Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 5 : Curiosités

4554 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/04/2024 15:20

[Royaume de l’été]

 

 

Entouré de bibelots, d’outils et de matériaux en tout genre, Harold se sentait comme un coq en pâte.

 

Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre son talent de Bricoleur et apprécier le travail de ses collègues. Il admira les plans détaillés, les travaux en cours et les différentes techniques de créations qu’on lui enseigna.

 

Le terrier des Bricoleurs estivaux se situait sous des plantes tropicales à larges feuilles multicolores. Il planait dans l’air une odeur de chaleur et de sucre. Comme perdu sur une île à la terre semi-sableuse, ils se trouvaient non loin du bras de mer vu plus tôt dans la journée dont on entendait le doux mouvement du ressac accompagné de son parfum iodé.

 

La nouvelle fée prit ses aises, apprenant les gestes du métier tout en réparant des appareils cassés. On l’initia à l’art du bois puis, après le goûter, à la taille de pierres. Il termina par le tissage de plante en corde et en sac. Avec sa magie, il apprit à améliorer et liés les objets entre eux.

 

Attentif, érudit, passionné, Harold finit sa journée avec un travail de qualité. Tous les Bricoleurs présents le félicitèrent, surprit par un tel talent inné. Sa magie avait fait des prouesses sur les cordes et les pierres de leurs outils. Ils brillaient de milles feu, solide comme du diamant. Trop de félicitation le firent rougir, aussi, la fée s’éclipsa rapidement pour ranger ses affaires. Chez les Bricoleurs, le travail ne manquait jamais, à son plus grand plaisir.

 

Dans une vaste cabane créée pour servir d’atelier, là où il avait passé le plus clair de sa journée, le châtain resta un moment à fixer les plans en cours. Il étudiait avec intérêt les idées et conceptions en imaginant déjà pleins de choses dans sa tête quand une main lui frappa le dos avec force.

 

- Content de ma nouvelle recrue ! Quel travail prodigieux dès le début ! Je n’avais jamais vu cela de mémoire de fée !

 

Nouveau rougissement, le châtain se gratta la tête. Celui qui venait de parler était son supérieur, une fée trapue aux cheveux blond courts avec une longue moustache, recouvert d’ustensiles de partout où il pouvait en caser un. Il se prénommait Geulfor et ne déméritait pas son nom… Il criait tous le temps mais toujours de manière joyeuse voir humoristique.

En arrivant, Harold avait dut apprendre à côtoyer ce phénomène tout en appréciant la qualité de sa technique, inégalable dans toute la vallée. La forge et la taille de pierre étaient ses domaines de prédilection. Il était une icône dans leur talent.

 

- Merci…

- Tu t’intéresses déjà à la conception ? Des idées plein la tête ?!

- Oui. Mais je sais que c’est un peu tôt pour…

- Oh pas du tout !!

Il le frappa à nouveau. Harold se sentit partir en avant de deux pas.

- Les Bricoleurs créent ce qu’ils veulent QUANT ils veulent ! Aucune limite ! Tu peux tester tout ce que tu veux. Essaye, rate, recommence, c’est notre crédo !

- Génial !

Geulfor lui sourit de toutes ses dents. Il l’aimait déjà bien ce « petit gars ».

- D’ailleurs, puisque tu m’as l’air d’un petit génie en devenir, je te laisse travailler sur ce projet. En général on attend un peu mais je pense que ça devrait te plaire. Il en faut une à chaque nouvelle naissance, donc, pour celle qui arrivera après toi !

 

Il lui refila une carte vierge dont était écrit « Nouvelle idée de maison estivale».

- Que je crée une maison ?! Vraiment ? Je… je ne sais pas si j’en suis capable… !

- T’en fais pas, t’as toutes les qualités requises et tu vas apprendre tout ce qu’il faut. Je vais t’enseigner mes arts et te confier à quelqu’un qui pourra te former en un clin d’œil. D’ailleurs, il va avoir besoin de toi. J’aimerai que tu ailles l’assister dès demain au royaume du Printemps. Comme tu l’as constaté il ne reste plus grand monde ici et même en Automne. On est tous sur le pied de guerre pour l’arrivée du Printemps et le départ est dans six jours. On aide les fées élémentaires à se préparer. Je suis certain que Varian saura te guider vers les arts divins du bricolage.

- Compris, j’irai voir ce Varian demain matin. On part aussi dans le monde des humains dans six jours où ce sont seulement les Bricoleurs Printaniers ?

 

Geulfor fit la moue en tapotant l’épaule de sa nouvelle recrue.

- Je suis désolé mon petit, mais les Bricoleurs ne vont jamais dans le monde des humains. C’est réservé aux fées élémentaires. Il est formellement interdit pour nous d’y aller.

- Quoi ? Je n’irai… jamais là-bas ?

- Et non… Mais il y a tant à faire ici que tu comprendras vite que nous ne servirions à rien dans le monde des hommes. On est indispensable à la vallée.

- Je comprends mais… Pourquoi est-ce interdit ? Faire une virée au moins une fois dans sa vie ça doit être quelque chose… Vous n’y êtes jamais allé ?

 

Le mentor sembla soudain moins loquace. Il se renfrogna, cherchant ses mots. Hésitant.

 

D’un soupir il s’assit sur une table et invita son petiot à l’imiter. Harold prit place et l’observa.

- Ecoute, j’ai pas envie de te mentir. Le monde des hommes est très dangereux. L’interdiction mit en place par la reine date de quelques décennies à peine. Pour nous protéger. Car tu comprends bien que notre don, outre le fait qu’il n’implique pas directement Dame-Nature, ne peut pas nous protéger en cas de danger. Il y a eu beaucoup de perte par le passé. C’était devenu trop dangereux. Alors, depuis, l’accès est interdit.

Il ôta son gant gauche où apparut un dispositif étrange en forme de crochet posé sur un moignon. Il fit de même avec sa botte droite qui cachait un bâton en guise de pied. Harold retint un hoquet de surprise, les yeux ronds comme des billes.

- J’ai connu l’autre monde, expliqua l’aîné étonnamment plus doucement. C’était il y a fort longtemps maintenant. Et j’en suis revenu ainsi…

- Qu’est-ce qui vous a fait cela ?! Les hommes ? Des animaux ?

Geulfor secoua la tête.

- Ce que tu cites est dangereux à sa manière mais rien avoir. La menace qui se terre dans les ombres de ce monde sont plus pernicieuses. Des êtres similaires à nous, mais qui désir nous éradiquer. Détruire Mère-Nature, détruire les fées, détruire l’Arbre-monde. Ils ne sont que folies et destructions pures. On les appelles… les fées noires. Ou les fées des ténèbres.

 

Harold eut du mal à déglutir. Plus il en apprenait sur le monde plus une boule se formait dans son estomac.

 

- Je me rappellerai toujours de deux d’entre elles. Deux ténébreuses terrifiantes capable de dompter les animaux les plus féroces et de te briser les os en un coup… L’un d’eux à prit mon bras, « Drago, Le Poing-Sanglant » et l’autre ma jambe… « Grimmel, le Grave ». Des fous furieux, amusés par la souffrance. Fourbes, ils m’ont tendu un piège, un soir où je réparais un chariot dans le monde des hommes. Ils nous ont prit par surprise, mes amis Bricoleurs et moi avant de nous anéantir. Je suis le seul rescapé. Mais j’y ai laissé des plumes. La reine m’a soigné et depuis, nous avons tous décidé d’un commun accord d’empêcher les Bricoleurs d’y retourner. Seuls les élémentaires peuvent se défendre, mais même eux… Ils doivent rester sur leur garde.

- Sainte Mère-Nature… Je n’imaginais pas qu’il existait de tels êtres !

Harold semblait sincèrement terrorisé. Geulfor se mordit la lèvre et lui tapota le dos à nouveau.

- T’en fais pas, jamais ils ne s’approcheront de toi. Ici, tu ne risques rien du tout. La vallée est protégée par une barrière magique de L’Arbre-Monde. Aucune fée noire ne peux la franchir ni la briser. Tu es en sécurité.

- Mais les autres… *Il songea à ses amis de naissance et ceux de l’été*. Pourquoi veulent-ils nous détruire ? Qu’est-ce qu’ils veulent accomplir en tuant les fées ? Je ne comprends pas… Sont-ils fous ?

- Je n’en sais rien, avoua Geulfor. Nous en savons si peu sur eux. La seule chose dont on est certain c’est qu’ils sont nos ennemis, nos Némésis. Et qu’il faut à tout prix les éviter. Leurs cruautés est sans limite.

 

Sur ces mots, Geulfor se releva tout en remettant sa botte et son gant. Il sourit à son apprenti et reprit un air plus joyeux.

- Allez, oublie tout ça ! Nous, on bricoles et on se donne corps et âme à nos créations. Laisse les problèmes qui ne nous concernes pas de côté. Je compte sur toi pour créer une magnifique maison et bien étudier avec Varian, ok ?

- Promis.

 

Ils se quittèrent ainsi, laissant Harold noyé sous les questions.

 

**

 

Le châtain décida ensuite de se rendre à l’Arbre-Monde qu’il trouva sans peine sous les couleurs du crépuscule violacé. Entourné par les paroles de Geulfor, de Giselle et les conseils de Belle, il se posa sur la scène des naissances où la cascade dorée luisait de magie.

 

Il l’admira un moment.

 

Puis, il se tourna vers une énorme entrée, à sa droite, créée naturellement par l’arbre. À l’intérieur : un véritable dédale à en perdre la tête. Harold chercha son chemin remarquant soudain une fée biscornue se reculer dans l’ombre, le terrifiant d’avantage. Il poussa un petit cri avant de s’enfuir. Délaissant « la chose » les bras chargés de sacs de poussière de fées. La frayeur des fées noires le hantait et il se souvint alors de son cauchemar de cette nuit… Il remontait des profondeurs de son subconscient pour enfler en lui comme un ballon remplit d’air.

 

« Des êtres informes, sombres, autour de lui… Qui ricanaient, qui s’approchaient en le bloquant contre un mur. Ils voulaient lui arracher les ailes, le mutiler. Ils se jouaient de lui, riaient, dansaient, maudissaient. Harold était incapable de fuir, tétanisé, tandis qu’on commençait à l’embrocher et lui susurrer l’arrivée de sa mort. Enlisé dans une poussière noire… »

 

C’est sur cela qu’il s’était réveillé, reléguant ce sombre cauchemar dans les abysses de son cerveau. Son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine, il marcha sans savoir où aller avant de foncer tête baissé dans une fée. Celle-ci eut un cri de surprise tout en s’étalant au sol, un vase remplit de jus de fruit éclaté autour d’elle.

- Oh, pardon, je suis sincèrement désolé !!

- Aïe… ! Tu pourrais regarder où tu marches la prochaine fois !

- Pardon…

Il lui tendit une main. La fée s’en saisit et se releva en époussetant sa pétale blanche unie tachée de jus. Ses cheveux noirs frisés rebondissaient sur sa nuque tandis qu’elle rajusta ses lunettes vertes sur son nez, dévoilant de jolis yeux noisettes.

- Je vais devoir allez refaire du jus… Soupira-t-elle en regardant le vase brisé.

- Je vais te refaire un vase, je te le promet.

- Pas la peine. Il y en a plein ici.

- J’y tiens !

 

Elle le fixa de haut en bas. Un Bricoleur…

- Tu es l’un des nouveaux ! Remarqua-t-elle en haussant le ton.

- Oui…, rougit-il de gêne. Ah, ça me rappelle, je t’ai vu hier… Tu as versé de la poussière sur nous !

Elle opina.

- C’était bien moi. Je m’appelle Mirabel.

- Joli nom.

Elle rosit à son tour, surprise qu’on lui porte de l’intérêt. Elle se renfrogna tout de suite après.

- Tu ne dois sûrement pas le savoir mais je suis une fée sans-talent. Ma pétale blanche le prouve. Je vais te laisser à ton travail.

 

Harold se rappela de la veille, des paroles de Giselle.

- Cela me revient, oui, on m’a parlé de toi ! Tu es née deux saisons avant la mienne. La dernière venue avant nous car aucune fée n’est née cette Hiver.

- En effet, c’est bien moi, la fée ratée dernière génération. Celle qui annonçait le déclin des fées avant votre apparition, qui, oh grands esprits, arrive comme un miracle bienvenue après mon échec.

Elle haussa les épaules de dépit, cachant sa honte par un humour amer. Harold se sentit peiné.

- Je ne voulais pas…

- Laisse tomber, ne t’occupe pas de moi. Je t’assisterai si tu le demandes mais je ne pourrais rien t’apporter de plus. Je n’ai pas reçu votre miracle.

 

Elle se détourna, ramassant le verre brisé. Il ne sut quoi dire et fini par l’aider. Elle voulut l’en empêcher mais il continua avec elle d’un petit sourire encourageant. Elle ne dit plus rien. Une fois tous les débris ramassés, Harold les mit dans son sac, impatient de réparer le vase.

- Heum, puisque tu es là pour aider, reprit le châtain en se raclant la gorge. Je cherche ‘La Grande Bibliothèque Magique’. Est-ce que tu pourrais m’aiguiller ? Je suis perdu. Je ne sais pas comment tu fais pour te repérer ici !

- Question d’habitude, sourit enfin Mirabel. C’est ma « Casita » ici, ma petite maison adorée. N’est-ce pas ?

Comme pour répondre, l’arbre se mouva sur lui-même autour d’eux. Harold se bloqua sur place.

- Wow, Il est… conscient ?!

- L’arbre est un esprit. Comme Mère-Nature et bien d’autres encore. C’est un précieux ami pour moi.

Songeur, le Bricoleur contempla les branches animées avant de sourire à sa nouvelle connaissance.

- J’ai beaucoup de chose à apprendre ! Peux-tu me guider ?

- Avec plaisir, suis moi !

 

Mirabel s’enfonça dans les couloirs infinis de bois aux contours massifs. Harold se surprit à caresser l’arbre du bout des doigts, recevant des petits frissons de plaisir en retour. Il se sentit en osmose et écouta Mirabel lui parler de lui :

L’Arbre-Monde était la toute première création de Dame-Nature et son plus fidèle allié. Ensemble, ils enfantaient de la poussière dorée venue du plus profond de ses racines, remplit de puissantes magies élémentaires utiles aux fées et aux êtres vivants. C’était l’énergie la plus pure et la plus précieuse au monde.

 

Après plusieurs tours et détours, les deux fées arrivèrent devant une énorme porte boisée sculptée qui s’ouvrit devant eux, les invitant à entrer. Ils se trouvaient vers les racines inférieurs de l’Arbre qui bougeaient selon son désir. À l’intérieur de cette gigantesque racine, une bibliothèque gargantuesque aux milliards de livres entassés dans des alcôves illuminées.

 

Harold cru en perdre la tête, c’était indescriptible.

 

- Ça c’est sûr, je vais m’y perdre, commenta-t-il.

Mirabel en rit.

- Si tu veux trouver des informations sur un sujet qui t’intéresse, je t’invite à utiliser le Grimoire Magique. C’est lui qui trouve pour toi. Il te suffit de faire ta demande. Et si vraiment tu es perdu tu peux demander plus d’information à Milo.

- Milo ?

Mirabel lui prit la main et l’emmena plus loin, dans une arrière-salle remplit d’artefacts magiques. Harold ne savait plus où poser ses yeux. Il croyait vivre un rêve éveillé ! Plus beau que son cauchemar de ce matin…

 

- Je te présente Milo, la première fée sans-talent de toute l’histoire. C’est notre doyen.

Le dénommé Milo, fée chétive aux cheveux brun court, repoussa les lunettes sur son nez et salua le nouveau venu d’un air absent. Il était plongé dans un livre poussiéreux.

- Quand il ne travaille pas à aider les élémentaires, il passe tout son temps à déchiffrer les vieux écrits et les paroles de Mère-Nature dont le langage est incompréhensible, expliqua-t-elle. C’est lui qui gère la bibliothèque.

- Vous êtes combien sans-talent ?  

- Actuellement, trois. Moi, Milo et Quasimodo.

- Il y en a eu d’autres ?

La curiosité d’Harold semblait sincère, sans aucune mauvaise arrière-pensée. Ce fut Milo qui lui répondit en levant le nez de son ouvrage.

- Oui il y en a eu. Mais toutes ont eu un destin tragique. Certaines ont fui la vallée et ont totalement disparue. D’autres ont perdu la vie dans un accident ou écrasé par le chagrin. Mais nous n’avons jamais été plus de dix en tout.

- Quelle horreur…

 

Milo et Mirabel opinèrent, bien conscient de leur inutilité et mise à l’écart du monde qui pouvaient rendre fou de chagrin. Ils se serraient les coudes, tous les trois avec L’Arbre-Monde et Alma pour seule famille.

- Et sinon, qu’est-ce qui t’amène ici, Bricoleur ?

- Je m’appelle Harold. Je cherche à en découvrir d’avantage sur ce monde.

Milo s’illumina.

- Dans ce cas tu es au bon endroit ! N’hésite pas à me poser des questions ou à demander au Grimoire de t’aider dans tes recherches. C’est ma spécialité ! J’adore découvrir de nouvelle chose !

- Je crois comprendre ce sentiment.

 

Au fond de son petit cœur Milo se sentit réchauffé. Un nouvel ami ! Ça se fêtait pour lui qui était si seul. Harold lui rendit son sourire.

- Belle aussi vient souvent ici, si j’ai bien compris ?

- Ma seule grande amie, avoua Milo. On discute tous les matins de livres !

- Et du coup tu arrives toujours en retard pour la distribution de la poussière, sermonna Mirabel, amusée.

- Ha, ha, je ne vois jamais le temps passé quand je parle livre et découverte.

- Tu pourras me compter en plus dans vos discussions !

 

Les trois nouveaux compères s’emportèrent joyeusement. Milo laissa Harold poser ses questions tout en le dirigeant vers le Grimoire enchanté. C’était un vieux livre brun corné, couvert de symboles étranges. Le nouveau posa sa main dessus puis demanda plusieurs sujets sur l’histoire du monde et sur les fées noires. La seule mention des ténébreuses fit frissonner Milo, Mirabel et le livre qui répondit malgré tout avec très peu d’ouvrages. Les écrits volaient magiquement jusqu’à lui, formant une gigantesque pile qui montait de plus en plus haut.

- Je ne vais jamais pouvoir emporter tout ça !

- Je peux te les emmener demain si tu veux ? Proposa Milo.

- Merci, j’accepte avec joie. Dans ce cas, je vais juste prends, hum… Celui-ci.

Il souleva un vieux manuscrit racontant l’origine du monde selon les premières fées, traduit par Milo.

- Très bon choix ! Fit-il d’un clin d’œil.

 

Après quelques discussions et un retour à l’air libre, Harold se sentit plus qu’impatient de se plonger dans son livre. Il avait une soif de connaissance sans fin sur ce monde dont il venait de naitre. Et plus il en apprenait, plus il désirait en savoir d’avantage ! Fasciné, il ne vit pas la fée qui arrivait sur lui et entra à nouveau en collision avec quelqu’un. Il s’excusa maladroitement tout en reprenant son chemin et saluant Mirabel de la main.

 

Quelques mètres plus loin, Harold se stoppa et se retourna vers la fée percutée quelques secondes plus tôt. Ses longs cheveux ne le laissèrent pas indifférent. Il hésita puis fini par retourner dans sa maison pour se plonger dans son livre, absorbé par les mots qui défilaient sous ses yeux. Il lu dans son lit, puis leva des yeux plongés dans la réflexion, la tête tournée vers le ciel étoilé brillant dont une des étoiles semblait étinceler.

 

**

 

[ Royaume de l’Automne]

 

Merida se réveilla en sursaut. On tambourinait à sa porte et elle venait de sortir d’un horrible cauchemar ! Quel réveil en fanfare… La rousse se leva d’un bond, toujours nue.

 

- Une minute !

 

Rapidement elle ouvrit son placard, dénicha un haut en feuille orangé avec de la fourrure qui se croisait au niveau du cou ainsi qu’une jupe brune feuillue rayée.

- J’arriiiiive !

Une paire de chaussure orange à fourrure plus tard, des cheveux hirsutes pas coiffés, elle ouvrit la porte en grand.

 

Pocahontas la dévisagea avec surprise, amusée par son style sauvage.

- On a loupé les rayons de l’aube ce matin ? Sourit Nakoma à côté d’elle.

- J’ai comme qui dirait bien dormi, rit Merida.

- On voit ca, enchaina Pocahontas. On se disait que peut-être tu voulais qu’on te montre un peu notre royaume ? On a rien de prévu aujourd’hui.

- Avec joie ! Je suis prête !

Les deux fées des jardins se regardèrent, amusées par leur nouvelle amie énergique.

- Pourquoi ne pas aller petit-déjeuner dans le coin à baies ? Proposa Nakoma.

 

La rousse approuva suivant les deux autres qui lui montrèrent le chemin. En route, la nouvelle admira de nouveau l’Automne sous toutes ses palettes de couleurs, avec un ravissement non dissimulée. Elle posa moultes questions où les deux sages fées répondaient. Dissipée, elles firent de nombreux détour en suivant Merida dans ses caprices.

 

D’abord la rouquine admira la rivière, apprenant bien vite que l’eau et les fées ne faisaient pas bon ménage… Tombée dans l’eau, trempée, elle dut attendre de sécher avant de repartir tout en admirant les fées des eaux au travail. Kida, une fée mate aux cheveux blancs était venue lui montrer son talent en arrosant abondement la nature de pluie. Elle lui expliqua que l’Automne était le moment propice pour les plantes d’accroître leurs racines et de préparer l’année suivante en formant des bourgeons endormis. D’où ce besoin d’eau abondant.

 

Ravie de sa découverte, Merida reprit sa route,  accompagnée de ses deux amies. Elle admira les feuilles valsant dans le ciel, jouant avec elles. Une Voltigeuse vint s’inviter dans son jeu, la faisant tournoyer dans tous les sens. Merida en rit de plus belle, ce qui plu à la malicieuse Megara, une gracieuse fée aux cheveux pourpres. Les vents Automnaux étaient puissants et humides comme le ressentit la rousse pendant ses acrobaties. Elle et Megara s’amusèrent un moment avant que Pocahontas et Nakoma la rappelle à l’ordre.

 

Merida était le genre de fée à se laisser emporter par le courant et par la vie. Pocahontas y vit là un vent de fraicheur pour la vallée même si cela l’inquiétait. Une vraie turbulence cette fée. Une rebelle indisciplinée!

- Désolée, je me suis emportée. La vallée est sublime !

- Et tu n’as encore rien vu !

Pocahontas la prit par la main pour l’emmener parmi les prés, les champs de blés et les forêts multicolores. Une virée enchanteresse où Dame-Nature revêtait sa plus belle parure.

 

Le trio se dirigea vers un bois remplit de mûres, de raisins, de pommes, de poires, de mirabelles et de prunes bien mûres !

- Ouah, tous ces fruits !!

- C’est la période la plus favorable à leur développement, sourit Nakoma qui croqua dans un gros grain de raisin noire. Si sucré, hmmmm !

Merida l’imita, ses papilles gustatives au paradis. Elles mangèrent plus que de raison tout en s’amusant avec des châtaignes et des noix comme support roulant.

 

Le temps était doux, l’air emplit d’une fraicheur reposante. Merida prit une pause en s’asseyant sur une noisette. Elle vit passer Raya, la fée des flammes, qu’elle salua tout en discutant du pouvoir du feu. Sa dangerosité, son utilité. Puis les filles se remirent en route dans une promenade des plus idylliques.

 

Mérida admira les fées des jardins dont certaines endormaient les fleurs pour le passage vers l’Hiver de la vallée. Pocahontas et Nakoma expliquèrent leurs devoirs. Toute la nature du royaume Automnal se préparait à faire un long sommeil avant l’arrivée des fées Givrées sur le secteur.

 

Outre cela, il ne se passait guère grand-chose. Les Bricoleurs étaient tous partis aider les Printanières. La plupart des autres fées se reposaient, flânaient, s’amusaient. Cela laissa tous le loisir à Merida de continuer son exploration en laissant Pocahontas et Nakoma avec leurs amis des jardins.

 

Le rousse décida de se rendre d’abord parmi les siens, les fées Animalières, qui l’attendaient tranquillement au creux d’un érable rouge vif.  

 

Elle s’étira à son arrivée, prêt à en apprendre plus sur son talent et sur tout ce qui l’entourait !

 


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