Falling Skies : Survivre à l'invasion
Cela fait maintenant deux jours que nous sommes de retour de cette forêt avec Ben et Sophia, la situation entre Ophélie et moi est désormais rétablie, concernant Sophia, je ressens toujours ses émotions, sa tristesse pour son petit frère Enzo... Ses racines ne prennent plus le contrôle de son corps, c'est une bonne chose, concernant l'entraînement avec les armes à feu, la persévérance c'est efficace ! Quant à Anne, elle refuse que l'on rentre dans le laboratoire, elle ne veut rien nous dire pour le moment, a-t-elle découvert quelques chose d'inquiétant ?
Nous sommes au petit matin, je suis sur le matelas de la chambre 102, Ophélie se trouve à côté de moi, toujours endormie quand une personne frappe soudainement à la porte.
— Oui ?
La porte s'ouvre et Tom apparaît, cela réveille Ophélie.
— Bonjour, désolé de te réveiller Ophélie, nous avons besoin de vous deux rapidement en salle de réunion.
— Bonjour Tom, ce n'est rien, dit-elle d'une petite voix endormie.
— Bonjour Tom, nous arrivons très vite.
Tom ferme la porte et repart, Ophélie se retourne et nous nous disons bonjour par un baiser, je me lève rapidement pour m'habiller, t-shirt noir et jean noir, quelques taches de saches de sang s’imprègnent encore dessus.
— Tu as bien dormi ? Je ne voulais pas te réveiller mais Tom l'a fait.
— Pas de problème, très bien merci et toi ?
— Je ne sais pas si ce sont les racines mais je dors vraiment peu, j'ai de moins en moins sommeil, je suis en pleine forme.
— Tu m'excuseras mais je dois aller aux toilettes, tu peux aller à la réunion, je vous rejoins juste après, me dit-elle les cheveux en pétard et le visage encore endormi.
— D'accord, je vais les prévenir.
Dans le couloir, nous partons dans une direction opposée, je me dirige vers la salle de réunion, je frappe.
— Oui ? Me répond Tom.
Lorsque je rentre, Tom, Le capitaine Weaver, Hal, Ben et Maggie se trouvent autour de la grande table située au milieu de la pièce, une carte est déroulée.
— Bonjour à vous tous !
Ils me disent tous bonjour avec le sourire, sauf le capitaine Weaver qui est toujours aussi froid avec les gens.
— Où est Ophélie ? Me demande Tom.
— Elle arrive très bientôt, elle fait une halte dans les toilettes.
— Très bien, nous allons t'expliquer la mission, regarde attentivement la carte.
Je me rapproche de la table, observe la carte, c'est une représentation des lieux importants répertoriés, le Lycée, des magasins, des pharmacies, l’hôpital, la forêt avec la maison abandonnée y est même inscrite...
— Notre mission imminente se...
Soudain, la porte d'entrée s'ouvre rapidement, Ophélie est de retour resplendissante.
— Bonjour et excusez moi de mon retard, prononce-t-elle rapidement.
— Ce n'est pas grave, rassure Tom. J'étais sur le point d'expliquer la mission à Kévin donc, notre mission imminente se trouve dans cette pharmacie, nous connaissons l'endroit puisque nous avons effectué une mission il y a environ trois semaines de cela, elle se trouve à environ quinze kilomètres d'ici et nous espérons qu'il y est encore énormément de médicaments car nous ne sommes pas les seuls résistants, nous vous fournirons à tous un sac à dos pour le transport des médicaments, une AK-47, ainsi que des munitions, des questions ?
— Le départ est prévu pour qu'elle heure ? Demande Maggie.
— Dans une heure précisément, Kévin, voici un couteau et un révolver que tu dois garder constamment et précieusement sur toi.
Tom me tend un couteau de combat dans son étui que j’accroche sur ma ceinture à gauche ainsi que le revolver que je place à l'arrière de mon jean sous mon t-shirt.
— Merci Tom ! Quels médicaments doit ont prendre en priorité ?
— Tout ce que l'on peut, Anne a besoin de tout, remplissez au maximum les sacs, pour information, la dernière fois un rampant à priori seul était dans les environs de la pharmacie, restez bien sur vos gardes, avant de partir, je vous donne rendez-vous à la salle d'armes, vous pouvez à présent disposez, informe Tom.
Tom et le capitaine restent dans la salle, nous sortons, Ben, Hal et Maggie partent chacun de leur côté, Ophélie et moi repartons vers notre chambre.
— Avant, je vais discuter un petit peu avec Sophia, en apprendre un petit peu plus sur son petit frère, on ne sait jamais.
— D'accord, je t'attends dans la chambre mais ne traînes pas trop...
On se sourit, Ophélie entre dans la 102, quant à moi, je frappe et entre dans la 104 située quelques mètres plus loin, les autres implantés de mon groupe et celui de Ben discutent et rigolent entre eux, Sophia, triste et seule est assise sur son lit à l'écart du groupe, je m'approche et m'accroupis devant elle.
— Eh Sophia, ça ne va pas ?
— Non... Nuit et jour je pense à mon petit frère... Personne ne me comprend à part toi, ils me laissent seule...
— Je sais... Je ressens toujours ta tristesse, est-ce que tu veux en parler ? Je connais un endroit paisible dehors.
Je me relève et tend ma main gauche devant Sophia, elle accepte et se lève, elle me suis ensuite jusqu'à l'extérieur arrière du Lycée, nous nous asseyons sur le banc sous les arbres.
— C'est calme n'est-ce pas ?
— Oui, c'est paisible, on s'y sens bien...
— Écoute, je pars dans un peu moins d'une heure pour ma première mission, j'ai réfléchis et si je peux faire quoi que ce soit pour identifier Enzo, je le ferai, nous pouvons apercevoir des implantés, on ne sait pas, quel âge a-t-il, les habits qu'il portait peut être ?
Ses yeux pétillent de bonheurs.
— Tu es beaucoup trop gentil, merci, si seulement il était quelque part, il a huit ans comme Matt, la même taille, corpulence, il est brun cheveux mi-longs, les yeux marrons, il portait un pull à capuche bleu avec mickey Mouse comme dessin et un jean bleu, détaille-t-elle puis elle fond en larmes dans mes bras.
— Merci pour ces détails, son pull est le plus reconnaissable, j'observerai attentivement les enfants, il est forcément quelque part en ce moment mais il faut savoir que si je l'aperçois, je ne pourrai très certainement rien faire sur le moment.
— Trouve le si possible, le fait de savoir qu'il est vivant me remontera le moral.
— Tu sais, je te promets qu'un jour, vous serez ici dans ce Lycée, tous les deux à rire, à jouer ensemble comme avant.
— J'espère que tu as raison, me répond-t-elle en se redressant.
— Je ferai comme ce que ma copine a fait pour me retrouver, je donnerai tout pour la deuxième division, ils auront ensuite confiance en moi et je partirais en missions de patrouilles pour faire des recherches...
— Tu es sur qu'ils accepteront ? Je suis inutile ici pour le moment...
— Tom est très sympa, c'est le capitaine Weaver le plus stricte... Mais je suis sur que tu te rendras utile à l'avenir. Bon, je vais remonter voir Ophélie avant qu'elle ne s'imagine des choses....
— Cours, je ne te retiens pas, je reste un petit peu ici au calme, merci, me sourit-elle.
— Voilà, ce sourire est beaucoup plus jolie, tu vois.
— Ne me laisse pas à ton tour, reviens vivant de cette première mission, bon courage.
Sophia me dévore des yeux, je repars vers l'entrée du Lycée pour remonter voir Ophélie, je joue très certainement avec le feu lorsque je discute ou que je suis seul avec Sophia, ce n'est sans doute pas la bonne chose à faire...
J'ouvre lentement la porte de notre chambre, Ophélie en colère, les bras croisés, sourcils froncés tourne son regard vers moi.
— Ah bah quand même ! C'est ça que tu dis un peu ? Trente minutes !
— Ne commence pas, elle est seule, elle n'a personne, si j'aperçois son petit frère, elle reprendrait espoir, il faut la comprendre !
— Tu es au courant qu'elle t'aime, il y a de quoi être jalouse non ?
— Oui je le sais, je ne vais pas l'ignorer quand même !
— Non mais ne reste pas aussi longtemps avec elle !
— Ah oui d'accord, bonjour Sophia, ça ne va pas ? Non, Ok à plus.
— Ce n'est pas ce que je dis.. Laisse tomber.
— Non je ne laisse pas tomber, elle a besoin de moi !
— J'ai besoin de toi aussi pour information !
— Mais je suis avec toi la plupart du temps, je suis en couple avec toi, il faut te le dire en combien de langues ? Tu me fait une crise pour trente minutes !
Tom passe à ce moment là devant notre chambre.
— Est-ce que ça va vous deux ? Demande-t-il
— Oh oui, très bien Tom, à merveille ! Répond Ophélie les bras croisés.
— Bon..., je vous attends dans la salle d'armes, répond-t-il
Il continue son chemin dans le couloir mais nous reprenons notre dispute...
— Tu ne vas pas encore faire la gueule juste pour avoir discuter cette fois-ci !
— Tu m'énerves ! Dit-elle à haute voix en se précipitant dans le couloir, me percutant l’épaule droite et en partant vers la salle d'armes à toute vitesse.
— Mais attend !
Je referme violemment la porte et me dirige vers la salle d'armes énervé. Je suis d'accord pour qu'il y est de la jalousie mais Sophia est juste une amie bon sang !
Je suis le dernier à me présenter à l'armurerie, Ophélie me lance un regard froid, je hoche la tête de droite à gauche sous le regarde de Tom, Hal, Ben et Maggie.
— Est-ce que ça va vous deux ? S'interroge Maggie.
— Je t'expliquerai plus tard, répond Ophélie.
Tom s'approche de moi, matériel en main.
— Kévin, voici ton sac à dos et ton arme d’assaut.
Je place le fusil avec la lanière sur mon épaule gauche, et la glisse jusque mon dos pour qu'elle soit plus accessible rapidement en la glissant sous mon bras droit lors d'une attaque, le sac à dos sur mes épaules.
— Tout le monde est prêt ? Nous pouvons donc y aller avant l'heure prévue.
Nous sortons, nous dirigeons vers le pickup noir, deux places devant et trois à l'arrière, Tom conduit, Hal est passager, Maggie et Ophélie s'installent à l'arrière quant à Ben et moi, nous nous installons sur le ''coffre'' à l'air libre, le froid ne nous atteint pas grâce aux racines, Tom démarre le pickup, je regarde le Lycée, dans un coin de l'établissement, j'aperçois une silhouette fine, long cheveux brun, me disant au revoir de la main, Sophia ? Je lui rends ce signal en ajoutant un signe de la tête de haut en bas pour la recherche de son petit frère, je retourne ma tête vers le devant du pickup, une petite vitre pour les passagers arrières est placée de manière à regarder le coffre, j'aperçois Ophélie avec le regard de travers. Le véhicule est désormais en route pour la pharmacie.
Durant le voyage, je décris la situation à Ben.
— Ah les femmes, soupire Ben.
— Oh oui tu peux le dire, tu n'as jamais eu de petite amie ?
— Non, je suis timide de nature et maintenant avec les racines, c'est impossible.
— Regarde moi avec Sophia, elle m'aime, vous vous entendez bien avec les filles de ton groupe ?
— Oui mais amicalement.
— Tu trouveras un jour.
On se sourit et j'observe les alentours, la vitesse du vent ne nous fait strictement rien, nous roulons sur la route abîmée, la forêt recouvre la droite et la gauche, aucun ennemi à l'horizon.
— Nous ne croisons pas énormément d'ennemis sur la route, c'est bon signe.
— Dans les forêts, c'est assez rare, ils se concentrent dans les villes ou les zones industrielles pour de la ferraille.
— Ah oui je comprends, il faut que j'observe chaque implanté minutieusement.
— Pourquoi ?
— Ah oui je ne te l'ai pas dit, je suis à la recherche du petit frère de Sophia.
— Tu joues vraiment avec le feu entre toi et Ophélie !
— Je sais et je ne devrai pas mais c'est plus fort que moi, je dois l'aider.
— Tu fais ce qui semble être le mieux, regarde nous apercevons la ville de l'arrivée.
L'entrée de la ville est complètement détruite, des maisons ratissées, des carrosseries de voitures, un vrai désastre... Nous arrêtons le véhicule à l'entrée de la ville pour continuer à pieds, nous sortons tous.
— A partir de maintenant, nous marcherons environ cinq cents mètres avec de la discrétion, parler à voix basse et ne tirer qu'en extrême urgence, nous informe Tom.
Le stress de la première mission monte en moi :
— C'est vraiment stressant pour une première fois.
— La première oui, après non, tu verras, me rassure Ben.
— Ophélie, est-ce que ça va ?
Elle ne me regarde pas une seconde et continue son chemin en passant devant moi, Maggie arrive à mon niveau :
— Elle m'a tout expliquer, il lui faut une nouvelle fois un peu de temps pour que ça se tasse, me sourit-elle.
— Je veux bien mais ça recommencera encore et encore lorsque je serai avec Sophia, on ne va quand même pas se voir en cachette, c'est encore pire.
— Laisse lui juste du temps, c'est tout ce que je peux te dire, courage, me répond-t-elle en posant sa main droite sur mon épaule.
J'observe la ville, des cadavres sont au sol, la ville est sans vie, un champ de bataille catastrophique, comme une guerre mondiale... Tout est calme, nous arrivons enfin devant cette pharmacie, l'enseigne est coupée en deux, les vitres sont explosées, quelques murs sont détruits.
— Surtout prenez tout ce que vous voyez, ajoute Tom.
Nous pénétrons à l'intérieur, marchons sur le verre crépitant, les étagères sont renversées au sol, des boites de médicaments traînent un peu partout au sol, j'ouvre mon sac à dos et je récupère tout ce que je trouve.
— Il n'y a plus grand chose en bas, suivez moi jusqu'à l'étage, demande Tom.
L'étage est également en piteux état, un énorme trou s'est formé au plafond laissant passé les rayons du soleil, quelques endroits du mur sont également détruits, les étagères sont également renversées mais il y a beaucoup plus de médicaments que nous prenons immédiatement.
— Chut, chut ! Chuchote Ben.
— Qu'est-ce qu'il se passe Ben ?
— Écoute Kévin, un méca arrive.
J'écoute attentivement et les pas lourds d'un méca se rapprochent vers la ville
— Un méca arrive vers nous, il faut se dépêcher de récupérer le maximum !
Nous ramassons le plus de choses possible, les pas du méca se font désormais entendre par tous les membres du groupe, son cri également.
— A couvert ! Dit Tom avec précipitation.
Je me positionne le long d'un mur détruit pour observer attentivement l'extérieur, je vois parfaitement le méca, j'informe le groupe :
— Le méca escorte un rampant avec six implantés ! Ils fouillent les bâtiments, ils vont forcément venir ici !
J'observe attentivement les implantés, toujours deux filles pour quatre garçons, voici à quoi je servais pendant ma captivité, fouiller des habitations, des lieux pour de la simple ferraille... A première vu Enzo n'est pas là, Hal se précipite à mon niveau pour observer la scène, son regard tombe laissant apparaître un visage triste.
— Hal ? Est-ce que ça va ?
— Oui, ce n'est rien.
Connaît-il une personne parmi les implantés ?
— Ils se rapprochent de la pharmacie, nous devons faire quelque chose.
— Sur le toit, passons par le trou du plafond ! Nous ne serons pas détectable, Ben en premier, tu t'agrippes au trou et tu te propulse par la force des racines, à ce moment, Kévin, tu nous porteras un par un pour que Ben nous attrape, détaille Tom.
Ben s'exécute, il monte sur une étagère renversée sous le trou, prend son élan et saute avec force causant du bruit à cause de l’étagère sous ses pieds, j'observe l'extérieur, le rampant a entendu, il tourne sa tête vers notre direction, il met un terme à son occupation et se dirige avec le méca ainsi que les implantés vers nous.
— Il faut faire vite, ils arrivent !
Je me précipite vers Hal pour le porter, Ben l'attrape, c'est au tour de Maggie, de Tom ensuite, il reste Ophélie qui me regarde.
— Je t'en prie, met ta colère de côté, ils sont à quelques mètres !
Ophélie s'approche et se laisse faire, Ben l'attrape quand nous entendons le verre crépitant au rez-de-chaussée de la pharmacie, ils sont ici ! Je me dépêche de faire un saut et de tendre ma main dans celle de Ben, je me retrouve sur le toit avec les autres, nous sommes allongés quand nous entendons des pas dans les escaliers de la pharmacie, il était moins une, personne ne fait de bruit, le toit est craquelé, les rebord sont par endroit détruits mais nous sommes à l’abri pour le moment, le méca rode autour de la pharmacie avec son fameux ''hummm'', à l’intérieur, juste en dessous de nous, nous entendons les cris aigus du rampant, il marche sur les étagères au sol, les fracassent contre les murs, nous voyons même certaines d'entre elles propulsées à l’extérieur créant un éboulement de briques que nous ressentons, le bâtiment peut s'effondrer à tout moment !
Quelques minutes plus tard, le rampant sort par un mur détruit, les implantés le suivent puis le méca ferme la marche... Nous les voyons s'éloigner de plus en plus, nous restons environ dix minutes dans cette posture.
— Ils sont beaucoup plus loin, nous pouvons partir désormais, dit Tom.
Nous descendons par l'énorme trou du plafond, les étagères n'étant plus au même endroit, nous ne faisons plus aucun bruit. Nous empruntons le chemin de la sortie doucement, puis nous ramassons d'avantage de médicaments qui traînent sur notre passage.
— A partir de maintenant, prenez votre arme en main et ne tirez qu'en ultime recourt, restons en groupe, nous chuchote Tom.
Nous nous armons avec le fusil d’assaut, Tom sort lentement en premier, se cache le long d'une voiture calcinée et surveille l'ennemi au loin, Hal part en second, suivi de Maggie, Ophélie ensuite, Ben ainsi que moi.
Ils ne sont pas loin, à la moindre erreur, nous sommes découvert, suivez moi, dit Tom.
Tom prend la direction du pickup, le dos recroquevillé, nous faisons de même durant les 500 mètres jusqu'à notre véhicule.
— Aidez-moi, ils sont ici ! Crie une voix féminine affolée qui se dirige vers nous.
— Chut ! Ils vont nous entendre ! Réplique Tom.
— Courez ! Ajoute Ben qui regarde le méca derrière nous.
Nous courons vers le pick up, Ben et moi sautons à l'arrière quant à Tom, Maggie, Ophélie et Hal s'installent à l'intérieur, Tom démarre le véhicule, le méca se rapproche dangereusement, la fille s'approche à son tour vers nous, je lui tends ma main :
— Tu y es presque, tu...
Le méca lance une charge paralysante sur la jeune femme qui s'écroule au sol à cinq mètres de nous, je crie :
— NON !
Je place mon pieds droit sur le rebords du pickup pour sauter, c'est à ce moment que Ben retient mon bras droit et me tire vers lui.
— Il est trop tard, nous ne pouvons rien faire pour elle.
La voiture démarre au quart de tour pour nous enfuir, nous partons, le rampant se trouve désormais au niveau de la fille qu'il prend dans ses bras, Le méca lui continue de nous poursuivre rapidement.
— C'est le moment, feu ! Indique Ben.
Ben et moi tirons nos balles sur le méca, je tire avec une immense colère ainsi que de la haine :
— ça ne lui fait rien du tout !
Le méca réplique avec une rocket que Tom esquive rapidement par un violent coup de volant vers la droite, nous propulsant des débris de macadams et de terre, nous perdons l'équilibre, Ben manque de tomber mais je le retiens par son t-shirt.
— Prenez çà les gars, nous dit Maggie en nous tendant deux grenades par la petite fenêtre à l'arrière du véhicule.
— Des fumigènes, nous aurons une chance de le semer, compte jusqu'à 5 après mon lancé, m'indique Ben.
Ben lance sa grenade créant une immense fumée blanche entre nous et le méca, c'est à mon tour, une épaisse recouvre désormais la route et ses environs, nous entendons le cri du méca mais il n'avance plus, ses pas ne se font plus entendre, il est sans doute perdu dans la fumée épaisse, Tom accélère une fois de plus rapidement en direction du Lycée, à l'arrière, nous nous asseyons sur les rebords du pickup, mon regard se tourne de là où nous venons :
— Elle va subir une implantation, pas vrai ?
— Je suis désolé mais on ne pouvait rien faire pour elle, tu serais descendu, tu serais à cet instant inconscient avec elle, c'est ce que tu veux ?
— Non bien sûr que non, c'est triste pour elle, elle a sans doute survécu seule pendant tout ce temps, elle a eu de l'espoir en nous apercevant et voilà son avenir, chaque vie est précieuse...
— Sur ce point, je suis d'accord mais nous n'y pouvons rien.
Les minutes passent et j'aperçois la structure du Lycée, Tom arrête le véhicule devant puis nous descendons tous sac à dos en main, Anne nous attend devant l'entrée, Sophia est également là, elle me fixe, je hoche ma tête de droite à gauche, son retard tombe, je me rapproche d'eux, Sophia se place à ma droite.
— Au fond de moi, je savais que tu ne le trouverais pas dès la première mission, me chuchote-t-elle dans l'oreille.
— Je ne vous dérange pas ? Rétorque Ophélie.
— Ah tiens, je pensais que tu avais perdue ta langue, pas un seul mot durant la mission...
— Et alors ? Je parle à qui je veux ! Crie-t-elle avant de partir vers l'intérieur du Lycée avec son sac.
— Mais quoi encore !?
— Kévin, Ben, je suis ici car il faut que je vous explique quelque chose à propos du rampant, vous pouvez me rejoindre au laboratoire ? Nous demande Anne embarrassée.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Vous comprendrez, merci à tous pour les médicaments.
Avec Ben, nous prenons les sacs de Tom, Maggie et Hal puis nous suivons Anne jusqu'au Laboratoire, nous entrons, elle referme la porte à clef, nous déposons les sacs sur une table, Anne s'approche d'une table d'opération où se trouve le corps du rampant recouvert d'un drap blanc.
— Vous devez être au courant de la situation, Kévin, Ben, vous êtes les personnes implantés avec le plus de mentale et je ne veux pas que vous en parliez à qui que ce soit, s'il-vous-plait.
Avec Ben nous nous regardons inquiets, je tourne alors mon regard vers Anne.
— Que ce passe-t-il ? Est-ce si grave ? Vous nous faites peur.
Anne retire violemment le drap laissant apparaître le rampant, le dos ouvert, c'est dégoutant, Nous nous rapprochons du corps pour regarder de plus près l'ouverture, soudainement, mon regard se lève en direction de Ben et nous sommes sous le choc.
— Ce n'est pas possible ! C'est... un harnais ? Ce n'est pas vrai !
— Je suis sincèrement désolée...
— On... finira donc tous dans cet état ? Demande Ben choqué.
— Je ne sais pas, peut-être que pour vous le processus est arrêté sans le harnais, prévenez-moi si vous constatez un quelconque changement physique ou intérieur.
— Il ne faut vraiment pas que je parle de ça à Sophia, d'une part pour elle mais pour son petit frère, elle retrouve un peu l'espoir mais avec cette nouvelle...
— C'est pour cela que je compte sur vous deux, il fallait que je vous informe, Ben, je vais juste prévenir ton père, bon courage les garçons.
Ben et moi repartons vers le couloir abasourdis sans réellement savoir ce que l'avenir nous réserve avec cette atroce nouvelle.., Ai-je toujours ma place ici, au sein de la deuxième division ? Représentons-nous un danger ? Dans combien de temps la transformation aura lieu ? Tant de questions sans réponses pour le moment, je crois aux paroles d'Anne, que le processus est arrêté, je l'espère en tout cas...