Wastelanders
Chapitre 6 : L'embuscade des Fantômes de Junktown
3671 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Après avoir quitté l'abri septante et un, nous traversâmes la campagne durant trois jours. De retour au Q.G. la sentinelle de garde nous reconnut et nous laissa entrer. Nous nous rendîmes directement auprès de l'intendant pour déposer notre butin et rendre le matériel emprunté pour la mission. L'intendant Jackson, un caucasien à la peau brûlée par le soleil et aux cheveux coiffés en crête, était chargé de récupérer et redistribuer les biens de la communauté. Nous fîmes un bref rapport avant d'être envoyés à l'infirmerie et placés en isolement durant trois autres jours.
Jasper Jones dit « Le Doc », s'occupa de nous pendant notre quarantaine. Quand Bobby et moi fûmes remis sur pied il signa nos documents de sortie. Cependant il garda Joy sous surveillance médicale car notre amie ne s'était pas rétablie. Notre fana d'arme avait malheureusement très mal réagi au sérum « agent X ».
Le Doc s'interrogeant toujours sur notre état, bien que nous fûmes en parfaite santé, souhaitait continuer de nous observer en nous accompagnant quelques temps sur le terrain.
Dès qu'elle apprit que nous étions de nouveau opérationnels, Red Tourette nous convoqua dans son « bureau ». Celui-ci était en fait une salle de conférence pouvant accueillir jusqu'à cinquante raiders à la fois. Notre leader présidait sur une estrade entourées de bancs. Les deux premières rangées étaient réservées à ceux envoyés en mission, les autres sièges servaient pour les retours. Lorsque nous entrâmes, Red, vêtue de son armure en ferraille renforcée et tenant son fusil fétiche qu'elle ne quittait jamais, faisait part à l'assemblée de ses inquiétudes concernant sa sœur Lili. La jeune femme était partie enquêter chez Tom la Bricole deux semaines auparavant et n'avait plus donné de nouvelles depuis.
Aux côtés de notre cheffe se trouvait Lemex son bras droit. Un gars rustre ne vivant que pour lui-même, il avait l'air d'avoir la cinquantaine bien passée et malgré que nous ignorions son âge véritable, il restait toujours très habile pour faire « parler » son canon scié. Il était originaire de Pittsburgh en Pennsylvanie. Bien qu'étant resté très vague sur les raisons qui l'avaient poussé à quitter le Pitt, il avait su s'imposer au sein de la Réserve Fédérale.
Assis au premier rang, nous balayâmes la salle du regard et vîmes parmi la foule Crank Shaft notre dealer. Red nous fit son habituel laïus sur l'importance de pouvoir compter les uns sur les autres pour la survie du Q.G.
Elle parla ensuite des résultats de mission et pour finir, elle reparla de la nôtre. Avec La Grogne, nous touchâmes cinquante capsules pour la réussite de notre expédition. Red T nous confia ensuite un nouvel ordre de mission. Il nous faudrait livrer une grosse cargaison d'armes à Junktown, consolidant au passage nos bonnes relations avec Le Duke. Dans trois jours à douze heures tapantes nous devrons retrouver un dénommé Brutus à la Porte de Midi. Notre boss me confia alors un badge, de fabrication artisanale, orné d'une tourelle rouge vif. Je devais en prendre grand soin car sans lui on ne nous laisserait pas rencontrer Roxanne notre Intermédiaire. Red nous signala qu'elle avait accepté la demande du Doc de nous accompagner. La réunion prit fin et on nous confia trois caisses bien lourdes. Nous nous rendîmes ensuite directement à l'intendance. Jackson nous fournit le matos nécessaire ainsi que trois rations de nourriture et trois bouteilles d'eau par personne. Le Doc se vit confier un pistolet laser. Chacun d'entre nous se chargea d'une caisse d'armement. Le taf était simple : livrer la marchandise, toucher la prime et ramener l'argent à la Réserve une fois la transaction effectuée.
Nous prîmes rapidement la route et après un trajet sans la moindre anicroche, nous arrivâmes à Junktown sous un soleil de plomb. Nous étions pile à l'heure du rendez-vous. Après s'être présenté au garde, je lui tendis le badge. Il nous fit signe de le suivre à la suite d'une rapide inspection de routine. Brutus nous mena à la limite du quartier du Puits, célèbre pour ses ruelles sombres et malfamées. C'est là, dans un entrepôt, que nous rencontrâmes Roxanne dite « La Balafrée ».
Petite blonde aux cheveux courts et aux yeux bleus n'ayant pas plus de vingt-cinq ans, elle avait sur la joue une balafre. Celle-ci lui ayant valu le surnom qu'elle détestait tant. La jeune femme était accompagnée de deux gardes à l'air patibulaire et l'accueil fut plutôt glacial. Un pistolet gros calibre à la main, notre intermédiaire nous toisa et nous fûmes inspecté de la tête aux pieds. Finalement, Roxanne nous indiqua les modalités de la transaction : la marchandise en échange d'information sur Tom la bricole et ses bricoleurs. La petite blonde vérifia méticuleusement le contenu des caisses et quand il fut évident que tout était réglo elle nous parla du payement. Celui-ci ne se trouvait pas dans l'entrepôt.
Pendant l'inspection nous pûmes apercevoir que l'armement que nous venions de fournir n'avait rien d'artisanal. Il s'agissait même de très bon matériel. Pendant que les gardes embarquaient les armes, nous suivîmes Roxanne. Tout le trajet jusqu'à la ruelle se passa dans un silence pesant. Nous pouvions sentir la méfiance de La Balafrée à notre encontre. Pour détendre l'atmosphère Doc Jones déclara à Bobby :
- Je crois que j'ai une touche. Elle n'arrête pas de me regarder depuis tout à l'heure.
Pour seule réponse, La Grogne fit ce qu'il faisait le mieux : grogner.
Soudain un cri perçant résonna dans les ruelles suivit d'une énorme explosion dont le souffle nous projeta au sol. D'autre détonations se firent entendre. Ça pétait dans tous les sens, il y avait de la fumée partout. Sonnés et des acouphènes plein les oreilles, nous distinguâmes de vagues silhouettes courir sur les toits. Des coups de feu retentirent alors que les civiles tentaient de fuir. Une odeur de sang mêlé de poussière nous prit à la gorge. C'était la guerre dans la rue. Nous remarquâmes alors que la route derrière nous était bouchée. Il nous était désormais impossible de faire demi-tour.
Les particules qui obscurcissaient le ciel retombèrent petit à petit et nous découvrîmes plusieurs corps gisant au sol. Mais ce qui m'inquiéta le plus fut l'homme armé d'un lance-roquettes posté sur les hauteurs et qui prenait un malin plaisir à tirer sur tout ce qui était en mouvement. Un autre mec se tenait derrière lui et semblait dire quelque chose. Au pied du château d'eau sur lequel ils étaient postés se trouvait trois barils et à côté du gars au bazooka, une boîte probablement pleine de roquettes.
Nous reprîmes peu à peu nos esprits. Dans le lointain des voix criaient :
- Les Fantômes attaquent !
Roxanne toujours au sol, inconsciente, était entourée par six types vêtus de cuir. Le visage masqué par des chiffons, ils ressemblaient à des guérilleros. Nos agresseurs nous jugèrent du regard, leur but étant clairement d'embarquer Roxanne sans faire d'autre prisonniers. Notre seule option en dehors du combat était d'atteindre « Le Puits » un ensemble de bars et de tavernes qui donnaient son nom au quartier.
- Pas d'explosif, cria Le Doc à Bobby. Elle ne nous a pas encore payé !
La Grogne souleva alors la charrette toute proche qui s'écroula. Les tonneaux qu'elle contenait roulèrent et s'ouvrirent, répandant une bouillasse glissante sur la route. Cela ralenti la progression de nos assaillants et nous permit de prendre la tangente. Nous tentâmes de rejoindre le bâtiment le plus proche. Un autre groupe de Fantômes lançait des cocktails Molotov causant des départs de feu un peu partout. Il y avait beaucoup de fumée et nous échappâmes de justesse à une importante chute de gravats.
Alors que La Grogne tentait d'ouvrir une porte au hasard, des bruits de mitrailleuse se firent entendre à l'intérieur et du sang s'écoula de sous la porte. Il y avait beaucoup de tapage et des cris provenant de toutes les directions. Bobby s'acharna sur la clenche et comme ça coinçait, il donna un bon coup d'épaule. La porte finit par céder et un cadavre encore chaud roula à nos pieds. Une fois à l'intérieur, nous découvrîmes un véritable carnage. Des corps éparpillés, des giclures de sang tapissaient les murs et un vaisselier avait été déplacé. Des sons provenaient de la rue : du verre qui éclate et le crépitement du feu. Une des portes du bâtiment commença à rougeoyer, de la fumée se répandant par les interstices. Il y avait toujours des échange de tirs au dehors. Un gros attentat avait lieu et nous étions en plein milieu. J'étais restée près de l'entrée pour intercepter quiconque aurait tenté de nous suivre. Bobby me rejoignit tandis que Doc Jones inspectait une autre pièce remplie de cadavres. Une déflagration se fit entendre très près de notre cachette. Un smog incendiaire commençait aussi à s’infiltrer par la porte principale et la taverne fut bientôt plongée dans un brouillard brûlant et âcre. Le Doc tenta d'ouvrir une réserve mais celle-ci était verrouillée et fit un bruit épouvantable. Il entendit dans la pièce voisine quelqu'un donner l'alarme et le fracas d'une table que l'on renverse.
- Putain, il y a quelqu'un ! On se prépare.
Je m'approchai de l'entrée principale et jetai un regard discret par l’entrebâillement de la porte. Je captai un mouvement au coin du mur et refermai la porte en la barricadant.
- Bordel c'est verrouillé ! Entendis-je juste après.
Jasper essaya de voir ce qu'il se passait mais sa mauvaise vue et la brume suffocante qui emplissait la pièce l'en empêchèrent. Bobby tenta d'ouvrir une autre porte mais cette dernière était aussi bloquée. Obligés d'avancer à cause de la fumée de plus en plus dense qui menaçait de nous asphyxier, nous n'eûmes d'autre choix que de monter au front. Bobby et moi-même rejoignîmes Le Doc qui avait entrouvert sa porte. Par l’entrebâillement il aperçut une ombre mouvante. Il tira et fit mouche en pleine tête. Un type hurla de douleur. Son pote riposta mais la balle se perdit dans un des murs. La Grogne s'élança vers le type aveuglé pour le plaquer au sol. Celui-ci esquiva et notre ami se vautra sur une table. Le Doc envoya un second coup de son pistolet laser au gars déjà amoché qui survécut par miracle. À mon tour je visai le blessé et ratai ma cible. Malgré ses plaies le type voulut frapper Bobby de sa hache mais fort heureusement le fer fendit le bois plutôt que les os. Le deuxième attaquant toujours hors de vue tira sur notre compagnon toujours affalé. Si le premier tir échoua, la deuxième flèche se planta dans l'épaule de notre camarade. Malgré la douleur lancinante, il se releva sur la table et sauta, enfonçant son coude dans la tronche de son premier ennemi qui se retrouva avec la tête enfoncée dans le corps. La Grogne parvint à renverser la table et se protégea derrière. Jasper le rejoignit visant sans succès l'archer. Me plaçant également derrière mes coéquipiers, je visai le torse de notre adversaire mais cela l'effleura à peine. Il encocha une nouvelle flèche, fort heureusement cette fois-ci personne ne fut blessé. Sautant par dessus la première table pour s'approcher de la second où le tireur était planqué, Bobby emporté par son élan se trouva directement au corps à corps. La myopie du Doc l’empêcha de réussir son attaque, quant à moi j'échouai également. Lâchant son arc pour sortir une hachette tranchante, l'adversaire de La Grogne se loupa en beauté et Bobby munit de ses deux coup de poing américain déboîta la mâchoire du type qui s’effondra raide mort. Une nouvelle déflagration retentit et une roquette traversa la pièce juste sous le nez de notre camarade. Elle se ficha dans le mur et explosa, faisant voler la porte en éclat et s’effondrer un gros morceau de plafonnage.
Sur les corps, Bobby ramassa dix caps, pour ma part j'en trouvai sept. Je remis la hachette au Doc qui n'avait pas d'arme de corps à corps. La fumée s'accumulait dangereusement au plafond. Bobby tenta l'ouverture d'une autre porte mais comme les précédentes, elle était bloquée par quelque chose. Des voix assourdies parvinrent jusqu'à nous. Quelqu'un rigolait tandis qu'une autre personne chialait apeurée. Une femme nous sembla-t-il. Observant discrètement la grande pièce principale, Bobby vit quatre individus accompagnés de deux gros molosses de combat protégés par des armures.
Doc Jones ouvrit la seule autre porte encore disponible. En entrant dans la pièce, il vit qu'un repas intime y avait été préparé. Un magnum non ouvert d'un alcool de bonne qualité trônait près des assiettes toujours fumantes et Jasper le fourra dans son sac. Approchant une chaise de la lucarne, il monta dessus pour regarder ce qui se passait à l'extérieur. Dans la cours, il aperçut Roxanne qui semblait être en piteux état. Des armes y avaient aussi été amassées ainsi que de nombreuses caisses. Pour ma part, je revint inspecter la porte qui avait mis à mal notre discrétion. Je débloquai sans mal les deux verrous et me retrouvai face à deux pieds suspendus dans les airs. Je venais de trouver un pendu tout frais. La petite pièce dans laquelle je me trouvais était en fait une zone de stockage avec en son centre, une malle remplie d'Atomic Cola, un soda très apprécié. J'en pris six bouteilles. Pendant ma fouille, Doc Jones continuait sa surveillance de la cours intérieure et vit deux types y traîner une catin. Bobby, lui, entendit des pas lourds et très métalliques se diriger vers sa position. Il y avait le souffle du carburant enflammé typique d'un lance-flammes en mouvement. La Grogne se plaça en embuscade prêt à intercepter son assaillant. Le Doc décida de tirer par la lucarne mais rata sa cible.
- On a de la compagnie les gars ! S'écria un des Fantômes.
En inspectant mieux le cagibi, je trouvai quelque chose d'intéressant.
D'un coup brutal et violent, Bobby brisa la nuque de l'individu au lance-flammes et se saisi immédiatement de l'arme. Bien lui en prit car les deux chiens, qui ressemblaient d'ailleurs plus à des hyènes, se ruèrent sur lui. La première bête qui était montée sur une table se vautra au sol en ratant son saut. La seconde mordit notre ami au flan, lui arrachant un morceau de bidoche et provoquant une hémorragie. Le Maître-chien chargea son fusil à canon scié mais hésita à tirer de peur de blesser ses animaux. Une femme rentra dans le bâtiment pendant que son complice restait à l'extérieur bien camouflé derrière ses caisses. Bobby utilisa sa nouvelle arme et crama sans pitié le duo de quadrupèdes qui s'enflamma et cuit sur place.
- Non, mes toutous chéris ! Je vais te buter ! Hurla le Maître-chien à l'intention de La Grogne.
Dans l'étui que je venais de ramasser, se trouvait un magnifique fusil à lunette. Il s'agissait d'un mousquet laser et je voulus m'en servir immédiatement, malheureusement l'arme mal enclenchée s’enrailla. Le pack C.E. se décrocha et je le rattrapai de justesse avant qu'il ne tombe sur le sol.
Le gars au canon scié s'approcha de Bobby et de rage, lui déchargea son fusil dans le pied gauche, infligeant une terrible blessure. La femme me fonça dessus tenant dans une main un tuyau plombé et dans l'autre une bouteille incendiaire.
Bobby rata son attaque et son lance-flamme explosa en prenant feu. Le Doc me rejoignit et visa la fille, la blessant à la tête. Je rechargeai péniblement mon arme. Je toussai et mes yeux me piquèrent à cause de la fumée de l'incendie qui se propageait. Un cocktail Molotov s'écrasa sur la table derrière laquelle je me cachais et je sentis les flammèches lécher mon équipement. Jasper tira et aggrava la blessure de la femme qui vacilla sous le choc. J'avançai vers l'autre pièce pour éviter la fumée de plus en plus dense. Bobby eut de la chance car son adversaire le manqua. Furieux il rechargea aussitôt prêt à tirer encore une fois mais le nouveau chargeur fut mal enclenché et l'arme explosa à la gueule de son propriétaire. Notre ami profita de la situation, fit un roulé-boulé, enfonça ses doigts dans les orbites de son adversaire et avec une extrême violence lui défonça le crâne sur le mur.
Doc Jones tenta un tir mais son pack C.E. se fit la malle et il dut chercher pour remettre la main dessus. Pendant ce temps, j'achevai la fille d'une balle entre les deux yeux. Une fois le combat terminé, Le Doc fit un bandage à Bobby pour arrêter son hémorragie. Je récupérai sur la spécialiste en explosif, vingt caps et deux bouteilles incendiaires. La Grogne ramassa sur son défunt opposant, sept munitions légères, onze cartouches ainsi que trente-deux caps. Tandis qu'il empochait son butin, nous vîmes une silhouette traverser la pièce en courant vers la cours intérieure. Bobby se rua à sa poursuite et vit que le nouvel arrivant avait pris la civile en otage. Il se servait d'elle comme d'un bouclier humain tout en s'approchant de Roxanne toujours dans les vapes. Sans attendre, La Grogne attaqua le type planqué derrière les caisses. Celui-ci possédait une très bonne protection pour la tête et une mitraillette. Le sale coup que Bobby lui envoya l'ébranla à peine mais le tir bien placé du Doc fit voler son casque et le laissa en piteux état. Je voulus l'achever mais ratai mon coup.
Nos deux assaillants n'eurent pas beaucoup plus de chance. Le premier à cause de sa blessure, le second étant paralysé par la peur. La Grogne en termina rapidement, écrasant la face du type blessé. Jasper essaya de parlementer et proposa au dernier Fantôme de lui laisser la vie sauve. Ce dernier refusa, arguant qu'il préférait buter la traîtresse. En effet, nous découvrîmes que Roxanne était autrefois membre des Fantômes. Elle les avait trahi au profit du Duke permettant à celui-ci de s'enrichir encore plus.
Le Doc retenta quand même sa chance avec les négociations :
- Arrêtes tes conneries ! Tu peux sauver ta peau et continuer la lutte plus tard ou te faire descendre immédiatement. Libères la prostituée et on te laisse partir avec La Balafrée.
Le type balança la civile dans les bras de Doc Jones et s'empara de Roxanne, prêt à quitter les lieux. Mais Jasper fut plus rapide. Il tira avec son pistolet laser et toucha mortellement le Fantôme à la poitrine.
- Espèce d'enfoiré ! Vive les rebelles ! Vive les Fantômes ! S'écria-t-il avant de s’affaisser au sol. Il était mort.
La femme que nous venions de sauver nous remercia, encore sous le choc. Nous libérâmes Roxanne qui avait reprit ses esprits et nous fouillâmes la cache d'armes. À l'intérieur nous trouvâmes six couteaux de bonne manufacture ainsi que six mines et neuf grenades. Doc les répartit et nous en eûmes trois chacun. La caisse contenait aussi un étui dans lequel se trouvait un pistolet à plasma non chargé et deux chargeurs. Il fut confié à La Grogne. Sur les corps, Doc Jones obtint un revolver petit calibre, trois poudres de soin, cinq munitions légères et trente-neuf caps. Bobby garda la matraque et la mitraillette ainsi que vingt-sept balles. Quant à moi j’eus huit munitions légères.
Lorsque nous retournâmes dans la rue, nous vîmes que le mec au lance-roquettes était toujours là mais sous le feu des armes du Duke. Nous en profitâmes et Roxanne nous indiqua par où nous échapper. Dès que nous croisâmes une des unités militaires du Duke nous fîmes halte. Notre guide leur adressa quelques mots que nous n'entendîmes pas puis nous reprîmes notre progression. Nous trouvâmes refuge dans le quartier de l'Ambre, loin du lieu des attentats. Roxanne nous emmena directement à l’hôpital. Après y être resté une journée histoire de nous remettre d'aplomb, nous quittâmes les murs aseptisés pour nous rendre sur les remparts de la ville. En ce début de soirée nous pûmes encore voir les caravanes de marchands faire demi-tour aux portes de la cité. Le Duke avait interdit à quiconque d'entrer dans Junktown. Un des nomades qui s'éloignaient marqua un arrêt mais nous ne pûmes voir pourquoi. Toujours sur les hauteurs du mur d'enceinte, nous continuâmes d'observer les gens en contre-bas lorsque Roxanne brisa le silence qui s'était installé entre nous.
- Et si on passait à la caisse maintenant ?