Les archives de Wastelanders
Chapitre 5 : Archive numéro cinq
2132 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 05/07/2025 14:11
Après avoir pris connaissance de l'étrange invitation, nous nous mîmes en route vers la place principale où se retrouvaient habituellement les raiders. Tout autour se trouvaient différentes échoppes (toutes tenues par des esclaves), le parc, terrain de jeu des raiders qui s'y adonnaient à la musculation ou la remise en forme, et le plus important : les points d'entrée aux domaines des différents clans.
Nous nous arrêtâmes devant une porte blindée qui semblait dater d'avant la guerre. Nous repérâmes une caméra de surveillance devant laquelle nous montrâmes notre curieuse convocation. Nous entendîmes la porte se déverrouiller tandis qu'au travers d'un interphone une voix nous salua d'un : « Bienvenue dans les ombres ». Nous entrâmes dans un petit hall au bout duquel se trouvait un comptoir surmonté d'une vitre blindée. Une épaisse obscurité nous enveloppa alors que la porte se refermait derrière nous. Soudain une lumière noire éclaira l'intérieur du bâtiment ce qui eut pour effet de me rendre luminescente. En tant que goule, je « brillais » plus que les autres et j'avais la désagréable impression d'être une cible ambulante. La personne qui nous reçut portait un uniforme militaire usé et un holster dans lequel se trouvait un revolver. Sans un mot, elle appuya sur un bouton dévoilant une porte par laquelle nous aperçûmes un chemin.
Une peinture spéciale, uniquement visible à la lumière noire, avait été utilisée pour tracer les flèches qui nous indiquaient la direction à suivre. Nous arrivâmes dans un vestiaire. Via un haut-parleur grésillant, on nous demanda de laisser tout notre équipement dans des casiers sécurisés. Une autre porte, d'autres flèches, nous marchâmes toujours en silence, seul le bruit de nos pas résonnait dans le calme surnaturel qui nous entourait. Après plusieurs minutes, nous atteignîmes un escalier.
À l'étage supérieur un autre hall, celui-ci décoré de colonnes, se terminait par une double porte menant au bureau de Ghost.
L'impression de ne pas être seuls qui nous avait tenaillé pendant tout le trajet était désormais plus forte. Il nous semblais percevoir un peu de mouvement autour de nous mais c'était bien trop furtif pour que nous puissions en être sûr. Nous retînmes notre souffle avant d'entrer. La pièce était des plus banale cependant la très bonne facture de l'attirail militaire trahit immédiatement le statut de la personne occupée à analyser une carte du Pitt couverte d'annotations.
Il y avait d'autres gens dans la pièce qui, cette fois, ne semblaient pas vouloir se fondre dans les ombres. Tous étaient au garde à vous, mais il nous fut impossible de déterminer s'il s'agissait d'hommes ou de femmes, d' humains ou non...
Trafiquant sa voix grâce à son masque intégral, Ghost entra directement dans le vif du sujet : une mission cruciale qui servirait à nous mettre à l'épreuve. La récompense en cas de réussite ? Une place dans le clan avec un grade déjà élevé et trois-cent capsules par personne. Bobby, fidèle à lui même, tenta de persuader Ghost de lui donner trois-cent cinquante capsules. Le chef des Shadows ne releva même pas mais cela eut pour effet de mettre le Vieux Pete de très mauvaise humeur. Quant à moi, j'espérais être en droit de refuser la récompense car je n'avais pas du tout l'intention de rejoindre ce clan.
On nous présenta alors la situation. Il s'agissait d'une mission de sauvetage. Le Docteur Amari, médecin en chef de l'enclave, était portée disparue. Cette femme jouissait d'une bonne position dans la société. Elle était en quelque sorte un chef de clan pour l'infirmerie tenue par les élus dans laquelle étaient soigné les raiders qui rentraient de mission. La doctoresse travaillait sur l'étrange maladie qui sévissait dans le Pitt depuis quelques mois. Ses dernières investigations l'avaient menée à un vieux cargo qui s'était échoué non loin sur la rivière Allegheny. Amari, qui avait alors décidé de se rendre elle-même sur place, n'avait plus donné signe de vie depuis deux jours.
Le dirigeant des Shadows s'enquit de l'état de notre équipement et Oblivine demanda de quoi prodiguer des soins. Sa présence dans le groupe semblait satisfaire Ghost qui nous congédia non sans nous avoir incité à piller tout ce qui nous tomberait sous la main.
Oblivine se posa beaucoup de questions à propos du docteur, surtout sur le fait qu'une femme de son rang social soit partie elle-même sur le terrain. Ce n'était certainement pas une humaine comme les autres.
Nous récupérâmes notre matériel et à peine vingt minutes après y être entré, nous ressortîmes du bâtiment. Sur la place, le Vieux Pete repéra son ami Willy qui préparait de savoureuses rations. Les deux vieillards s'organisèrent et nous en obtînmes trois gratuites tandis que la quatrième nous fut échangée contre cinq capsules.
De retour à l'appartement, nous commençâmes à nous préparer pour la mission lorsque quelqu'un frappa à notre porte. Pete ouvrit à une esclave portant un colis de la part de notre nouvel employeur. Le vieux et moi prîmes un stimpak chacun tandis que Bobby s'emparait d'une sacoche contenant un ensemble de cinq couteaux de lancé et d'une dose de Rad-x qui lui permettrait de résister aux radiations. Oblivine, quant à elle, obtint un kit de premier secours et un petit revolver.
Une fois notre paquetage fait et notre gourde remplie d'eau nous rejoignîmes Jackson qui nous ouvrit la porte non sans lancer un clin d’œil à Bobby histoire de lui rappeler sa dette.
La vue que nous offrait la vieille ville ne nous avait pas vraiment manqué. J'activai ma Pip-watch et tandis que nous nous mimes en route, des coups de feu, des cris et des hurlements inhumains arrivèrent à nous oreilles. Rapidement je captai une communication. Il s'agissait de l'appel à l'aide d'un homme qui tentait de joindre les Animals depuis un poste de contrôle médical abandonné. Après géolocalisation du message il s'avéra provenir de Pennliberty.
Les arbres survivaient péniblement près de l'avant post entouré de carcasses de voiture et d'herbes cuites par un soleil brûlant. Devant le bâtiment, il y avait d'anciennes tentes dont les tissus usés par les années partaient en lambeaux. Des cadavres de goules étaient visibles et des grondements étranges nous parvînmes du nord.
Bobby ouvrit la marche, je le suivis avec mon arc tout en encochant une flèche. Oblivine, couteau en main, était sur mes talons tandis que le Vieux Pete couvrait nos arrières de son fusil à canon scié. Furtivement Bobby s'approcha du bâtiment en se cachant derrière une épave de voiture. Là il vérifia que la goule étalée à ses pieds était bien morte. Après lui avoir tâté la jambes, il lui entailla le cou juste au cas où...
Continuant d'avancer, il prit position entre un camion abandonné et la première tente. Pour ma part je m'approchai d'une seconde goule qui elle, avait pris une balle dans la tête. La toubib prit sa lampe torche et se rendit vers la tente pour l'examiner malheureusement pour elle, ses vêtements s’accrochèrent à la carcasse de la voiture qu'elle contournait. En tombant, un morceau de métal mit un terme à notre tentative pour passer inaperçus. Bobby vit arriver sur nous un groupe de goules attirées par le vacarme que nous venions de provoquer. Il décida d'attaquer en premier suivit par Oblivine, le Vieux Pete et moi-même.
Les trois goules sauvages étaient vêtues de simples haillons alors, il tenta d'en abattre une d'un trait d'arbalète en pleine tête. Ratant sa cible, il laissa tomber l'arme en jurant puis s'empara de son épée. Oblivine courut dans sa direction pour le couvrir avec son revolver tandis que l'ancêtre, planqué derrière les débris d'une auto, avait armé son fusil prêt à tirer. Une première goule sauta sur notre leader auto proclamé dans le but avéré de le mordre et le griffer, mais elle s’étala lamentablement sur le sol. Une seconde goule ne fit guère mieux et se vautra aux pieds de notre doctoresse. Toutes deux furent rapidement lardées de coups de couteau et d'épée. Concentrée pour viser, je n'avais pas remarqué la quatrième goule en embuscade dans le camion. Cette dernière me prit par surprise mais je la repoussai d'une roulade. Par réflexe mon ami de longue date réorienta sa visée vers moi. Oblivine s'éloigna un peu de la goule à moitié morte qu'elle venait de lacérer de la tête à la jambe droite. Pete visa mon assaillant mais rata son tir. Tout en me relevant, je visai la gorge. Pas de chance, ma flèche ne fit que le blesser légèrement à la tête. Mon agresseur tenta de me griffer et me mordit au bras gauche. Fort heureusement mon brassard en cuir me protégea et je ne subit qu'une très légère blessure qui n'eut pas d'impact sur moi. Je ressenti cependant l’extrême radioactivité de sa salive. Celle-ci pourrait s'avérer dangereuse pour mes coéquipiers.
Une seconde goule voulut s'en prendre à Bobby qui ne parvint pas à la toucher. Oblivine acheva sa goule d'un coup de couteau dans le ventre et d'un tir de revolver qui lui arracha la mâchoire. Le vieux Pete tenta encore une fois de m'aider, les balles sifflant à mes oreilles et amochant un peu plus mon adversaire.
Les deux goules restantes s'en prirent à Bobby et moi, ratant leurs attaques ce qui nous permit de contre attaquer. La jambe gauche pratiquement arrachée, la goule aux prises avec Bobby se retrouva au sol à moitié morte. Oblivine ne parvint malheureusement pas à l'achever. Pete tentait toujours de me secourir, son tir atteignant le bras gauche de sa cible, le rendant presque inerte. La flèche que j'encochai alors fila se planter au même endroit que la première. Ce nouvel échec permit au monstre de m'agripper et de me mordre à l'intersection du cou et de l'épaule m'arrachant au passage un nouveau morceau de chair. Bobby parvint néanmoins à tailler dans le gras et terrassa mon assaillant tandis qu'Oblivine acheva la dernière survivante.
La bagarre n'avait duré que quelques minutes et le calme revint rapidement tandis que nous commencions à fouiller les caisses environnantes. La goule qui s'en était prise à moi portait une armure plus sophistiquée qui ses consœurs. Je m'emparai de ses protections de jambes et Bobby prit celle qui couvrait le bras droit. Le Vieux déverrouilla deux coffres.
Dans le premier, celui qui se trouvait dans le camion, il ramassa une tenue de guerre en parfait état bien qu'elle datât d'avant. Il y trouva aussi une boîte contenant six épingles à crocheter, une blouse de laborantin, une paire de lunette de vue et un kit de couture basique.
Les cent quarante capsules furent réparties équitablement entre nous. Le second coffre contenait presque exclusivement de la drogue pour la plus grande joie de Bobby qui récolta trois jets, trois mentats et un buffout. Il glissa son précieux butin dans son sac sans oublier une boite à outil issue du premier coffre. L'Ancien et moi nous partageâmes les deux stimpak et Oblivine reçut en gain pour cette fouille: un briquet et un autre kit de premier secours. Dans les tentes, nous découvrîmes une ancienne civière et un frigo hors d'usage. En fouillant dans les tiroirs, nous trouvâmes trois bouteilles d'eau, trois boîtes de biscuits totalement irradiées et trois bouteilles de whisky dont notre chef s'empara.
Quant à moi, je mis la main sur un portefeuille décrépit contenant cinquante dollars que j'échangerai plus tard contre vingt-cinq capsules.
La porte du poste médical, sur laquelle nos ennemis s'acharnaient quelques instants plus tôt, était barricadée de l'intérieur. Nous signalâmes notre présence et Bobby s'adressa au gars qui hésitait à nous faire confiance. Il déverrouilla finalement la porte et nous entrâmes. Pour mon plus grand malheur, l'homme qui nous tenait en joue avec son flingue était Michac le Cogneur. Je fut soulagée lorsqu'il refusa la proposition de nous accompagner.
Sauf qu'ignorant tout de notre passif, Bobby tenta de le persuader de nous suivre jusqu'au prochain refuge. L'horrible individu continuait cependant d'hésiter.