Une Nouvelle Terre
Les entrées en scène en disent beaucoup. Ca, le Docteur le savait mieux que personne. Mais les sorties de scène, aussi. Et ça, c’était certainement une sacré façon de quitter la scène. Pas une téléportation, mais mieux : Face de Boe venait de puiser dans toute la puissance mentale de son esprit et s’était littéralement volatilisé… par pure et simple volonté !
C’était impressionnant. Si impressionnant, d’ailleurs, que le Docteur avait du mal à trouver un meilleur mot.
— Énigmatique ! soupira-t-il enfin, contemplant l’espace vide au sol où Face de Boe s’était trouvé seulement quelques secondes auparavant. C’est… c’est très… c’est typiquement énigmatique… !
Il y eut une longue pause, avant que le Docteur ne finisse par laisser sa phrase en suspense. Tant pis. Un autre mystère à méditer. Il n’allait pas s’attarder dessus ; ce nouveau lui ne s’attardait pas sur grand-chose. Il passait simplement et rapidement à l’affaire suivante – à savoir, celle qui qui se trouvait à quelques pas derrière lui.
Prenant une profonde inspiration, il se remit debout et tourna son attention vers Rose :
— Et maintenant, parlons de toi…
Les yeux bruns de Rose se lèvent brusquement de ses ongles pour rencontrer ceux du Docteur et Cassandra croise les bras, comme pour se protéger de ce qu’il va lui dire.
Elle a déjà sa petite idée où ceci va les mener. Vivre dans la peau de Rose Tyler aujourd’hui a certainement donné lieu à une après-midi des plus éclairantes et mouvementées, comme beaucoup des aventures et des jolis minois de sa très, très longue existence. Mais Cassandra sait depuis un petit moment qu’elle n’aura pas le droit de la garder, et que le Docteur reprendra sa compagne par tous les moyens possibles.
Après tout, elle a été dans sa tête. Ce n’est plus vraiment un secret pour elle, désormais.
— Oh, mais… allez… dit-elle un peu désespérément, sur un ton mielleux et manipulateur. Tout est bien qui finit bien… Tu ne peux pas juste... me laisser partir ?
D’après cette note tant soi peu caressante dans la voix de Rose, le Docteur devina que Cassandra cherchait clairement à lui rappeler leur baiser. Elle le gratifiait maintenant de son plus beau sourire de séductrice, et papillonnait des cils, ses bras croisés accentuant son décolleté déjà très pigeonnant, mettant son corps en offrande... Il avait le sentiment que ceci allait être aussi difficile que prévu.
Mais ce corps appartenait à Rose, pas à Cassandra. Et bien que sa voix, sa posture, même ses vêtements avaient changé – tout le reste était resté exactement le même. Les mêmes yeux bruns. Les mêmes cheveux blonds aux racines brunes. Les mêmes lèvres boudeuses et maussades.
Ces mêmes lèvres qui l’avaient embrassé...
Non, non, stop, il ne pouvait pas s’attarder là-dessus maintenant ! Rose était toujours là-dedans, quelque part – le Docteur en était sûr ; même si les seuls yeux craintifs qui lui rendaient son regard étaient ceux de Cassandra, à présent. Une part de lui prit une certaine satisfaction de la voir aussi nerveuse. Tant mieux. Qu’elle s’inquiète. Elle le méritait bien.
— Je veux que tu sortes de Rose. Il est temps d’arrêter tout ça.
— Mais je ne peux pas… (Cassandra paraissait réellement effrayée désormais.) Tu ne me laisseras jamais prendre le corps de quelqu’un d’autre…
Et ça, le Docteur le savait, la laisserait sans rien. Nulle part où aller. Les effets secondaires de la psycho-greffe avaient permis à Cassandra de sauter d’un corps à l’autre à sa guise, mais à l’air libre elle serait morte en moins d’une minute.
— Tu as suffisamment vécu. Quittes ce corps et finis-en, Cassandra.
Les yeux de Rose s’emplirent de larmes, mais il soupçonna qu’elles n’étaient que du bluff, même lorsque Cassandra étouffa un sanglot :
— … Je ne veux pas mourir !
— Personne ne le veut.
— Mais… mais… ça ne peut pas se finir comme ça ! J’veux dire… je ne suis pas… Il me reste encore tellement de choses à faire !
— Il nous reste toujours quelque chose à faire, lui dit le Docteur doucement. Mais ce n’est pas comme ça que l’univers fonctionne. On a tous notre temps et on fait ce qu’on peut avec, mais ensuite c’est fini. Tout dépend à quel point on est doué pour la retarder un peu…
— Qu’est-ce que tu en sais, toi ? cracha-t-elle avec les lèvres de Rose. J’ai été dans ta tête ; j’ai senti combien de temps tu as vécu ! Qu’est-ce que tu en sais sur la mort ?
Le Docteur esquissa un triste sourire :
— Plus que tu ne le crois.
De vraies larmes ruisselaient à présent sur les joues de Rose, ruinant le mascara dont Cassandra s’était serti le regard :
— Ce n’est pas juste ! gémit-elle alors qu’un autre sanglot s’échappa de ses lèvres volées.
— La vie n’est pas juste.
— Aide-moi !
Le Docteur dut se retenir de la prendre dans ses bras alors qu’il repensa, avec un douloureux pincement aux cœurs, à la dernière fois qu’il avait entendu ça de Rose. Sauvant le monde à Noël, peu après avoir changé son visage. Ces mêmes mots, prononcés dans l’appartement de Jackie, alors qu’ils affrontaient un sapin de Noël meurtrier…
Aide-moi.
Rose lui avait imploré son aide et il la lui avait apportée ; bien qu’il avait été loin d’être remis sur pied à ce moment-là.
Le Docteur l’avait fait pour elle. Il commençait à croire qu’il ferait tout pour elle…
— Je ne peux pas, dit-il simplement, et sentit ses cœurs se serrer à nouveau lorsque Cassandra sanglota de plus belle. La patience n’était pas une notion très claire pour ce nouveau lui, mais le Docteur essayait de faire un effort – il le devait. Pour Rose.
— Je pourrais l’emporter avec moi, tu sais… (Cassandra le défiait maintenant du regard à travers ses larmes :) Vous l’aurez bien mérité, tous les deux !
— Cassandra… (La voix du Docteur demeura calme, mais il commençait à durcir le ton.) Rends-la moi.
— Maîtresse !
C’était une voix qu’aucun des deux n’avait entendue depuis longtemps. Des bruits de pas maladroits retentirent au loin, et ils se retournèrent pour voir un patient débarquer en titubant dans la Section 26. Non, pas un patient…
— Chip ! hoqueta Cassandra entre deux sanglots, et le Docteur n’arrivait pas à discerner si elle paraissait surprise ou soulagée – ou peut-être même dégoûtée. (Probablement un bon mélange des trois.) Oh Chip, mon chéri, tu es vivant !
— Je me suis gardé en vie… souffla-t-il en bondissant vers eux comme un petit chien surexcité, avec un énorme sourire au visage. Pour vous, ma Maîtresse !
Le Docteur était heureux de voir ça, tout du moins. Bien qu’il était le complice de Cassandra, le rôle joué par Chip dans tout ça avait été si modeste ; le Docteur se sentait horriblement coupable de l’avoir abandonné au sous-sol. Mais le revoilà devant eux : l’air frêle, sale et complètement exténué, mais sinon indemne de toute infection. Sa charlotte bleue était de travers sur sa tête ; des marques et des cicatrices de son calvaire jonchaient les tatouages déjà tracés sur sa peau effroyablement blanche. Et ses yeux – comme toujours – brillaient d’adoration alors qu’il leur raconta comment il était retourné se réfugier dans les Soins Intensifs, et comment il s’était enfermé à l’intérieur une capsule vide afin d’échapper au toucher des porteurs malades, jusqu’au lever de la quarantaine.
Mais Cassandra ne l’écoutait pas. Ses pleurs avaient cessé, et tout à coup elle ne paraissait plus aussi triste que tout à l’heure :
— Un corps… murmura-t-elle lentement en essuyant le mascara qui coulait sur le visage de Rose. Et pas seulement ça, un volontaire…
Le Docteur la fusilla du regard et sentit encore une fois quelque-chose s’enflammer à l’intérieur de lui. Après tout ce qui s’était passé aujourd’hui, même maintenant, elle était toujours la même Cassandra – détaillant Chip du regard comme s’il était une toute-nouvelle robe qu’elle avait envie d’essayer. Il voyait presque les engrenages en train de tourner dans la tête de Rose, un esprit prédateur travaillant à plein régime.
Une minute plus tôt, Cassandra était prête à renoncer ; prête à abandonner son emprise désespérée sur la vie.
Mais tiens donc : juste au moment où tout lui semble perdu, voilà que la chance lui sourit à nouveau – sous la forme de Chip. Quelqu’un qui lui est entièrement dévoué, façonné pour satisfaire ses moindres désirs. Il ne peut rien apprendre, il ne pense pas pour lui-même. Il n’est même pas très beau à voir – juste un moyen bon-marché de se fabriquer une main d’œuvre docile.
Mais quel que soit le coût personnel, elle représente tout pour lui, sa bien-aimée Lady Cassandra. Il fera tout ce qu’elle voudra, sans protester. Elle n’aura même pas à lui demander la permission…
En revanche, le Docteur – c’était prévisible – n’est pas prêt de laisser passer ça :
— Je te l’interdis ! gronde-t-il dans un terrible avertissement, s’interposant de force entre eux. Il a sa propre vie, lui aussi !
— Mais je suis au service de ma Maîtresse ! s’offusque Chip. Je l’accueille de bon cœur !
Cassandra est presque ravie de voir le Docteur se remettre en colère. Ils savent tous les deux qu’elle ne peut pas simplement continuer à prendre d’autres corps de la sorte, passant sans arrêt d’une personne à une autre ! Elle a fait son temps, elle. Ces autres gens, non.
Mais elle est bien déterminée à lui donner tort.
Elle chatouille le bout du nez de son serviteur, juste pour le plaisir de l’entendre rire, avant de décocher un dernier clin d’œil coquin au Docteur :
— Et ça alors, c’est assez doué pour toi… ? ronronne-t-elle.
— Tu ne peux pas, Cassandra ! Tu…
Trop tard ; sa décision est prise. Rose ferme les yeux ; son visage se crispe à nouveau comme si elle s’apprête à éternuer. Étouffant un cri, le Docteur s’écarte de la ligne de mire avec un grognement de frustration. Dans un éclair de lumière fluorescente, la conscience du dernier être humain s’expulse hors de la jolie blonde pour pénétrer dans le corps consentant de Chip.
L’air explosa des poumons de Rose dans un cri alors qu’elle sentit ce qui restait de Cassandra quitter son corps pour de bon. Comme une nappe arrachée de sa table, le monde se déroba sous ses pieds, la pression monumentale sur son crâne se dissolvant brusquement en une flaque de néant.
Elle était revenue. Revenue à elle-même. Revenue dans la Section 26 ; avec le vertige et la nausée, les murs blancs virevoltant autour d’elle dans un tournis maladif. La jeune femme pouvait sentir ses membres en train de s’effondrer sous elle comme s’ils étaient faits de gélatine, alors que chacune de ses facultés égarées, ainsi que toutes les séquelles de la journée – la poursuite à travers les catacombes, les échanges de corps, la montée éreintante de l’échelle suivie du plongeon vertigineux dans la cage d’ascenseur – vinrent la rattraper d’un seul coup.
C’était beaucoup trop. Avec un faible petit soupir, les yeux de Rose se révulsèrent dans sa tête et puis elle bascula en arrière, à bout de forces, vers le sol...
— Hop-là !
Des bras forts et humides la saisirent par la taille avant qu’elle n’heurte le plancher. Rose essaya de reprendre appui sur ses jambes, mais ne réussit qu’à s’affaisser davantage dans l’étreinte protectrice des bras qui l’entouraient.
Jack, ils lui rappelaient ceux de Jack… Alors qu’elle s’efforça de se souvenir qui était Jack, la jeune femme respira leur odeur et sa nausée disparut aussitôt.
Docteur.
Il était en train de la remettre debout, ses mains agrippant ses épaules pour la stabiliser, le visage plein d’inquiétude :
— Ça va ?
Ce ne fut qu’à ce moment-là que Rose remarqua la froideur de son costume humide et le manque alarmant de distance entre eux. Rougissante d’embarras, elle tenta brusquement de se dégager, de lui assurer qu’elle allait bien, qu’elle pouvait très bien se tenir debout toute seule, merci… avant de basculer à nouveau lorsque ses genoux se dérobèrent sous elle.
— Whoa ! Le Docteur se rua en avant pour rattraper Rose une seconde fois, manquant presque d’être entraîné dans sa chute. Il la hissa de nouveau à la verticale et la serra contre lui, ses deux mains encerclant fermement sa taille comme s’ils étaient dans une danse.
— Je te tiens, lui murmura-t-il à l’oreille. Je te tiens…
La jeune femme se cramponna à lui en luttant pour reprendre son souffle, sa tête retombant contre son épaule, complètement exténuée. Ça allait lui prendre un certain temps pour se débarrasser des effets de la psycho-greffe, vu la longue durée que ce dernier avait été utilisé sur elle. Le peu que le Docteur pouvait voir de son visage était pâle et cireux, et tout le trauma psychique avait laissé un teint glacial à sa peau.
Mais c’était elle, c’était Rose. Revenue à elle-même. Vivante. Indemne de toute maladie. Le Docteur pouvait sentir les odeurs dans ses cheveux, inhalant des traces infimes de sueur, de parfum, de désinfectant et… d’herbe à la pomme.
La même herbe à la pomme sur laquelle ils s’étaient allongés ensemble, à peine quelques heures plus tôt.
L’herbe à la pomme, les méga-villes du futur, même les infirmières-chats… Rose avait été si enchantée par tout ça ! Aussi enchantée qu’elle était pour tout, qu’importe l’endroit et l’époque où ils voyageaient – même si c’était pour manger des frites, juste après avoir assisté à la fin du monde.
Leur « premier rencart » ensemble. Du temps où il était l’ancien Docteur.
— Allez, insista-t-il, voulant que Rose se concentre sur lui. Regarde-moi…
La jeune femme rouvrit lentement ses yeux bruns, qui avaient retrouvé leur éclat normal. Le Docteur ne s’était même pas aperçu de la différence pendant que Cassandra s’amusait là-dedans, mais le contraste était évident, à présent.
— Ça va aller ? lui demanda-t-il doucement.
Rose hocha la tête, toujours aussi essoufflée :
— O…Ouais…
Elle avait l’impression d’avoir couru un marathon toute la journée ; sa tête palpitait étrangement, et elle avait un léger bourdonnement dans l’oreille gauche. Mais plus aucun signe de Cassandra. Cette dernière était simplement… partie ailleurs.
Le Docteur la maintenait toujours debout. Toujours avec ses bras autour d’elle ; la gardant stable, la gardant en sécurité. Se sentant un peu plus forte désormais, Rose reprit enfin ses esprits, releva la tête…
…et se retrouva soudain à le regarder droit dans les yeux.
Ces yeux merveilleux ; bruns comme les siens, qui lui semblaient si profonds…
Et avant qu’elle puisse s’en empêcher, Rose le gratifia d’un gros sourire haletant :
— Salut... !
Oh purée, que ça lui semblait bizarre de sortir un truc pareil. Mais ça en valait la peine, juste pour voir le Docteur lui sourire à son tour. Pour qu’il la regarde de cette façon, comme si elle était la personne la plus précieuse de l’univers…
— Salut, dit-il. Pas trop mal à la tête ?
— Ça va, ouais… (Rose eut un petit rire nerveux et lui tira la langue entre ses dents :) Je t’ai pas entendu te plaindre !
Le Docteur rit à son tour :
— Voilà qui est mieux ! Bon retour parmi nous.
Pendant un moment ils se contentèrent simplement de se regarder, leurs deux visages illuminés par la joie, la gratitude et le plaisir indescriptible d’être en vie. Le Docteur semblait lutter contre l’envie de soulever Rose dans ses bras et la faire tournoyer autour de lui – mais peut-être, songea la jeune femme, cette idée-là ne lui déplairait pas trop…
C’était comme si elle le rencontrait à nouveau pour la toute première fois. Même homme, visage différent. Elle l’avait dit elle-même, pas plus tard qu’aujourd’hui.
Mais... l’était-il vraiment ? Nouvelle Terre, New New Docteur – mais certaines choses n’avaient pas changé du tout. Rose pouvait le voir dans son regard, le ressentir dans ses bras et l’entendre dans son rire. Tout change avec la régénération, lui avait dit le Docteur. Mais pas ça. Pas cette fois-ci.
— Tu m’as manqué, s’entendit-elle dire. Je croyais que… qu’elle allait… ben… rester dans ma tête pour toujours…
— Je sais. (Le Docteur la serra un peu plus fort contre lui.) Heureusement pour toi, je suis brillant et j’ai tout réglé !
—Comment ça… ? Qu’est-ce qui s’est passé avec tous ces gens malades ?
— La chimie, dit le Docteur joyeusement. En cas de doute, rien ne vaut un peu de chimie !
— On s’ennuie jamais avec toi, pas vrai ? soupira Rose.
— Eh non ! Un véritable feuilleton télé, c’est bien moi ! Il cligna des yeux, la serra une nouvelle fois contre lui pour faire bonne mesure, et s’apprêta enfin à se détacher d’elle en douceur.
Mais Rose n’était pas encore prête à le relâcher.
— Docteur ?
Elle le dévisageait fixement, et le Docteur la dévisagea en retour, son visage à quelques centimètres du sien :
— Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Rose réalisa qu’il y avait tant de questions urgentes qu’elle voulait lui poser ; des choses qu’elle devait lui dire. Des excuses, même. Elle – possédée par Cassandra, mais elle tout de même – avait essayé de tuer le Docteur aujourd’hui. Elle avait tenté d’extorquer les Sœurs de la Plénitude. Elle avait libéré les victimes malades, les cobayes humains, et avait failli déclencher une épidémie dans toute la ville de New New York…
La jeune femme savait déjà ce que lui dirait le Docteur en retour: des formules toutes-faites ; des trucs comme « sous l’influence d’autrui », et « pas dans ton état normal » pour la rassurer. Rien de tout ça n’avait été sa faute – techniquement parlant. Mais ça ne l’empêcherait pas de culpabiliser.
En même temps, Rose se demanda si elle devait lui dire, au Docteur. Lui dire ce qu’elle avait fait. Lui parler de certains souvenirs plus gênants qui lui revenaient à l’esprit par bribes. Des souvenirs de jouer avec sa cravate, de l’avoir appelé « bourreau des cœurs » et « Casanova »…
Et même un souvenir très particulier de l’avoir embrassé…
Mais il y avait vraiment quelque chose d’électrique dans la façon dont il la regardait, n’est-ce pas ? Quelque chose dans ses yeux qui disait tout ce que le silence entre eux ne pouvait pas dire – et bien plus encore. Rose avait suivi le Docteur dans le TARDIS pour toutes les merveilles du cosmos qu’il lui avait promises, et le nouvel homme avec elle aujourd’hui ne changeait rien à tout ça.
Elle pourrait tomber, et il serait là pour la rattraper. À chaque fois…
Un peu plus tôt dans la journée, Rose avait réussi à avouer au Docteur qu’elle adorait voyager avec lui. Mais s’il y avait autre chose qu’elle aurait voulu lui dire – lui dire à voix haute – alors elle savait qu’elle devait le dire, et qu’elle devait le dire maintenant…
Mais alors, est-ce que les choses seraient jamais les mêmes?
Rose prit une profonde inspiration :
— Docteur, je...