Festival à Magnolia
Chapitre 2- Réconciliation.
C’est donc déterminé que le dragon slayer se mit en route pour retrouver la jeune femme. Après quelques minutes de marche Gajeel arriva au dortoir des filles à Fairy Hills. Il ouvrit la grande porte et passa la tête à l’intérieur. Ne trouvant personne pour l’empêcher d’entrer, il pénétra dans le bâtiment et déambula ensuite discrètement dans les couloirs à la recherche de Levy.
Cela faisait déjà un moment qu’il arpentait la grande bâtisse et il ne l’avait toujours pas retrouvée. Il y avait tellement de portes qu’il ne savait plus où donner de la tête.
Alors qu’il longeait un couloir, il entendit une voix de femme chantonner et s’arrêta devant une porte ; celle-ci était entrouverte… Il écouta un moment puis jeta un coup d’œil discret à l’intérieur… Le dragon slayer se figea lorsqu’il vit que la jeune femme qui chantait n’était autre que Levy. Elle était allongée sur sont lit, sur le ventre, avait des écouteurs dans les oreilles et un livre dans les mains pour ne pas changer. D’un coup le mage sentit son cœur s’affoler et ses mains devinrent moites sans qu’il n’en comprenne la raison. Il y avait vraiment quelque chose de fascinant pour lui de voir ainsi la mage des mots, plongée dans son univers. Il l’observa encore quelques instants puis fini par se ressaisir. Il prit alors une grande inspiration et frappa à la porte. Il l’entendit remuer derrière celle-ci.
- Qui est-ce ? demanda la jeune femme.
Gajeel se retrouva subitement aphone. Toute la détermination qu’il avait eu en venant ici s’envola et il dû se retenir pour ne pas s’enfuir. La porte s’ouvrit tout à coup laissant apparaitre la jeune femme.
Celle-ci se raidit lorsqu’elle le vit. Son regard se durci et ses sourcils se froncèrent.
- Qu’est-ce que tu veux Gajeel ? demanda-t-elle durement.
Le jeune homme ouvrit la bouche mais aucun son n’en sorti. Voyant qu’il ne répondait pas, elle s’écria :
- Vas-t-en et oublies-moi !
Elle referma la porte mais le mage la bloqua avec son pied et posa une main sur le battant.
- Levy…, commença le dragon slayer.
- Enlève ton pied tout de suite où je l’écrase, cracha-t-elle.
Surprit par tant de véhémence, il fit ce qu’elle lui demandait bien qu’elle n’aurait fait que le chatouiller en lui refermant la porte sur le pied. Cette pensée le fit sourire.
Bien qu’il soit à la porte il ne renonça pas pour autant.
- Levy… Ecoutes, je… je suis désolé si… si je t’ai blessée, je ne voulais pas… arf !
Il poussa un soupir.
- Ça été dur pour moi tu sais de venir te demander de l’aide…
Il n’obtint aucune réponse, ce qui le poussa à poursuive :
- Ex…excuse-moi ! Je ne pensais pas ce que j’ai dis tu sais !?! Je… J’étais content quand Mirajane m’a convaincu de venir te voir parce que j’y avais pensé moi aussi ! Et je… je suis heureux que tu ais accepté de m’aider, continua-t-il difficilement car "je suis désolé", etc. ne faisaient pas partis de son vocabulaire courant.
Soudain, la porte se rouvrit lentement et une Levy en larmes apparu.
Le dragon slayer se senti mal tout à coup. Il détestait voir une femme pleurer surtout s’il en était la cause. Avant d’être à Fairy Tail cela ne le lui aurait rien fait mais maintenant…
« Quel crétin ! », se morigéna-t-il mentalement. C’était la seule fille ou même la seule personne qui s’était un temps soit peu rapprochée de lui et il a fallut qu’il soit méchant et con avec elle !
- Levy…
Comme à chaque fois qu’elle l’entendait prononcer son prénom la jeune femme frissonna.
- C’est bon, le coupa-t-elle en essuyant ses larmes. Je sais combien ça a été dur pour toi de venir me demander de l’aide et de venir t’excuser maintenant… C’est bon, je te pardonne,… mais attention t’as pas intérêt à recommencer ! Sinon tu te débrouilleras tout seul !
Le dragon slayer d’acier hocha la tête mais ne dit rien.
- Bon. Viens ! Tu ne peux pas rester là. Allons à la guilde, lui dit-elle en le tirant par la main. Si Erza te voit ici, je ne donne pas cher de ta peau.
Ils sortirent en vitesse du dortoir et quittèrent tout aussi vite Fairy Hills. Une fois qu’ils eurent quitté l’île, ils reprirent une allure normale et se dirigèrent vers la guilde. Ce n’est qu’à ce moment là qu’ils se rendirent compte qu’ils étaient toujours main dans la main. Ils se lâchèrent précipitamment, comme s’ils s’étaient brûlés, et détournèrent le regard. Le reste du trajet se fit en silence.
Ils arrivèrent à la guilde. Les voyants arriver ensemble Mirajane se dirigea vers eux, tout sourire.
- Alors, tu as réussi à te faire pardonner à ce que je vois ? Vous vous êtes réconciliés? demanda-telle, ce qui était plus une affirmation qu’une question.
Levy secoua positivement la tête, le sang affluant tout à coup dans ses joues. Le dragon slayer, lui, ne dit rien.
Ils s’assirent à une tablepuis la mage des mots sortit un bout de papier.
- Alors de quoi veux-tu parler dans tes chansons ? Tu as déjà des idées ? Tu sais ce que tu veux raconter, transmettre dans tes chansons ?, lui demanda-t-elle.
- Euh… je ne sais pas trop…et si je parlais de crevettes ? Hi, hi !!
- Ce n’est pas drôle…, répliqua la jeune femme, mais elle ne put s’empêcher de sourire.
- Tu n’as rien à raconter ? Je ne sais pas moi, quelque chose qui t’es arrivé, ce que tu ressens, ce que tu aimes et déteste.
Gajeel, en pleine réflexion, ne répondit pas. Il semblait perplexe.
- Qu'est-ce qui compte pour toi ?, continua-telle.
- Euh… Etre le meilleur mage… et euh…. la guilde, répondit-il, tout bas.
Levy allait dire quelque chose lorsqu’elle fut coupée par la mage-démone qui venait prendre les commandes. Ils commandèrent donc leurs boissons.
Une fois Mirajane repartie, Levy eu une idée et en fit part à Gajeel :
- Tu pourrais raconter ton passage de Phantom Lord à Fairy Tail. Comment tu l’as vécu.
- Hum, non, c’est trop…personnel !
- Mais justement, ça touchera plus les gens si c’est personnel, si c’est quelque chose qui te touche toi.
- Non…
La jeune femme poussa un soupir.
- OK. Donc, on reste sur "être le meilleur mage", fit Levy, un peu déçue qu’il ne veuille pas se livrer, se confier à elle.
Elle savait que le dragon slayer était quelqu’un de complexe, de renfermé, tout comme elle et plein d’autres mages de la guilde d’ailleurs, car chacun à ses croix à porter. Cependant, elle était bien décidée à percer sa carapace, à le faire s’ouvrir à elle, et par la même occasion, peut-être arriverait-elle, elle aussi, à s’ouvrir.
Mirajane revint avec leurs boissons, ce qui fit sortir la mage des mots de ses pensées.
- Alors, ça avance ces chansons ?
- Ben pour l’instant, on met les idées au clair, lui expliqua la jeune femme.
- Ah, très bien ! J’ai hâte de les entendre ! Si vous avez besoin d’aide n’hésitez pas !
- D’accord. Merci !
- Bon je vous laisse. A plus !
- Oui à plus tard. Et merci pour les boissons, lui lança Levy en souriant. Mirajane lui rendit son sourire.
- De rien, lui répondit-elle en lui faisant un clin d’œil.
Les deux mages se mirent au travail. La mage des mots fit parler Gajeel et commença à prendre des notes.
Après quelques minutes à entendre Gajeel parler de ses ambitions, elle poussa un soupir de découragement. Ça allait être long, très long… Au bout d’un moment elle décrocha donc. Cependant, c’était bizarre comme elle aimait l’entendre parler, comme son cœur s’affolait chaque fois qu’il posait son regard sur elle. Elle aurait pu l’écouter toute la nuit si ce qu’il disait n’était pas aussi…ennuyeux.
Ses pensées divaguèrent. Elle laissa son regard errer sur son visage : sur les clous qui ornaient ses sourcils, son nez droit et son menton, sur ses yeux rouges, sur ses lèvres qu’elle avait envie de goûter. Puis son regard descendit sur son corps musclé, sur ses bras dans lesquels elle voulait se réfugier, sur son torse contre lequel elle voulait se presser…
La jeune femme secoua la tête.
« Mon dieu, je m’égare ! ».
- Tout va bien ? lui demanda le mage, la faisant revenir à la réalité.
- Euh…oui, répondit-elle en rougissant. Je… Je suis un peu fatiguée et il se fait tard. On devrait s’arrêter là pour l’instant.
- D’accord.
Ils se levèrent et après avoir dit au revoir à tout le monde, sortirent de la guilde.
- Tu veux que je te raccompagne ?, lui proposa Gajeel.
- Euh… Non merci. Ça ira.
- Bien. On se voit demain ?
- Oui.
- Ok.
Le silence se fit.
- Bonne nuit, fini-t-elle par dire avant de partir en courant.
- Bonne nuit, murmura-t-il.
Il partit à son tour plus perturbé que jamais.