Quand on ne regarde que les étoiles
Chapitre 11 : Un sacré bail - partie 1
3063 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 06/01/2024 23:31
Dans l'Abri, Nate est mort. Quand elle sort de son caisson, Kellogg est là. Il la regarde et lui dit : tu connais la chanson. Il tire à nouveau dans la tête de Nate, même si Nate est déjà mort. Il tire, et il tire encore. Elle crie, et à mesure qu'elle crie, elle devient encore plus petite qu'elle ne l'était. Elle se glisse sous la porte de l'Abri.
C'est une chambre. Quelle jolie chambre ! Elle est vide. Dehors, il neige. Nate est devant la fenêtre. Il ne bouge pas, il est figé, c'est une statue. Une belle statue.
Elle fait un pas dans la pièce. Elle a retrouvé sa taille normale, mais elle ne s'en est pas rendu compte. Nate se retourne ; il n'a pas de visage. A la place de son visage, c'est un trou, c'est le vide, noir. Il a peur, il regarde ses mains, mais ses mains tombent en lambeaux, sa peau se désintègre. Il se met à crier.
Elle a envie de crier aussi. Elle a si peur qu'elle tremble, mais elle doit aller aider Nate. Elle avance, elle flotte au-dessus du sol, elle tend la main vers Nate, et à l'instant où ses doigts le frôle, à l'instant même où elle aurait dû percevoir la chaleur de sa peau, à cet instant même, Nate disparaît.
Ce n'est plus une jolie chambre, elle a révélé sa vraie nature, le papier-peint qui se décolle, la peinture qui s'écaille, la rouille, les trous dans le plafond, la réalité est revenue, elle lui attrape la cheville, la réalité est une grande main noire qui la tire en arrière, ses ongles raclent le sol pendant qu'elle glisse, jusque sous la porte.
Elle est de retour dans l'Abri. Elle s'allonge et elle ne bouge plus. Elle n'attend plus que la mort.
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— C'est bien, d'être un synthétique. Vous êtes immunisé aux crampes, lançai-je à Nick qui n'avait pas bougé de la chaise.
— Oui. Mais pas à la rouille.
Je me levai, en pensant à l'étrangeté du fait de ne pas avoir besoin de dormir. Canigou s'étira ; les chiens ne commencent pas leur journée tant que les humains n'entament pas la leur.
— Nick. J'ai envie de me racheter. De faire quelque chose pour vous en retour, dis-je en remettant de l'ordre dans mon sac.
Il était toujours plus aisé de dire quelque chose d'important sans regarder son interlocuteur, et en prétendant même que ce n'était pas important du tout. Je n'avais pas prononcé ces mots la veille parce que mon stock de mots était bien trop faible ; ce qui ne m'avait pas empêché de soigneusement répéter cette discussion.
— Mais je n'ai pas du tout besoin de votre aide, dit Nick avec un soupir. Vous n'avez pas besoin de vous racheter. Vous m'avez déjà aidé, d'ailleurs, au cas où vous l'auriez oublié.
— J'y tiens. Je suis sûre que vous avez un vieux dossier qui traîne quelque part dans votre tête.
Mon sac était parfaitement ordonné, il ne servait plus à rien d'enlever et d'y replacer des boîtes de biscuits.
— Bon... C'est effectivement un vieux dossier.
Je fis tomber la boîte de gâteaux.
— Attendez. Vraiment ?
— Disons que j'avais besoin d'un prétexte pour remettre le nez dans cette affaire. Si vous voulez jouer au détective avec moi... C'est vous qui voyez. Vous avez déjà suffisamment à faire avec votre fils.
— Non. Enfin, oui. Peu importe, dis-je avec un soupir. Je vous écoute.
— Dans ce cas... dit Nick en s'asseyant de nouveau sur la chaise. Comme je vous disais, c'est un vieux dossier. Vous avez déjà entendu parler d'Eddie Winter ?
— Non. C'est qui ?
— Un malfrat, dit Nick avec une drôle d'expression. Un malfrat de votre temps. Un roi du crime, même. Un sale type qui a fait son lot de sale trucs. Juste avant la guerre, il a construit un bunker avec la thune des innocents qu'il avait fait tuer.
Dans mon sac, j'attrapai une canette d'eau et quelques biscuits, et Canigou s'approcha de moi avec envie. Nick reprit :
— Mais bon, mourir tout seul dans son bunker, c'était pas au goût de Winter. Il a eu envie de prolonger sa gloire, d'être plus fort que la mort. Il a claqué tout son fric dans une expérience. Il s'est transformé en goule, volontairement, deux siècles avant que ça ne devienne la mode. C'est probablement la première goule à avoir vu le jour, d'ailleurs.
— Je le savais, que des gens avaient fait ça volontairement, lançai-je la bouche pleine.
— Je ne sais pas si on peut les envier, soupira Nick. En tout cas, Winter n'est jamais ressorti de son bunker. Il n'a jamais payé pour ses crimes. J'aimerais lui régler son compte une bonne fois pour toutes.
Pourquoi diable Nick avait-il besoin de mon aide pour maîtriser un seul type ?
— Mais pourquoi vous ne vous en êtes pas déjà occupé ? fis-je en donnant un gâteau à Canigou.
Nick s'enfonça dans la chaise et passa ses mains sur son visage.
— Ce n'est pas si simple. Je sais où est la planque d'Eddie, mais vous vous doutez bien qu'on ne peut pas y rentrer comme ça. Il faut un code. Mais Winter est un arrogant. Un arrogant de première... ajouta-t-il en secouant la tête. Il était persuadé que jamais personne ne le trouverait. Alors il a laissé des indices.
— C'est complètement con, non ?
— Je n'ai jamais dit que c'était un type malin. Il a laissé des chiffres dans des holobandes. C'était pas spécialement évident, hein, mais on - enfin, les flics de l'époque, ils ont fini par voir clair dans son jeu. Ils ont eu le temps de récupérer les bandes, mais les bombes sont tombées. Ils ont perdu au jeu de Winter, à son attrape-moi si tu peux.
Il soupira à nouveau et regarda par la fenêtre pendant quelques instants.
— J'ai vraiment envie de tirer un trait sur le cas Winter. Ça fait beaucoup trop longtemps que ça dure. Je n'ai jamais pris le temps... Je n'ai jamais voulu prendre le temps.
— Et bien allons le prendre, ce temps, fis-je en balançant mon sac sur mon épaule.
Tout cela avait été bien plus facile que dans mes répétitions.
*
J'étais en pleine forme. C'était peut-être d'avoir dormi et d'avoir mangé. Ou la simple perspective de faire autre chose que d'essayer de ne pas mourir. J'avais une bonne excuse. Une bonne excuse pour ranger Shaun dans mes souvenirs et ne plus y penser. Pendant un temps, puisqu'on parlait de temps.
— On va où, alors ? demandai-je à Nick après que nous soyons sortis de Goodneighbor.
— Faites voir votre carte, sur votre Pip-Boy.
Il zooma et pointa du doigt l'icône d'un bâtiment non loin d'ici.
— Le BADTAL n'est pas trop loin. Il va falloir faire plusieurs commissariats... Autant commencer par le plus proche.
— Pourquoi les commissariats ? dis-je en emboîtant le pas à Nick.
— Parce que toutes les holobandes devraient y être. Si elles ont tenu les siècles et si personne ne les a dérobées. En comptant celles que j'ai déjà à l'agence, il m'en manque trois autres.
Je penchai la tête sur le côté. Ça faisait beaucoup de si. Mais quand on voyait l'état du BADTAL, qui avait survécu aux bombes sans le moindre mur brisé, il n'était peut-être pas si improbable d'imaginer trouver des choses à l'intérieur.
Pourquoi diable la quasi-totalité des fenêtres des bâtiments du Commonwealth avaient-elles été recouvertes de panneaux de bois ? Le BADTAL ne faisait pas exception. Des gens avaient vraiment de gros problèmes avec la lumière, ici.
— On va faire le tour, dit Nick. Ça serait bien de trouver un terminal en état de marche, ajouta-t-il avec un signe de tête vers un écran explosé.
J'avançai dans la pièce suivante. Il y avait un bureau... Et un terminal allumé.
— Hé, Nick. J'ai trouvé un... Nick ?
Je retournai dans le hall d'entrée. Valentine n'avait pas bougé. La main posée sur une table, il semblait perdu dans ses pensées, comme s'il fallait qu'il s'imprègne du lieu.
Pourtant, le BADTAL n'avait vraiment rien de spécial.
— Nick ? répétai-je. Vous venez ?
— Ah. Oui. Désolé. Je vous suis.
— Là. Vous voulez jeter un œil ? dis-je en pointant le terminal.
— À vous l'honneur, répondit-il avec absence.
Il était étrange que le terminal ne soit protégé par aucun mot de passe, mais je n'allais pas m'en plaindre. Dossiers d'enquêtes, possession illégale d'armes lasers, trafic de tabac... J'épluchai alors les e-mails. "Ouverture des nouveaux WC", "Congés Lt. Davis", "A qui appartient cette écharpe ?", "Invasion de cafards au sous-sol", et puis, enfin, quand je n'en pouvais plus de parcourir tous ces objets, je vis un courrier ayant pour sujet "enquête Winter".
— J'ai quelque chose, dis-je en cliquant sur l'e-mail.
Welcome to RobCo Industries™ Termlink
LOGIN// R. WARWICK
THURS. SEPT. 16, 2077
FROM: DET. WARWICK
TO: DET. VALENTINE
Je voudrais vous réitérer mes compliments, Détective. Nous sommes vraiment heureux de vous avoir avec nous sur cette enquête. Comme vous le savez déjà probablement, Winter a arrêté d'encoder ses correspondances. Il communique maintenant exclusivement par holobandes, tout ce qu'il y a de plus traçable et utilisable contre lui. Il ne fait aucun doute qu'il est en train de nous mener en bateau. Il sait qu'il est sur écoute et qu'on surveille tout ce qui pourrait émaner de lui : il s'en moque. Il pense qu'il est intouchable. Il a tort. Nous avons de quoi mettre en marche un plan d'action désormais. Ces holobandes sont la clé pour le faire tomber. C'est notre priorité numéro un. Je vous laisse pour examen l'holobande 0, en salle des preuves, si vous souhaitez y jeter un œil. Donnez à l'agent Almodovar le numéro de procédure F-4854. Elle vous remettra la pièce.
Bien à vous,
R. Warwick.
— Il y a une holobande ici. En salle des preuves, apparemment, fis-je après avoir lu l'e-mail en diagonale.
— Bon travail, Moriarty, dit Nick qui n'avait même pas regardé l'écran. Espérons que la bande y soit toujours.
La "salle des preuves", une espèce d'entrepôt, était fichée au sous-sol. J'avais entendu les bruits dès l'escalier. Des bruissements d'ailes, de petites - ou très grosses - pattes qui foulent le sol. Des énormes cafards se ruèrent sur nous.
— Bordel... Aïe ! Mais ils pincent, en plus... marmonnai-je en leur donnant des coups de pied.
Canigou les regardait l'air hagard. Il n'avait de toute évidence pas envie de planter ses crocs dans les insectes. Je le comprenais. Ils étaient dégoûtants.
— Bordel, répétai-je après avoir réussi à écraser le dernier des cafards. Je n'en avais jamais vu des comme ça.
— Vous avez bien de la chance, dit Nick qui était déjà en train d'examiner le contenu des étagères. Aidez-moi à chercher.
Il n'y avait plus grand chose, ici. Quelques armes cassées, des seringues que je ne pris pas le risque de toucher, des cigarettes, et, tout au fond, dans un sachet encore scellé, une holobande. Il avait été écrit dessus au marqueur "E. WINTER - 0".
— Hé, Nick. Je crois que je l'ai. Enfin, je l'ai.
— Vous êtes vraiment pas mauvaise détective. Vous ne voulez pas l'écouter ? ajouta-t-il alors que je m'apprêtais à ranger l'holobande dans mon sac.
— Ah, si. Si vous voulez.
Message à Johnny Montrano, fit la voix méprisante de Winter depuis mon Pip-Boy.
Johnny, Johnny, Johnny. Espèce de gros tas fainéant. Je le savais, je le savais, que ce coup était trop beau pour être vrai. Bah oui, rejoignons les gangs de North End ! On fait la paix, on se bat contre un ennemi commun, main dans la main, blablabla.
T'avais vraiment envie de nous achever, mon p'tit Johnny ? Rafraîchis-moi la mémoire... c'était quoi, ton job, Johnny ? Plus fort, j'entends pas. C'était quoi ton putain de job ? Oooh ! Ça te revient ?
Ouais, ton job, c'était de rester le cul vissé dans ta caisse, et de garder. Tes. Yeux. Ouverts. Tu vois un flic, tu sors de ta putain de bagnole, tu descends la rue, tu frappes à la porte pour prévenir tes petits potes que la cavalerie arrive. C'est simple, non, Johnny ? J'aurais pu débaucher un gosse de neuf ans pour faire ça. Mais nan, j'ai voulu être sympa, je t'ai filé le job à toi. A toi, Johnny. Et qu'est-ce qui se passe, ensuite ? Bah rien. T'as laissé ton gros cul dans ta caisse, tu t'es empiffré de crème glacée en dégueulassant ton troisième menton. Et tu le vois, le poulet, tu le regardes tran-quille-ment foutre en l'air des MOIS de préparations, en deux minutes top chrono. Toutes mes félicitations, Johnny. Vous avez le don, toi et tes potes, pour niquer mes opérations. Et si tu racontais ta petite aventure à ta gamine ? Tu sais, le soir, quand tu lui dis bonne nuit ? Dans sa chambre, à l'étage, avec le papier-peint rose. Dans ta petite maison sur Prince Street. Ha ha ha. C'était un message d'Eddie Winter. Terminé.
— Charmant, conclus-je. Et il y avait un numéro, là-dedans ?
De toute évidence, Nick n'avait pas entendu le chiffre non plus.
— Relancez-la, dit-il.
— Neuf, dis-je en même temps que Nick juste après le clac de fin.
Ce Winter était vraiment complètement con. Je rangeai l'holobande dans mon sac avec la sensation qu'il avait été beaucoup trop facile de la trouver.
En sortant du BADTAL, Canigou se mit à gronder.
— Il n'y a rien du tout, Canigou... commençai-je.
— Canigou ne grogne pas pour rien, me coupa Nick. Qu'est-ce qu'il se passe, le chien ?
En guise de réponse, il aboya et fila derrière le bâtiment. Nick me fit signe de le suivre. Je sortis mon pistolet. A quelques mètres devant nous, adossé dans une aubette, il y avait un type qui portait des lunettes de soleil. Il releva la tête, nous vit, et prit la fuite en courant.
—Hé ! criai-je dans sa direction. Vous êtes qui ?
Je fis quelques pas en avant pour le suivre, mais Nick m'attrapa par le bras.
— Calmez-vous, Moriarty, vous êtes en train de faire flipper un pauvre récupérateur qui n'a rien demandé.
— Un récupéra...? Ah. Désolée.
Le type était parti. Canigou fixait l'aubette, les babines laissant entrevoir ses dents.
*
— Salut, Nat. Piper est là ?
— Oui ! Et tiens, dit-elle en me tendant un journal. C'est le dernier numéro.
— Merci, dis-je rapidement avant de filer vers la porte.
Le titre du journal stoppa mon geste. "Vue de l'Abri". Oh, bordel. C'était l'article à mon sujet. Je tournai les pages ; l'article s'étirait sur des lignes, et des lignes.
— Blue ! s'écria Piper. Rentre. J'étais justement en train de préparer... Oh ! dit-elle en remarquant le journal dans ma main. Tu l'as lu ? Alors ?
Pourquoi ne l'avais-je pas foutu dans mon sac ? Piper battit des paupières en souriant de toutes ses dents.
— Oui, mentis-je. Il est super, Piper. Merci d'avoir raconté mon histoire.
— C'est grâce à toi. L'article a super bien marché. Nat a même dû lancer une deuxième impression. Tu te rends compte ! Ce n'était pas arrivé depuis... Oh, je ne sais pas, mais longtemps. Tu as faim ? dit-elle en remuant quelque chose qui sentait vraiment très, très bon dans une marmite. J'ai préparé de la brahmine.
Il ne fallait pas que j'oublie de lire l'article.
A table - c'était un bien grand mot, puisque j'étais assise par terre et Piper à son bureau -, je répondis à ses questions, lui demandai poliment de ranger son carnet de notes et tâchai de parler de ce que nous avions trouvé dans le cerveau de Kellogg comme si je pensais que c'était une victoire.
— La Mer Luminescente ? La vache... marmonna Piper en posant sa fourchette. Il te faudrait au moins une armure assistée pour survivre dans un coin pareil.
Je n'avais absolument pas songé à cette possibilité. Malheureusement, la seule que j'avais vue depuis les bombes, c'était celle que portait l'un des Miliciens, à Concord.
— Oui, soupirai-je en m'adossant contre son lit. Au moins ça. Malheureusement, je n'ai pas d'armure assistée. Je n'ai rien du tout.
— Ton fils est donc bien à l'Institut, fit Piper en tapotant son bureau. C'est dingue, quand même. Enfin, dingue, désolée, c'est peut-être pas le bon mot. Je trouve pas ça fascinant, je te rassure.
Elle soupira et pencha la tête sur le côté :
— J'aurais juste aimé que tu trouves une autre piste.
— Moi aussi, Piper, dis-je avec un sourire triste.
Je donnai un morceau de brahmine à Canigou avant de pousser mon assiette sur le côté.
— Mais bon, je trouverai peut-être quelque chose pendant que je travaille avec Nick. Amari m'a parlé des combinaisons antiradiations. Tu sais où est-ce que je pourrais trouver ça ?
— Wow, dit Piper avec une moue. Tu peux peut-être aller voir chez Becky... ajouta-t-elle sans conviction.
— Hm.
La victoire s'était vite envolée.
— C'est dingue, quand même, que tu aies réussi à tuer ce Kellogg, dit Piper qui tenait à relancer la discussion.
— C'est Nick qui a tué Kellogg, dis-je en m'approchant du placard qui servait de bibliothèque à Piper. Moi, je n'ai rien fait... A part perdre mes moyens...
"Les aventures d'un vendeur de viande séchée de Junktown"... "Mensonges, version congrès"... "L'électronique de Dean"... "100 recettes de brahmine"... Tous ces livres étaient des livres d'après-guerre.
— Qu'est-ce que tu cherches dans mes affaires ? dit Piper en faisant semblant d'être irritée.
— Je ne sais pas. Un livre de mon temps, je pense.
Le soupir de Piper ne laissait pas de place à l'interprétation. Les livres que j'avais connus n'existaient plus.