Sortie en famille

Le moteur de la vieille voiture s'arrêta soudain et, avant que Connor ne le comprenne vraiment, Hank ouvrit sa portière et le détacha. Les tremblements du plus jeune s'intensifièrent, alors que le vent froid s'infiltrait dans l'habitacle.

" Merde, tu trembles vraiment comme une feuille ! " Jura Hank dont l'inquiétude se reflétait dans ses yeux clairs.

En réalité, le corps de Connor était plutôt en train de vibrer. Mais Hank utilisait le plus possible un vocabulaire destiné aux humains pour éviter que Connor ne se compare à un vulgaire morceau de plastique. Hank savait que Connor était bien plus que ça, et si parfois son fils en doutait, il faisait de son mieux pour l'en convaincre. Et cela passait, entre autres, par le vocabulaire qu'il employait.

La couverture toujours serrée contre lui, Connor sortit prudemment de la voiture aidé de Hank. Mais ses pieds rencontrèrent à peine le sol qu'il manqua de tomber. Heureusement, Hank le rattrapa de justesse, juste avant que ses genoux ne rencontrent le sol.

" Désolé... " Balbutia Connor, " le message d'avertissement dans mon crâne nuit à mon équilibre. "

Hank ouvrit la bouche mais la referma. L'équilibre de Connor était vraiment mis à rude épreuve aujourd'hui. Il serra Connor contre lui et, ne voulant pas aggraver le sévère mal de tête de son fils, il murmura :

" Je vais te porter, fiston. Tout ira bien. Laisse-moi faire. "

Il ne laisserait plus son fils tomber.

Connor acquiesça faiblement, et se contenta de fermer les yeux pour tenter de calmer son mal de tête. Il se sentit soudain soulever dans l'air froid et se laissa faire. A présent, Hank le tenait dans ses bras, à la fois doucement et fermement, un bras sous ses genoux et un autre contre son dos.

Maintenant qu'il était sécurité dans des bras protecteurs, Connor laissa sa tête tomber contre l'épaule de Hank. Il le sentit resserrer sa prise sur son corps tremblant et tenta de se détendre; son niveau de stresse montait toujours. Il était à la maison, il devait se calmer. Hank était avec lui, il ne le laisserait pas tomber. Tout irait bien.

Cette pensée eut à peine le temps de l'effleurer qu'il sentit la conscience le quitter. Il ouvrit la bouche, voulant prévenir Hank mais aucun son ne franchit ses lèvres.

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Lorsqu'il revint au moment présent, il sentit que son corps reposer à présent sur quelque chose de doux et de moelleux. Surpris, il se força à ouvrir les yeux.

La pièce était plongée dans la pénombre, et seule la petite guirlande de Noël qui courait le long du mur, en face de lui, éclairait la pièce. Il reconnut sans peine la chambre de Hank.

Il voulut se redresser mais un gémissement sur sa gauche l'arrêta. Il sentit alors quelque chose de plutôt lourd se poser sur son ventre. Les yeux noisette de Connor se mirent à clignoter pour mieux voir et il finit par distinguer la grosse patte de Sumo. En effet, le gros chien était pelotonné contre lui comme s'il avait su qu'il devait lui tenir chaud. Connor sourit et resta immobile pendant un instant. La douce et rassurante odeur de la maison de Hank embaumait la chambre.

La position qu'avait adoptée Sumo était absolument parfaite. De cette façon, iI était impossible qu'il ait froid. En fait, il avait même trop chaud à présent. Il se tourna alors sur son côté droit avec immensément de précaution pour que la patte de Sumo se retrouve sur le matelas et que le mouvement ne le réveille pas. Connor se retrouva ainsi nez à nez avec Hank, qui semblait dormir profondément. Sa tête reposait sur le même oreiller que Connor et ce dernier ne doutait pas qu'il se soit endormi contre lui, dans l'espoir de le réchauffer.

Connor resta un moment couché sur le lit double. Puis, il se redressa un peu, faisant particulièrement attention à ne pas bousculer Hank et Sumo. Il jeta un coup d'oeil au réveil posé sur le petit meuble en osier à côté du lit. Il était trois heures du matin.

" Tu vas bien ? Demanda Hank, la voix pâteuse de sommeil.

- Oui. Je suis désolé de t'avoir réveillé. S'excusa Connor en se recouchant.

- Ne t'en fait pas, je suis un professionnel pour me rendormir. Sourit Hank en remontant la couverture grise jusqu'à ses épaules et en l'ajustant rapidement. Bonne nuit, fiston.

- Bonne nuit, papa. " Répondit Connor en sentant une des mains de Hank se poser avec douceur sur son avant bras. Le plus jeune sourit et laissa le sommeil réparateur l'envelopper une seconde fois.