Quand on ne regarde que les étoiles
Chapitre 26 : Le Réseau du Rail - partie 1
3141 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 15/03/2024 10:22
Piper dormait toujours profondément. Toujours. Ce qui était peut-être un désavantage, dans le monde dans lequel on vivait.
Autour d'elle gisait un joyeux bazar, une tonne de feuilles couvertes de schémas, de notes confuses, et le mot LIBERTÉ écrit en travers de plusieurs pages.
En silence, je ramassai une cigarette qui traînait par terre, au milieu du contenu éparpillé de mon sac.
Il était très tôt. Juste après l'aube. Dehors, j'eus l'espoir craintif de croiser Nick.
Mais il n'était pas là.
Je m'assis à côté de la presse à journaux et allumai ma cigarette en regardant Diamond City s'éveiller.
Avec un peu d'effort, vous pourriez vous sentir chez vous, ici.
— Canigou ! m'exclamai-je en voyant le chien arriver vers moi en courant.
Je tombai à genoux pour le serrer dans mes bras et me faire lécher le visage à grands coups de langue.
— Tu vas bien ? Tu as bien mangé ? Mais oui, tu as bien mangé ! Oh, qu'est-ce que tu m'as manqué, tu sais, fis-je en frottant son derrière qui gigotait tellement sa queue remuait. Tout le monde me manque très vite, ajoutai-je comme une pensée après coup qui n'était absolument pas destinée au chien.
Je m'assis sur le perron, Canigou avait l'air bien décidé à rester avec moi.
— Aide-moi à penser, Canigou. Le chemin de la liberté. Qu'est-ce que ça te dit, hein ? Ça te dit un truc ? Le chemin de la liberté... Il doit bien y avoir quelque chose à Boston qu'on associe à la liberté. La liberté, la liberté... La lutte ? Le bon combat ? La justice ? La révolution ? La révolution... Oh, bordel.
C'était évident. J'écrasai vivement ma cigarette et courus à l'intérieur.
— Piper ! On se réveille. J'ai trouvé.
— Réseau... Liberté... marmonna Piper dans un demi-sommeil. Attends, quoi ? dit-elle en ouvrant les yeux. Tu as trouvé ?
— J'ai trouvé.
Elle s'assit sur le matelas, commença à faire une pile de ses notes et les fourra dans son sac sans délicatesse.
— C'était simple, en fait, ajoutai-je. Je crois qu'il faut tout simplement suivre le chemin de la liberté.
— Tu te fous de moi, Blue ? lança Piper en lançant une feuille froissée en boule à travers la pièce. T'as rien de mieux ?
— Attends, j'ai pas fini. Le chemin de la liberté. C'est un circuit, à Boston, c'était un truc pour les touristes, qui permettait de visiter les grands monuments et les bâtiments importants de la ville. Ça commence au Boston Common, vers Goodneighbor.
— Ça ressemble à quoi ? demanda Piper qui avait l'air proche de l'explosion.
— À un chemin de briques. Rouges, répondis-je.
— T'es un génie, dit Piper en mettant son manteau et en balançant son sac par-dessus son épaule. En route, Blue.
— Euh, laisse moi... deux petites minutes, marmonnai-je.
Mes affaires étaient toujours éparpillées partout.
*
Du parc verdoyant de Boston Commons, il ne restait que quelques barrières et des colonnes de pierre à moitié effondrées.
Je l'avais vu tant de fois, cette bande de briques rouges. Tant de fois. C'était précisément le genre de choses qui, à force de les voir, devenaient parfaitement invisibles.
— Là, lança alors Piper en pointant le sol.
Le chemin était là, juste en dessous d'une plaque commémorative en acier fichée dans le sol.
— Suivons les briques, Blue ! continua-t-elle en se mettant à trottiner.
Nous suivîmes docilement le chemin rouge sur plusieurs mètres. Des flèches (rouges) avaient été habilement peintes sur les murs, pour continuer à indiquer la direction quand la route était détruite.
Si j'avais pu me souvenir des bâtiments qui étaient traversés par le chemin de la liberté, notre entreprise aurait sans doute été plus simple.
Une deuxième plaque se trouvait devant le Capitole du Massachusetts. Évidemment. Pourquoi n'y avais-je pas pensé ? Nous en trouvâmes une troisième devant ce qu'il restait du cimetière de Granary.
— Hé, Blue. C'est un cimetière, ça ? demanda Piper, l'air mal assuré.
— Oui. Pourquoi ? T'as peur des fantômes ? dis-je en riant.
— Non. Juste des goules, dit-elle en sortant son pistolet et en tirant à plusieurs reprises derrière-moi.
Je me retournai vivement et reculai en décrochant mon fusil laser de ma ceinture. Des goules nous avaient senties et sortaient du sol avant de se mettre à courir vers nous, furieuses.
— Piper, attention ! criai-je en voyant une goule lui foncer dessus.
Elle se retourna et décrocha un coup de poing dans la goule avant de lui tirer dans la tête.
— Merci, Blue ! lança-t-elle en continuant à tirer.
— Mais de rien ! répondis-je joyeusement.
Mon sourire s'effaça quand je sentis des bras humides et gonflés m'attraper par-derrière. Je me débattais alors que la goule essayait de me mordre, et aucun de mes coups ne semblait lui faire lâcher sa prise.
— Allez, là, lâche-moi, sifflai-je entre mes dents. Hé, Piper ! criai-je.
Elle se tourna brusquement vers moi, porta son pistolet à ses yeux et se concentra.
— Arrête de gigoter, Blue, sinon je vais te toucher ! hurla-t-elle.
— Mais si j'arrête de bouger, ce truc va me mordre !
— Fais quelque chose, alors !
Je poussai un juron, et, de toutes mes forces, poussai la goule en arrière. Elle tomba, se redressa, et commença à m'attraper le cou, quand, enfin, Piper tira. La tête de la créature explosa, répandant tout son contenu sur moi.
Je regardai mes vêtements, en retenant un haut-le-cœur. C'était vert, c'était gluant, ça avait une odeur épouvantable. Piper se mit à rire.
— C'est pas drôle, Piper, soufflai-je, au bord de la nausée, en m'essuyant le visage du revers d'une manche.
— Pfiou, désolée... dit Piper entre deux éclats de rire. Tu aurais vu ta tête... Désolée. Tiens, dit-elle en me lançant une canette d'eau. Rince-toi.
— Hm.
J'avais l'impression d'étaler le jus de goule plus que je ne le nettoyais. Je me promis de faire un saut, toute habillée, dans le premier fleuve que je trouverai. Tant pis pour les radiations. Tant pis.
— Note pour trop tard : contourner les cimetières, dis-je en me remettant à marcher.
— Je déteste ces trucs, fit Piper.
— Moi aussi. Et je déteste encore plus me dire que c'était des gens comme nous, avant. Finir comme ça, c'est pire que la mort.
Le chemin de briques nous mena à l'entrée de Goodneighbor. Sérieusement ? On venait de faire un tour pour rien. Comment avions-nous raté les briques, en sortant de la ville ?
A partir de là, le fil rouge devint plus épars et difficile à suivre. Nous dûmes escalader des carcasses de voiture, contourner des bâtiments effondrés. D'instinct, je me dirigeais vers la vieille bibliothèque d'Arlington. J'étais presque sûre qu'elle faisait partie du tour.
— Blue. Tu entends, ce bip ? demanda Piper alors que nous approchions d'Arlington.
— Euh, hésitai-je en tendant l'oreille. Oui, je crois. C'est quoi ?
Piper plissa les yeux pour regarder au loin. Je l'imitai.
— C'est quoi, ces tas de viande dégueulasses devant la bibliothèque ?
Piper attrapa mon bras, me tira vers elle sans un bruit, puis chuchota :
— Cours.
Et elle m'entraîna, à toute vitesse, à travers les rues.
— Qu'est-ce que c'est ? hoquetai-je alors que Piper me tirait toujours par le bras.
— Pose pas de question, cria-t-elle, la respiration saccadée. Ne te retourne pas. COURS.
Bien évidemment, je me retournai. Virgil ?
Ce n'était pas Virgil. Il lui ressemblait beaucoup, cela dit. La même peau verte, les mêmes muscles disproportionnés, cette même tête minuscule.
Sur son bras était accroché ce qui ressemblait à une mini bombe nucléaire.
— Oh, bordel de merde, gémis-je en me mettant à courir encore plus vite.
— Je t'avais dit de ne pas te retourner, hurla Piper.
Nous courûmes encore, changeant régulièrement de direction, espérant semer le monstre, espérant ne plus entendre ce bip.
— Là, murmurai-je à Piper en l'entraînant dans la carcasse d'une remorque de camion.
— Qu-, commença Piper, mais je lui couvris la bouche de ma main pour lui intimer le silence.
Nous reculâmes au fond du conteneur, et même Canigou semblait retenir sa respiration. Bon sang, j'espère que ce truc ne va pas sentir tout le jus de goule que j'ai sur moi.
— Humain, faible ! Humain, pas pouvoir se cacher.
Bon sang. J'étais stupide. Vous prenez Grognak, vous lui ajoutez deux cents kilos de muscles, et la peau verte.
Ce truc était un super-mutant.
— Sors de ton trou, humain. Je vais faire collier avec tes intestins.
Les pas du monstre faisaient vibrer notre cachette. De toute évidence, il faisait le tour de la remorque. Ces trucs sont cons, ces trucs sont cons, me répétai-je en boucle, le cœur tambourinant dans ma poitrine.
— Humain parti. Pas juste. Pas manger humain aujourd'hui, reprit-il après quelques minutes.
J'expirai lentement tout l'air que j'avais laissé traîner dans mes poumons. Piper ouvrit la bouche pour parler mais je lui posai un index sur les lèvres. Le colosse était peut-être toujours dans le coin.
— Bon. Ça doit être bon, non ? murmurai-je après une demi-heure.
Nous sortîmes prudemment de la remorque. La voie semblait libre. Je regardai la carte de mon Pip-Boy ; si je ne me trompais pas, nous étions proches de l'église de Old North. J'essayai de me souvenir si le bâtiment faisait partie du chemin de la liberté. Je n'en étais pas sûre du tout.
Je fis signe à Piper de me suivre. Si tout le secteur d'Arlington appartenait aux supers-mutants, notre tâche devenait tout de suite plus compliquée. Il fallait le contourner, obligatoirement. A partir de l'église, nous pourrions toujours nous diriger en direction du monument de Bunker Hill : celui-ci, j'étais sûre qu'il fasse partie du circuit.
Nous arrivâmes à Old North. Je jetai un œil à la plaque commémorative qui était devant la porte : le chemin de la liberté allait bien jusqu'ici. Une flèche, peinte de rouge, semblait pointer l'entrée de l'église.
— C'est là, tu penses ? demanda Piper.
— Je sais pas. C'est toi, le cerveau. Il te dit quoi, ton instinct de journaliste ?
— Il me dit qu'on devrait entrer, dans le doute.
Je poussai la porte, le bois racla le sol, l'église était plongée dans le noir, seuls quelques rais de lumière éclairaient le sanctuaire, dans lequel flottaient des manivoles. Les bancs, la crédence, et l'autel gisaient au sol, complètement détruits. L'orgue, lui, était complètement effondré, les tuyaux brisés, le bois brûlé.
Il y avait quelque chose de blasphématoire, dans cette église détruite. J'aurais aimé prendre le temps d'allumer une bougie.
Ce n'était pas une question de croyance. C'était une question de foi.
— Tu vois quelque chose, Blue ? demanda Piper après que nous ayons fait le tour de la nef.
— Je sais pas. On n'y voit rien, ici.
— Sans déconner.
Je longeai les murs. Si le Réseau du Rail était caché ici, il devait forcément y avoir une autre pièce, ou un sous-sol. Des catacombes.
— Piper. Il faut qu'on trouve les catacombes, soufflai-je.
— Génial, se plaignit Piper. Bonne ambiance. C'est pas ça ? dit-elle en pointant un escalier.
— Ah. Si, sans doute, répondis-je.
Même avec la lumière de mon Pip-Boy, la pénombre de l'escalier semblait vouloir nous avaler.
Nous descendîmes prudemment les marches. Piper attrapa mon bras. Nous arrivâmes à l'étage inférieur. Sur les murs, se trouvaient des sépultures, avec parfois des ossements, parfois des cercueils.
Et Piper hurla. Je sursautai, fis tomber mon pistolet par terre, Canigou se mit à aboyer furieusement, et je me mis à crier aussi.
— Piper, quoi ? hurlai-je. Qu'est-ce qu'il y a ? Ça va ?
— J'ai marché sur quelque chose de mou, cria-t-elle.
J'éclairai le sol à l'aide de mon Pip-Boy. C'était une goule morte. Je soufflai en ramassant mon pistolet.
— Bordel, sifflai-je. J'ai cru mourir, Piper. Tu peux pas crier comme ça.
— Mais moi aussi, j'ai cru mourir.
Quelqu'un était peut-être passé par là. Les goules ne meurent pas de vieillesse.
— Là, Blue ! Il y a une porte, chuchota Piper.
Ce n'était pas vraiment une porte. Plutôt un genre de fenêtre, hermétiquement fermée. Je la poussai avec force. Rien ne bougeait.
— Tu as une idée, Piper ? Je sèche, là.
Elle examina la plaque attentivement.
— Hm. On dirait que le cercle peut tourner.
— Tourner, tu dis ? en me rapprochant pour mieux voir.
— Là, dit-elle en pointant une flèche rouge. La flèche pointe les lettres. Je pense qu'il faut faire tourner le cercle pour donner le mot de passe.
— Le mot de passe ? murmurai-je. Mais on n'a pas de mot de passe.
— Justement. C'est réservé à ceux qui trouveront.
Elle s'assit par terre et sortit un calepin de son sac.
— Mais l'holobande disait bien que c'était eux qui devaient nous trouver... marmonnai-je.
Piper ne m'écoutait pas. Elle notait des choses dans son carnet.
Je ne fis aucun effort : j'avais déjà perdu tout espoir d'entrer ici. Comment pourrions-nous trouver le code ? Sur le cercle, il était écrit "le chemin de la liberté - Boston". Vingt-cinq caractères, pour une infinité de possibilités si Piper n'avait pas une idée géniale.
Elle se leva, inspecta à nouveau la plaque.
— Bon, ça ne peut pas être tout simplement "réseau du rail", puisqu'il n'y a pas de "u". On peut éliminer "institut", aussi, même si ça aurait été bizarre, comme mot de passe. "Rouge" non plus, ça ne passe pas.
Elle essaya "liberté", puis "chemin de la liberté", sans succès. Elle se gratta la tête, et testa "robot", "libérer", "bercail", "allié" puis "ami".
— Merde, souffla-t-elle en retournant à son carnet.
Sans grande conviction, presque pour rire, je testai "rail". Quelque chose grinça, et tout le pan de mur sur lequel se trouvait la fenêtre coulissa sur le côté, pour révéler un passage secret.
— Oh.
— Blue, s'exclama Piper. Mais qu'est-ce que t'as fait ?
— Rail. J'ai essayé rail.
Piper fit la grimace.
— Dire que je pensais que ces types testaient notre intelligence.
Nous avançâmes dans la suite du tunnel, et, après une dizaine de mètres, un projecteur s'alluma, pointé droit sur nous. Je mis mes mains devant mes yeux.
— Plus un geste, lança une voix de femme. Je vois que vous vous êtes donné du mal pour arriver jusqu'ici. Mais avant d'aller plus loin, vous allez répondre à mes questions. Qui êtes-vous ?
Ils étaient trois. Deux femmes et un homme. Et ils n'étaient pas très contents, à en juger par le minigun et le pistolet pointés sur nous.
— Euh, je, hésitai-je.
— Piper Wright, enchantée, dit alors joyeusement Piper. Je déteste l'Institut. Il vous faut d'autres infos ?
— Lily. Lily Moriarty. Je...
— Et comment vous êtes arrivées jusqu'ici ?
— On a suivi le chemin de la liberté, pardi ! lança Piper. Vous avez laissé des indices, c'est bien pour qu'on vous trouve, non ?
— Je suis tombée sur une holobande, débitai-je alors à toute vitesse.
— Une holobande ? demanda la femme en haussant un sourcil. Je vois. Je suis Desdemona. C'est moi qui dirige le Réseau du Rail. Et...
Un autre homme fit alors irruption dans la pièce. T-shirt blanc, coupe brosse et lunettes de soleil. Ces lunettes de soleil. Cette dégaine.
— Deacon, dit Desdemona en fronçant les sourcils. T'étais où ?
— Vous faites la fête et je suis même pas invité, dit-il d'un ton léger.
— Maintenant que tu es là. Tu as quelque chose, sur ces deux-là ? demanda-t-elle avec un signe de tête dans notre direction.
C'était qui, ce type ? Un détective ? Il y en avait d'autres ?
— Bah, si elles sont arrivées jusqu'ici, c'est déjà pas mal, non ? dit Deacon en haussant les épaules. Les gens normaux, ils font pas ça.
— Mais encore ? s'impatienta Desdemona.
Deacon soupira et mit les mains dans ses poches.
— Piper Wright, journaliste de Diamond City, débita-t-il. S'est attiré pas mal d'ennuis en avertissant la ville à propos de la menace de l'Institut. Pas mal, je dirais, clairement engagée, mais un peu tête brûlée sur les bords.
Piper ouvrit la bouche. Je n'eus pas besoin de lui mettre un coup de coude. Ce Deacon lui avait arraché ses mots, de toute évidence.
— L'autre, reprit-il, c'est pas n'importe qui non plus. Du genre à risquer sa vie pour sauver un gamin goule et pour aider un synthétique à venger sa fiancée. Elle a débusqué et buté Kellogg... Elle a parcouru la Mer Luminescente pour aller causer avec un scientifique de l'Institut. Et, si mes sources sont exactes, elle a probablement une puce de chasseur dans son sac.
A mon tour, j'ouvris la bouche.
— Vous, soufflai-je. Vous êtes ce type que j'ai croisé à Cambridge. Vous avez pris la fuite quand je vous ai vu. Vous étiez fringué comme un récupérateur.
— Je vois pas de quoi vous voulez parler, répondit sobrement Deacon.
Desdemona mit quelques instants à encaisser ce que venait de dire Deacon. Elle fronça les sourcils.
— Et puis, le chien, c'est Cani-
— Deacon, coupa Desdemona. Quitte à exercer ta mythomanie, essaie quelque chose de plus crédible. Une puce de chasseur, et puis quoi encore ?
— Et bien, en fait... commençai-je en portant la main à mon sac.
— Toi, là-bas. Garde tes mains là où je peux les voir, fit la nana au minigun avec un pas en avant.
— Désolée, mais j'ai vraiment une puce de chasseur dans mon sac, fis-je en levant, malgré tout, les mains en l'air.
— Puisque je te le dis, Dez. Elle a vraiment une puce de chasseur dans son sac, fit Deacon.
Silence. Desdemona avait l'air soupeser la véracité de cette information. J'espérais qu'elle eût conscience d'avoir notre destin entre ses mains, puisque c'était le cas.
— Glory, dit Desdemona après quelques secondes de silence. Va fouiller dans son sac.
— Non mais hé ! protesta Piper. Vous vous croyez où ?
— C'est bon, Piper. C'est pas grave.
Je tendis mon sac à Glory. Méthodiquement, elle le vida, jusqu'à trouver la puce, qu'elle ramena immédiatement à Desdemona.
Et voilà, songeai-je. S'ils ne sont pas de mon côté, c'est terminé.