Nouvelle vie

Chapitre 14 : Une parenthèse

Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/09/2010 23:48

 

Alors qu'il se douchait, House entendait l'eau qui coulait dans la salle de bain mitoyenne. Il sourit en pensant que dans tous ses fantasmes où il prenait une douche avec Cuddy, il ne s'était jamais imaginé qu'un mur les séparerait.

Il enfila un caleçon, mis ses lunettes et s'installa dans le lit avec un livre. Il entendait du bruit dans la chambre voisine et n'arrivait pas à se concentrer sur sa lecture, trop occupé à essayer de deviner ce qu'elle faisait. Il reconnut le bruit d'un sèche-cheveux, puis plus rien. Le silence... Elle avait dû s'endormir. Il ferma les yeux pour essayer de retrouver le bien-être de la nuit dernière, la chaleur de son corps, son parfum, la douceur de sa peau... Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir encore se blottir tout contre elle, s'endormir bercé par sa respiration et la voir à son réveil. Pouvoir la contempler et avoir l'illusion pendant quelques secondes qu'elle était sienne.

Il fut sorti de ses pensées par un très léger tapotement sur sa porte. Après quelques secondes on frappa à peine plus fort.

"Entrez !"

 

Après s'être séché les cheveux, Cuddy s'était étendue sur son grand lit. Elle avait beau tendre l'oreille, elle ne percevait que le silence.

Tout à coup son lit lui semblait beaucoup trop grand, trop vide... sans House à ses côtés. Elle saisit un livre afin d'essayer de se concentrer sur autre chose, mais rien à faire, l'image de House réapparaissait inlassablement. Elle posa son roman dans un grand soupir, s'assit et s'empara de l'oreiller sur lequel il avait dormi la nuit précédente. Elle pressa très fortement le coussin contre elle et y enfouit son visage. Elle huma l'odeur qui s'en dégageait et retrouva aussitôt la plénitude de ce moment. A présent, elle n'avait qu'une envie retrouver ses bras, sa chaleur. Aucun bruit n'émanait de la chambre contigüe. Il devait dormir ! Peux être pourrait-elle se glisser entre ses draps sans le réveiller. Instinctivement elle se leva et se dirigea vers la porte attenante. Elle tapota à la porte pour s'assurer qu'il dormait, mais sans le réveiller, puis légèrement plus fort pour s'assurer qu'il dormait bien. Elle tourna la clenche lorsqu'elle entendit l'invitation à entrer. Sans réfléchir elle termina son geste et la porte s'ouvrit.

 

Il était allongé, la tête relevée par les oreillers un livre à la main. Son torse était nu et la couette le recouvrait jusqu'à la ceinture. Lisa passa sa langue sur ses lèvres lorsqu'elle l'imagina entièrement nu. Son rythme cardiaque accéléra. Elle s'aperçut qu'il la détaillait des pieds à la tête et prit conscience qu'elle n'était pas très vêtue. Puis elle se mordillât la lèvre lorsque leurs regards s'accrochèrent.

 

La porte s'ouvrit et elle se tenait dans l'embrasure. Il sourit à l'apparition. Sa gorge se serra. Elle était superbe. Il la regarda de bas en haut. Elle était pieds nus. Ses yeux remontèrent le long de ses jambes fuselées. Elle ne portait qu'un shorty et un caraco blancs. Le haut épousait parfaitement ses seins. Il était prêt à parier une année entière de consultations que le shorty devait mettre plus qu'en valeur ses fesses. Pas de doute, elle était nue sous son ensemble. Il était heureux d'être sous la couette afin qu'elle ne s'aperçoive pas de l'effet qu'elle lui faisait. Il continua à profiter morceau par morceau de la vision qui lui était offerte. Il admirait sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration rapide. Ses boucles brunes tombaient sur ses épaules dénudées. Ses yeux bleus brillants le fixait et elle se mordillait la lèvre inférieure, ce qui trahissait sa gêne. Pourquoi était-elle là ?

 

"Si les portes du Paradis ressemblent à ça, je veux bien mourir de suite."

"C'est plutôt l'enfer qui vous attend !"

Affirma-t-elle en se tournant pour fermer la porte. Cuddy sentit les yeux de House posés sur ses fesses.

"Si l'enfer ressemble à cette nouvelle vision, je signe maintenant et pour l'éternité."

Elle ne put retenir un sourire flatté.

"House !" Soupira-t-elle en pivotant vers lui.

Elle avança de deux pas et perdit toute confiance en elle. Que faisait-elle là ? L'homme la regardait sans rien dire. Cuddy avait beau chercher, elle ne trouvait rien à dire qui puisse justifier le fait qu'elle se trouve dans sa chambre au milieu de la nuit. Elle n'aurait pas dû venir, c'était une erreur. Elle fit demi-tour pour partir. House la regarda faire l'air incrédule.

"Woo Woo ! Vous allez vous là ?"

Lisa s'arrêta net dans son mouvement.

"Vous entrez, vous sortez sans rien dire... Pourquoi êtes-vous venue ?"

Elle lui fit face de nouveau ne sachant toujours pas comment expliquer sa présence.

"Je... je..." Balbutia-t-elle en se triturant les mains.

"Ça va Cuddy ?" S'inquiéta-t-il.

House était à mille lieues de s'imaginer qu'elle était venue pour se blottir tout contre lui.

"Je crois !" Réussit-elle à dire.

"Vous n'arrivez pas à dormir ?"

"Oui !"

"Vous souhaitez que je vienne vous border et que j'attende que vous trouviez le sommeil ?" Proposa-t-il dans un sourire charmeur.

"Non !"

"Dommage..." Bredouilla-t-il.

Elle sourit. Ce simple mot lui redonna confiance en elle et lui permit de trouver le courage dont elle avait besoin pour continuer.

"Je... J'ai pensé que comme vous aimiez me voir à votre réveil et que je... je... Et bien je... Je pourrais..." A présent elle regardait ses mains jointes.

Il arborait un large sourire en comprenant ce qu'elle voulait. Voyant qu'elle ne réussirait pas à terminer sa phrase, il se décida à l'aider. D'un grand geste théâtral il ouvrit la couette et tapota sur le matelas. Elle sourit.

"Vous... Vous..."

Il se moquait d'elle. Elle se redressa. Le fixa droit dans les yeux et la tête haute s'avança vers lui. Il la regardait d'un air amusé. Puis elle stoppa net à quelques centimètres du lit.

"Vous... Vous..."

"Je... Je... Quoi ?" Interrogea House dans un éclat de rire.

Elle prit une grande inspiration et dit rapidement :

"Vous êtes nu ?"

"Vous aimeriez ?" Demanda-t-il sérieusement.

"House !"

"Je suis en caleçon."

Et il souleva davantage la couette pour lui montrer le tissu. Elle sourit et entra dans le lit chaud. Ils étaient allongés sur le dos l'un à côté de l'autre à contempler le plafond.

"J'ai peur..." Lui avoua-t-elle.

"De quoi ?"

"Des possibilités qui s'offrent à moi... Des choix... Des décisions que je vais prendre."

Elle tourna son visage vers lui. Il ne disait rien et continuait à fixer le plafond.

"De votre mutisme !" Murmura-t-elle.

Il se tourna vers elle.

"J'ai peur..." Sussura-t-il.

Elle pivota son corps vers lui. Elle voulait que tout son corps soit à l'écoute.

"Que vous restiez avec lui... D'être avec vous... De vivre sans vous... De Rachel."

Leurs regards ne se quittaient plus. Cuddy n'en revenait pas. Il s'était confié, ouvert à elle. Sans ironie, sans dérision... Juste à cœur ouvert.

"De votre verdict !" Chuchota-t-il.

Leur cœur battait beaucoup plus vite, comme si ces aveux les avaient essoufflés. Cuddy mis sa main sur la poitrine de House. Ses doigts dessinaient des vagues sur son cœur.

"Pourquoi est-ce si compliqué ?"

Il haussa les épaules.

Ils ne se quittaient pas des yeux, ils pouvaient y lire le désir de l'autre. House posa son front sur celui de Cuddy.

"Demain nous rentrons pour Princeton. Puis dans cinq jours vous viendrez déjeuner..."

Il parlait à voix basse, tout doucement comme si tout ce qu'ils se disaient devaient rester secret. Même les murs ne devaient pas entendre. C'étaient leur intimité, leur secret, à eux... rien qu'a eux. Il poursuivit d'une voix haletante :

"Ses quelques jours auront été une parenthèse, un moment à part. Quoi qu'il arrive je veux les conserver tels quel, comme un moment rare, un jardin secret jalousement gardé, une parenthèse..."

Leur respiration était toujours plus rapide.

Doucement, lentement, il effleura ses lèvres avec les siennes. Il sentait le souffle chaud de la femme sur sa bouche. Il saisit sa lèvre supérieure. Puis s'arrêta et replongea son regard dans le sien.

"Cuddy, je n'aurai pas la force de vous repousser une nouvelle fois. Je vous..."

"Chut !" Sussurat-elle pleine de désir.

"Pas de discours, pas de promesse. Une jolie parenthèse... Juste vous et moi... et lundi nous verrons..."

Elle venait de résumer tout ce qu'il pensait.

"Arrêtez de réfléchir, House et embrassez-moi."

Il attrapa ses lèvres avec passion. Leurs langues se trouvèrent. Ils s'embrassaient fougueusement. Elle lui caressait le dos. Ses mains couraient dans ses cheveux. Il voulait la sentir plus près. Il l'enlaça et la plaqua à lui. Il la sentit gémir et leur baiser se fit plus impétueux. A bout de souffle ils se séparèrent. Le souffle court, la respiration haletante, ils se fixaient les yeux brillant de désir et de passion.

"Si vous souhaitez que l'on arrête quittez ce lit immédiatement."

En guise de réponse elle se déshabillât.

"Et vous, vous voulez fuir ?"

Il retira son caleçon et le jeta au sol. Ils se sourirent. Elle vient se lover contre lui. Que c'était bon de sentir sa peau contre la sienne. Il la serra plus fort. Ses seins contre son torse, il en avait tellement rêvé. Ils ne bougeaient plus. Profitant de la présence de l'autre. Puis il la fit basculer et vint se placer au-dessus d'elle. Les yeux dans les yeux, tout sourire. Il glissa jusqu'à son cou qu'il mangea de tout petits baisers. Il descendit jusqu'à ses seins. Il les avait tant de fois admirés et maintenant ils étaient siens. Elle se laissait faire, profitant de l'instant. Elle avait glissé sa main dans la sienne. Il avait resserré ses doigts dessus. Ne pas rompre le lien.

Ils ne dirent plus un mot. Leurs regards, leurs caresses, leurs gémissements parlaient pour eux. Il y avait comme un pacte muet entre eux... pas de promesse, pas de déclaration... Juste une parenthèse et lundi... Qui sait ?

De sa main libre, elle releva le visage de House. Il revint vers elle. Soutint son regard un instant. D'un geste tendre il lui remit une mèche derrière son oreille. Puis il l'embrassa langoureusement et la pénétra doucement. Il l'a senti gémir entre sa bouche. Et ils firent l'amour avec tendresse et lenteur, laissant leurs mains libres parcourir le corps de l'autre. Ne sachant pas s'il y aurait d'autres fois ou pas, ils souhaitaient imprimer chaque mouvement, chaque morceaux de leur corps à tout jamais en eux. Pour ne rien oublier, ne jamais rien oublier...

Ils atteignirent l'orgasme au même moment. Leurs râles mourant dans la bouche de l'autre.

 

Les deux amants étaient maintenant allongés l'un à côté de l'autre leurs mains toujours enlacées. Ni l'un ni l'autre ne souhaitaient rompre le lien, leur serment secret. Leur respiration reprenait un rythme normal. Cuddy se tourna vers lui. Il avait fermé les yeux. Que devait-elle faire ? Souhaitait-il qu'elle reste ou devait-elle retourner dans sa chambre. Elle s'assit sur le lit. La sentant bouger il resserra son emprise sur sa main et ouvrit les yeux.

"Que faites-vous ?"

Elle ne répondit pas, mais regarda la porte.

"Et comment je fais pour vous voir à mon réveil si vous dormez à côté ?" Lui dit-il dans un large sourire.

Elle lui sourit à son tour et vint se blottir contre son torse. Il passa son bras autour d'elle.

"La parenthèse se terminera lorsque nous monterons en voiture, voulez-vous ?"

"Douce et tendre parenthèse." Susura-t-elle.

Il embrassa le dessus de sa tête. Elle embrassa sa main.

Ils passèrent la nuit dans les bras l'un de l'autre.

 

House fut le premier à se réveiller. Il sourit en voyant Lisa à ses côtés. Ils se faisaient face, front contre front. Elle avait une jambe entre les siennes. Il ne pouvait quitter son visage. Elle ouvrit les yeux. La première chose qu'elle vit fut son sourire. Elle lui rendit.

"Bonjour !" Dit-elle en s'étendant. Il posa ses lèvres sur les siennes. Il vit sa surprise.

"On n'est toujours pas parti ?"

Elle sourit et s'empara de ses lèvres. Il passa sa main derrière sa tête et rapprocha son visage du sien. Leur baiser s'approfondit, puis ils se séparèrent dans un sourire. Jugeant l'un comme l'autre qu'il valait mieux s'arrêter là. Cuddy se leva, enfila son pyjama et se dirigea, sous les yeux de House, vers la porte. Avant de sortir elle se tourna vers lui, sourit et quitta la chambre.

 

 

House gara sa voiture devant chez Cuddy peu de temps avant l'heure du déjeuner. Le voyage avait été silencieux. Rachel dormait à l'arrière de la voiture. Cuddy sorti de la voiture et prit sa fille dans ses bras. L'enfant se réveilla. House sortit les sacs du coffre et les déposa dans le hall. Cuddy installa sa fille dans son parc.

"A lundi midi !" Lança-t-il.

"Attendez House !"

Elle vient vers lui.

"Vous restez déjeuner ?"

"Non ! Je veux vous laisser du temps... On se voit lundi."

"House ! Merci... pour votre aide, votre soutien. Merci !"

Il lui sourit et sortit. Il se retourna et frappa à la porte. Elle vient lui ouvrir.

"Vous avez oublié quelque chose ?"

Pour toute réponse il l'enlaça et se saisit de ses lèvres. Elle répondit au baiser. Lorsqu'il desserra son étreinte, elle le regarda ébahi.

"Je croyais..." Commença-t-elle.

"Tout le monde ment !"

Et il claqua la porte laissant Cuddy abasourdie et perdue.

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