Regarder l'avenir.
Chapitre 5 : Et une nouvelle expédition suicide… une.
1631 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 09/11/2016 23:24
Changement décor en dévoilant la décoration d'un dragon d'airain, empalé sur une épée.
Tous les vikings sourirent en reconnaissant qu'il s'agissait de la grande salle. Tous les dragons, eux, reculèrent d'effrois et grimacèrent.
Dans la grande salle, la discussion est véhémente et animée. La voix de Stoïck surpasse bien sûr les autres.
« Ou nous en venons à bout, ou c'est eux qui viendront à bout de nous. Il n'y a qu'une seule façon de nous débarrasser d'eux. Si nous détruisons leur nid et le détruisons.
Les dragons s'agitèrent de façon désordonnée… à la fois effrayés et espérant. C'est dangereux pour les humains de venir. Ne l'ont-ils pas compris ? Mais s'ils y arrivaient ? S'ils réussissaient à les délivrer de la reine.
Les vikings eurent un sourire, pensant que l'affirmation de Stoïck était vraie.
Harold fronça les sourcils. Troublé par la réaction des dragons. Il avait l'intuition qu'il y avait une autre explication que la simple peur d'être chassé derrière l'agitation des dragons.
« Les dragons partiront et trouveront un autre foyer. »
Stoïck ponctua sa phrase en plantant son couteau dans un coin de la carte. Là où la position du nid est censé être.
« Faisons une dernière recherche avant d'être coincer par les glaces. »
« Mais tous ces bateaux qui reviennent jamais. » Proteste un viking.
« On est des vikings, ce sont les risques professionnels. »
Harold et quelques autres reniflent à la déclaration. Cette phrase pourrait devenir le slogan de l'homme au vu du nombre de fois où il la répétait.
« Alors qui vient avec moi. »
La salle se fit soudain silencieuse et les vikings détournèrent la tête, de toute évidence absolument peu enthousiasme à l'idée de l'expédition. Les fausses protestations commencèrent à fuser.
« Aujourd'hui, je suis pris. »
« Je dois aider aux tâches ménagères. »
Harold rit, comme les autres adolescents et enfants de la pièce. Les adultes les foudroyèrent du regard, gênés. Il faut dire que même les dragons s'y étaient mis.
« D'accord… Ceux qui resteront, devront s'occuper d'Harold. »
L'adolescent en question cessa aussitôt de rire en entendant l'argument de son père pour faire partir les autres.
« Harold… » Commença son père.
« Je peux m'occuper de moi. Vous n'avez pas à… menacer les gens de s'occuper de moi. »
Stoïck souffla. Il savait qu'il n'allait pas pouvoir argumenter davantage. Harold était cruellement blessé… Il n'écouterait pas. Et il aurait raison.
Aussitôt la condition posée, les mains se précipitèrent en l'air pour se porter volontaire pour la mission du nid.
« Ah, j'aime mieux ça. »
Harold se crispa et serra les dents. Il se sentait vraiment aimé là… Autour de lui, on se décala un peu, gêné, mais personne ne se risqua à parler. Qui y-aurait-il à dire, de toute façon ?
Cette fois, c'était la fin de la réunion. Les vikings quittèrent la grande salle en discutant.
« Ouai… J'emballe mes sous-vêtements. »
« Non, j'ai besoin que tu restes pour entrainer des nouvelles recrues. »
« Ouai ! » S'exclamèrent les adolescents mâles.
Les jumeaux se fracassèrent la tête l'une contre l'autre. Morvik se redressa fièrement. Bâtonnet offrit un sourire timide et calme. Astrid se redressa, elle aussi fière, et repoussa doucement sa mèche. Harold, lui, se contenta de soupirer. Au fond, il était mécontent de se retrouver dans cette formation. Même si c'est plutôt amusant depuis qu'il avait découvert certain truc sur eux grâce à Krokmou.
« Oh parfait, oui. Et, pendant que je donnerais mon cours, Harold restera seul à la forge. Métal en fusion, lames affutées comme des rasoirs, livré à lui-même… Ca va ? Qu'est-ce qui pourrait se passer de mal ? »
« Eh ! Je me débrouille très bien tout seul à la forge. » Protesta Harold, insulté.
« Je sais, Harold. Je n'ai jamais dis le contraire. En fait, j'ai laissé ton père en venir avec sa propre conclusion. Qui était erroné. Bien sûr. » Le tranquillisa Gueulfor.
« Pourquoi tu as fait ça, » S'énerva Stoïck.
« Un argument pour te convaincre de le mettre dans la formation. »
Personne ne répliqua et la vision reprit.
Stoïck s'installa sur le banc et soupira, accablé.
« Oh ce gamin…. Qu'est-ce que je vais faire de lui, Gueulfor ? »
« Pourquoi pas l'entrainer avec les autres ? »
Stoïck se tourna vers son ami, une expression de surprise incrédule sur le visage.
« Non mais je suis sérieux. »
« Oui, moi aussi. »
« Ce petit gars va se faire tuer avant que tu ait laissé sortir un seul dragon de sa cage. »
« Arrête, t'en sais rien. »
« Je sais… »
« Non, t'en sais rien. »
« Si, justement je le sais. »
« Nooon. T'en sais rien. » Insiste le forgeron.
« Ecoute, tu sais comment il ait. Depuis qu'il sait ramper, ce gamin… il est différent. Il n'écoute pas. Il a la capacité d'attention d'un poisson rouge. Je l'emmène pêcher et il va à la chasse aux trolls… »
« Eh ! J'avais cinq ans ! Et Gueulfor m'avait dit qu'il existait. Tout pourrait arrêter cette histoire ! »
Stoïck sourit, sans répondre. La vérité, c'est qu'il aimait raconter cette histoire. Il la trouvait drôle. Harold s'était fait peur en explorant une grotte.
« Les trolls, ça existe. Il vous vole vos chaussettes… Mais les gauches uniquement… Pourquoi ça ? »
La salle, bien évidemment explosa de rires. Rires qui perdurèrent durant de longues minutes.
« Quand j'étais gamin… »
« Ca y est… » Soupira Harold en roulant des yeux sous le regard curieux des plus jeunes (adolescents compris) et celui amusé des adultes.
« Ca y est… Il recommence… » Râla Gueulfor, le nez dans sa chope.
Le chef continua imperturbable.
« Mon père m'a dit, un jour, de me frapper la tête contre un rocher et je l'ai fait… Je croyais que c'était de la folie mais j'ai rien dit. J'ai obéis et tu sais ce qui c'est passé ? »
« Tu as eu mal à la tête. » Répondit Harold sans faire l'effort de baisser la voix.
Stoïck eut un pincement au cœur en notant la similitude de sa réponse avec celle de Gueulfor. Le forgeron, quand à lui, rit de bon cœur.
« Tu as eu mal à la tête. » Répondit Gueulfor.
« Le rocher a fendu en deux. Ca m'a appris ce qu'un viking peut faire, Gueulfor. Il peut écraser une montagne, raser les forêts, dompter les mers. »
Finalement, Stoïck, calmé semble-t-il, revint s'assoir près de son ami.
« Même quand j'étais petit, je savais ce que j'étais. Ce que je devrais être plus tard. Harold n'est pas comme moi. »
Harold fronça les sourcils. Le ton de son père. C'était comme du regret, de tristesse… Pas de la honte. C'était plutôt comme s'il était triste qu'Harold ne sache pas qu'elle était sa place. Qu'il regrettait de ne pas réussir à instaurer une relation avec lui… Comme s'il avait peur pour lui.
« Stoïck, tu peux pas l'arrêter. Tu peux seulement le préparer. Je sais que cela semble sans espoir… mais la vérité, c'est que tu ne seras pas toujours près de lui pour protéger le gamin. Il va aller voir dehors encore. Il est sans doute dehors en ce moment même. »
« Trop vrai. » Marmonna quelqu'un.