Quand on ne regarde que les étoiles

Chapitre 19 : Marchant sur ses pas

3181 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/03/2024 22:43

Piper était introuvable. Après tout ce temps à me languir de sa simple existence, voilà qu'elle était introuvable.

Je fis le tour de la ville. Peut-être qu'elle était en train de manger des nouilles. Quelle heure était-il, d'abord ? Treize heures, oui : c'était une bonne heure pour manger des nouilles. Mais ni Nat ni Piper n'étaient chez Takahashi. J'avais laissé Nick aux bras d'Ellie, je l'avais abandonné avec lui-même, pour se retrouver après sa page qui se tourne ; je n'allais quand même pas retourner à l'agence maintenant.

Je n'en avais pas envie. Je n'avais pas envie non plus d'aller m'écraser à l'Auberge de l'Abri.

Encore moins de repartir à Goodneighbor.


De retour devant Public Occurrences, j'arrachai une page vierge du Guide de Survie des Terres Désolées, m'excusant silencieusement auprès du livre.


Piper, je suis rentrée.

J'avais envie de te voir, mais tu n'es pas là. Je rentre au Red Rocket - tu sais, mon garage, juste à côté de Concord. Je vais en profiter pour réfléchir. Je ne sais pas trop. Je repasserai.

J'espère que tu seras là.


Je fixai la feuille en tapotant la pointe du crayon sur mes lèvres. J'avais envie de rajouter quelque chose, je ne sais quelle petite phrase qui serait sûrement de trop.


PS : J'ai goûté du fangeux. C'était très bon.


Je dessinai un sourire et glissai le mot sous sa porte.


*


Au moins, il y en avait un qui s'amusait.


Canigou semblait toujours infatigable. Même lorsqu'il daignait dormir, ses oreilles suivaient le moindre mouvement autour de lui. Ses yeux se rouvraient au premier signe d'une nouvelle aventure.

J'aurais aimé avoir la même énergie.


Il faisait aussi chaud qu'au plus chaud des printemps. L'ordre naturel des saisons s'était mué en une alternance de soleil brûlant et de pluies battantes. Il n'y avait pas grand-chose entre les deux. Je m'assis à l'ombre d'une ruine pour échapper un instant au bitume brûlant. J'avais cédé à la colère. Non, bien pire ; je m'étais abandonnée à la colère. Il y a des portes qui sont supposées rester fermées. Et ce n'était même pas le pire. C'était d'avoir sombré devant Nick. Je songeai à la combinaison antiradiations dans mon sac sans en éprouver le moindre réconfort.

Ce monde était en train de faire ressortir les pires choses que j'avais cachées en moi.


— Blue ! Bluuue !

J'aurais reconnu cette voix entre mille autres. Arrête de courir, je suis juste là.

Je ne laissai même pas à Piper le temps de reprendre son souffle et la serrai dans mes bras.

— J'ai cru que je t'avais ratée... Hé, Blue ? Oh... Ça va ?

— Oui, dis-je en m'essuyant les yeux. Je suis juste contente de te voir.

Elle me pressa affectueusement les épaules avant de s'asseoir à son tour sur le muret brisé.

— T'as de la chance. On n'avait pas prévu de rentrer aujourd'hui.

— Hm ? marmonnai-je avec un hochement de tête.

Comme si Piper avait besoin d'être encouragée pour continuer à parler.

— Tiens-toi bien. J'ai entendu des rumeurs sur une conserverie du coin qui vend de la viande de rataupe, continua-t-elle avec un air important. Enfin, qui prétend vendre de la viande de rataupe. En fait, c'était de la viande de goule.

— Attends. Quoi ?

— Oui oui. Les gens ont commencé à tomber malade. Je n'ai même pas eu à chercher longtemps avant de trouver...

Elle soupira avec dégoût.

— Enfin, t'as pas besoin des détails. J'ai prévenu le mec, soit il arrête avec le pâté de zombie, soit je raconte tout dans mon journal.

— J'imagine qu'il a accepté.

— Oui. Ce qui ne m'empêchera pas d'imprimer un article.

— Piper, fis-je avec une expression mi-préoccupée, mi-amusée. Un jour, tu vas te faire tuer.

— Oh, ils ont déjà essayé. Je t'ai pas raconté la fois où ils ont mis du poison dans mon verre à l'Auberge de l'Abri ? Ha, peu importe, ajouta-t-elle en se levant. On bouge ? Sinon, on arrivera jamais à ton... Red Rocket.

Je restai un instant les sourcils froncés, les jambes ballantes contre le muret ; tout cela faisait beaucoup d'informations d'un coup.

— Tu ne veux pas faire demi-tour ? Et c'est quoi, cette histoire d'empoisonnement ?

— Non. J'ai plutôt envie de voir ton garage, dit Piper en haussant les épaules.

Elle me fit un signe de main et je me levai à mon tour. Je n'arrivais pas à m'enlever cette histoire de poison de la tête, en témoignaient mes sourcils toujours froncés. Après quelques instants de silence, Piper demanda :

— Alors, le fangeux ?

— C'est la première question que tu me poses ? fis-je avec un rire. Je suis ébaubie.

— T'inquiètes, Blue. Tu t'en tireras pas comme ça. Mais oui, je veux savoir comment tu as osé mettre des morceaux de crabe immonde dans ta bouche.

— Tu as déjà goûté, au moins ?

Elle sourit :

— Nan. Jamais. T'as vu la gueule qu'ils ont ? Je refuse de manger ça. Leurs petits yeux dégoûtants, là...

— Les petits yeux brillants, affamés, fous de rage, fis-je à voix basse.

— Quoi ?

— Rien, soufflai-je avec un sourire. Longue histoire. Tu verras.


Piper, malgré mon récit captivant, n'avait pas sorti son calepin. La lumière qui s'était posée sur mes mots lors de la soirée poésie semblait être encore là quand je lui parlais. Finalement, tout n'était qu'une question de perspective ; il n'y avait qu'un pas entre la malédiction et l'héroïsme.


— Je n'habitais pas très loin d'ici, avant.

Je n'eus pas besoin de préciser avant quoi. A notre gauche s'étendait ce qu'il restait de l'étang de Walden. Une grande masse d'eau verdâtre que la vie avait quittée depuis bien longtemps.

— C'était comment ?

— C'était joli.

Je pointai les berges désolées sur lesquelles il n'y avait plus rien :

— Là-bas, il y avait plein d'arbres. Et l'herbe était très verte. Des gens venaient se promener, on pouvait se dire bonjour même si on ne se connaissait pas. Il n'y avait pas besoin d'être armé, puisque, la plupart du temps, les humains ne cherchaient pas à s'entretuer.

Elle acquiesça en silence. Étonnant. 

— Je prenais un livre et du thé et je venais ici, à l'aube. Je déteste me lever. Pourtant, j'ai parfois l'impression que les matins ont été créés pour moi.

— T'es bizarre, dit Piper avec un rire silencieux.

— Oui.


Concord se dessinait à quelques mètres. Piper me jetait des regards en coin, semblant attendre que je parle davantage.

Il était étrange de me retrouver dans cette position de celle qui avait des choses à raconter, à transmettre, après avoir tant appris de Piper depuis ma sortie de l'Abri.

— Je travaillais à Concord, dis-je après une longue inspiration. Quand j'étais médecin. J'aimais bien. Aider les gens, je veux dire. Le soir, chacun rentrait chez soi, profitait d'un repas chaud avant de se glisser dans des draps propres, et le lendemain, tout recommençait. On se levait chaque jour en sachant ce qu'on allait faire, puisque tout était toujours pareil.

— Et ce n'était pas ennuyant, à force ?

— Certains finissaient sûrement par s'ennuyer. Moi, non. 


Rien n'avait bougé, dans le Red Rocket. La canette d'eau que j'avais ouverte quelques mois plus tôt était toujours posée sur une table.

La fin du monde avait ce don de suspendre les choses dans le temps.


— Intéressant, fit Piper en mettant les poings sur ses hanches.

Elle fit le tour de la pièce et ouvrit une boîte à outils.

— C'est crade et vide, en fait, ton truc, ajouta-t-elle sans relever la tête.

— Je t'avais dit, qu'on aurait dû faire demi-tour.

— Nan. T'inquiètes. Ça a le mérite d'être tranquille.

Elle se frotta les mains pour en retirer la poussière et regarda par la fenêtre brisée pendant quelques secondes.

— On a encore le temps d'en faire quelque chose de correct avant la tombée de la nuit.

— Quoi ?

— Si on passe la nuit ici, je refuse de dormir par terre. Suis-moi.

Je lui emboîtai le pas, moi-même suivie de près par Canigou. Piper jaugea les environs, plongée dans une réflexion intense. Sans se poser plus de questions, elle entra dans une maison, en brisant la porte moisie d'un coup de pied.

— Là, dit-elle en rentrant dans une chambre. Ça sera très bien.


*


— Bonne chose de faite, hein ? dit Piper contemplant ce lieu de vie improvisé qu'était devenu le Red Rocket.

Moyennant quelques allers-retours, les bras chargés.

Elle soupira et s'étira.

— Je meurs de faim. Viens. On va faire un feu.

— Tu sais allumer un feu ?

Elle haussa les sourcils avant de sortir un briquet de son sac.

Oh.


Dieu merci, le liquide de refroidissement nucléaire qui flottait encore dans les pompes du garage n'était pas inflammable. Coupées des bruits de la ville, des pillards et des goules sauvages, il n'y avait aucun danger au-dessus de nos têtes. Il n'y avait que le feu qui crépitait, il n'y avait que le Cram que l'on faisait griller sur des brochettes.

Il n'y avait que Piper et moi - et Canigou, qui regardait les flammes comme si elles lui offraient un spectacle. Je tapotais le carton d'une boîte de Bombes Sucrées en me demandant s'il était possible de les faire griller, elles aussi, avant de lâcher l'emballage et de manquer de le faire tomber dans le feu.

— Piper. Tu as laissé Nat toute seule ?

— Elle sait très bien se débrouiller, dit-elle avec un haussement d'épaules.

Elle ramassa les céréales avant de les reposer, bien droites, sur le béton.

— Tellement bien se débrouiller que j'ai peur qu'elle finisse comme moi, dit-elle sans relever la tête.

— C'est très bien, de finir comme toi, fis-je après quelques instants.

— Non, mais, Blue, dit Piper en soufflant du nez. Toi, t'es...

Elle fit de grands gestes dans ma direction comme pour appuyer ses propos.

— T'es une petite fleur ou je sais pas quoi.

— Une petite fleur ?

— Tu vois le truc, dit Piper sans arrêter ses grands gestes.

Comme si ça tombait sous le sens. Je ne voyais absolument pas le truc, mais décidai de prétendre le contraire.

— Tu as peur que... que Nat devienne un genre d'activiste un peu frappée qui dit merde au monde ?

— Un peu, dit Piper avec un sourire triste. Qu'elle se mette en danger, aussi. C'est pas comme si j'avais pu être une mère pour elle. Depuis la mort de papa...

Machinalement, elle caressa Canigou.

— On était trop jeunes. Elle n'a que moi, alors, forcément, elle suit le mouvement. Des fois je me dis que si je la laissais seule plus souvent, alors elle... Je sais pas. Elle redeviendrait la petite Nat. La bonne citoyenne de Diamond City.

— Hé. Tu ne peux pas contrôler ce que Nat va devenir, tu sais, dis-je doucement en lui prenant la main.

Elle haussa les épaules sans conviction. Elle pressa quand même ma main.

— Tu ne peux pas contrôler ce qu'elle sera, dis-je en regardant les flammes décroître, mais tu peux décider de rester près d'elle pour l'accompagner dans ses choix.

Je donnai le reste de la conserve de Cram au chien avant d'ajouter :

— C'est important, la famille. Celle qu'on a, ou celle qu'on choisit. Ça ne se remplace pas.

Piper sourit et pencha la tête sur le côté. Je songeai aux petites fleurs et au fait que même quelqu'un d'aussi courageux et généreux que Piper avait aussi des monstres cachés sous le lit. Nous restâmes un instant, nos mains jointes, jusqu'à ce que les flammes meurent et qu'il fasse trop froid pour rester dehors.

— Viens. Rentrons, dit Piper en se levant.


Elle alluma la lampe à huile posée sur une table. Je m'assis par terre au milieu des lumières vacillantes et m'attelai à vider le contenu de mon sac.

Provisions, canettes d'eau, Stimpaks, armes, munitions. Je jetai la vieille tenue de cuir dans un placard poussiéreux : elle ne me serait plus d'aucune utilité.

La robe ? On ne sait jamais. Je la repliai soigneusement avant de la poser à côté des vivres. Le Guide de Survie des Terres Désolées, lus-je en souriant avant de le déposer dans une étagère. Si ce livre ne me servait plus qu'à en arracher des pages, il était temps de le mettre en sûreté.

Les holobandes d'Eddie Winter... J'hésitai un instant, songeant au fait qu'elles mériteraient d'être jetées au feu. Je les posai finalement sur l'étagère, en équilibre à côté du livre. Le plastique brûlé a vraiment une odeur épouvantable.

Et l'holobande de Nate. Je l'avais oubliée. C'était étrange, d'avoir oublié quelque chose d'aussi important.


— C'est quoi ? demanda Piper en s'asseyant à côté de moi.

Je la fis tourner entre mes doigts avec un soupir.

— Une holobande que Nate avait faite pour moi, avant que les bombes ne tombent.

— Ah. Merde.

Merde, comme tu dis.

— C'était comment, avec Nate ?

— Tu veux écrire un article ? demandai-je avec un sourire.

— Non. C'est une vraie question.

— On s'est aimés très vite et très fort. Ensuite, Shaun est né, et puis, la suite, tu la connais.

Piper ne dit plus rien. Je rangeai l'holobande dans mon sac ; je ne savais pas quoi en faire, et, avant que les souvenirs si heureux qu'ils en devenaient tristes ne m'assaillent davantage, je demandai :

— Et toi, Piper ? Qui est-ce qu'il y a, dans ton cœur de journaliste ?

— Pff, Blue. Je n'ai pas le temps pour...

Elle secoua la tête avec un geste de la main.

— Je n'ai pas le temps pour ces choses-là. Et puis, les fouineuses dans mon genre, ça n'attire pas vraiment qui que ce soit.

— Tu pourrais faire craquer qui tu voudrais, Piper. Regarde-toi.

— Tu me dragues, Blue ? dit-elle en riant.

— Peut-être, dis-je en me mettant à rire à mon tour.

— Plus sérieusement, je ne sais pas. Je pense que j'attends que ça me tombe dessus, et puis voilà. On verra bien, hein ?


Je restai silencieuse un instant. Que ça me tombe dessus, voilà, ces quelques mots m'avaient renvoyée quelques jours en arrière. Certaines portes sont censées rester fermées ; d'autres ont besoin de s'ouvrir pour ne pas que le désordre s'accumule derrière.

J'avais besoin d'une amie, voilà que j'en avais une assise à même le sol, juste à côté de moi.

— J'ai eu une aventure avec quelqu'un et je ne sais pas quoi en penser.

J'avais parlé à toute vitesse, en espérant peut-être qu'elle ne comprenne pas tous mes mots. Piper donnait l'impression de retenir son plus beau sourire en coin.

— Ok, Blue, je veux tout savoir. Et promis, je n'en ferai pas un article.

— Je... commençai-je en regrettant presque d'avoir lancé le sujet. Ce n'était pas palpitant. Enfin, de ton point de vue, peut-être que si...

— Avec qui, Blue ? Je le connais ?

— Je ne crois pas. On s'en fout, Piper, ajoutai-je en secouant la tête.

Je pivotai pour me placer face à elle, puisque telle était la position à adopter quand on parle de quelque chose d'important.

— J'ai l'impression d'avoir trahi Nate, lâchai-je avec gravité. Je n'arrive pas à arrêter d'y penser ainsi. Sur le moment, je n'ai pas hésité, je n'ai pas réfléchi...

— Peut-être que tu en avais besoin, tout simplement, dit doucement Piper.

Elle se mit à fouiller dans la pile que j'avais faite à côté de mon sac, comme si elle avait besoin de s'occuper les mains.

— Tu penses qu'il aurait voulu quoi, Nate, que tu le pleures jusqu'à la fin des temps ? dit-elle en ouvrant et en refermant un paquet de cigarette. Tu trouves pas ça complètement con, Blue ?

— Je ne sais pas, dis-je en le lui prenant des mains. Je trouve que c'est trop tôt. Que c'est mal.

— Y'a rien de mal là dedans. Ce qui est mal, c'est que Nate soit mort, que tu te retrouves propulsée deux-cents ans en avant, sans lui, et que tu penses que de partager un peu d'amour avec quelqu'un soit une trahison. Mais attends... Tu as trouvé une combinaison ?

Elle l'attrapa du bas de la pile, ce qui remit le désordre dans ce que j'avais essayé d'organiser.

— Ah. Oui, répondis-je sans enthousiasme. Ça ne m'avance pas vraiment.

— Reparle-moi de ces Atom Cats, dit-elle en se frottant les tempes.

— Euh, et bien, ils nous ont sauvés, ils aiment le rock, la poésie, les blousons en cuir, et les...

Les armures assistées. Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

— Les armures assistées, dis-je en me levant pour faire les cent pas. Ils en avaient partout. Piper, tu es géniale.

— J'ai rien dit, encore.

— Ils étaient tellement sympas, continuai-je, le menton dans les mains. Vraiment, ils étaient cools. Je pourrais peut-être les payer ? Pour qu'ils me prêtent une armure ?

— Tu me donnes le tournis, Blue, lâcha Piper. Mais c'est à quelque chose comme ça que je pensais, oui. Avec une armure assistée, tu peux oublier ta combinaison et foncer dans le tas. Je pourrais même t'accompagner, ajouta-t-elle avec un clin d'œil.

Je m'arrêtai immédiatement de tourner en rond.

— Non, Piper.

— Hé, si ils ont autant d'armures assistées que tu le prétends, ils peuvent bien nous former toutes les deux, non ?

Je me rassis en face d'elle.

— Mais ce n'est pas ça, le souci, dis-je en la regardant dans les yeux. Je te l'ai dit. Nat a besoin de toi. En vie. Avec elle.

Elle ouvrit la bouche pour répondre. Il n'y avait rien à dire, puisqu'elle savait que j'avais raison.

— Déjà Shaun, c'est un enfant de trop sans personne pour veiller sur lui. Je ne pourrais pas vivre avec l'idée que Nat vive la même chose, Piper.

— Non, moi non plus, répondit-elle dans un souffle. Moi non plus.

— Donc, c'est acté, dis-je en commençant à remettre mes affaires dans mon sac.

— Tu ne vas quand même pas partir ce soir ?

— Pourquoi pas ? répondis-je en haussant les épaules.

— Parce que je me suis cassée les fesses à dégoter des matelas, Blue. Alors tu vas me faire le plaisir de dormir dessus avant de faire plusieurs heures de marche jusqu'à Diamond City.

Je souris. Elle avait raison aussi.

— Merci, Piper, dis-je en posant ma tête sur son épaule.

Elle m'entoura d'un bras pour me serrer contre elle.

— Hé. Faut bien que je serve à quelque chose, hein ? 

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