Et si ?
Le temps, une notion abstraite qui ne sert qu'à se situer dans un monde à la vie indéfinie. Le temps est utilisé afin d'estimer, une vie, une année, une journée. J'aimerais que cette journée soit arrêtée. Que je n'aie pas à faire le test d'aptitude, car j'ai bien trop peur de la réponse. Je sais que mon test révélera audacieuse, il est certain que j'en suis une. Pourtant, je sens que je suis différente... J'aime la sensation indescriptive que l'on ressent lorsque qu'on saute d'un train en marche ou que l'on gagne un combat. Cette sensation de sang qui palpite sous les veines. Mais je serais incapable de dire qu'il n'y a que ça. La curiosité qui m'envahit, le mensonge que je ne peux supporter, ce ne sont pas des aptitudes d'audacieuse. C'est pourquoi ce matin, à mon réveille, je sens une boule me vriller l'estomac, la peur. Inhabituelle pour quelqu'un de ma faction, sentiment presque inconnu, pourtant je sais que c'est celui là qui me tiraille. J'enfile mes vêtements, un jeans au teint sombre, un t-shirt carmin et un veste ombrée. Je noue mes cheveux couleur ébéne en tresse que je laisse tomber sur une de mes épaules. Je ne peux rien avaler, je le sais, je me décide donc à sauter le déjeuner et m'installe au bord du gouffre, les jambes pendantes dans le vide. Je sens une main me donner une tape amicale dans le dos. Je n'ai pas besoin de me retourner, je sais que c'est lui. Mon ami et confident s'assoit à mes côtés.
- Stressée ? me demande-t-il.
J'hoche la tête en signe d'approbation.
- Uriah, je sais qu'on ne devra pas parler de nos résulats mais...
Il se leve et me tira le bras, me faisant me lever instantement. Je déteste quand il fait ça pourtant une part de moi ne peux s'empêcher d'apprécier ce geste famillier.
- Tu me raconteras tous dans les détails. Je souris et lui envoya mon coude dans les côtes sans trop de force mais juste assez pour qu'il se plie en deux sous le choc. Je pars en courant, le défiant d'arriver avant moi au train. Je me précipite vers le quai, m'enfoncant tête baissée dans la fosse, sautant par dessus chaque obstacle, incluant les escaliers et certains gamins affalés par terre et jouant avec des cailloux. Le train arrive, je sens le sol vibrer. Uriah me talonne, j'entends le bruit de ses pas lourds derrière moi. J'accélère encore plus, dépassant chaque natif. Ils ne sont pas surpris. Venant de ma part, c'est plus que normal. Je m'aggripe à la poignée et ouvre la porte du premier wagon, suvis d'autres natifs. Uriah entre finalement.
- Il me semble que tu perds en vitesse mon cher, le taquiné-je
- La prochaine fois aussi je t'enverrai un de mes membres en plein les côtes, on verra si tu cours toujours aussi vite, dit-il en me poussant légérement.
Je me tourne, pour qu'il ne voit pas mon visage s'empourprer. Le paysage défile. Je ne lache pas des yeux la barrières sensée nous protéger. Parfois, je me prends à imaginer ce qu'il pourrait y avoir, par de là la clôture. Ma rêverie est vite interrompue par Lynn. J'ai presque grandis avec elle. Ma mère étant morte mystérieusement, mon père a sombré dans les ténébres et finit par s'éteindre. C'était les parents de Lynn qui m'avait accueilli. Ma vie s'est donc déroulée entre les disputes d'Hectore et Lynn et les remontrance de sa soeur aînée. Cette vie me convient. Les parents de Lynn nous laisse une totale libertée. Apercevant la ruche, je penche mon corps vers l'exterieur. Je laisse quelques instants l'air battre contre mon visage puis m'élance. Mes pieds une fois à terre, je me laisse partir en avant et roule sur mon épaule puis me lève et cours jusqu'à la file attribué aux audacieux. Je suis rejoint d'Uriah, Lynn et Marlène. Elles se lançent des piques et Marlène finit la tête coincée entre les bras de Lynn. Lynn aime Marlène, au sens littéral. Elle essaye de le cacher aux yeux des autres, mais quand vous passer votre enfance avec, vous vous en rendez compte. Je m'accorde quelques secondes pour regarder les différentes files. Les altruistes, plus communémment appeler pète-sec, sont en file indienne parfaitement alignées. Personne ne parle ou au mieux quelques mumure. Les érudits tergiversent sur divers sujet comme le sérum utiliser pour le test d'aptitude. Les fraternels bavardes gaiment sur je ne sais quels sujets. Les sincères rigolent en se balancent des vérités d'une manière si naturelle que j'en décroche un large sourire. Et pour finir, les audacieux. Nous sommes les plus bruyants. Nous crions des choses inutiles servantes à faire rire. Puis, nous entrons finalement dans l'enceinte...