Le coeur a ses raisons que la raison ignore...
Eragon était dans le château de Galbatorix, Brisingr à la main, la tête haute, les sourcils froncés. Il était caché derrière une statue érigée pour le Tyran, dans le château même. Eragon savait qu'il jouait sa vie en cet instant, Saphira était dehors, planant très, très haut dans le ciel, histoire de remarquer quelque anomalie. Ils avaient coupé la communication mentale, parce que Galbatorix était capable de repérer cette communication, aussi infime soit-elle. Soudain, une procession de servantes passa dans le couloir où il était tapi. Eragon sursauta, et raffermit sa prise sur son épée de feu. Une jeune femme en particulier retint son attention : Brune, ses longs cheveux tressés tombant dans son dos, le teint mat, des yeux d'un bleu turquoise saisissant aux longs cils. Eragon, sans faire attention à ce qu'il faisait, bougea un peu : un morceau de fer traînait par là, et il le heurta : le métal émit un bruit puissant, attirant l'attention sur Eragon, effrayé. Des gardes en uniforme firent irruption à l'entente des cris des jeunes femmes, et empoignèrent Eragon. Bizarrement, lui ne cherchait pas à se défendre, les yeux fixés sur la jeune femme. Ses yeux s'attardèrent sur un détail de son visage : ses oreilles se finissaient en pointe. Choqué, Eragon ne remarqua même pas que les gardes le jetèrent dans une cellule moisie, et il resta là longtemps, en proie à une réflexion profonde. La jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux bleus était une elfe. Une elfe magnifique. Eragon n'essaya même pas de reformer le contact avec Saphira, tant il était préoccupé.