JE SUIS VIVANT

Chapitre 5 : Une lente récupération

3640 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/10/2023 23:11

Une lente récupération



L'hiver déversait sa neige, sa glace et ses vents violents partout dans Détroit, obligeant Hank à enfiler son lourd pardessus noir sur ses épaules et une chaude écharpe rouge autour de son cou.


Remontant le col pour protéger encore plus sa gorge et ses oreilles du froid intense, le détective se retourna vers le vieux canapé où Connor, habillé de son pull bleu clair à capuche et de son jean, était assis sans rien faire avec la tête de Sumo posée sur ses genoux et sa pièce de monnaie immobile sur le dos de sa main gauche.


Le déviant se remettait encore de son combat avec le RK900 et était complètement épuisé. Même si Connor ne se plaignait d'aucun inconfort, Hank savait qu’il était toujours en pleine souffrance à cause de sa déviance qui lui permettait de ressentir la douleur dans toute sa mesure.


« Je ne devrais pas y rester plus d'une heure, mais je déteste l’idée te laisser seul alors que tu es encore en convalescence. » Se lamenta Hank en sortant son téléphone de la poche pour relire le message que lui avait envoyé ce matin-là le capitaine Fowler. Il était convoqué pour parler de rapports non rendus et voulait aussi évoquer le retour prochain de son partenaire androïde au sein du commissariat.


le déviant tourna la tête pour regarder l'homme par-dessus son épaule droite.


« Ça ira, Hank. Je vais bien. »


« Connor, je peux le voir dans tes yeux. » Doutant du commentaire, il remit son téléphone dans sa poche. « Tu as encore mal, alors n'essaies pas de le nier. »


« C'est vrai, je suis toujours en train de guérir. » Le déviant se leva lentement du canapé, sa main droite appuyée par réflexe contre sa poitrine. Le geste était destiné à montrer à Hank qu'il était assez fort pour se déplacer par ses propres moyens, mais l'effort ne fit que mettre inutilement à rude épreuve son système endommagé. « Je ne cours aucun danger. »


« Est-ce pour cela que ta LED clignote en jaune à chaque fois que tu bouges ? » Avec un œil vif, le détective désigna la lumière sur la tempe droite. « Ne pense pas que je n'ai pas remarqué. »


Un peu gêné, Connor posa sa main droite sur sa diode pour la cacher. 


« Mes systèmes sont encore en train de se recalibrer, c'est une réaction normale. » Retenant une grimace d'inconfort, le déviant têtu refusa d'admettre qu'il éprouvait un énorme inconfort physique au ventre. « Je vous assure que je me débrouillerais très bien tout seul pendant quelques heures. »


« Mouais… »


« Je vais bien, Hank. Je ne me sens peut-être pas... optimal en ce moment » Il choisit très soigneusement ses mots pour essayer de convaincre le quinquagénaire de le laisser tranquille. « Mais je ne suis pas dans un état critique. »


« D'accord. Si tu le dis, gamin. » Le lieutenant ouvrit la porte d'entrée et se prépara contre le vent froid qui soufflait dans toute la ville et se heurtait violemment à sa personne. Les hivers dans le Michigan n’étaient jamais agréables à vivre. « Essaye d'y aller doucement pendant mon absence. »


« D'accord. Je vous promets de me reposer. »


« Bon programme. »


Connor regarda Hank franchir la porte d'entrée et s'enfoncer dans la neige. Dès qu’il fut hors de vue, le déviant pressa fermement sa main droite contre son abdomen et se plia presque en deux. S'appuyant sur la table basse à proximité, il s'abaissa lentement et s'agenouilla sur le sol tandis que Sumo frottait avec inquiétude son nez contre son bras gauche.


« Cette douleur... je n’en peux plus… »


Connor proféra sa plainte à travers ses dents serrées alors que le chien commençait à gémir. L’animal pouvait clairement ressentir la souffrance du déviant. 


« Je… Je vais bien mon garçon. Je vais bien... Allons dehors. Une fois que je me serais occupé de toi, je pourrai me reposer plus facilement. »


Après s'être redressé très lentement, Connor retrouva son équilibre et commença à marcher prudemment avec Sumo sur ses talons, en direction de la porte d'entrée.


Une fois dehors, un souffle froid lui balaya le visage et il inspira profondément, comme s'il trouvait l’air vivifiant soudain apaisant.


Depuis le petit perron, il regarda le chien commencer à se rouler dans la neige.

 

Le même inconfort qu'il avait ressenti par intermittence dans son estomac tout l'après-midi s'était réveillé et l’avait amené à enrouler à nouveau ses bras étroitement autour de son abdomen. Pressant son dos contre le côté de la maison, il glissa pour s’asseoir sur la marche en béton et ramena ses genoux vers sa poitrine.


Incertain de ce qui lui arrivait, l'androïde mal en point effectua un autodiagnostic.


Bien que ses systèmes fussent stables, la tension physique provoquée par les nombreuses procédures de calibrage créait une surchauffe constante. L'une des solutions pour contrer ce dysfonctionnement, consistait à respirer profondément pour refroidir sa température interne grâce aux biocomposants de sa ventilation ; de son nouveau poumon artificiel. Une deuxième méthode, sans doute plus efficace, préconisait la consommation de Thirium réfrigéré pour rafraîchir le coeur, en complément de mesures de refroidissement externes telles que de sacs de glace ou des bains frais.


« Merde... » Jura ouvertement Connor.


Gardant ses jambes remontées contre sa poitrine, il posa son front sur ses genoux et soupira sombrement pour lui-même.


L'air froid de l'hiver tourbillonnait autour de lui, parsemant les mèches de ses cheveux noirs de plusieurs flocons de neige. L'air frais était agréable contre son corps en surchauffe mais insuffisant pour soulager sa douleur.


Sumo revint de la cour enneigée et, d'un gémissement inquiet, s'assit devant l'androïde.


Tandis le vent glacial tournoyait autour de lui, Connor resta silencieux, ignorant et rejetant systématiquement les nombreux avertissements concernant l'augmentation de sa température interne ainsi que la baisse de la température extérieure.


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Hank rentra chez lui d'humeur chafouine après trois longues et ennuyeuses heures au commissariat. Pour son plus grand désarroi, Fowler l’avait finalement obligé à rattraper son retard avec les rapports délaissés.


« Putains de tâches administratives. » Maugréa-t-il derrière son volant.


C’était vraiment la corvée qu’il détestait le plus faire dans son job.


Les heures supplémentaires inattendues l’avaient épuisé et il était impatient de rentrer chez lui. 


Connor était seul depuis une période de temps inconfortablement longue. Depuis le commissariat, Hank avait essayé de lui envoyer un SMS pour l'informer de la situation, mais la seule réponse cybernétique qu'il avait reçue du déviant était un vague Je comprends, et rien de plus après cela.


En descendant la rue en direction de la maison, Hank aperçut Sumo assis près de la porte, regardant attentivement quelque chose. Une fine couche de neige blanche recouvrait son pelage, ce qui semblait indiqué que le chien était posté au même endroit depuis une longue période.


Chacun de ses instincts paternels profondément ancrés lui disait que quelque chose n'allait vraiment pas.


Ce fut qu'après être sorti du véhicule qu'il vit Connor assis sur la marche, tout son corps recouvert d'une fine couche de neige. Le déviant ne bougeait pas.


« Connor ! »


L’androïde ne leva jamais les yeux, mais entendit nettement la voix de Hank et sentit finalement sa main chaude se presser légèrement contre son épaule gauche tremblante.

 

« Merde, qu'est-ce que tu as ? » 


La température de son corps était beaucoup plus chaude que la normale. Les flocons tombant directement sur sa peau exposée, fondaient bien avant de la toucher.


Hank pressa sagement le dos de sa main droite contre la joue du gamin. 


« Bon sang... » Soupira t'il en s'accroupissant devant lui. « Tu as trop chaud, c’est ça ? »


« ...Je vais bien. » Marmonna Connor en levant lentement la tête pour regarder Hank avec ses yeux marron vitreux. Alors que sa LED devenait lentement jaune, la sensation horrible dans son estomac artificiel lui fit à nouveau baisser la tête contre ses genoux. « ...Je ne suis pas en danger. »


« Arrête tes conneries. Je t’emmène immédiatement à New Jericho. »


« Hank, je ne veux aller nulle part. » Le ton pathétique de la voix de Connor était déchirant. « S'il vous plaît, ne m'obligez pas... S’il vous plaît… »


« D'accord. » Ne voulant pas discuter ou contrarier le déviant déjà mal en point, Hank choisit finalement la négociation. « Et si on te ramenait au moins à l'intérieur ? Il fait froid ici et je ne veux pas que ta peau soit endommagée ou que ton Thirium gèle. »


« Je me sens mieux ici. » Marmonna-t-il en gardant sa tête et son visage enfouis contre ses genoux. « Il fait plus froid ici qu'à l'intérieur. »


« Ouais, tu es définitivement en surchauffe. » Avec une prise ferme, Hank attrapa le bras droit de Connor et l'enroula autour de ses épaules tout en le persuadant de se lever. Le déviant malade n'était pas lourd, mais sa taille et son manque de force rendaient l'effort plus pénible que ce à quoi Hank s'attendait. « Je vais t'aider à entrer. »


« Non, je ne veux pas bouger. » Protesta faiblement Connor en même temps que Hank enroulait son bras gauche autour de sa taille pour le soutenir. « Je veux juste m'asseoir. »


« Désolé, mais je ne peux pas te laisser rester dehors toute la nuit. Tu vas mourir de froid. » L’homme entra avec l’androïde à ses côtés et appela le Saint-Bernard à les suivre. « Sumo, viens ! »


Le grand chien rentra joyeusement à l'intérieur auprès de ses deux maîtres et secoua sa fourrure couverte de neige sur le sol en linoléum avant d'aller s'allonger dans salon. Alors que l'énorme canidé prenait place, il observa les deux détectives de ses grands yeux marron avec un intérêt sympathique.


« Combien de temps es-tu resté dehors ? » Demanda Hank en guidant prudemment Connor. « Toi et Sumo étiez tous les deux couverts de neige et pourtant ça ne tombe pas beaucoup. »


« Pas longtemps... » Murmura le déviant. « ...Je suis sorti peu de temps après votre départ. »


« Connor, c'était il y a trois putain d'heures ! »


« Oh… J'ai apparemment perdu la notion du... » S'arrêtant soudainement, il enroula ses deux bras droits autour de son abdomen de manière protectrice et laissa échapper un faible bruit de toux. Il grimaça et ferma douloureusement ses yeux alors qu'il essayait de comprendre l'étrange sensation qui montait dans son estomac artificiel. « Je… je ressens un certain... inconfort. »


« Où as-tu mal ? »


Les yeux marron de Connor s'ouvrirent lentement et lancèrent un regard suppliant au détective


« ...C'est mon estomac. Il est… sous pression. »


« Merde, j’ai compris. Par ici ! »


Suivant son intuition, Hank réagit rapidement et l'entraîna dans le couloir, puis dans la salle de bain.


Alors qu'il l’encourageait à se poser à genoux devant les toilettes, le déviant laissa échapper un autre bruit de toux et sa LED jaune passa au rouge.


 « Connor, si tu as besoin de vomir, tu dois le laisser sortir. Tu vas aggraver l’état de ton système si tu ne le fais pas. »


Le déviant luttait pour parler avec la nausée grandissante.


« Je ne veux pas... » Ses épaules se tendirent soudainement et il toussa à nouveau. En réponse, Hank appuya sa paume au milieu de son dos pour essayer de le soutenir. « Le processus va me faire si mal… »


« J'ai l'impression que tu n'as pas le choix, gamin. »


Alors que le programme d'expulsion d'urgence s'activait contre sa volonté, Connor sentit une crampe tordre son estomac artificiel et soudain, un afflux de Thirium s'échappa de sa bouche dans un violent torrent bleu foncé. 


Le son que Connor faisait lorsque le Thirium était expulsé de son système ressemblait plus à celui d'un humain subissant une méchante intoxication alimentaire qu'à celui d'une machine connaissant un malheureux dysfonctionnement.


Toussant une dernière fois, Connor cracha le sang bleu résiduel de sa bouche dans les toilettes et tomba lentement sur le côté en pressant l'arrière de son bras droit contre sa bouche avec dégoût.


À l'aide d’un gant de toilette, Hank essuya l'excès de sang bleu et de salive artificielle sur ses lèvres.


« Tu te sens mieux ? »


« …Non. » Avoua le jeune homme dans un murmure épuisé. « Quand cela va t’il s’arrêter ? »


« Tu as subi une intervention d'urgence majeure. Markus a dit que ton système allait mettre du temps pour se remettre. » Répondit Hank comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. « Comme pour un humain subissant une opération, tu vas probablement avoir mal pendant encore quelques jours. »


« Je n'aime pas la douleur, Hank… »


« Personne n’aime ça gamin, mais elle existe pour nous rappeler que nous sommes vivants. »


Jetant le gant de toilette maintenant taché de bleu sur le lavabo, Hank aida ensuite Connor à se remettre sur pieds en tirant à nouveau soigneusement sur son bras droit. Il y avait toujours cette chaleur irradiante qui l'inquiétait. 


« Allonge-toi sur le canapé. Cela devrait t'empêcher de vomir à nouveau. »


« Devrait ? » Le manque de certitude n’était pas vraiment réconfortant pour l’androïde. « Que voulez-vous dire par devrait ? »


« Ce n'est pas une garantie, mais cela aide à rester tranquille après avoir été malade. »


Hank laissa Connor s'appuyer contre son bras gauche tandis qu'il le guidait jusqu'au canapé du salon. Avec une force contrôlée, il l'aida à s'allonger sur le dos.


Par curiosité, le détective reposa sa main droite sur le front du malade, et laissa échapper un soupir agacé face à ce qu'il ressentait. 


« Si tu étais humain, je te recommanderais de prendre quelque chose pour faire baisser ta fièvre, mais cela ne fonctionnera pas pour toi, n'est-ce pas ? »


« ...Non. » Confirma Connor. « Et en tant qu'androïde, je ne souffre pas de fièvre, je surchauffe. Nous en avons déjà discuté. »


« Quand un androïde surchauffe, cela signifie que la température de son corps est plus élevée que la normale, n'est-ce pas ? »


« Correct. »


« Et lorsque la température corporelle d'un humain est plus élevée que la normale, cela signifie qu'il a de la fièvre, on est toujours d’accord ?"


« ...Oui. »


« Donc, on peut dire que tu as effectivement de la fièvre puisque tu es en surchauffe. Point final ! »


« Comme vous voulez... » Soupira Connor en fermant ses yeux épuisés. Incapable de débattre de logique, le déviant admit sa défaite. « En suivant ce raisonnement, je ne dois pas dire que je souffre d'un dysfonctionnement, mais que je suis malade. »


« Voilà ! » Se sentant victorieux, Hank rit un peu puis retourna dans le couloir, en direction de la salle de bain. « Quelle est ta fièvre ? »


« ...Je l’ignore. Je ne peux pas exécuter de diagnostic pour confirmer ma température centrale actuelle. »


« Très bien. Alors nous procéderons d'une autre manière. »


En attendant le retour de Hank, Connor inspira profondément et lentement pour tenter de calmer ses systèmes internes en surchauffe, mais la pression provoquée par le recalibrage de son biocomposant de remplacement rendait cette tâche presque impossible à accomplir.


Hank revint tranquillement de la salle de bain avec un seau vide dans une main et un thermomètre numérique et un gant humide dans l’autre. Posant le seau sur le sol entre le canapé et la table basse, Hank cala ensuite doucement le gant de toilette frais sur le front de Connor.


« Garde ça là, ça t'aidera. » Allumant le thermomètre, Hank fit signe à Connor d'ouvrir la bouche. « Mets ceci sous ta langue. Cela te donnera une lecture de température. Enfin… je pense. Je n'ai jamais essayé ça avec un androïde auparavant. »


Lentement, les yeux de Connor roulèrent vers le haut pour regarder le tissu blanc posé sur son front, juste à la limite de sa vision, puis se dirigèrent ensuite vers Hank, penché sur le dossier du canapé, qui attendait patiemment qu'il coopère.


La fraîcheur de la compresse était apaisante et donnait au déviant l'impression que sa température centrale commençait à baisser même si son autodiagnostic ne fonctionnait pas suffisamment correctement pour confirmer un tel exploit. En attrapant le thermomètre, Connor fit ce qui lui était demandé et plaça l'appareil sous sa langue.


 « Ta température corporelle normale est semblable à celle d'un humain, n'est-ce pas ? »


Connor hocha négativement la tête.


« Pas tout à fait... » Marmonna t’il avec l’appareil entre les dents. « Mon système doit être maintenu à trente cinq huit. »


« OK. Je note. »


Dix secondes s’étaient écoulées avant que le thermomètre numérique bipe et que Hank le retire des dents de Connor. 


« Quarante et un trois. Merde. »


« Je vais tenter de corriger ce malheureux dysfonctionnement le plus rapidement possible. »


« Détends-toi, gamin. Tu guériras quand tu guériras. D'ici là, que puis-je faire pour t'aider ? »


En réfléchissant un instant à l'offre, Connor ne demanda qu'une seule chose. 


« Je pourrais utiliser du Thirium supplémentaire. J’en ai perdu pas mal en vomissant. »


« Bien sûr, pas de problème. »


En entrant dans la cuisine, Hank fouilla dans les placards au-dessus de l'évier pour récupérer l’une des bouteilles de Thirium fournies par Markus et retourna rapidement vers le canapé où Connor était parfaitement immobile. En remettant la bouteille au déviant malade, Hank tapota son épaule droite avant de se diriger vers la porte d'entrée pour y retirer son manteau et son écharpe.


Le déviant but une petite quantité de Thirium pour s'assurer qu'il ne vomisse pas une deuxième fois et regarda Hank.


 « Merci... »


« Ne me remercie pas. » Sourit le policier et figure paternelle en enlevant ses chaussures. « Remets-toi. »


« J’essaie... » Épuisé, Connor soupira et ferma les yeux, sa LED passa finalement du rouge douloureux au jaune. « Croyez-moi, j'essaie très fort de guérir le plus rapidement possible. »


« Ne t’en fais pas. Je prendrai soin de toi jusqu'à ce que tu te sentes à nouveau à cent pour cent. » 


L'air toujours aussi décontracté, Hank s'assit dans le fauteuil inclinable à quelques mètres du canapé pour reposer son dos et surveiller le déviant malade. 


Sumo bâilla tandis qu'il se levait de son oreiller et se dirigeait vers l'espace entre le canapé et la table basse. Il posa son menton près du bras de Connor comme s’il voulait faire sa part pour l'aider à se sentir un peu mieux.


Le déviant jeta brièvement un coup d'œil à son ami et laissa échapper un soupir chaleureux. 


« Je m'excuse si cela vous gêne dans votre routine habituelle. »


Alors que Hank allumait la télévision pour regarder les informations, ses yeux bleus revinrent un instant vers le malade.


« Ne t’inquiète pas pour moi, Connor. » Répondit-il d'une voix compatissante et sincère. « Repose-toi. Je ferai en sorte que tu n'aies pas trop chaud, ou que quelque chose d'autre t'arrive pendant ton cycle de repos. »


« J'apprécie vraiment votre aide. »


« Dors maintenant. »


Croisant soigneusement ses mains sur sa poitrine, le détective regarda le déviant épuisé fermer ses yeux et passer enfin en mode repos pour la nuit. 


Cela faisait très longtemps que Hank ne s'était pas senti véritablement préoccupé par quelqu'un. C'était jusqu'à ce que Connor lui soit désigné comme partenaire. C'était aussi la première fois depuis longtemps que Hank laissait quelqu'un se rapprocher suffisamment de lui depuis la mort de Cole.


Quelqu'un qu'il était capable d'appeler... un ami.



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