From Vegas with love

Chapitre 23 : Epilogue : Die another day

Chapitre final

4405 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:40

EPILOGUE – Die another day

L'EQUIPE DU LABORATOIRE C.I.S.

L'atmosphère était rien moins que grave dans la salle de réunion où se trouvait réunie l'intégralité du directoire du projet Tesla Act One. Sur tous les visages se lisaient la consternation, le regret ou le chagrin, et l'on aurait facilement pu avancer que celui de son directeur était même passablement gris.

Alors qu'ils méditaient encore tous le coup de fil qu'ils venaient de recevoir de Jack Harkness, sans pouvoir se résigner à croire ce qu'ils venaient d'entendre, les deux portes battantes de la salle s'ouvrirent à toute volée dans un bruit de tonnerre, en venant interrompre de façon assez inappropriée le recueillement imposé par la nouvelle de l'accident ayant causé la mort de River Song.

Un bel homme brun aux yeux gris, arborant fièrement une cape rouge et un marteau ‒ son impressionnante musculature soulignée de discrets tatouages et moulée dans quelques pièces d'armure ‒ entra et marcha vers eux d'un pas décidé qui faisait trembler les murs. Il posa son marteau sur la table de réunion en titane dont le plateau émit un craquement sinistre mais tint quand même bon.

 Pères ! tonitrua-t-il à plein volume. Je viens vous supplier de me laisser accomplir ma vengeance ! La félonie et l'incurie de Transmat System ont détruit la forme divine et moelleuse de ma mère bien-aimée la puissante déesse Riversong. Laissez-moi battre le rappel de mes alliés et leur déclarer une guerre sans merci où je leur ferai rendre circuits et plasma pour apaiser la furie de mon chagrin !

.°.

Une stupéfaction muette s'était abattue sur les cinq hommes. Le premier à réagir fut Chris qui se leva en fronçant les sourcils, les deux mains appuyées sur la table.

 Otto ! Mais qu'est-ce que c'est encore que cette tenue ? Primo, tu vas baisser d'un ton pour t'adresser à nous, et deuzio… dit-il en se tournant vers son collègue. Dave, je t'ai déjà dit d'arrêter de lui refiler tes bandes dessinées à lire !

 Hey ! fit Matty, ce sont MES comics et ils sont collector !

Paul intervint pour réclamer le calme et demanda :

 Otto, je suis intéressé par une réponse à la question de Chris. Où as-tu pris ces vêtements ?

 Sont-ils suffisamment impressionnants ? demanda Otto. C'est moi qui les ai faits.

 Tu veux dire que tu t'es mis à la couture et à la métallurgie pour les forger ?

 Non, je n'ai pas le temps, j'ai upgradé mon tissu. Je suis maintenant Otto Cormack Mark 3.

 Dans tes rêves mon bonhomme ! l'arrêta Chris. Depuis quand tu te prends pour un Mark 3 ? Nous n'avons pas procédé à une amélioration de tes systèmes.

 Pères ! s'impatienta Otto. Mon processeur ventral est lent de chagrin. Attaquons cette maudite engeance et exigeons un tribut ! Leur crime odieux est une provocation délibérée et ne peut rester impuni !

Quentin soupira.

 Otto, puisque tu te piques de stratégie guerrière, laisse-moi te dire que nous ne pouvons pas attaquer sans la preuve formelle que leur intention était mauvaise… Il faut qu'ils aient une chance de nous donner une explication sur ce qu'ils pensent qui s'est produit. Peut-être était-ce une erreur ou un accident ? Y as-tu pensé ?

Otto s'inclina vers lui avec déférence.

 Je ne suis qu'un humble Mark 3, et je loue la bienveillante sagesse du Mark 47 que vous êtes, père ! Mais la preuve indubitable de leur forfaiture qu'ils ne cherchent même pas à nier, vient d'arriver car je l'ai exigée d'eux. Voyez !

Otto modifia la structure de main droite et la transforma en projecteur en la tournant vers un mur blanc de la pièce. La vidéo très courte montrait sous trois angles différents le corps de River s'effondrer brutalement en une masse liquide visqueuse. La scène était si rapide et si inattendue qu'elle n'en apparaissait que plus choquante.

Paul et Chris se regardaient avec effarement, plutôt parce qu'ils venaient de constater la façon dont leur androïde avait produit la vidéo. Ça n'était pas du tout prévu qu'il fasse ça.Devant leur inquiétude, Dave se leva et mit la main sur la nouvelle épaule musculeuse d'Otto.

 Otto, s'il te plaît, nous sommes bouleversés et nous n'avons pas besoin d'être intimidés par ton nouveau… tissu. Reprends ton costume habituel pour nous épargner et discutons normalement, loin de l'exaltation que tu montres là.

L'androïde baissa la tête et ils virent ses écailles se relever et retomber souplement, sa stature diminuer et sa silhouette reprendre la forme plus mince et androgyne qui était d'ordinaire la sienne. Cela n'avait pris qu'un instant. Mais en signe manifeste de mécontentement, il garda ses faux tatouages de guerre.

 Nous sommes tous consternés de la disparition de River, mais nous ne pouvons pas déclarer la guerre parce que nous sommes fâchés, expliqua Paul.

 Mais notre préjudice existe !

 Nous vivons dans un monde qui n'est pas dominé par l'irascibilité et l'émotion. Les livres dessinés que tu lis sont issu d'un très vieux monde et ils dépeignent un univers imaginaire, créé pour divertir les gens. Nous réglons nos conflits par l'application juste des lois, comprends-tu ? demanda Dave.

Otto hocha la tête en signe d'assentiment car ils les avait vus constamment faire ce mouvement pour dire oui sans parole.

 Recherche dans la base de données du code du commerce révisé de Velquesh… annonça-t-il. Il est stipulé que des dommages et intérêts peuvent être réclamés au fabricant ou au prestataire par les ayants droit si dans le cadre de l'utilisation normale d'un bien ou d'un service, celui-ci cause des dommages corporels ou la mort de l'utilisateur…

Quentin regarda son androïde.

 Malheureusement, River n'a pas « d'ayants droit » au regard des lois de Portabaal. Elle n'a ni époux ni enfants. Le fait que tu te considères comme un proche, son fiancé ou bien son fils maintenant, n'a pas de valeur juridique dans le code légal de la planète. La valeur… disons spirituelle de ton affirmation, ne peut fournir de socle valide à une demande de compensation du préjudice face à un tribunal.

Otto soupira et dans un mouvement paresseusement boudeur délibéré, il fit tomber son marteau par terre, en défonçant une partie du sol à cet endroit.

 Par contre… continua Quentin, le tribunal de commerce pourra reconnaître que JE subis un préjudice financier important avec la perte de l'un de mes investisseurs sur le projet que tu représentes, et que River s'était engagée à soutenir. J'en ai les preuves écrites ainsi que plusieurs versements qui l'attestent. Mais je dois t'avouer que, ça ne la ramènera pas et me semble tristement dérisoire.

Personne ne dit plus rien pendant un moment.

 Hum ! fit Otto après ce silence. CAL me conseille de négocier un transfert de technologie et de réclamer le transmat pour notre usage pour prix de notre silence sur leur erreur. CAL dit que Transmat System répondra positivement car ils craindront la mauvaise publicité et que les gens refusent un service qui peut les faire mourir ainsi. CAL est un bon conseiller, requête expédiée sur le champ aux serveurs de Transmat…

Quentin se leva d'un bond et vint vers Otto, qui reprit préventivement son allure de jeune dieu asgardien, en craignant de subir la colère de son créateur.

 Otto, ne me dis pas que tu viens de leur envoyer ça ! Ce n'est pas à toi de négocier dans cette affaire ! Tu n'en as pas l'autorité ! Tu ne peux pas faire ce qui te passe par la tête sans en référer d'abord.

L'androïde inclina la tête de côté.

 Vous m'avez tous bien appris. Mais je peux à présent m'auto-upgrader seul… Un instant… Père, la victoire est à nous ! La réponse de Transmat est arrivée, ils nous accordent leur technologie !

 Otto, tout ceci n'est pas un jeu ! soupira Quentin avec lassitude.

Sous leurs yeux stupéfaits, Otto recula de quelques pas, se mit à irradier d'une très légère lueur et disparut dans un grésillement et un petit « pop ».

.°.

Les cinq hommes étaient sous le choc. Deux dans la même journée, c'était un peu beaucoup.Tous ne connaissaient pas personnellement le professeur Song, mais cette fois par la disparition de leur précieux prototype sur lequel ils travaillaient depuis des mois était autrement plus douloureuse. Car jamais ils ne pourraient en reconstruire d'équivalent, compte tenu du merveilleux accident qui lui était arrivé et avait conduit à sa maturation accélérée… Les yeux de Matty qui était le plus jeune, le piquaient et il exhala un soupir qui ressemblait à un sanglot.

Tandis que Chris se demandait à partir de quand la construction d'Oona allait passer en priorité à l'ordre du jour, ils entendirent des coups sourds répétés à l'extérieur de la pièce. Quelque chose de lourd courait dans le couloir. Matty se leva à son tour car il reconnaissait un bruit de course similaire à ce qu'il produisait lui-même avec son exosquelette. Les portes battantes se rouvrirent pour laisser passer Otto.

— Test de téléportation dans le laboratoire de Chris : achevé et validé, dit-il.

Ils vinrent tous l'entourer avec le plus grand soulagement.

 Ne refais jamais ça ! se mit à crier Paul en se départissant pour une fois de sa réserve naturelle.

 Cela n'est pas possible, répondit Otto. Je vais la chercher. Je peux aller partout dans l'univers et je la trouverai, je ne saurais revenir avant d'avoir accompli ma quête ! Me donnerez-vous votre bénédiction ?

Dave lui mit la main sur le bras.

 Otto, tu ne comprends pas. River ne peut pas être « trouvée » : sa disparition est définitive. La privation de leur support physique ne permet pas aux humains de survivre.

 Mais River était comme moi avant. Et elle vivait. Il y a au moins cinquante pour cent de chances que le système transmatique défaillant l'ait expédiée en tant qu'IA dans le vaste univers...

Dave insista :

 Très bien si c'est ce que tu veux croire. Mais tu nous parlais de tes alliés, ne peuvent-ils pas t'aider à la trouver en associant leur puissance à la tienne, et quand tu saurais où elle est précisément, alors seulement, tu irais la chercher ? Nous serons vraiment tristes de te voir partir sans savoir si tu reviendras un jour durant le temps de notre vie...

Otto regarda Dave d'un air hésitant, et les frères Cormack lui adressèrent un regard silencieux de remerciement.

 Je demanderai à Oona de vous consoler quand elle sera née ! proposa-t-il avec satisfaction.

 Oona ne t'obéira pas car elle ne te connaîtra pas. Si tu n'es pas son frère qu'elle peut voir tous les jours pendant qu'elle grandit, pourquoi voudrait-elle t'aider ? continua Dave en montrant que la rhétorique était vraiment sa partie.

Otto reprit sa forme habituelle et lança alors une petite extension issue de son poignet en forme de lasso et attrapa son marteau qu'il tira derrière lui avec ce qui ressemblait assez à de la tristesse, en se tournant vers la porte.

 Pourquoi le traînes-tu comme ça derrière toi ? questionna Matty.

 Seuls les plus valeureux ont le droit de le porter. Et je ne le suis pas si je ne peux pas tout sacrifier à la quête de ma bien-aimée.

Il quitta la salle de réunion et ils entendirent son pas lourd, peut-être délibérément un peu trop lourd, et le bruit du marteau raclant le sol pendant une minute.

.°.

Quentin les congédia pour le reste de la journée qui était d'ailleurs assez avancée. Mais avant qu'ils ne partent tous il demanda :

 Dites-moi… techniquement parlant, croyez-vous qu'il soit possible qu'elle ait pu survivre comme le croit Otto ?

Paul eut un sourire d'excuse.

 Nous n'avons jamais vraiment su ce qu'elle était et comment il se pouvait qu'elle fasse ce qu'elle faisait… Nous avons juste été mis devant le fait accompli. Mais je pense que vous pourrez trouver sans peine quelqu'un qui saura répondre à vos interrogations là-dessus…

 Si vous pensez à un vieil excentrique dans une boite bleue, je ne sais pas comment le contacter.

 Et bien moi je pense bien que je sais comment…

Ils se tournèrent tous vers Dave qui avait parlé.

 Si vous laissez entendre qu'Otto s'est accordé une technologie de téléportation et qu'il a les moyens de la coupler avec une forme de voyage temporel, même si ce n'est pas tout à fait vrai – mais comment saurions-nous l'en empêcher s'il lui prenait la fantaisie d'y penser ? – je crois que vous allez laisser des banderoles bien visibles à l'attention celui que ça intéresse… Une idée comme ça… dit-il en se retirant.

Chris regarda ceux qui restaient d'un air goguenard.

 Non mais vous avez vu ça ? Est-ce que vous allez nier que ce mec est prêt à tout pour revoir le charmant directeur financier du Docteur ?

Quentin s'arracha un sourire alors qu'il n'en avait vraiment pas le coeur.

 Rentrez chez vous maintenant, je crois qu'on a évité de peu une fugue d'Otto…

.°.

Paul et Chris saluèrent et sortirent à leur tour, laissant les deux frères seuls dans la salle de réunion désertée.

 Matty, tu partages ma voiture ?

Il secoua la tête pour refuser.

 Je crois que je vais avoir une fiancée à réconforter ce soir… répondit-il un peu plus bas.

Quentin sourit à son frère et lui donna une petite tape sur l'épaule. Un petit grésillement crépitant se fit entendre alors, et les interrompit. Otto fut soudain à nouveau brièvement devant eux.

 Tardis m'a répondu ! Je vais voir ! Souhaitez-moi bonne chance !

 Non ! Otto, reviens imméd…

Les deux frères se regardèrent avec un air catastrophé car l'androïde venait de se zapper sans qu'ils puissent même esquisser un mouvement pour le retenir.

 J'ai parlé trop vite, reconnut Quentin avec un pli amer sur les lèvres. On n'a pas du tout évité la fugue d'Otto… Je sens que ça va être une très longue soirée…

Il se passa une main sur le visage et la nuque, et puis attrapa la télécommande pour éteindre la pièce qu'ils allaient quitter.

 Moi, j'ai trouvé quand même trouvé ça vraiment trop cool quand il est entré tout à l'heure et qu'il nous a sorti son speech !

 Non Matty, grimaça l'aîné, mon seul prototype, qui a déposé la moitié de nos brevets du mois dernier à lui tout seul, est dans la nature. Et ce n'est pas cool du tout qu'on n'ait pas pensé qu'il pourrait partir à l'aventure parce que quelqu'un lui aura bourré le crâne avec des contes de fées…

 Hey, c'est pas des contes de fées et je n'étais pas tout seul à les lire, si je me souviens bien…

Les deux frères sortirent pour gagner les ascenseurs vers le parking, et remontèrent le couloir passablement ruiné par les grosses crevasses laissées par le marteau.

 Et puis, c'était drôle quand il t'a désigné comme un « Mark 47 », non ?

 Ouais, concéda Quentin. Mais je n'ai pas tellement envie de rire.

 Et aussi la « forme divine et… moelleuse » !… Où est-ce qu'il est allé chercher ça ?

 Dans le dico probablement. Tu m'excuseras de ne pas avoir très envie d'y penser ce soir, surtout après avoir vu cette vidéo…

Matty le regarda avec tristesse.

 Ça va aller ?

 Oui, ça va aller.

 Tu crois vraiment qu'elle est morte et qu'il n'y a pas d'espoir ? demanda encore le plus jeune.

Quentin ferma les yeux quelques instants.

 Seigneur ! Quand je pense que c'est moi qui lui ai parlé de Transmat ! Je ne sais pas comment je vais pouvoir supporter…

Il ne finit pas sa phrase et Matty le serra dans ses bras, avant d'appeler l'ascenseur.

Ils descendirent en silence. Après un dernier salut, ils prirent chacun leur voiture, Matthew pour aller offrir son épaule à Amy-Leigh, Quentin pour rentrer chez lui et se débrouiller seul avec son chagrin.

.°.

QUENTIN CORMACK

La circulation nocturne était peu dense. Il ne mit que quelques minutes à regagner son appartement qui lui parut désespérément vide sans la présence de son frère. Perché en haut de la plus haute tour de Guernö, doté de l'une des plus belles vues, il n'était vraiment pas très loin des bureaux en plein centre-ville et Quentin l'avait justement loué pour cette raison.

Une fois chez lui, il n'alluma pas. Il ôta sa veste, défit sa cravate et se laissa tomber sur le canapé. La parfaite conclusion pour une atroce journée. Il regarda les lumières de la ville d'un œil absent, en essayant de relativiser la fugue d'Otto.

S'il était vraiment allé tout seul et on ne savait comment dans le Tardis, avec un peu de chance, le Docteur allait le ramener. Peut-être même plus vite qu'ils ne pourraient l'espérer. Mais dans quel état ? Qui savait comment l'androïde pouvait supporter la technologie transmat ? Qui savait si même ce que Transmat avait exactement transféré ?...

Il n'avait pas eu le temps d'intégrer les implications des nouvelles capacités que son androïde avait démontrées tout à l'heure. Où était-il allé pêcher une idée pareille pour muter sur commande ? Comment avait-il pu se reprogrammer seul ? C'était à la fois fascinant et effrayant.

Et maintenant, à l'instar de tous les ados, il commençait à préférer écouter ses pairs plutôt que ses aînés... Quentin ne s'attendait pas à ce que le conseil du super ordinateur CAL soit aussi judicieux ni suivi à la lettre… Otto commençait à accumuler tant de pouvoir que la question de sa formation allait rapidement devoir se poser et se résoudre. Qu'allait-il falloir lui dire pour qu'il écoute ? « De grands pouvoirs exigent de grandes responsabilités » ? Il sourit tristement en imaginant que son frère validerait certainement ce choix.

.°.

Il entendit frapper deux coups à sa porte et sursauta. C'était quelque chose qui ne se produisait jamais. Les gens utilisaient l'intercom vidéo… et puis généralement, ils étaient filtrés au pied de l'immeuble. De plus, comme il n'avait allumé aucune lumière, rien de trahissait son retour chez lui de l'extérieur…

Avec espoir, il espéra que ça puisse être le Docteur car il savait qu'il ne faisait rien comme tout le monde. Il le voyait très bien ne pas se préoccuper d'un intercom vidéo quand il pouvait matérialiser son vaisseau dans le couloir… Il alla ouvrir la porte mais ne vit rien, par contre quelque chose cogna son tibia.

Assis au sol contre le mur à côté de sa porte, un corps humain désarticulé et comme effondré, cherchait à attraper sa jambe ou à seulement attirer son attention. Il s'accroupit vivement et prit son visage dans ses mains pour mieux le voir et tenter de l'identifier.

C'était une brune portant une petite robe chasuble jaune et de longues bottes blanches. Il finit par reconnaître la grande femme à peine entraperçue sur la vidéo de chez Transmat, celle qui avait manipulé le portique. Ses yeux d'ambre clair étaient vitreux et pleins de larmes bleues, ou peut-être était-ce du sang ?... Parfaitement silencieuse, elle était agitée de longs tremblements répétitifs. Quentin frissonna en reconnaissant ces symptômes qui avaient déjà été évoqués devant lui.

Il sentit son cœur se mettre à cogner durement contre ses côtes, sous l'afflux soudain et massif d'un invraisemblable et déraisonnable espoir. Sous la pulpe de ses doigts, il fit glisser le liquide azuré qui les avait maculés lorsqu'il avait touché le visage de la femme, et le sentit. Ce n'était pas organique. L'hôtesse de chez Transmat était un cyborg modelé sur une espèce alien humanoïde ou métisse, comme en attestaient la forme de ses yeux, et ses pupilles fendues.

Le regard rivé au sien, ses lèvres muettes paraissaient répéter une litanie qu'il pouvait cependant parfaitement comprendre sans même avoir besoin l'entendre :

 Aidez-moi, par pitié ! Aidez-moi !...

.°.

FIN

.°.

Voilà, c'était mon 2e essai de fanfiction. Un grand bravo à la poignée d'irréductibles whoviens qui a eu le courage de lire cette fic diptyque en entier ! 

Il existe une suite à cette histoire (l'épisode 6, intitulé "Ce qui reste de moi") mais je ne suis pas sûre de la publier ici, de peur de lasser avec un univers trop plein d'OC (mais vous pouvez la lire sur Fanfiction net si vous êtes vraiment accro). 

Laisser un commentaire ?