Eragon et Eliana : les lois du Destin
"Saphira s'il te plait, j'allais le faire..."
"Ce n'est pas pour cela qu'on vous a emmené à part" lui répondit sa dragonne en comprenant de quoi il parlait.
"Notre situation a bien changée. On ne s'attend plus à ce que les récoltes soient bonnes, mais à des effusions de sang." répondit le garçon.
"Ne te lamente pas, une grande victoire a été remportée, réjouissez-vous ! Tout ne va pas si mal, vous êtes en un seul morceau !" le gourmandat Smaragd.
"Si tu crois nous aider avec ce genre de réflexions" reprit le Dragonnier.
"Parle pour toi !" fit enfin Eliana.
"Je ne me suis pas tut devant Nasuada, j'ai dit ce qu'il fallait".
Saphira tourna son museau vers lui avec un grognement irrité. Une fine flamme s'échappa des narines et frôla l'épaule du graçon.
" Houps " lâcha Saphira.
" Tu as faillit me rôtir et tu dis "houps" ? "
" C'est spontané, si je ne fais pas attention. Imagine qu'à chaque respiration tu déclenches une tornade ! C'était une inattention de ma part "
" Pardon, c'est vrai je m'en doute. "
" Même si Nasuada est votre suzeraine, elle ne peut nous obliger à rien" reprit Smaragd.
" Nous avons donné notre parole. "
" Soit. Mais si pour vous protéger ou accomplir ce qui nous semble juste à Saphira et moi, nous sommes obligés de devenir des Parjures, nous n'hésiterons pas. "
" C'est vrai. Si besoin est, nous vous kidnapperions, ainsi nulle désobéissance ne saura vous être imputée. " finit Saphira.
" Si nous arrivons à ce moment, cela signifierait que les Vardens auraient perdus toute intégrité. Ce que nous ne laisserons pas faire. " conclua Eragon.
Après un moment de silence, Eragon se tourna vers Eliana.
" Je suis vraiment désolé Eliana, tu avais raison. Même si Arya est digne de confiance, nous avions dit que nous n'en parlerions à personne. Je me suis laissé emporter et je m'en excuse. Je te donne le droit de me frapper si je recommence. "
" Je te frapperais plus souvent que tu ne le crois. Mais je sais que c'est uniquement à cause de tes sentiments que tu as réagis ainsi. Je te pardonne, mais fais plus attention désormais, s'il te plait... "
Allait-il maintenant lui parler de ce qu'elle lui avait laissé comprendre ? Et s'il l'a repoussait ? Comment pourraient-ils se voir et se battre ensemble en connaissant ses sentiments ?Son coeur s'emballa quand une sensation familière fit son arrivée en elle. Elle fut prise de vertiges : sa vision revenait !
" Oh non ! " cria-t'elle.
Eliana voyait un ciel torturé, envahi par des fumées noires et rougeoyantes. Les aigles et corbeaux planaient haut dans le ciel. Sifflant d'un bout à l'autre d'un champ de bataille, les flèches fusaient. Le visage dissimulé derrière un bras levé en guise de protection, un homme rampait dans la boue en portant un casque éméché et une cotte de maille ensanglantée. C'était Eragon.Une main couverte de métal entra dans son champ de vision. Mise à part l'index, les doigts se refermèrent en pointant vers Eragon avec l'autorité du destin lui-même. Une seconde plus tard, une lame s'abattait sur Eragon, lui portant le coup de grâce.
Elle perdit connaissance et tomba dans les bras d'Eragon qui l'a rattrapa de justesse.
- Eliana répond moi !
Saphira partit chercher le Du Vrangr Gata, les magiciens des Vardens pendant que Smaragd gémissait de douleur et d'impuissance.
" Smaragd, contacte Arya "
Eliana perdit toute couleur dans son visage, il s'assit part terre en la gardant dans ses bras, tentant vainement de la contacter mentalement.Arya, les deux dragons et le Du Vrangr Gata arrivèrent quelques minutes plus tard.
- Je n'arrive pas à la contacter, y arrives-tu ? lui demanda l'elfe.
- Non. Son coeur ne cesse de faiblir.
- C'est elle blessée ? lui demanda Trianna membre des magiciens.
- Non, rien. Elle n'a rien. Il commençait à paniquer.
Il fut entouré des membres qui commencèrent aussitôt à réciter une formule, que Trianna s'empressa de lui expliquer. Il sentit faiblement le pouls de son amie se stabiliser.
- Cette formule va nous permettre de comprende ce qui lui arrive. Nous l'utilisons sur ceux qui sont dans un état semblable, à savoir inconscient et mourrant.
- Qu'a-t'elle ?
- C'est... Elle a perdu connaissance à cause d'un choc répétitif. Nous ne comprenons pas d'où il vient mais son coeur et sa respiration faiblissent. Mais elle ne se meure pas, ses fonctions vitales viennent de se stabiliser.
- Qu'elle belle bande d'incapables ! se mit à rugir Eragon. J'ai fait le même constat sans votre formule ! Trouvez-moi ce qu'elle as !
- Eragon ! cria Arya. Ils n'en savent rien et moi non plus ! Elle seule saurait nous le dire, crois-tu qu'il est juste de leur parler ainsi ? Ils ont fait ce qu'ils peuvent ! Au moins nous savons qu'elle ne meure pas. Remercie les au lieu de laisser tes émotions prendre le dessus ! Comporte toi comme un Dragonnier et non comme un garçon.
- Je.. Excusez-moi, elle a raison.
- Dragonnier, ne t'excuse pas, lui dit Trianna. Nous comprenons ton sentiment, nous aussi nous nous laisserions aller si un membre de notre entourage serait dans son état.
- Certes mais ce n'est pas une raison pour que je me laisse emporter.
- N'en parlons plus. Nous allons lui lancer un sort afin que tu puisses savoir si son état se dégrade. Elle sortira de son état quand elle sera prête à en sortir.
Dès que la chose fût faite, Eragon souleva Eliana, presque inerte dans ses bras et se dirigea vers sa chambre.
" Vous aviez raison. Je me laisse facilement emporter par mes sentiments. Elle vient de me dire d'arrêter et je viens de le refaire... "
" Je pense que vu les circonstances, elle ne t'en voudra pas " lui dit Saphira.
Deux heures.Voilà deux heures qu'il tournait en rond près d'Eliana allongée sur son lit. Smaragd était au pied de son lit, la tête posée près de ses pieds, gémissant de ne plus être en contact avec elle depuis deux heures. Saphira observait au loin la scène afin de laisser la place à Smaragd. Combien de temps encore devrait-il attendre ? Peu lui importait, il restera à son chevet aussi longtemps qu'il lui faudra.
Quand elle rouvrit les yeux, il faisait sombre et seules quelques bougies éclairaient la pièce. Elle se trouvait dans une chambre-grotte. À peine eut-elle le temps d'y penser que quelqu'un essaya de rentrer en contact avec elle : Smaragd. Après s'être assuré qu'elle allait mieux, il lui détailla la journée qui venait de passer à partir du moment où elle avait perdu connaissance.
Ses pensées encore coordonnées à celle du second couple de dragon-Dragonnier, réveillèrent Eragon qui s'assit rapidemnt sur le lit et se pencha au-dessus d'elle.
" Comment te sens-tu ? Que t'est-il arrivé ? "
" Je vais mieux mais ne pose pas plus de questions où je vais avoir une migraine "
- Excuse-moi, j'ai eu si peur. dit-il en posant son front sur le sien tout en lui prenant la main. Que c'est-il passé ?
- Je... C'est une très bonne question à laquelle j'aimerais bien te répondre.
- Trianna a parlé d'un choc répétitif.
- Je vais bien Eragon, je suis épuisée c'est tout.
Smaragd lui demanda à part si elle ne devait pas lui parler de sa vision. Elle s'assit sur le lit afin de ne pas lui montrer à quel point sa proximité l'enthousiasmait et la dérangeait. Elle avait peur qu'il ne se rend compte qu'il la troublait.
" Surtout pas. Brom nous avait dit que si on découvrait le futur de quelqu'un et que si l'on lui racontait, il lui arriverait certes autre chose mais pire que ceque le destin lui avait prévu. Ils ne doivent rien savoir Smaragd. On trouvera ensemble la solution. "
- De quoi vous parlez ? les coupa Eragon qui n'avait pas été inclus dans leur discussion.
- Il me racontait les évènements que j'ai loupés. Comme la dispute avec Arya ?
- Elle m'a reproché d'être devenu le vassal de Nasuada et à toi aussi. Mais finalement je lui ai expliqué la situation et elle a compris.
Smaragd lui fit revoir la scène exacte.
- Elle a aussi dit que tu étais plus intelligent que tu en avais l'air et que tu montais dans son estime.
- Merci, Smaragd...
- Mais alors ? fit-elle, le coeur serré. C'est bien non ?
- Oui mais bon...
Soudain, la jeune fille ne pouvait plus rester aussi près de lui, surtout quand elle comprenait qu'Arya commençait à s'intéresser à lui et qu'il reprenait espoir. Elle se leva.
- Où vas-tu ? lui demanda-t'il.-
Je compte aller dans la cuisine, j'ai faim.
- Reste allongée, je vais te chercher de la nourriture.
- Eragon, ça va ne t'inquiète pas. Je peux encore me chercher moi même ma nourriture.
" S'il te plait, reste allongée, si ce n'est pas pour lui, fait le pour moi. " lui demanda Smaragd.
- Bon très bien, capitula-t-elle.
Après un bref baiser sur le front, Eragon se mit sur Saphira qui s'envola aussitôt. Quand elle fut sûre qu'ils ne l'écoutaient plus, elle se jeta au cou de son dragon.
" Oh Smaragd... "
" Eliana... "
" J'étais si contente de savoir qu'il s'était autant inquiété pour moi et puis apprendre juste après ce que penses Arya... " gémit-elle.
" Ne fais pas de conclusions hâtives petite. Arya ne considère sûrement pas Eragon comme un potentiel partenaire. "
" Je ne saurais rivaliser contre elle. "
" Et tu ne le sauras probablement pas. Tu as vu comment Eragon a réagi quand tu as perdu connaissance. Cela ne te donne-t'il pas de l'espoir ? "
" Si, mais, Smaragd. Il ne me voit pas comme il voit Arya ! Et ne me verra probablement jamais comme telle. Peut-être que Murtagh avait raison. "
" Non. Il avait tort. Lui aussi était aveuglé par ses sentiments. Il t'appréciait plus qu'il te le laissait croire. " lui dit le dragon. " J'ai assez souvent observé les êtres humains, nains et elfes pour me rendre compte quand est-ce que deux êtres s'aiment. Et si ce n'est pas moi, les souvenirs de mes ancêtres me le prouvent. "
" Mais il va mourir si je ne trouve pas où, quand ni qui va le tuer. "
" Nous trouverons peut-être la solution chez l'Estropié qui est Tout. Et sinon les nombreux livres que compte Ellesméra pourront nous aider à répondre à ses questions. "
Elle resserra son étreinte autour du cou de son compagnon.
" Quand tu vois noir, je vois blanc et inversement, tu es optimiste quand je ne le suis pas. Nous sommes bien fais pour être Dragon et Dragonnier. "
" En effet. " ronronna-t'il.
De légers coups se firent entendre à la porte.
- Qui est-ce ? demanda Eliana.
- C'est Arya.
La fille l'invita à rentrer en se demandant pourquoi donc l'elfe voulait la voir.
- Je te remercie de m'avoir permis d'entrer. Eragon n'est pas là ?
- Non, il vient de partir, il va revenir, est-ce lui que tu cherchais ? dit-elle à voix haute.
"Smaragd, elle a l'air presque déçue qu'il ne soit pas là" continua-t'elle à l'attention du dragon vert.
"En plus elle demande d'abord s'il est là et pas comment je vais"
- Oui et non. Tu sens-tu mieux ?
- Oui, je te remercie.
- Je vais en profiter puisqu'il n'est pas là pour t'en parler.
- Me parler de qui et de quoi ?
- D'Eragon et de moi.
Le coeur de la Dragonnier rata un battement.