Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 3 : Les Talents féériques

4714 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/03/2024 17:17

[Royaume du Printemps]

 

 

La jambe droite en l’air, le pied gauche sous ses fesses, un bras coincé sous la nuque et l’autre dans son dos… Raiponce était complétement emmêlée dans ses cheveux, au pied de son lit. L’incrédulité à son réveil la laissa dans cette position quelques minutes avant qu’elle n’entreprenne de se sortir de là.

 

Il lui fallut un temps considérable pour retrouver sa liberté, s’avancer vers le miroir et se regarder, les yeux grands comme des billes. Elle se pinça la joue. « AIE ! » Non, elle ne rêvait pas… ! Comment ses cheveux avaient-ils repoussés ?! Elle était persuadée de les avoir coupée la veille ! Elle n’avait pas rêvé ?

 

Confuse, Raiponce chercha le couteau forgée dans une roche acérée qu’elle trouva sur le sol. Elle s’en saisit et recommença son geste de découpe. Cette fois, ce fut la lame qui se brisa en plusieurs morceaux pointus, s’éparpillant partout.

- Qu’est-ce que… ?

 

On frappa à la porte. La blonde sursauta en un petit cri. Elle pivota vers l’entrée tout en se dirigeant jusqu’à la poignée de bois. Anna souriait de toutes ses dents en sautillant sur place devant elle.

- BONJOUR !!! On a du pain sur la planche !!! EN ROUTE !!!

Et elle se retourna, prête à s’envoler. Quand elle vit que Raiponce ne bougeait pas, elle revint en arrière de quatre pas.

- Ça va ? Tu fais une drôle de tête… Mal dormi ?

La blonde secoua sa crinière avant de lui expliquer sa surprise matinale.

 

Anna se mit à rire en imaginant la scène avant de prendre un air plus sérieux tout en pénétrant dans la demeure. Raiponce ramassait les morceaux de roches pour lui montrer. Son amie sembla perplexe.

- Je n’ai jamais entendu d’histoire de cheveux qui repoussent en une nuit ni de problème de coupe, dit-elle en soupesant la crinière. Tu es sûre que la lame n’était pas émoussée et que tu n’as pas rêvée ? Tu étais épuisée hier.

- Je… Je ne crois pas. Ça serait bizarre que mes cheveux ne puissent pas être coupés, non ?

- Très… On essayera avec une autre lame si tu veux ! Après… Moi je les adore comme ça. Ils sont sublimes !

- Mais pas très pratique, soupira Raiponce.

- C’est vrai.

- Tu me laisse une minute que je les attache.

- Je vais t’aider, assis toi.

- Merci !

 

Affublée d’un peigne à quatre branche, Anna lui brossa sa longue crinière dorée avant de la nattée avec doigtée. Elle-même possédait deux nattes sur ses épaules qu’elle effectuait tous les matins. Pendant son entreprise, la fée en profita pour lui accrocher quelques fleurs qu’elle trouva sur le sol. Raiponce expliqua que ses tresses coupées, la veille, avaient disparue en boules de lumières.

- Vraiment étrange… On devrait aller voir Flora pour en parler.

- Je pense aussi.

- En tout cas, ta tenue est sublime. J’adore la fleur de Lys que tu as fait sur ton buste.

Raiponce la toucha, retrouvant le sourire.

- J’espère que je pourrai aller voyager dans le monde, reprit-elle, songeuse. Cette nuit, j’ai rêvé d’espaces infinis et de nature qui se réveille ! Comme c’était beau ! Je veux découvrir tout ça.

 

La blonde évita sciemment de raconter son cauchemar juste avant son réveil : Un être sombre avait jaillit de nulle part pour la terroriser et lui arracher les ailes en ricanant. Elle en eut un frisson qu’elle cacha.

 

Anna ne vit rien et termina son travail. Elle amena la blonde devant le miroir pour lui montrer son excellent travail.

- Voilà !! Tu es prête ! On verra tout cela avec Flora, en attendant il faut à tout prix qu’on aille te faire connaitre tous les talents de la vallée et qu’on prépare ton initiation ! Je veux te montrer tellement de chose hi hi hi !

La rousse ne tenait plus en place. Raiponce en rit tout en tournoyant sur elle-même.

- Elle est mieux qu’hier, approuva-t-elle. Tu m’apprendras à la faire ?

- Bien sûr ! Avec plaisir !

 

Anna la prit par la main et toutes deux se mirent à courir vers l’extérieur en riant joyeusement. Elles s’envolèrent dans le ciel azur. L’odeur des fleurs vint ravir leurs narines. Le temps était un peu frisquet mais d’un vent doux très vivifiant. Elle montèrent haut pour contempler tout le village sous la lumière dorée de l’aube qui illuminait les perles de rosées.

- C’est indescriptible, dévora la blonde.

- Et tu n’as encore rien vu ! Suis-moi !!

- OUI !

La plus âgée fonça en piquée suivit de son élève, toutes deux aussi euphoriques l’une que l’autre. Raiponce réussi à la rattraper tout en tournoyant telle une hirondelle libre.

- Il reste combien de jours avant le départ ?

- Six ! On ne va pas chaumer !!

- Espérons que Flora accepte ma venue !!

La rousse opina vivement tout en détournant les yeux de gêne. Elle ne savait pas trop comment évoquer les fées noires avec Raiponce. Elle ne savait même pas si elle en avait le droit aussi tôt…

 

Insouciante à ce fait, la blonde admira chaque variétés de fleurs qui s’ouvraient doucement grâce à des fées vêtues de couleurs grenadines. Anna en profita pour faire un piquer vers les champs aux fleurs sauvages qui s’étiraient doucement en se faisant caresser et cajoler par les petites fées roses. Un Lys attira tout de suite l’attention de Raiponce qui la contempla le bourgeon avec des yeux brillants.

- Il faudra attendre encore un peu pour celle-ci, sourit une fée des jardins. Les Liliums ou plus communément appelée Lys, s’épanouissent en été. Ils adore le soleil ! Tu vas bien t’entendre avec eux. Pour l’instant elle va commencer sa croissance et se réveiller de son long sommeil hivernal. Il dormait dans son bulbe il y a encore quelques jours !

 

Celle qui venait de parler était dotée d’une élégance et d’une beauté à couper le souffle. De long cheveux blond clair attaché en queue de cheval, un regard Améthyste brillant. Raiponce l’admira tandis que son vis-à-vis caressait la tige de la Lys avec un regard tendre.

- Si tu veux en apprendre d’avantage sur chaque fleurs n’hésite pas à me consulter, je sais TOUT à leur sujet.

- Ouah, impressionnant ! Est-ce que tu as une fleur préférée ?

- Oui, la Rose. C’est ma fleur de naissance, confia-t-elle.

- Je vois que tu as déjà rencontré notre pro des jardins, sourit Anna en voletant devant la Lys Japonicum. Voici Aurore, certain la surnomme Rose. Je pense que tu as compris pourquoi.

 

Raiponce opina en riant dans sa main. Aurore sourit à ses mots tout en valsant vers des Primevères qu’elle soupoudra de sa magie sur les pétales. Les corolles s’écartèrent lentement pour laisser éclater de multiples fleurs multicolores. Raiponce voleta au-dessus, admirant les rouges, les jaunes, les blanches et les violettes.

- C’est beau, n’est-ce pas ? C’est une des premières variétés de fleurs printanières à s’ouvrir avec : le Genet, les Sakura -ou plus communément appelée fleur de cerisier-, ainsi que les Perce-Neiges, les Nivéoles, les Muscaris et les Anémones.

Raiponce étant la nouvelle star de la saison, La Rose – et autres fées- savaient qu’il fallait tout lui apprendre. C’est avec plaisir qu’elle continua sur sa lancée, devant les yeux brillants de l’élève.

- Mon travail consiste à m’occuper de toutes les plantes de notre monde. Les fées des jardins protège Dame-Nature tout entière. Au Printemps, nous réveillons les plantes, ce que nous continuons à faire aussi en été et un peu en Automne. Nous les aidons à grandir, à s’épanouir puis à se reproduire avant qu’elles partent s’endormir pour l’Hiver. Cela dit, certaines variétés comme la Bruyère pousse en Hiver ! Mais c’est le travail des Fées Givrées de s’en occuper.

- J’aurai adoré faire ce travail, jalousa ouvertement Raiponce.

- Ton travail est tout aussi important, surtout au printemps, lui répondit Anna. Aller viens, on continue !

 

Raiponce opina en saluant Aurore et ses amies des jardins qui continuaient leur travail sans relâche.

- Repasse quand tu veux pour parler fleurs, ça me fera plaisir !

- Promis !

- Ah, ça me fais d’ailleurs penser : La Raiponce est une magnifique fleur violette que l’on trouve en cette saison, même si plus tardive que certaine. Elle adore la chaleur et supporte même le froid en cas de gelée tardive. Elle est souvent utilisée pour la décoration mais aussi et surtout en dégustation ! Elle aurait un goût de noisette sucrée. Essaye d’en trouver ! La légende veut qu’elle ait des pouvoirs curatifs très prononcés.

Elle lui fit un clin d’œil. La blonde la remercia chaleureusement pour ses explications avant de retrouver Anna qui était déjà repartie comme une fusée.

 

La nouvelle chercha son amie du regard. Elle la dénicha non loin d’une large rivière à l’eau cristalline. Elle la rejoignit tout en se posant sur une feuille. Ariel était présente, ses cheveux rouges de feu virevoltant dans son dos. Elle parlait du monde humain avec Anna, toutes deux excitées par cet endroit fabuleux.

- Ah, te voilà, sourit Ariel. Comme me le disais Anna, je vais appuyer ta demande pour le monde des humains auprès de Flora. J’espère que tu pourras nous accompagner ! Je suis FAN de ces expéditions, tu n’imagines même pas !!

- Et tu te fais toujours sermonner parce que tu pars toute seule explorer les demeures humaines interdites, commenta Anna avec malice.

- Eh… ! Tiens donc un peu ta langue pour changer !

Ariel lui envoya une grosse giclée d’eau ce qui fit tomber Anna sur le sol, les cheveux aplatit.

- Hé !!!

 

Ariel ricana tout en rejoignant la blonde. Celle-ci scruta plus bas son amie dont les ailes mouillées ne pouvaient plus voler. Anna croisait les bras avec colère.

- Tu dois toujours faire attention à tes ailes, expliqua la fée des Eaux. Le moindre fluide nous cloue au sol. Et une fée au sol et une fée vulnérable. Même moi je suis concernée alors que je manipule l’eau.

- Compris !

- AIDE-MOI ! C’est pas sympa !! Beuglait Anna par terre.

- Hi, hi, je peux juste enlever le surplus, expliqua-t-elle avant de montrer à Raiponce son pouvoir.

 

La blonde observa avec intérêt des gouttes d’eaux se soulever des ailes basses d’Anna pour être renvoyée dans la rivière. Anna ne pouvait toujours pas voler mais se sentait plus légère.

- C’est malin ça !

- Tu n’avais qu’à pas avouer mes petits passe-temps secret à la nouvelle.

Ariel tira la langue, amusée. Anna en fit de même pour toute réponse tout en essuyant sa pétale rouge carmin.

- Tu as de la chance que je suis une fée de la Flamme ! Je sèche en un rien de temps.

Elle utilisa son pouvoir en invoquant du feu dans ses mains. Elle créa de petites boules de flammes, qui possédaient deux yeux, une bouche et riaient joyeusement, pour se réchauffer les ailes. En peu de temps, Anna retrouva ses voilures sèches et put décoller pour les redresser.

 

- Vos pouvoirs sont impressionnants ! Commenta Raiponce. Toi tu manipules l’eau et toi le feu ?!

- Exact, nous sommes des fées élémentaires. Je suis une fée des Eaux et Anna de la Flamme. Nos pouvoirs sont contraires mais aussi complémentaire.

- Et la Fée des jardins que nous avons vu juste avant était lié à l’élément de la Terre, précisa Anna.

- Quels sont vos rôles ?

Studieuse, attentive et intéressée, la nouvelle promettait d’être très importante pour la vallée, songèrent les deux filles.

- J’ai entendu des cris !? Qu’est-ce que tu as encore fait, Ariel !?

Une autre fée de l’Eau arriva, les mains sur les hanches, le regard réprobateur. Ariel haussa les épaules innocemment.

- Ah, tiens, la nouvelle ! Bienvenue sur le territoire des fées des Eaux printanières. Moi c’est Attina, enchantée.

- Enchantée ! Je demandais justement quel était votre rôle.

Ravit d’expliquer, l’arrivante aux cheveux châtains clairs attaché en un chignon haut s’approcha d’une plante pour ôter une perle d’eau et la déposer dans la rivière.

- Une partie de notre travail consiste à apposer de la rosée en soirée avant de la retirer le matin. Cela aide les plantes à se tenir bien humide pendant les fortes chaleurs mais surtout à aider nos petits amis les insectes à venir se désaltérer en sécurité. Mais notre mission la plus importante est de « nourrir » les plantes. Nous les arrosons, les protégeons de la sécheresse et aidons à former ru, rivière, lac et étang pour tous les êtres vivants et surtout les peuples aquatiques. L’eau : c’est la source même de la vie.

 

La nouvelle prit note tandis qu’Ariel gonfla les joues.

- Je voulais lui expliquer.

- Tu manques encore un peu de sagesse pour ça, taquina Attina en se soulevant dans les airs. C’est la plus jeune de nos recrues. Elle est de l’année passée.

- Je suis toute autant qualifiée !

- Mais oui, je plaisante. Allez maintenant au travail ! Ou sinon tu vas encore recevoir un sermon de notre Chef.

Ariel en frissonna, soupira puis s’envola.

- Je vous laisse je dois arroser plein de jeunes bébés pousses et ôter le surplus de neige fondue dans les sous-bois !

- Travail bien, répondit Anna sans rancune.

Ariel rejoignit d’autres fées des eaux, toutes habillées de bleues turquoises.

 

La fée des Flamme repartit en volant mais Raiponce resta à les regarder. Les fées des Eaux soulevaient de grosse gouttes bien rondes pour partir vers les champs où attendaient bourgeons et bulbes assoiffés. Avec le soleil, quelques petits arc-en-ciel se formaient au-dessus de leurs têtes. 

- Hé, tu viens !!! Revint Anna en la tirant par le bras. On a pas le temps de se reposer ! N’oublie pas !

- Désolé, je suis fascinée par tout ça !

- Tu auras tous le temps de les regarder en été.

- Qui sont les autres fées, désigna la blonde en s’envolant avec Anna.

- Là-bas j’ai vu Aquata, Andrina, Adela… Elles sont beaucoup chez les eaux et c’est drôle mais leur nom commence souvent par un -A.

- Et toi, tu ne m’a pas répondu tout à l’heure.

- Oh, moi ?! Mon pouvoir me sert à réchauffer la terre gelée ou tout autre forme de glace et de neige. Je brûle aussi quelques carrés de nature malade pour l’aider à renaitre plus fort qu’avant grâce à mes cendres. Je suis aussi utile pour aider les êtres vivants à se chauffer et à tuer les bactéries qui sont porteuses de maladies, vecteur de mort. Nous sommes d’ailleurs complémentaires.

- Ah bon?

 

Anna lui sourit, tournoya et se plaça devant Raiponce qui s’arrêta.

- Ton pouvoir à beaucoup de propriété similaire aux miens. Mais c’est encore un peu différent, tu verras. Mon feu est un des pouvoirs les plus crains de la vallée, avoua-t-elle. Mais quand il est bien utilisé il est salvateur pour Dame-Nature et pour les êtres vivants. Tu n’imagines pas le nombre de maladie que j’ai empêché depuis que je suis née. Alors, ne me rejette pas s’il te plait.

- Jamais de la vie. Tu es mon amie !

Anna lui prit les mains et la câlina.

- Merci, je t’adore déjà !

 

Raiponce lui sourit, les joue rosées avant de continuer leur périple vers la foret.

 

Plus bas, des fées habillées en orange s’occupaient de renard tout blanc qui devenait lentement orangée grâce à la magie des fées.

- Les renards polaires reviennent pour prendre leur pelage printanier, expliqua Anna. Et là ce sont les lapins.

- Trop mignon !

Raiponce descendit pour en câliner un. Le gigantesque lapin ferma les yeux de bien être en faisant remuer son petit nez joyeusement. Il bailla.

- Il est un peu fatigué car l’hiver a été rude, expliqua une fée aussi blonde que Raiponce mais dont les cheveux de longueurs moyennes étaient attachés en une queue de cheval basse.

- Il a dormi tout l’hiver ?

- Non, les lapins n’hibernent pas. Mais ils hivernent. Ils bougent peu, dorment beaucoup et grignotent sans partir de leur terrier. Celui-ci va devoir refaire un peu d’exercice, il s’est bien empâté. 

 

Le dit-lapin couina de honte avant de repartir avec ses amis.

 

Raiponce l‘observa sautiller avec les autres. Non loin, la bordure avec l’hiver faisait passer les animaux d’hiver vers le printemps. Tous en fourrure blanche vers des couleurs plus chaude. La nouvelle s’avança avec curiosité avant que la fée des Animaux ne l’arrête.

- Ne franchit jamais cette frontière ! Cette saison nous est interdite !

Raiponce la questionna. Elle lui expliqua les dangers encourut si une fée non-Givrée allait en hiver : La mort, brisée en morceaux.

- Oh…C’est terrible ! Répliqua la nouvelle en se tenant les mains contre sa bouche. C’est déjà arrivée ?

- Oui… Des fées curieuses, rebelles ou inattentives. Certaines ont seulement perdus leur ailes, mais les autres… Ne sont jamais revenues vivantes.

- Donc, je ne pourrais jamais aller en Hiver ?

- Jamais.

-…

 

Raiponce se posa juste devant la frontière, là où la terre était plus fraiche. Elle vit la neige tomber juste devant elle sans pouvoir l’atteindre. Elle osa avancer sa main qu’elle sentit lentement se raidir avant qu’une morsure froide atteigne le bout de ses doigts. Elle la retira aussitôt avec douleur. Son cœur se serra à l’idée de ne jamais pouvoir explorer cette partie de la vallée.

 

Ses yeux se posèrent alors sur une fée, au loin, qui jouait avec des boules de neiges. Elle en vit une autre qui répondait aux attaques. Ils semblaient bien s’amuser, elle en sourit tendrement. Ses yeux captèrent ceux de la première fée qui écrasa la seconde sous une avalanche. Des yeux bleus cristallins la happèrent.

 

Quelque chose remua en elle.

 

Anna la prit par le bras.

- Hé ?! RAIPONCE ?

La nouvelle revint sur terre et détourna ses prunelles émeraudes sur son amie.

- On y va ?

- Oui, oui, j’arrive.

Raiponce se retourna vers l’Hiver. La fée masculine s’était rapproché en voletant. Ses cheveux argentés lui rappelèrent la veille… C’était un de ses camarades de naissance ! Surprise, elle ouvrit sa bouche en un petit O tandis qu’Anna la tirait à elle, impatiente. La fée Givrée la contempla. Elle aussi, pendant un instant lent et suspendu. Raiponce voulut lui demander son nom mais il détourna lui aussi son attention envers l’autre fée blonde platine qui le coucha au sol avec de la glace en riant.

 

- Regarde, une belette, elle est trop mignonne dans sa fourrure printanières !

 

Revenant sur terre, la blonde se retrouva face à une jolie belette rousse qui couinait joyeusement. Elle la caressa en souriant.

- Je dois encore en faire passer des centaines, répliqua la blonde aux yeux bleus clair. Je suis ravie d’avoir eu de ta visite, Raiponce.

- Merci…. Euh ?

- Ella. Mais tu peux m’appeler Cendrillon si tu veux. C’est un surnom qu’on m’a donné car je suis toujours recouverte de cendre.

- De cendre ?

- Oui, j’adore aller m’occuper des bébés salamandres.

- Je pourrais aussi en voir un jour ?!

- Je te les montrerai, mais… il faudra faire très attention. Ils sont… euh… difficilement approchable pour une fée qui n’a pas notre talent.

- D’accord !!

 

Raiponce se remit à sautiller tandis qu’Anna s’envolait en la hélant. La nouvelle la suivit tout en jetant un regard en arrière. La fée Givré n’était plus là… Un petit air déçu passa sur son visage. Elle aurait bien voulu lui parler, même à travers la frontière. Le rencontrer lui, ou les deux autres… Mais elle n’eut guère le temps d’y songer d’avantage car un vent violent l’entourna. Elle perdit totalement son équilibre et se laissa emporter jusqu’au sol dans un cri. Anna était elle aussi par terre en maugréant.

 

Une magnifique fée plantureuse émergea de nulle part à la vitesse de la lumière. Elle riait de bon cœur accompagnée de bourrasque qui fit virevolter la natte de la blonde.

- RAH les fées des Airs !!! Maugréa Anna. Voilà les dernières fées élémentaires.

- On nous appelle Fées Voltigeuses.

Celle qui venait de parler et de les envoyer par terre se mit à effectuer un gracieux balai aérien que la blonde admira. Ses cheveux noirs corbeaux accompagnait son corps couleur caramel et ses yeux d’un vert émeraude comme les siens. Sa tenue violette saillante la mettait en valeur tandis qu’elle valsait avec le vent. Anna roula des yeux devant la prétention des fées de l’air.

 

Malicieuse, la Voltigeuse repoussa Anna sur ses fesses avant de se poser sur la pointe des pieds.

- Comme tu peux le voir, grommela la fée des Flammes, ce sont des fées très enquiquinantes.

- Ne soit pas si bougonne, Anna, tu adores quand je te balance loin dans les airs.

- Tu commandes au vent ? Demanda aussitôt Raiponce en se relevant d’une traite.

- Exact. Je m’appelle Esmeralda. Je m’occupe des bourrasques, des giboulés, des tornades, des cyclones, des vents de tous horizons. J’aide les éléments organiques et minéraux à se déplacer, j’apporte la pluie là où il n’y en a pas, le pollen à trouver une nouvelle maison ou enfanter. Je participe à la migration des oiseaux, à la vie sous toutes ses formes !

- Impressionnant.

- N’est-ce pas ? Mais nous sommes très peu dans notre talent. Je suis triste que tu n’as pas éveillé le tiens parmi nous. On manque cruellement de bras.

- Un talent rare, approuva Anna en se dépoussiérant. Une fée tous les dix ans, je crois. Ce qui ne les rend que plus arrogantes.

- Tu exagères, on aime juste s’amuser ! S’agaça Esmeralda. Et tu es la première à venir dans nos jeux !!

Anna soupira puis leva les mains en l’air.

- Je plaide coupable ! Mais on a du pain sur la planche…

- Je sais bien, je dois travailler pour dix je te rappelle. Les giboulées de Mars et les Calanques d’Avril ne se font pas toutes seules !

- C’est vrai, le début de saison est très venteux, opina Anna conciliante.

- Le Printemps et l’Automne sont mes plus grosses saisons. Mais je n’oublie jamais de m’amuser un peu.

- Tu as raison, approuva Raiponce.

- Toi, je t’aime déjà !

 

Esmeralda invoqua son vent pour la rapprocher et lui tapoter la tête. Raiponce lui sourit, amusée et impressionnée par la fée Voltigeuse.

- Il te reste six jours pour tout apprendre, je te plains un peu. Tu as déjà fait le tour des talents ?

- J’ai vu les fées élémentaires, résuma Raiponce. Fées des Eaux, Fées de la Flamme -Feu-, Fées Voltigeuses -Air-, Fées des Jardins -Terre-. Aussi les fées des Animaux juste avant.

- Dans ce cas il ne te reste plus que les Bricoleuses.

- Et ensuite je la laisserai avec les siens, approuva Anna. Les Lumineuses.

- Je peux vous accompagner ? Une pause me ferai le plus grand bien et j’ai un ami à aller voir. J’aimerai te le présenter !

- Bien sûr, avec plaisir ! Opina la nouvelle.

 

Esmeralda la prit par la main et elles s’envolèrent ensemble accompagnée d’une Anna amusée par les lames de vent sur sa route. La blonde adora faire le trajet avec la voltigeuse qui l’envoya valser dans tous les sens ce qui la fit rire aux éclats. Les trois fées s’amusèrent un moment tandis que le soleil s’envolait plus haut dans le ciel matinal.

 

Elles arrivèrent dans une zone remplit de bibelots et de morceaux élémentaires de toutes sortes. Raiponce se posa devant une drôle de machine qui faisaient des trous dans la terre en roulant sur elle-même pour permettre, semblait-il, aux fées des jardins de planter leurs graines. Une autre utilisait le vent pour alimenter pleins d’engins en cours de test par des fées en tenues vertes feuilles tandis qu’un grand chariot avec une roue brisée se faisait réparé.

 

Curieuse, la blonde s’avança vers une fée masculine de petite taille qui frappait de son marteau sur un gros morceau de bois. Il ne fallut que quelques coups, du rabotage et un tour de magie pour la rendre totalement lisse, solide et sphérique. La jeunette applaudit le travail tandis que le créateur de cette nouvelle roue ôta ses lunettes rondes de précision puis ses gants en peaux.

 

Il lui sourit, content qu’une fée élémentaire de lumière complimente le travail si peu applaudis des Bricoleuses. Il repoussa sa seule mèche bleuté sur ses cours cheveux sombres avant de s’essuyé le nez, couvert de saleté. Raiponce admira ses grand yeux azurs qui semblait tout calculer avec précision avant qu’il ne lui tende la main.

 

- Content de voir que notre nouvelle amie est aussi intéressée. Je suis ravi de te connaitre. Moi c’est Varian !

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