Bart et Hugo, une histoire d'amour
Chapitre 39
Il est à peine cinq heures du matin quand Hugo ouvre un œil, allongé aux côtés de Bart dans le lit king size de la maison qu’ils ont loué à San Diego. Merci le décalage horaire. Le jeune homme sent tout de suite qu’il ne pourra pas se rendormir. Le doux bruit de l’océan Pacifique semble bercer son amoureux qui dort à poings fermés. Hugo se tourne sur son côté et l’observe en silence. Il s’est déjà fait cette réflexion auparavant mais la première pensée qui lui vient en le voyant aussi paisible c’est que son homme est plus beau qu’un ange. Ce matin, il est sublimé par les rayons rosés de l’aube qui percent à travers les rideaux blancs et viennent mourir dans ses cheveux blonds. Ce moment magique où Hugo peut admirer son amoureux endormi à ses côtés, personne ne pourra le lui prendre. C’est à lui et rien qu’à lui. Il sourit tendrement, s’approche tout doucement de son visage et dépose un très léger baiser du bout des lèvres sur sa joue. Bart est son petit trésor qu’il chérit avec adoration.
Hugo : Je t’aime. Lui murmure-t-il à l’oreille avant de se lever, de passer un bas de jogging et un T-shirt et de sortir discrètement de la chambre.
Se réveiller aux aurores, ça ne fait d’ordinaire pas plaisir mais lorsque vous êtes dans une superbe villa, les pieds au bord de l’océan dans un décor de carte postale, ça va tout de suite mieux. Hugo se fait un café puis sort sur la terrasse. Il s’assoit face à la mer et observe la beauté de ce qu’il a devant les yeux. En ce milieu de mois de janvier et à cette heure matinale, il n’y a que quelques courageux qui font leur jogging sur la plage. Le jeune homme reste un long moment ainsi, à prendre le temps de respirer et de relaxer au son des vagues. Il ne prête aucune attention aux minutes qui défilent.
Le soleil est bien plus haut dans le ciel quand il entend derrière lui un bruit de pieds nus qui marchent sur le bois de la terrasse et le rejoignent.
Hugo : Salut ! Dit-il sourire aux lèvres.
Bart : Salut ! Ça fait longtemps que tu es levé mon cœur ? Demande le jeune homme tout en se penchant vers Hugo pour l’embrasser.
Hugo : Je sais pas trop. Il est quelle heure ?
Bart : Sept heures dix. Répond-il en s’asseyant dans le fauteuil de jardin à côté.
Hugo : Deux bonnes heures alors.
Bart : Tu aurais dû me réveiller.
Hugo : Bah non, ça n’aurait servi à rien. Tu dormais si bien.
Le jeune surfeur fait une pause et observe les cheveux en bataille de son amoureux. Il glousse tendrement.
Bart : Quoi ?
Hugo : Tu es trop mignon avec tes cheveux dans tous les sens et tes petites joues toutes rosées. Ajoute-t-il en faisant un geste affectueux du pouce sur sa joue.
Bart lui sourit tout aussi tendrement et passe sa main dans ses cheveux pour essayer de les dompter un peu.
Bart : C’est un truc de fou d’être ici. J’arrive à peine à réaliser. Dit-il avec incrédulité.
Hugo : Ça faisait longtemps que je rêvais de kiter à San Diego mais... je n’avais pas imaginé ça comme ça.
Bart : C’est-à-dire ? Demande-t-il un peu perplexe.
Hugo : C’est magnifique et on va kiffer les vagues qui n’ont rien à voir avec celles à Sète mais j’ai réalisé un truc en me levant tout à l’heure.
Bart : Quoi ? Ajoute-t-il un peu stressé, il se demande où Hugo veut en venir.
Hugo : Quand je me suis posé sur la terrasse, mon café à la main, observant les gens sur la plage, j’ai réalisé que j’étais bien parce que tu es là... Bart lui sourit du fond du coeur, touché. San Diego, Sète, ici ou ailleurs... C’est pas l’endroit qui compte. C’est de le partager avec toi.
Bart ne répond rien mais il se penche vers son amoureux et accroche ses lèvres aux siennes quelques secondes.
Hugo : Et toi, tu es bien ?
Bart : Tellement... Dit-il le plus naturellement du monde, la tête légèrement penchée sur le côté, le regard brillant d’étoiles, caressant tendrement du pouce le menton de son chéri.
Il faut immortaliser ce moment parfait. Bart prend son téléphone dans sa poche, le met en selfie et prend Hugo par les épaules, rapprochant ainsi leurs deux têtes l’une contre l’autre. Le bonheur explose de leurs visages. Bart fait plusieurs photos et en poste une en story Instagram avec simplement le hashtag #bonheur.
Bart : Bon. Petit-déjeuner, douche, balade pour Kite et ensuite à nous les vagues ?
Hugo : Ça me semble un planning parfait !
Et c’est exactement comme ça que s’organise la matinée. Il n’y a rien qui les presse, ils prennent leur temps. Ce n’est que vers 10 heures qu’ils se mettent à l’eau avec leurs planches de kite. Pendant environ une heure, ils s’éclatent, passent des dizaines de figures différentes et rient à tout va. Mais soudain, une rafale de vent plus forte que les autres déséquilibre Hugo qui retombe mal dans l’eau. Bart n’est pas très loin sur sa gauche. Il le voit immédiatement.
Bart : Hugo ! Crie-t-il de surprise.
Le jeune surfeur a plongé la tête la première dans l’eau et s’est probablement assommé. C’est ce que craint Bart qui détache la partie kite de lui-même puis enlève la planche de ses pieds, le tout se met à dériver vers la plage mais le jeune homme n’y prête pas attention, il nage à toute vitesse vers l’endroit où Hugo est retombé. Le jeune homme est effectivement inconscient, le visage dans l’eau, flottant sur le ventre. Le coeur de Bart bat à tout rompre. Il a peur du pire. Une chute dans l’eau à cette vitesse peut avoir des conséquences définitives qui lui glacent le sang. Après de longues secondes, il arrive enfin au niveau de Hugo et le retourne immédiatement pour que son visage ne flotte plus dans l’eau. Avec toutes les peines du monde, il nage jusqu’à la rive, son amoureux dans les bras. Une fois arrivé sur le sable, il détache son matériel de kite et l’allonge sur le dos.
Bart : Hugo ! Hugo tu m’entends ??
Il se penche vers son amoureux et constate avec horreur qu’il ne respire pas. La panique l’envahit mais par chance, un autre surfeur qui a vu la scène accourt vers eux. Il ne pose même pas de questions et se met immédiatement à faire un massage cardiaque et du bouche à bouche à Hugo, sous les yeux terrifiés et plein de larmes de Bart. Tout à coup, le corps de Hugo reprend vie. Il tousse et crache de l’eau.
Surfeur : Yeah, that’s good man ! Dit-il avec un sourire soulagé. Breathe, breathe.
Bart attrape la main de son amoureux et se penche vers lui, lui caressant tendrement le front.
Bart : Hugo, tu m’entends ? Ça va ?
Hugo est un peu dans les vapes, encore sous le coup de sa chute. Il met quelques secondes à répondre.
Hugo : Mmh... je crois, oui.
Le surfeur qui les a aidé parle un peu Français alors il se permet de leur répondre.
Surfeur : Je appelle une ambulance. Dit-il avec un accent rigolo.
Hugo : Non, non ça va aller.
Bart : Non mais tu rigoles. Tu as failli te tuer. Bien sûr qu’on va te faire examiner par un médecin. Répond-il d’un ton ferme, car il a eu très peur.
Hugo se relève un peu en position assise. Il a la tête qui tourne un peu mais ça pourrait être pire.
Bart : Non mais je suis sérieux hein ! Tu ne bouges pas, on attend l’ambulance.
Surfeur : Ton boyfriend a raison, man. Peut-être toi tu as cassé quelque chose dans toi. Dit-il avant d’appeler une ambulance.
Hugo : J’ai rien de cassé Bart, je le sentirai. J’ai juste pris une pelle, ça arrive.
Bart : Trauma crânien tu connais ? Y a pas de discussion, on va à l’hosto et on vérifie que tout va bien.
Hugo : Super... Les vacances commencent bien.
Bart : Mais ne t’en fais pas pour ça ! L’essentiel c’est qu’on soit sûrs que tu vas bien.
Le jeune homme regarde son ange blond avec un peu de tristesse. Il est désolé de gâcher la journée comme ça. Quand tout à coup, il se rend compte qu’il voit de plus en plus flou. Il fronce les sourcils et essaie de fixer son regard sur Bart.
Bart : Hey, ça va ? Tu fais une drôle de tête.
Hugo : Ouais... Dit-il peu convaincu.
Bart : Allonge toi. L’ambulance va arriver ! Répond-il d’une voix tremblante.
Il n’est pas fou, il voit bien que quelque chose cloche avec Hugo. On dirait qu’il se déconnecte de la réalité. Le jeune homme ne s’allonge pas dans le sable mais se cale au creux des bras de Bart, à genoux près de lui. Bart le serre tendrement contre lui et murmure.
Bart : T’en fais pas, les secours arrivent. Ça va aller, mon amour... Murmure-t-il, les larmes lui montant aux yeux. Il sent que son homme a un problème et il a peur que ça soit grave.