Destin contraire
Mirajane pose mon fraisier devant moi, je prends l'assiette dans ma main, et distraitement, je le coupe en morceau avec ma cuillère. Il me semble de plus en plus délicieux. J'en prends un petit morceau. Je savoure lentement ce goût sucré dans ma bouche. Se n'est pas à la tour du Paradis que j'aurais pu manger ça.
La tour du Paradis. Pourquoi ai-je pensé à ça ? Ça fait longtemps que je n'y ai pas pensé. Et, à vrai dire, je ne voulais pas y penser. Mais je m'en souviens comme si s'était hier.
L'épuisement quotidien, les larmes qui revenait. Encore et toujours la souffrance. Ma torture après notre vaine tentative d'évasion, ma libération, grâce à Jellal , mais son emprisonnement à cause de moi. J'étais perdu, vraiment perdu. Mais ses mots qu'il m'avait prononcé ont résonné en moi, et je fus à la tête de la révol. Pour la première fois, nous nous sommes battue pour notre liberté, plutôt que d'essayer de fuir. Après, tout le monde est allé dans les bateaux, sauf moi. Je devais trouver Jellal. Mais quand je suis arrivée, il était trop tard. Toute vie avait quitté son corps. Papy Rob, Jellal, Papy Rob, Jellal. Des pertes si chère à mes yeux. Je ne sais pas combien de temps je suis restée à pleurer à côté de lui, de mon seul œil valide. Par contre, se que je sais, c'est que les adultes, dans leur crainte de voir des renforts arrivés, ne m'ont pas attendu et ont commencé leur chemin vers le vrai Paradis, la vrai vie, sans moi. Moi, je suis restée en Enfer avec les corps froid de Papy Rob et Jellal. Et, je ne voulais pas les laisser seuls. Mais peu après - deux jours je crois, mais j'avais perdu la notion du temps - des personnes sont arrivées. Je ne sais toujours pas qui s'était, mais elle me semblait mal attentionné. Alors, lorsqu'ils se sont éloignés, je me suis dirigée vers leur bateau et je pris la petite barque qui était attaché à leur moyen de transport, beaucoup plus grand. Avec un dernière regard pour le monde pervertie, devenu notre enfer qui s'amuse à se donner le nom de "tour du Paradis", je pris mon courage à deux mains et me hissa dans la barque. Je m'éloigna doucement dans la crainte de me faire voir, et j'entendis leurs voix résonner au loin :
-Trouve Jellal Fernandez !
J'avais eu peur. Je ne savais pas se qu'ils feraient avec son corps, je voulais le sauver. Je voulais retrouver là-bas, le sauver. Même si il était déjà... Mais un courant fort brisa ma barque, je me retrouva dans l'eau, me débattant contre l'inévitable : la mort. Je ne sais pas se qui s'est passé, mais je me réveilla sur la plage, ma robe déchirée, criant à la lune.
-aaaaaaah !
-Erza ! Tout va bien ?
Ma respiration siffle. J'ai vraiment crié ? Dans le présent ?
-Erza ! Tu pleures !
Mira se jette littéralement devant moi.
-Erza, qu'est ce qui se passe ? Tu... tu ne pleures que d'un œil ?
-Je...Jellal..
Les regards interloqués se croisent devant moi. Mais moi, je me rappelle de son visage. Tu n'as pas de nom ? C'est triste....Tu as de beau cheveux écarlate. Erza Scarlet, comme tes cheveux . À partir de maintenant, tu seras Erza Scarlet. Ça te plaît ? Tout ira bien. Nous gagnerons notre liberté. Notre futur, nos rêves. Allons-y, Erza. On sera ensemble. On doit se battre. Erza. Erza. Erza.
Je suis toujours en vie Erza. Aide-moi. Aide-moi !
Un fracas se fait entendre. Je n'avais pas une assiette dans la main avant ? Lentement, mes yeux descendent vers le sol. À oui, elle est la.
Ma respiration devient saccadée, je suis parcouru de spasmes, je, je...
-Erza !
Le son d'une gifle retentissante résonne dans ma tête. Ma joue me brûle. Mira m'a giflée.
-Pardon Erza, tu étais comme en transe, je....
Tout le monde retient son souffle, pensent-ils que je vais la frapper à mon tour ? Drôle d'idée. Je me lève.
-Merci, Murmuré-je
Et je sors. Je dois le chercher. Il a besoin d'aide. Une larme perle au coin de mon œil. Il est en vie. Il est en vie ! Jellal !