Le Temple d'Ôrin

Chapitre 2 : La Vie au Temple

Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/02/2012 15:41

C'est sombre et il n'y a pas de bruit. Il fait doux et chaud. Je flotte. Mais tout d'un coup, il y a un drôle de bruit, qui semble venir de très loin. Mais il est de plus en plus fort. Il se répète. Le bruit commence à me faire mal aux oreilles. J'ouvre les yeux. Et là, je reconnais le son du gong du matin. La lumière passe un peu par les fenêtres et me pique les yeux. J'ai pas envie de me lever. Je veux dormir. Mais je sais que si je le lève pas, les maîtres vont me gronder. Donc, je m'assoie, je me frotte les yeux et je baille. Je regarde les murs. Comme le soleil est en train de se réveiller, il y a des taches oranges à cause de la lumière qui passe à travers les petites fenêtres rondes. Mais ils sont fait de grosses pierres grises très lisses. Je sais que les experts en arts martiaux ne doivent pas avoir besoin de beaucoup de choses, mais pourquoi tout doit être aussi ennuyeux? Il n'y a que les futons et quelques meubles et armoires dans la pièce. Super ennuyeux! Je me retombe dans mon futon. Nous dormons à beaucoup dans la même chambre. On nous a divisé par âge.

« Eh! Kulishô! Faut te lever! »

- D'accord! D'accord! Fff... »

Je regarde Hêzekozô, qui me sourit avec toutes ses dents pointues. Des fois, quand il sourit, j'ai un peu peur. Mais je sais que Hêzekozô est gentil, même s'il a une tête de tigre.

« Aller! Il faut te réveiller! »

Il me met un de ses doigts sous le nez. Et ses poils me chatouillent!

« Arrête! Ha! Ha! Ha! »

J'essaie de le pousser en gigotant mes mains partout, mais comme il continue, je finis par éternuer, et il y a plein de morve qui est expulsée de mon nez et qui va sur sa main.

« Aaaaah! Mais t'es dégoûtant!

- Ha! Ha! Ha! Ha! Bien fait! »

 

« Vous êtes tous les deux aussi bêtes que dégoûtants! Ah! Pourquoi je dois voir vos têtes tous les matins?! »

Je regarde vers celui qui a dit ça. C'est Rakkayama. Il est bête et méchant. Je crois qu'il est jaloux de moi. Il est pas aussi bon que moi pour se battre et en plus, il est tout maigre, il a des yeux qui tombent et un nez crochu! Il est moche!

« Ouais! T'as raison, Rakkayama! »

Et ça, c'est son ami, Kuruhei. Lui, c'est le contraire, il est gros. Mais il est très bête aussi! Je leur tire la langue et je leur dis:

« C'est nous qui avons pas de chance de voir vos sales caboches toutes moches! Et en plus, vous êtes bêtes et vous savez pas vous battre!

- Quoi, non, mais tu vas voir, toi! »

Au moment où ils vont venir vers moi, la porte s'ouvre et Kashusan-sensei entre.

« Aller, les enfants! Préparez-vous! Il faut que vous alliez prendre le petit-déjeuner avant l'entraînement! »

Rakkayama et Kuruhei arrêtent de venir vers moi, mais me regardent d'un air fâché. Je leur tire la langue et ils me regardent encore plus fâchés. Les narines de Rakkayama ont même l'air de s'écarter. Il a une drôle de tête comme ça et je commence à rigoler très fort. Je regarde Hezêkôzô et Tachiobô, et ils rient aussi. Quand Tachiobô rit, il a ses yeux bleus qui se ferment. Il m'a dit qu'il est blond, mais je ne l'ai jamais vu avec des cheveux. Rakkayama a l'air de se fâcher encore plus, en nous voyant rire, et nous on rit encore plus.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? »

Je me retourne, et je vois Konomon, qui nous regarde avec ses yeux noirs ronds et sa grande bouche ouverte. On rit encore plus.

« Mais quoi ?? Qu'est-ce qu'il y a ? Dites-moi ! Vous êtes pas sympas ! »

 

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Quand on arrive au réfectoire, on va prendre notre table habituelle. Le réfectoire est très grand. Et c'est une des pièces avec le plus de lumière dans le temple, car les fenêtres sont très grandes. Il y a douze très longues tables. On s'assoie à notre endroit habituel, sur les coussins, en nous mettant à genoux. Tachiomon arrive. Il a cinq ans. Il ressemble beaucoup à Tachiobô.

« Eh petit frère ! Viens ! »

Tachiomon s'assoie toujours avec nous pour manger.

« Alors, Mon-kun, tu as bien dormi ?

- Oui, Bô-chan ! »

Il s'appellent toujours Mon-kun et Bô-chan.

« Tu as réussi à refaire l'enchaînement d'hier, durant l'entraînement d'avant qu'on aille se coucher ? »

Tachiobô regarde en bas et fait non de la tête.

« C'est pas grave ! Je vais t'apprendre ! D'accord ? »

Le petit regarde son grand frère avec un grand sourire et fait oui de la tête.

 

Tout à coup, je vois enfin Kulilin qui entre dans le réfectoire. Il a l'air perdu, il regarde partout et d'autres élèves le bousculent. Je fronce les sourcils et je me lève.

« Lin-kun ! »

Je l'appelle, en essayant de faire comme Tachiobô. Je l'appelle plusieurs fois, mais il a pas l'air de comprendre que c'est lui qui est appelé, mais il regarde mon côté, et me vois bouger les bras. Il vient enfin vers nous.

« Kulishô !

- Appelle-moi Shô-chan !

- Euh... Hein... ?

- Il faut m'appeler Shô-chan !

- … D... D'accord, Shô-chan...

- Je vois que tu as maintenant les six points sur le front ! Le symbole de notre temple !

- Hmm ! Hmm ! Ils l'ont fait ce matin.

- T'as réagi comme hier, en pleurant ? »

Je regarde Tachiobô et il a un air méchant quand il dit ça. Ca me choque. Pourquoi il essaie d'être méchant avec Kulilin ? Mais mon petit frère fait non de la tête.

« Hmm ! Hmm ! Non ! Ca, ça fait pas peur ! Mais j'aimais bien avoir des cheveux !

- Tout le monde doit se raser les cheveux, en venant au Temple ! » dit Hêzekozô.

« Mais toi, t'es pas rasé !

- Ah... Mais moi, c'est parce que je suis un humain-animal ! C'est pas pareil !

- C'est pas juste !

- Et moi, ils m'ont mis les points en coloriant mes poils. Le produit qu'ils m'ont mis grattait ! »

Hêzekozô fait une drôle de grimace et Kulilin se met à rire. Je reprend la discussion que je voulais avoir.

« Lin-kun ! Il ne faut plus pleurer, d'accord ! Sinon, tout le monde va se moquer de toi ! Et puis, un expert en arts martiaux ne pleure pas ! »

Kulilin regarde la table et dit :

« Je sais... Ils l'ont fait, hier avant d'aller dormir. Ils se sont moqués de moi... »

Il a l'air triste et encore sur le point de pleurer. Ah non ! Il va pas recommencer ! Je vais lui dire d'arrêter, mais Tachiomon parle avant :

« Pourquoi t'as pas de nez ?

- … Je sais pas ! Pourquoi tout le monde me pose cette question ! Ils se sont aussi moqués de moi à cause de ça !

- Crie pas sur mon petit frère, crapaud !

- Toi, crie pas sur mon petit frère, Tachiobô ! »

Je regarde méchamment Tachiobô et lui me regarde pareil. Kulilin a l'air de commencer à pleurer.

« Ah non ! Tu pleures pas, Kulilin ! »

Il me regarde choqué, puis regarde la table sans rien dire. Maintenant il boude !? Mais avant que je puisse lui dire quelque chose, Konomon parle.

« Dites ! Vous savez, j'ai une idée super !

- Ah non, Konomon ! On va être encore puni à cause de toi !

- Mais... Vous êtes pas gentils ! Ecoutez, au moins... »

Mais avant qu'il dise quelque chose, Kashusan-sensei passe par notre table et nous met à manger.

 

 

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Après le petit-déjeuner, nous sortons dans la cours extérieure pour notre entraînement du matin. La cours est très grande avec plein de grosses dalles grises. Il y a des arbres autour, juste à côté des vieux bâtiments du temple. Il fait beau aujourd'hui, c'est pour ça qu'on n'utilise pas le dôjô intérieur. Nous sommes séparés en groupes d'âge. Les garçons de quatre à six ans ensembles. Les sept à neuf ans ensembles. Ensuite, les dix à douze ans ensembles aussi. Puis, les treize à quinze ans. Après, les seize à dix-huit ans. Et enfin, les grands, de plus de dix-huit ans. Moi, j'étais entré à six ans dans le groupes des sept-neuf ans, parce que j'étais très fort ! Mais ils me laissent pas passer dans le groupe des dix-douze ans, maintenant. Mais au moins, j'ai pas besoin de me lever plus tôt pour l'entraînement. À treize ans, on commence l'entrainement plus tôt. Mais on termine plus tard à partir de dix ans.

 

Aujourd'hui, Pibôsan-sensei apprend aux groupe des grands. Celui qui apprend à mon groupe est Meguzô-sensei. Et Kashusan-sensei s'occupe du groupe de Kulilin, les plus petits. Nous essayons tous de refaire exactement les enchaînements que nous présentent nos sensei et on crie nos kiai, comme ils nous le demandent, à la fin de chaque enchaînement. Je vois que les plus grands, ceux qui ont plus de quinze ans, sont déjà en train de faire des combats. Plus on devient grand, et plus on fait des combats, plutôt que de copier les mouvements des maîtres. Je regarde Kulilin, et il a l'air un peu perdu. Des élèves sont en train de se moquer de lui. Mais pourquoi il fait pas ce que montre Kashusan-sensei ? C'est pas difficile. Son maître vient vers lui, et Kulilin arrive enfin à faire les choses comme il faut. Son sensei le laisse, mais je crois que l'un des élèves dit quelque chose à mon petit frère et il tombe comme un idiot. Tout le monde se met à rire. Mais il est bête ou quoi ?! Il se relève et se remet à faire les mouvements, mais il a l'air de pleurer et fait toujours n'importe quoi. Mais arrête de pleurer et fais les choses comme il faut !

« Ha! Ha! Ha! Ha! Ton petit frère est pas seulement moche, il a aussi l'air bête et totalement nul !

- La ferme, Rakkayama !

- Kurishô ! Arrête de crier et concentre toi sur ce que tu fais ! Tes enchaînements ne sont même plus corrects ! »

Rakkayama rigole, mais je préfère ne rien dire. Je le déteste ! Je recommence et j'essaie de faire les choses mieux. C'est à cause de Kulilin ! Il faut qu'il arrête d'être aussi nul.

 

Après la fin de l'entraînement, je vais voir Kulilin.

« Mais pourquoi tu fais pas les choses comme il faut !? T'es bête ou quoi ?!? »

Il me regarde choqué, puis baisse les yeux.

« Mais j'essaie... Et je suis pas bête...

- Si, t'es bête ! Sinon tu y arriverais ! »

Je me retourne et je vois que c'est Tachiobô, qui a dit ça. Il sourit d'une manière méchante.

« Arrête d'embêter mon petit frère ! »

Je le pousse.

« Me pousse pas ! Tu veux te battre ?! »

On se met en position de combat.

« Eh ! Pas de bagarre ! Vous deux ! Vous allez me faire une autre série d'enchaînements et ce midi, vous êtes de corvée dans les cuisines !

- Mais Meguzô-sensei...

- Il n'y a pas de mais ! Allez tout de suite faire une nouvelle série d'enchaînements »

Tachiobô et moi allons vers le centre de la cours pour faire notre punition. Mais il me chuchotte :

« Tout ça, c'est la faute de ton frère !

- C'est pas vrai ! C'est toi qui est venu l'embêter !

- Il a qu'à pas être aussi stupide ! »

Mais pourquoi il est aussi méchant...? Je croyais que c'était mon copain. Je retiens quelques larmes. Je veux pas être un pleurnicheur comme Kulilin.

 

 

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Qu'est-ce que ce cours d'histoire est ennuyeux! Ce matin, j'ai eu les cours de lecture et d'écriture, puis de math. Après, j'ai dû faire ces stupides corvées à la cuisine. Et après avoir mangé, j'y suis encore retourné. J'ai même pas pu parler à Kulilin, parce que Tachiobô et moi avons mangé dans la cuisine. Et en plus, il me fait la tête. Après, nous avons encore fait un entraînement par groupes. Et encore après, les cours ont recommencé. Meguzô-sensei continue sa leçon.

« Les premiers humains-animaux sont donc apparus il y a cinq-mille ans. Avant ça, il n'y avait que des humains-humains et des humains-monstres. À cette époque-là, les humains-humains et les humains-monstres étaient sans arrêts en guerre. Pour obtenir la victoire, les humains-monstres, moins nombreux que les humains-humains, ont créés des humains-animaux après des expériences scientifiques utilisant des humains-humains. Ils pensaient ainsi qu'en en faisant des êtres proches des humains-monstres, ils se mettraient de leur côté. Cependant, ce que les humains-monstres n'avaient pas prévu, c'est que les humains-animaux ne veuillent pas tuer les humains-humains. Et qu'en fait, ils ne voulaient détruire aucun camp. Il y eut un soulèvement de la Générale humaine-animale Lamina, lors d'une bataille décisive à l'ancienne Pékinople, qui est aujourd'hui devenue Nishi no Miyako, et qui était alors un point stratégique important et où les plus importants généraux se trouvaient alors. Elle avait lâché une bombe anti-électronique, qui désactiva toutes les armes des humains-humains et des humains-monstres et les captura tous, avec son armée de soulèvement d'humains-animaux, à laquelle s'étaient alliés quelques humains-humains et quelques humains-monstres, désireux eux aussi de paix. Pendant que de chaque côté, dans chaque capitale des deux camps, d'autres personnes désireuses de paix dans leurs camps, capturèrent les familles royales des deux camps. Sans les familles royales, qui étaient les personnes qui voulaient le plus poursuivre ce conflit millénaire, les humains-humains et les humains-monstres ont pu commencer à faire la paix. Avec la fin des deux familles royales, le monde se divisa en plusieurs pays, mais ils n'étaient plus divisés entre humains-humains et humains-monstres, ni même en humains-animaux. »

Qu'est-ce que je m'ennuie...

 

 

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Après les cours d'histoire générale et de philosophie, nous avons encore eu un entraînement, et Kulilin a encore été nul et tout le monde s'est moqué de lui et moi. Alors, j'ai décidé de l'entraîner un peu, avant le repas du soir, pendant la pause avant le dernier entraînement de la journée, car après on va dormir.

« Kulilin, je vais t'apprendre à faire les mouvements que tu dois faire. Mais il va falloir faire exactement comme je le dis, d'accord?

- Tu ne m'appelles plus Lin-kun?

- Hein...? Mais on s'en fiche! Fais ce que je te dis!

- D... D'accord!

- Bon! Alors, pour commencer tu dois apprendre à faire ça! »

Je lui montre alors quelques mouvements de base. Il essaie de refaire, mais il ne les fait pas juste. Alors, je recommence. Et on passe comme ça les deux heures de la pause. Il finit par comprendre et il se débrouille bien. Je suis un bon professeur! Je suis content qu'il y arrive enfin. Comme ça, tout le monde va arrêter de se moquer de nous.

 

Quand c'est l'heure de l'entraînement, je dis à Kulilin:

« Fais tout bien comme je t'ai dit!

- Oui! Promis! »

Il me dit en souriant. Quand je viens vers mon groupe, Rakkayama essaie de se moquer de moi.

« Tu donnais des trucs pour que ton petit frère soit encore plus ridicule?

- Tais-toi! Maintenant, Kulilin sait quoi faire et il va être super! Meilleur que toi, sale caboche!

- Comme si ton crapaud de frère pouvait être plus fort! Il arrive déjà pas à rester sur ses pieds! »

Il m'énerve! Je le déteste! Je regarde Tachiobô, mais il regarde de l'autre côté et il a l'air de me faire la tête. Puisque c'est comme ça, moi aussi je le boude! Du côté de Kulilin, je vois que plusieurs petits se moquent de lui, il a la tête basse. Ils vont voir s'ils vont toujours se moquer de lui!

 

Je commence l'entraînement, une fois que Meguzô-sensei nous dit de commencer. Un coup de poing en avant. Je replie le bras et je tends le coude. Coup avec l'autre coude et je tends le bras pour donner un coup de poing. Garde. Coup de pied au-dessus de ma tête. Je me retourne et je frappe de l'autre pied. Après quelques minutes, je regarde du côté de mon frère. Et je reste sans bouger pendant un moment, tellement je suis choqué par ce que je vois. Il recommence! Il ne fait rien comme il faut! Tout le monde rit! Pourquoi il ne s'arrête pas!? Il aurait l'air moins stupide, au moins! Mais non, il continue tout le temps et fait n'importe quoi. Il est toujours en retard sur tout le monde, et ses coups ont l'air très faibles.

« Ha! Ha! Ha! Ha! Et tu disais qu'il était meilleur que moi! Il est trop nul! »

Je lance un regard furieux à Rakkayama et à Kuruhei qui rigole avec lui. Je regarde aussi Tachiobô et je vois qu'il sourit. Je suis triste. Pourquoi il est content qu'on se moque de moi? Je regarde de nouveau vers Kulilin. C'est de sa faute! Il fait exprès d'être idiot pour m'embêter ou quoi?!

 

Quand la fin de l'entrainement arrive, je vais vers Kulilin et je lui crie dessus:

« Mais pourquoi tu as fait ça?! Tu as tout réussi comme il faut, tout à l'heure! »

Ah! Non, maintenant, il se met à pleurer! N'importe quoi!

« Je suis désolé... Snif... Je sais pas pourquoi j'y arrive pas... Quand tout le monde se moque de moi, j'arrive plus à me concentrer et je fais n'importe quoi... Snif... »

Il se frotte les yeux.

« Raaah! J'en ai marre! »

Je m'en vais dans l'autre direction pour aller vers mon dortoir et je le laisse là. Il m'énerve. Je vois Tachiobô qui me regarde d'un air content.

« Ton frère est aussi mauviette que toi, il continue de pleurer! »

Je me tourne vers Rakkayama, vraiment très en colère, et il recule un peu. Je lui saute dessus. Cette fois-ci je vais lui casser la figure! Je me mets à le taper sur le visage, n'importe comment. Kuruhei essaie de m'arrêter, mais je frappe au nez, et il se met à pleurer.

« Kurishô! Qu'est-ce qu'il te prend?! Arrête ça! »

Quand je vois Pibôsan-sensei et Kashusan-sensei venir vers nous avec un air très fâché, je me calme tout de suite. Je regarde Rakkayama et lui aussi pleure, et il est dans un sale état. Bien fait!

« Qu'est-ce que c'est que cette violence! Tu vas voir Âmonshu-sensei, tout de suite! »

Il me prend alors par le bras et me trenne vers le bureau d'Âmonshu-sensei.

« Kashusan emmène Rakkayama et Kuruhei à l'infirmerie. »

 

 

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Je rentre dans mon dortoir. Je suis privé de pause de l'après-midi pour toute la semaine! Je vais devoir faire de l'entraînement en plus, pendant toute une semaine! Et pendant un mois, je vais être de corvée à la cuisine! Je me frotte les yeux, pour arrêter les larmes. Un expert en arts martiaux ne pleure pas. Tout ça, c'est à cause de Rakkayama! Je le regarde, il est déjà en train de dormir. Je voudrais aller le taper, mais je vais encore être puni. Je me mets donc dans mon futon.

 

 

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La semaine continue de la même manière, avec Kulilin qui fait l'idiot, Tachiobô qui est devenu méchant avec moi, Rakkayama et tout le monde qui se moque de moi et de mon frère! Et moi, je suis obligé de faire cette stupide punition. Finalement, samedi, nous rentrons enfin chez nous. Cette fois, on prend un sky-bus. C'est seulement quand on vient la première fois au temple, qu'on marche. Il paraît que c'est une épreuve. En sky-bus, on arrive très vite au village d'Ôrin. Je sais pas pourquoi, mais Pibôsan-sensei nous accompagne, Kulilin et moi. Quand on arrive à la maison, papa et maman sont surpris de voir Pibôsan-sensei. Ils nous envoient moi et mon frère dans nos chambres. Je me demande de quoi ils vont parler.

« On va jouer dans ta chambre, Shô-chan? »

Il a l'air très content. Trop content!

« Non! Et ne m'appelle pas Shô-chan! »

Il recule un peu. Quel peureux! Il baisse la tête et chuchotte:

« Mais c'est toi qui m'a demandé de t'appeler comme ça...

- Bah je veux plus! Et je vais dans ma chambre tout seul! T'as qu'à aller dans la tienne! »

Je vais donc dans ma chambre, qui ressemble beaucoup trop à celle de Kulilin.

 

Après un temps très long, papa nous appelle Kulilin et moi.

« Kulilin! Kulishô! Venez ici tout de suite!! »

Oulah! Il a l'air fâché. Je me demande ce qu'il veut. J'ai un peu peur d'y aller, mais je sais que si je n'y vais pas, ce sera pire. Alors, je sors de ma chambre et j'essaie d'y aller le plus lentement possible. Je vois Kulilin sortir de sa chambre et il fait pareil.

« Dépêchez-vous! »

Là, il vaut mieux y aller vite, sinon il sera encore plus énervé. Quand on entre dans le salon, Pibôsan-sensei n'est plus là et papa et maman nous regardent d'un air fâché. Surtout papa.

« Kulilin! »

Il fait un petit bond quand il entend son nom.

« Pibôsan-sensei m'a dit que tu étais un très mauvais élève! Qu'est-ce que c'est que cette histoire?! T'es pas là-bas pour paresser! Tu vas tout de suite commencer à travailler! Je ne tolérerais pas que tu sois un fainéant! »

Kulilin baisse le regard et va commencer à pleurer. C'est bien fait pour lui!

« Et arrête de pleurer! »

Moi et Kulilin sursautons.

« Et toi, Kulishô! »

Quoi, "moi"? J'ai rien fait!

« Pourquoi tu n'aides pas ton frère à faire mieux?! »

Quoi?! Mais c'est pas juste! J'ai essayé de l'aider! C'est lui qui fait l'idiot et qui fait rien comme il faut!

« Mais c'est ce que j'ai essayé de fai...

- Tais-toi! Ne me réponds pas! »

Je sursaute encore.

« Mais...

- Il n'y a pas de "mais" qui tienne! Non seulement tu n'aides pas ton frère, mais en plus, tu t'es bagarré avec un de tes condisciples! C'est une honte! Vous me faites tous les deux honte! Vous allez tous les deux êtres punis ici aussi, pour deux mois! »

Comme Kulilin, je baisse les yeux. Mais je pleurerai pas. Je pleurerai pas! Après nous avoir grondé, papa sort du salon. Maman nous regarde d'un air sévère. Mais elle finit par souffler et nous regarder plus gentiment. « Aller! Vous allez commencer par balayer devant la maison. »

 

 

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Pendant tout le week-end, Kulilin et moi faisons des corvées. Tout ça, c'est de sa faute! Ca m'énerve! Finalement, lundi matin, le sky-bus du temple vient nous chercher. Quand on arrive, on commence tout de suite l'entraînement. Je sais pas quoi faire! Kulilin est toujours aussi nul! Je ne comprends pas! Et en plus, il arrête pas de tomber! Il essaie de pas pleurer, mais je vois bien qu'il veut. Quel peureux! En plus, là, on fait des combats. Il n'arrive vraiment à rien faire et se fait taper par son adversaire très facilement. Il est n... J'arrête de penser à Kulilin, quand je me reçois un coup de poing dans la figure.

« Sois plus attentif, Kurishô! »

Meguzô-sensei a raison, il faut que je fasse plus attention à mon combat.

 

 

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Finalement, il n'y a rien eu de bien de toute la matinée. J'ai pas pu me concentrer comme il fallait durant l'entrainement. Et les cours étaient ennuyeux. Et tous les maîtres n'ont pas arrêté de me poser des questions que je savais pas répondre, durant les cours. Et j'ai pas arrêté de penser à papa, qui m'a grondé alors que j'avais rien fait. Bon, d'accord, sauf me battre avec Rakkayama. Mais il l'avait cherché! L'entraînement d'après le repas de midi est enfin fini et j'ai rien fait comme il fallait.

« Tu commences à être aussi nul que ton frère, Kurishô.

- C'est peut-être de famille!

- Ha! Ha! Ha! Peut-être qu'il va perdre son nez aussi! »

Je mets mes deux mains sur mon nez, choqué. Je vais pas perdre mon nez! C'est pas vrai! Tout le monde rit. Même Tachiobô et Konomon. Je m'en vais en courant. Je veux pas pleurer!

 

 

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Je me rappelle plus de ce que les senseis ont dit durant les cours. Je vais tout de suite chercher Kulilin et je le traîne vers la cours d'entrainement.

« Mais tu me fais mal, Kulishô! Tu me sers trop fort le poignet!

- Tais-toi! On va s'entrainer! »

Une fois qu'on est dans la cours, je lui dis:

« Attaque-moi!

- Mais...

- Attaque-moi, je te dis! »

Il recule, mais finalement, il va enfin m'attaquer. Mais... C'est fait n'importe comment! Il est tout lent et tout mou! Il lance juste son poing, sans faire de mouvement rotatif – je crois que c'est le mot utilisé par les senseis – avec le bras. Il n'y a aucune technique. J'arrête son coup de poing et je lui donne un coup de pied sur la jambe. Il tombe! Il se relève. On se bat comme ça très longtemps. Mais il fait rien comme il faut. Je fais que le taper et lui, il fait rien de juste. Il se lève tout le temps après chaque coup, mais c'est tout.

« T'es nul! Tu fais exprès ou quoi?

- Non, je...

- Tu m'énerves! Tu veux que tout le monde te déteste et qu'ils me détestent aussi! »

Il me regarde choqué et la bouche ouverte. Je le pousse et il tombe par terre.

« T'es plus mon frère! T'es trop nul! »

Il devient tout blanc et puis, il a la bouche ouverte. Mais il ferme sa bouche et rentre ses lèvres. Ses yeux et ses sourcils font plein de plis, et des larmes commencent à tomber. Il se met à pleurer.

« Ouin! T'es méchant, Kulishô! Je veux pas qu'on soit plus frères! »

Il m'énerve! Il m'énerve! Il m'énerve!

« Bah on l'est plus, quand même! Fiche-moi la paix! »

Et je pars. Je veux plus le voir! Je le déteste!

« Kulishô! Je vais faire des efforts! Reviens! Kulishô! Ouiiiin! »

Il continue de pleurer. Je l'ai jamais entendu pleurer plus fort. Et il appelle mon nom. Ca me rend triste. Mais je suis trop en colère contre lui. Il fait n'importe quoi! Et mince! Je ne dois pas pleurer! Un expert en arts martiaux ne pleure pas, mais j'ai quand même plein de larmes qui me coulent des yeux. C'est sa faute!

« Ouiin! Ku... Kulishô! Ouiiiiin! »

C'est sa faute. Je le déteste. Il continue de pleurer. Je le déteste! Il faut que j'arrête de pleurer!

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