Pour Shruikan
Une cité embrasée, cette dernière se consumant. La porte de l'Enfer s'ouvrait pour un empire déchu. Une jeune femme était loin de tout cela. Appuyée contre un arbre, elle observait distraitement la scène. Des cris stridents lui parvenaient sans pour autant l’interpeler. Le brasier gagnait en ampleur. Soudain, un rugissement la fit tressaillir et une joie immense l'envahit, un flux chaud et envoûtant se répandit dans ses veines, la gorgeant d'une force animale. Avec une impatience évidente, la jeune femme fumante de magie commença à courir, le sourire aux lèvres, vers la cité qui se consumait.
Elle perdit conscience de son corps et bientôt vola au cœur de l'incendie. Là, un dragon noir bandait son corps massif dans le but de briser les chaînes qui le clouaient au sol. Il jeta un œil de braise à la créature au-dessus de lui, se donna dans un ultime effort et put enfin déplier ses ailes dans un rugissement victorieux.
Enfin le dragon noir était libre. Enfin le dragon noir avait brisé ses chaînes.
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Lune se réveilla avec un mal de tête atroce. Son esprit faible peinait à maintenir ses barrières psychiques en place face aux tentatives d'intrusion de quelques mages. Elle les percevait vaguement. Son corps encore engourdis par le sommeil ne la tiraillait que faiblement. Elle ouvrit les yeux et les referma aussitôt en grognant de mécontentement.
« Elle se réveille, dit un homme à la voix grave et bourrue.
Blessée, elle n'avait pas repris forme humaine. La dragonne réalisa vite qu'elle était dans une position délicate. Glaedr avait énormément affaibli son esprit, dans trois jours tout au plus ces mages auraient définitivement percés ses défenses, même sa maîtrise de la magie en était altérée. Se remémorant rapidement ce qui avait précédé sa perte de conscience l'argentée songea que Saphira mettrait autant sinon plus de temps qu'elle à se remettre de ses blessures, ce qui était en soi un soulagement.
Elle rouvrit les yeux et leva son imposante tête vers le ciel. Le soleil l'aveuglait encore un peu, mais à sa position elle sut qu'on était en fin de matinée. La bête tenta de se relever, l'opération se révéla impossible. Non seulement son corps meurtris protesta vivement, mais en plus des liens entravaient ses pattes.
Elle s'affala donc en renâclant bruyamment. Lune rouvrit les yeux, ils croisèrent ceux d'une elfe aux cheveux noirs, grande, aux muscles un peu trop masculins pour un corps si svelte. Leurs yeux verts se captèrent et Lune remonta la connexion, s'enfonça lentement dans l'esprit de l'elfe. La complexité de l'esprit elfique ne lui faisait pas peur, elle la connaissait et savait comment ne pas s'y perdre.
L'elfe s'appelait Arya, Lune coulait son esprit entre ses barrières comme un courant d'air malgré le mal de tête qui la tiraillait. L'elfe s'était raidie et mettait maintenant tout en place pour repousser l'intru mental. Lorsque Lune ne fut plus capable de lutter avec l'esprit d'Arya, elle s'en retira rapidement.
Les yeux verts de l'elfe se tintèrent d'orage alors que dans ceux de la dragonne, un calme trop serein avait pris place. Arya frissonna d'appréhension, il lui semblait voir maintenant un sourire se dessiner sur les babines de la dragonne.
***
Nasuada faisait les cent pas dans sa tente tout juste dressée. Eragon était inconscient, Saphira blessée. Comment pouvaient-ils attaquer Dras-Leona dans ces conditions ? Il était totalement hors de question de rebrousser chemin jusqu'au rétablissement du duo-phare des Vardens mais d'un autre côté rester sur place c'était laisser toujours plus de temps à l'ennemi de les piéger.
Orik entra dans la tente, le visage grave. Il ne portait pas ses lourds atours d'apparat mais son allure n'en restait pas moins imposante dans son plastron poli et finement décoré. Le nain leva un regard fatigué sur la femme interrogatrice qui lui faisait face.
« Comment va-t-il ?
-Angela s'est occupé de lui. Le coup qui lui a été porté à la tête a été des plus violents d'après elle.
-Dans combien de temps sera-t-il sur pieds ? demanda-t-elle précipitamment.
-Un jour...peut-être deux, répondit-il en haussant les épaules.
Nasuada soupira et alla s'asseoir. Comment les troupes réagiraient-elles ? Et puis ce dragon qui surgissait de nulle part... Qu'en faire ? Une telle bête était un sérieux désavantage pour eux. Peut-être que la tuer pendant qu'elle était blessée était la meilleure solution.
-Et Saphira ?
-Ses blessures sont nombreuses et assez profondes. Les jeteurs de sort ont endigué la principale hémorragie au cou mais ses ailes n'ont pas été épargnées. Sa vie n'est plus en danger, cependant elle ne pourra pas combattre de sitôt.
Cette nouvelle était un nouveau coup dur, mais c'était la guerre, des milliers de vies dépendaient de ses choix. Elle n'avait pas le droit de s'apitoyer sur le sort d'Eragon ou celui de Saphira.
-Le Du Vrangr Gata a-t-il appris des choses grâce au dragon ?
-La dragonne, ma Dame. Malgré son inconscience son esprit reste très fermé. Ils ont cependant pu apprendre que à priori elle n'est liée d'aucune façon à un dragonnier. Du moins, jusqu'à présent, il n'ont rien trouvé la liant à Galbatorix...
Nasuada resta silencieuse un instant, réfléchissant intensément. Les jeteurs de sort envoyés par la reine Izlanzadi avaient porté toute leur attention sur la survie de Saphira, sûrement qu'une fois reposés ils sauraient forcer les barrières mentales de la dragonne.
-Comment Galbatorix a-t-il pu mettre la main sur un dragon de cette sorte ? pensa-t-elle tout haut.
Orik ne pouvait donner aucune réponse, la Brune planta son regard déterminé dans le sien et demanda son avis.
-Crois-tu qu'il en ait d'autres ?
-Je ne sais pas, mais...
Il fut coupé par l'arrivée d'un soldat visiblement perdu et essoufflé.
-Que se passe-t-il ?
-Ma Dame... C'est le dragon, enfin la dragonne, commença-t-il en panique.
-Eh bien ? Parle, je t'écoute.
-Elle...elle s'échappe...
-Quoi ? laissa éclater le chef des Vardens.
Elle et Orik se précipitèrent dehors et se dirigèrent vers l'endroit où était retenue la dragonne, un peu à l'écart du camp mais bien visible. Un attroupement s'y était formé et aucune trace de la bête. Nasuada sentit une boule se former dans sa gorge. Que s'était-il passé ?
***
Jambe droite, jambe gauche, aller avance ! Sa flamboyante crinière flottant derrière elle la jeune combattante se glissait entre ses opposants avec une fausse facilité. Lune savait qu'elle ne tiendrait pas plus de trois minutes... Si arrivé à cette échéance elle n'avait pas quitté le camp des Vardens, la Rousse se retrouverait alors sans défense aucune. Mais bon sang, quel cirque ! Lune agitait ses yeux verts dans tous les sens, depuis quand les humains s'associaient-ils avec d'autres races de la sorte ?
Elle n'avait pas le temps d'y réfléchir d'avantage, elle cherchait ardemment une échappatoire tout en repoussant les sorts et assauts de ses opposants. Sa magie lui échappait totalement si bien qu'elle sentait ce flux précieux s'échapper d'elle comme le ferait son sang si on lui tranchait les veines.
Ses ripostes étaient excessives et manquaient souvent leur cible, son cœur s'affolait et la douleur dans son crâne manquait de la faire tourner de l’œil à chaque mouvement. Ses sens lui faisaient peu à peu défaut; sa vue devenait flou, ses oreilles bourdonnaient. Elle souffrait, pourtant elle se battait, comme une tigresse. On sentait que sa vie en dépendait et cet ardent feu-follet faisait de nombreuses victimes malgré sa douloureuse maladresse.
Lune sentit quelque chose lui serrer la gorge et la tirer en arrière, un instant déséquilibrée elle ne pu éviter un coup qui vint la percuter au niveau des côtes, un cri de douleur lui échappa. Son corps déjà blessé et sanguinolant la sommait de cesser le combat par cette alarme physique qui sonnait en elle, la douleur.
Que sont quelques minutes de souffrance, même les plus horribles, face à une vie tout entière ? Absolument rien.
Se mordant la lèvre inférieure Lune s'arc-bouta, se coupant la respiration en tirant sur ce qui lui tenait la gorge, et battit rageusement du pied vers le premier venu. Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres tandis qu'un craquement lui parvenait.
Mais le temps passait et la guerrière, aussi fougueuse soit-elle, commençait à manifester de nets signes de fatigue. Son corps lui paraissait si lourd, ses réserves magiques quasiment épuisées, il ne lui restait plus que quelques secondes avant de ne s'effondrer. Elle sortit enfin du chahut sanguinaire dont elle était la cause, toujours poursuivie, mais débarrassée de la pression sur sa gorge sans y avoir fait attention.
Il faisait sombre et le terrain était détrempé par l'orage récent, ajouté à cela sa vision trouble et sa fatigue elle trébucha et fut rattrapée avant même d'avoir pu se relever. Alors que son esprit sombrait, elle sentit qu'on l'attachait et qu'on la déplaçait sans aucune délicatesse. A peu près à la verticale, Lune distingua vaguement une silhouette féminine la dominant avec une rage et une curiosité alarmante. Elle était belle, scintillante dans dans la nuit... Une flamme attirante...
« Nasuada...
La voix de la Rousse s'éteignit rapidement et son esprit se réfugia au plus profond d'elle-même. Son corps se détendit et sa tête partit sur le côté.
Le chef des Vardens regarda son ennemie, l'ennemie de ceux qu'elle représentait, qui pourtant paraissait si innocente ainsi inconsciente. Jeune, un visage doux et fin, de fous cheveux roux qui n'enlevaient rien à son charme. La jeune femme était nue et comme toute parure un pendentif trônait sur ses clavicules. Le sang, la pluie et la boue couvraient en grande partie sa peau cependant Nasuada, comme tout le monde ici, remarqua l'étrange ''marque'' de la Rousse. De son pied jusqu'au haut de son mollet un dragon d'argent s'enroulait autour de sa jambe.
Un silence pesant régnait sur les lieux du récent affrontement, cependant personne n'osait le rompre. Il y avait de nombreux blesser à soigner, des tentes à remettre en état, mais surtout des décisions à prendre quant à cette créature infernale envoyée par Galbatorix.
-Emmenez-la et surveillez-la, je veux qu'elle reste en vie suffisamment longtemps pour nous dire tout ce qu'elle sait sur le félon, dit-elle d'une voix calme. Vous, allez chercher les blessés, vous...
Elle donna ainsi une suite d'ordres qui furent tous exécutés sans discuter. Nasuada regarda ses hommes emmener la prisonnière d'un air grave. Orik qui se posait tout autant de questions qu'elle n'osait parler. Tous deux étaient sous le choc de ce qu'il venait de se passer.
-Galbatorix aurait-il pu créer une telle chose ? demanda-t-il plus pour lui-même qu'autre chose.
-Si c'est le cas, nous avons beaucoup de soucis à nous faire. » affirma Nasuada.
Elle laissa là Orik et se retira dans sa tente. Son cœur était serré et ses entrailles tordues de peur. Qu'adviendrait-il si Galbatorix avait vraiment créé cette monstruosité de toute pièce ? Après tout il avait bien privé ses soldats de la douleur. Et puis il avait quasiment réduit à néant les dragons, les exploitant sans vergogne. Il n'était plus à une aberration près, mais - et le chef des Vardens ne pouvait y croire - pouvait-il vraiment fusionner un dragon et un humain de la sorte ?
Elle l'avait vue cette dragonne, grande, imposante, aux écailles d'argent et aux ailes titanesques ! Pourtant à sa place, il n'y avait que cette fille au dragon marqué sur la jambe. Pire que tout elle avait vu l'une devenir l'autre.
Des frissons parcouraient son corps tandis qu'elle se changeait maladroitement pour aller se coucher. Si Galbatorix l'avait fait alors cette fille n'était qu'un avertissement avant d'envoyer une armée entière de ces humains-dragons contre eux. La peur la saisit et soudain elle eut envie de tout lâcher.
***
« Saphira ! Cria Eragon en se réveillant brutalement.
Il s'était relevé sans ménagement et se rallongea tout aussi tôt en grognant, les mains plaquées sur son front. Sa tête le lançait, il chercha cependant l'esprit de sa compagne avant tout. Il le trouva vite et sentit un grand soulagement l'envahir. Le jeune homme avait vraiment eu peur pour sa dragonne, des bribes du combat qui lui revenaient ayant précédé son trou noir mental le faisaient frissonner d'effroi. Saphira sortit doucement de son sommeil et Eragon put sentir son désarrois, elle s'en voulait de ne pas avoir su le protéger correctement.
« Comment vas-tu ? »
« Non, toi, comment vas-tu ? »
« Je vais bien, Saphira. J'avais peur pour toi mais tu as l'air d'aller bien. »
« Bien ? Je suis clouée au sol pour les deux prochains jours ! »
Le dragonnier rit, il n'avait pas envie de parler de ce qu'il s'était passé et était heureux que Saphira le comprenne. La dragonne de son côté avait besoin de se pardonner à elle-même, Eragon ne lui reprochait rien, mais c'était un besoin qu'il fallait qu'elle comble mais seule, plus tard.
« C'est l'occasion de commencer un régime, ne crois-tu pas ? »
Elle se renferma faussement, piquée dans son orgueil, il savait titiller sa vaniteuse amie.
« Je plaisante, Saphira. Tu le sais bien, je te trouve parfaite. »
Un elfe entra dans la tente du dragonnier et l'informa des derniers événements. Ces nouvelles secouaient les Vardens qui n'y comprenaient rien et qui, surtout, avaient peur. Il lui suggéra d'aller parler à Nasuada dès qu'il se sentirait mieux, mais le jeune homme avait une autre idée en tête.
« N'y va pas, Eragon ! S'il t'arrive malheur, je ne pourrais pas te protéger. »
« Je pense qu'il n'arrivera rien, Saphira... Je le sens... »
Formulant sa pensée, ses yeux s'étaient posés sur le coin de terre où était caché le dernier cadeau de Glaedr. Le dragon semblait serein face à cette menace, bien qu'il n'ait encore que peu communiqué.
Le dragonnier grogna en se levant. Son corps était courbaturé au possible, le repos lui avait été préconnisé mais il ne pouvait pas attendre. Leur ennemie était affaiblie et chaque minute passée lui redonnait des forces, c'était maintenant qu'il devait lui parler !
Saphira se mura dans le silence, profondément en désaccord avec cette idée et vexée au plus haut point que l'ardent jeune homme n'écoute point ses conseils. Lui-même commençait à douter de sa brillante entreprise quand il approcha du lieu de détention de la...chose ? Qu'était-elle au juste ? Les Urgals en faction le saluèrent sans formalités puis le laissèrent entrer dans la tente dissimulant l'ennemie aux regards des curieux et autres revenchards. Elle avait tué nombre des leurs, mais pour l'heure, elle semblait bien vulnérable.
Eragon, plus tôt, aurait été profondément choqué du traitement qui avait été réservé à la jeune femme lui faisant face. Nue, à peine entourée d'une couverture jetée à la hâte sur ses épaules, ses poignets étaient menottés au potau faisant office de pilier central à la porte. Il sentit les charmes qui avaient été dressés pour entraver ses mouvements comme sa magie. Tant de précautions... Aujourd'hui, il se demandait si ce n'était pas insuffisant.
« Ne t'approche pas, dragonnier... souffla la prisonnière d'une voix rocailleuse et faible.
Il continua et avança d'un pas supplémentaire.
-Je t'ai dit de ne pas approcher ! hurla-t-elle en tournant ses iris des plus agressifs vers lui.
Cette fois, il se stoppa. Restreinte à la limite que lui permettait ses chaînes, son ennemie semblait des plus sauvages. Son regard brûlant, ses lèvres crispées montrant des dents serrées, elle aurait pu le mordre. Qu'était-elle ?
-Pas ce que tu crois en tout cas, répondit-elle à sa question intérieure.
Il resta un instant interdit. Comment avait-elle fait ? Il s'entraînait pourtant durement à la magie, il aurait cru que ses pensées étaient plus organisées et moins lisibles depuis tout ce temps ! Sa voix était toujours aussi faible et rocailleuse, mais il crut discerner une certaine malice dans son comportement.
-Ne sois pas étonné, Eragon. Tu n'es pas le seul à te poser ces questions en ce moment. Cela m'amuse, mentit-elle très clairement.
-Qu'est-ce que...
-Je suis ? compléta-telle dans son élan provocateur. Vous êtes marrant, vous, les humains. Vous cherchez toujours à mettre des noms compliqués sur des choses évidentes. Bon, vous êtes toujours moins tâtillons que les elfes, mais c'est quand même amusant.
-Arrête cela tout de suite. Tes heures sont comptées ici, aussi devrais-tu faire montre de plus de coopération si tu veux rester en vie.
Il apprenait, petit à petit. Les bons sentiments n'allaient pas de pair avec les responsabilités, aussi tentait-il de se montrer dur envers cette insolente prisonnière.
-Ce sont tes heures qui sont comptées maintenant que je suis là, petit homme. Ta dragonne ne t'a-t-elle rien appris ? ajouta-t-elle d'un ton moqueur. Et Glaedr ? Me battre l'a sûrement privé de toute sa vitalité, le pauvre... N'a-t-il plus la force de répondre à tes questions qu'il faille que tu viennes me les poser à moi ?
Elle bascula la tête en arrière, la laissant reposer contre le bois dans son dos. L'ennemie reprenait son souffle après cette longue tirade. Il fallait dire que personne n'avait pris la peine de venir soigner la pauvresse et que ses forces demeuraient limitées.
-Tu devrais me tuer, Eragon.
-Pourquoi le ferais-je ? J'ai besoin de tes réponses, de savoir ce que tu sais sur Galbatorix.
-Oh, alors ce n'est pas pour moi que tu t'inquiètes... sembla-t-elle réaliser d'un air déçu.
Elle laissa passer quelques instants silencieux, à écouter les bruits alentours, puis planta avec vivacité ses prunelles vertes dans celles du dragonnier.
-Galbatorix devrait être le cadet de tes soucis avec moi dans les parages. Dès lors que je pourrais quitter ce camp, tu ne seras plus, affirma la Rousse avec le plus grand sérieux. D'ailleurs, plus aucun de vous ne sera, acheva-t-elle dans un sourire de mauvaise augure.
-Mensonges !
-Ah, tu crois ? Sans l'intervention miraculeuse de Glaedr, toi et ta dragonne seriez déjà morts. Cela ne te semble pas bizarre qu'il se soit si brutalement manifesté alors qu'il était encore rongé par le chagrin de la perte de son dragonnier. Laisse-moi deviner, il n'avait encore jamais montré signe de vie depuis ce jour, non ?
Son ton était moqueur, hautain, condescendant, et la réaction du dragonnier ne l'empêcha pas de continuer sur sa lancée.
-Tu es trop faible, petit homme. Il faut constamment être derrière toi pour protéger ta mésirable existence. C'est pathétique... »
« Range ton venin, métisse ! Ta race indigne te rend présomptueuse et je promets de t'arracher le coeur si tu continues à insulter Eragon de la sorte ! »
« Tu es moins impulsive qu'on le raconte, Saphira. Je me demandais quand tu te déciderais à intervenir... »
« Cesse tes sifflements, je ne veux plus entendre un mot de la part d'un être qui aurait dû disparaître il y a des millénaires. »
« Tu es méchante, ma "soeur". »
« Je ne suis pas ta soeur ! rugit mentalement la Bleue. Tu n'es ni dragon, ni humain ! Ton existence même est une insulte à ma race ! »
Ni dragon...ni humain...Eragon en demeurait hébété et cela semblait fortement amuser la créature lui faisant face.