Karim mit quelques minutes à se remettre de ce qu’il venait d’apprendre.

Aurore, qui venait elle aussi d’arriver sur les lieux, vint le voir pour lui présenter ses condoléances, ayant appris les relations entre les deux hommes.

Aurore : « je suis désolé Karim pour ton ami. »

Karim, dans ses pensées : « c’était plus que ça, c’était mon mentor, c’est grâce à lui si je suis là aujourd’hui, sans lui je serais peut-être en prison, il m’a sauvé la vie, je lui dois tout. »

Aurore : « tu sais s’il avait de la famille ? »

Karim : « oui, une fille, il faut que j’aille la prévenir, je la connais bien, elle gardait ma fille quand sa nourrice ne pouvait pas la garder. Elle était comme ma famille mais encore plus maintenant. »

Aurore : « on peut y aller à ta place si c’est trop dur. »

Karim : « c’est mon rôle, il m’avait dit de prendre soin d’elle lorsqu’il partait en mer alors ça l’est encore plus maintenant. »

Il se leva, prit sa voiture et se dirigea vers le logement de sa filleule. Il descendit et toqua à la porte. La jeune fille, surprise de le voir, lui ouvrit.

Margot : « salut Karim, qu’est-ce que tu fais là, il y a un problème ? »

Karim : « bonjour Margot, je peux entrer ? »

Margot : « bien sûr, entre, fais pas gaffe au ménage, je rangerais juste avant que papa rentre demain soir. »

Karim : « écoutes Margot, faut que je te parles, c’est urgent. »

Margot, soudain inquiète : « Karim tu me fais peur, que se passe-t-il ? »

Karim : « assieds-toi. »

Elle obéit alors en vitesse, il se mit à côté d’elle. 

Margot : « c’est papa ? »

Karim, les larmes aux yeux : « je suis désolé Margot. »

Margot, elle aussi les larmes aux yeux : « ne me dis pas que… »

Karim : « je suis vraiment désolé. »

Margot, s’effondrant sur Karim, pleurant de plus belle : « c’est pas vrai, non, c’est pas vrai. »

Il ne sut pas quoi dire, la laissant essayer de comprendre ce qu’il se passait. Il attendit quelques minutes.

Margot, séchant ses larmes : « que s’est-il passé ? »

Karim : « on ne sait pas encore mais l’hypothèse la plus probable serait celle de l’accident. »

Margot : « c’est pas possible, papa était très prudent. »

Karim : « je suis totalement d’accord, c’est pour cela que nous allons ouvrir une enquête. »

Margot : « mais je vais devenir quoi moi sans lui ? »

Karim : « ton père m’a toujours dit que s’il lui arrivait quoi que ce soit, je te protégerais et c’est bien ce que je compte faire. »

Margot : « je vais dormir où ? »

Karim : « viens dormir à la maison si tu veux, tu ne seras pas toute seule, en plus Nina est à la maison. »

Margot : « je ne veux pas vous déranger. »

Karim : « tu ne nous dérangeras pas, Anna sera contente, et je ne veux pas que tu restes ici toute seule. »

Margot, le prenant dans ses bras : « merci Karim, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »

Karim : « tu as toujours fait partie de ma famille, Margot et encore plus à partir de maintenant, je ne te lâcherais plus jamais. »

Ils restèrent encore un peu dans les bras l’un dans l’autre puis elle partit chercher quelques affaires et une photo de son père puis quelques temps plus tard, ils étaient arrivés à l’appartement. Karim avait prévenu Anna de la situation quand Margot réunissait ses affaires. Elle les attendait donc sur le palier de la porte, bouleversée elle aussi par la mort de Thierry Robert.

Anna prit directement Margot dans ses bras, malgré le fait qu’elle ne la connaissait que seulement depuis quelques semaines.

Anna : « entrez, j’ai fait un truc simple à manger, Nina est déjà au lit. »

Karim, en l’embrassant : « merci mon cœur. »

La soirée se passa très doucement. Karim ne dormit pas de la nuit. Vers quatre heures du matin, il entendit du bruit venant de la cuisine, il se leva et vit Margot appuyée contre la table, un verre d’eau à la main. 

Karim : « tu n’arrives pas à dormir non plus ? »

Margot : « non, c’est trop dur (appuyant sa tête sur l’épaule de Karim), je me repasse en boucle ce qu’il a pu se passer, je me ressasse ça dans la tête, c’est affreux. »

Karim : « c’est normal, c’est très dur comme situation. »

Margot : « je ne sais pas comment je vais faire sans lui. »

Karim : « je suis là, on est là avec Anna et Nina et on ne te lâchera pas, jamais. »

Margot : « qu’est-ce que je ferais sans vous ? »

Karim : « ne te pose pas cette question, ça ne sert à rien. »

Margot : « tu travailles demain ? »

Karim : « oui je suis obligé, s’il y a quoi que ce soit, tu m’appelleras, tu feras quoi toi ? »

Margot : « Maxime m’a dit qu’il viendrait me voir. »

Karim : « c’est cool. »

Margot : « Karim, j’ai peur ! »

Karim : « c’est très dur mais on va s’en sortir. »

Margot : « il va falloir que je prévienne mes grands-parents. »

Karim : « oui, c’est important. »

Margot : « mais je ne veux pas, il vont vouloir que je vienne auprès d’eux, mais c’est ici que je suis le mieux. »

Karim : « tu sais, légalement je peux rien faire, je n’ai aucun droit sur toi. »

Margot : « je sais mais chez eux ça sera la mort et j’ai tout ici, je t’ai toi, Nina, Maxime et tous mes amis. »

Karim : « on verra ce qu’ils disent lorsque tu les appelleras, j’essaierais d’appuyer sur ça s’il faut. Au pire tu passerais nous voir souvent. »

Margot : « bien sûr. Je vais essayer d’aller dormir un peu. »

Karim : « tu viens nous voir s’il y a quoi que ce soit. »

Margot, se forçant de sourire : « ne t’inquiète pas. »

Suite à cela, elle partit dans la chambre d’amis et Karim fit de même et retrouva les bras de sa belle, endormie, qui arrivait toujours à le réconforter même dans les pires moments.

Le lendemain matin, Karim partit au commissariat mais Anna resta à l’appartement toute la journée pour veiller sur Nina mais surtout sur Margot. Maxime, son neveu et le copain de la jeune fille passa dans la journée pour essayer de réconforter sa copine qui était au plus mal.

Karim rentra le soir vers dix-huit heures, exténué de cette journée très éprouvante, autant physiquement que mentalement. Il avait commencé l’enquête sur l’accident.

Karim : « bonsoir tout le monde. »

Anna : « coucou mon amour. »

Karim : « elle est où, Margot ? »

Anna : « avec Maxime et Nina dans sa chambre. »

Karim : « tu sais si elle a appelé ses grands-parents aujourd’hui ? »

Anna : « oui, elle l’a fait ce matin, ils comprennent qu’elle veuille rester ici. »

Karim : « elle peut rester du coup ? »

Anna : « va lui demander mais je crois que c’est bon. »

Karim : « ok, j’irais lui demander après, je la laisse profiter d’un moment de légèreté. Elle en a bien besoin, surtout que j’amène une assez mauvaise nouvelle. »

Anna : « laquelle ? »

Karim : « il ne faudra pas lui répéter pour l’instant, on veut être sûrs. »

Anna, stressant : « vas-y dis. »

Karim : « c’était pas un accident, pleins d’éléments ne concordaient pas. »

Anna, très surprise : « vous pensez à un suicide ? »

Karim : « non, un meurtre. »

A suivre…