu voulais t'entrainer aussi peut-être ? s'énerva Zane.

- Non... Mais on peut discuter et briser la glace... Essayer au moins... Et puis..., hésita Mia.

- Et puis ? Finis ta phrase, fit Zane surpris.

- Je voulais savoir comment tu savais le fonctionnement de Gaïa... Tu as l'air de connaître la version de ma mère...

- Plein de gens connaissent ça... C'est pas une nouveauté. Dehors maintenant.

Cette fois, il la poussa légèrement pour la guider manu militari vers la sortie. Mais sans ses réponses, Mia choisit une autre méthode.

- Tu as déjà rencontré ma mère ? demanda alors Mia en essayant de résister en se retenant aux bords de la porte.

- Mais qu'est-ce que ça peut bien te foutre? demanda Zane en la poussant vigoureusement malgré sa fatigue.

- Tu sais mon âge... Et tu sais quand ma mère est morte non? demanda Mia en résistant. Ça te choque tant que ça que je veuille savoir des choses sur ma mère que j'ai à peine connue? J'ai fini en orphelinat sans aucun souvenir d'elle ou presque.

Bizarrement, il ne poussa pas plus et la retint même au moment où elle allait tomber.

- Je ne la connaissais qu'à peine. J'ai dû la voir deux fois tout au plus, mais un de mes proches la connaissait... Ça te va? demanda Zane complètement épuisé.

- Bon, fit Mia en arrêtant de résister. D'accord je m'en vais... Mais si tu veux discuter ou jouer aux échecs ou aux fléchettes, tu sais où est ma porte.

Elle sortit de la chambre et se retourna, elle vit un calme olympien et comme un soulagement de la voir déguerpir de sa chambre. Cependant il avait un regard plus doux que d'habitude.

- Stevenson... Mes condoléances pour ta mère, c'est sincère.

- Mer..., commença Mia avant de voir la porte se refermer sans qu'elle puisse finir.

Elle s'énerva et envoya un coup de pied dans sa porte avant d'être saisie d'une vive douleur.

- Aïe !!!! fit elle en attrapant son pied nu. Crétin !!! fit-elle à la porte.

Elle s'égosillait pour rien et elle le savait bien pourtant. Elle se retrouva alors toute seule au milieu du couloir désormais désert du dortoir. Il n'y avait qu'une seule chose à part elle dans le couloir, le cadeau qu'avait jeté négligemment Zane. Elle le voyait trônant par terre et s'en approcha. Elle le souleva doucement et réalisa qu'au poids, il ne pouvait s'agir que d'un DataTube. Elle regarda alors vers la porte intriguée et saisit rapidement l'étiquette.

" Je me demande pourquoi il a réagi comme cela..." réfléchit Mia.

Elle tomba alors sur une petite carte avec une inquiétude manifeste. Elle la retourna et découvrit une écriture manuscrite de toute beauté. La personne qui avait rédigé le texte avait une certaine douceur dans sa façon d'écrire même si le texte ne faisait pas dans la finesse.

Ce DataTube te sera peut-être utile afin de prouver la supériorité des Krauser. Il contient une méthode efficace d'apprentissage de l'élément, tu pourras peut-être enfin dépasser l'héritière Stevenson. Fais en bon usage.

Haut-Praetorianus Hans Krauser.

Mia regarda donc le paquet qui venait du père de Zane d'un air dubitatif.

" C'est d'une froideur... Il pourrait signer Papa ou Ton Père... Donner son titre ça fait tellement snob... En même temps vu l'impression qu'il m'a faite... Me dépasser ? Mais son fils n'a pas besoin d'aide, il s'y entraîne déjà tout seul" pensa alors Mia en reposant le paquet devant la porte.

Elle retourna lentement vers la porte, comprenant que visiblement les relations père fils n'étaient pas au beau fixe. Ce n'était guère difficile à envisager pour Mia qui refermait sa porte avant de s'approcher de son lit.

" Zane s'entraine déjà à l'élément, on doit voir cela en janvier selon Nat... Je devrais faire pareil? Mais je commencerai par quoi?"

Elle ne savait pas du tout quoi faire pour essayer de le rattraper, il s'apprêtait encore à devenir plus dangereux qu'avant. Elle ne pouvait pas se laisser distancer, la chance qui fut la sienne dans la simulation ne risquant nullement de se reproduire. Elle se regarda alors dans le miroir.

- Je pourrais demander à Nat, durant le vacances, dit alors Mia à voix haute pour elle-même. Mais en même temps... Elle ne voudra sans doute pas, ce serait l'avantage pour sa nièce, pas très déontologique. Je ne peux pas lui demander...

Elle hésitait pourtant à le faire puis, alors qu'elle réfléchissait à la façon dont elle pouvait aborder le sujet avec Natalya, une idée lui vint, une idée diabolique. Elle se leva de son lit et se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit. Il était toujours là. Il suffisait qu'elle traverse le couloir puis qu'elle se penche et qu'enfin elle le ramasse. Hans Krauser paierait par péché d'orgueil, l'avantageant elle plutôt que son fils. Elle avança alors vers le couloir et se retrouva devant la porte et se figea.

" Mais qu'est que je suis en train de faire ? Ça ne me ressemble pas! Je ne suis pas comme ça. Je ne vais pas voler un cadeau juste pour être avantagée... Je suis trop stupide ! Quelle idiote ! Je le battrai en apprenant en classe ou en faisant des recherches dans la bibliothèque... Ça, ça me ressemble" s'enguirlanda alors Mia intérieurement.

Elle se serait même giflée en réalité tant ce qu'elle s'était apprêtée à faire la dégoûtait. Décidément, elle le fréquentait trop. Elle se figea en entendant une voix à travers la porte. Visiblement, Zane avait reçu un message vidéo. Elle n'osa alors plus bouger et écouta.

- Salut Zane, j'espère que tu n'es pas assez borné pour ne pas écouter mon message, fit alors une voix que Mia connaissait, celle de Juara.

" Donc ils sont bien amis... Toujours à faire bande à part mais en secret il est comme les autres" pensa Mia avant d'entendre la suite.

- On est tous triste que tu ne sois pas là, surtout tes sœurs. Ta mère pleurait même à un moment... Maman l'a consolée je te rassure. Bon, comme d'habitude ton père était égal à lui-même. J'espère que tu n'as pas fait ta tête de lard et que tu as fait Noël avec les autres, même si Zane Krauser a tendance à se croire supérieur aux autres hein? Tête de lard va... Tu veux des anecdotes du réveillon... Prépare toi c'est gratiné... On commence avec Eva, elle a osé...