La chute du templier
Un cadavre couvert de chaînes se balançait au bout d'une corde. Il était adossé aux remparts. Ses orbites vides quêtaient l'horizon. L'eau était de couleur bleu claire, le ciel virait à l'orange d'une fin de journée. Les vagues léchaient lascivement la muraille du port. C'était magnifique. Pourtant, notre ami semblait insatisfait.Il saluait les mouvements des bateaux arrivants, ou, aux départs. Il y avait énormément de vie à l'entrée de cette baie. Droite, gauche, la brise marine le berçait dans sa quête.
Incompréhensible, il est d’usage de dire que tous les pays commerçaient avec Amarantine, sauf la timide Orlais. Depuis trois semaines, qu'il séchait au soleil, aucun bateau Orlesien n'était entré. A cet instant, l'un se dessinait à l'horizon, il grossissait à vue d’œil.
Notre ami est un chanceux, malgré ce bateau ne soit pas son but. Horreur, il n'est pas le seul privilégié, d'autres se balancent dans le vide, mais eux, avec des pancartes pour les présenter.
Cullen se trouvait sur le pont, quand, il aperçut les corps pendus aux murailles. Il pouvait lire sur chaque pancartes : '' contrebandier’ ’assassin '',''pirate’'. Son regard s’arrêta sur un corps sans identifiant. Le temps, le vent, ou la main de l’homme lui avait retiré. Il n’était plus personne. Ultime punition du créateur conclut-il Une voix l'interrompu dans sa réflexion :
– Vous pensez qu'ils font quoi avec ceux dont la pancarte affiche '' assiégeur de l’inébranlable’’ ?
Il se tourna vers son interlocuteur adossé à une énorme caisse de marchandise. Une barbe noire de trois jours, les traits tirés par le manque de sommeil. Son regard noir recherchait une réponse, mais Cullen doutait lui-même.
– Je pense qu'il faut éviter d'afficher une pancarte.
Il retint ses mots, il ne voulait pas affoler Hervé. Lors de sa dernière visite, qu'il n'y avait pas tout ce folklore.
–Si, on souhaitait se débarrasser de nous ? s’empressa Hervé.
Cullen ferma son visage à toute discussion. Un ordre avait été donné. Mieux que qui qu’on, ils devaient s’y plier. Hervé le savait, car ils étaient templiers. Il feint le mal de mer pour se réfugier loin de ce regard réprobateur.Pourtant, Cullen comprenait le ‘’ on ‘’ de sa phrase. Il n’impliquait personne, mais il désignait bien quelqu’un. Il ne rejetait pas cette idée. Un piège, il y avait déjà pensé.