Bart et Hugo, une histoire d'amour
Chapitre 38
Aujourd’hui, c’est le grand jour. Le départ pour San Diego est arrivé. Cet après-midi, les amoureux prennent le train pour Paris où ils passeront la nuit. Et demain très tôt, ils décollent pour San Diego avec une escale à New-York. Bart a demandé à Anna de les emmener à la gare. Sur le quai, ils se disent au revoir.
Anna : Bon... Dit-elle d’une petite voix. Le train va bientôt arriver.
Hugo : Merci de nous avoir emmené, Anna.
Anna : Mais de rien. Ça me fait plaisir que tu m’aies demandé. Ajoute-t-elle en direction de son fils.
Bart : Je voulais que ça soit toi. Je sais qu’un quai de gare c’est pas le lieu idéal mais je voulais juste te dire... Il fait une petite pause. Ses yeux s’attendrissent.
Anna : Quoi ? Demande-t-elle curieuse.
Bart : Flore nous a séparés. Elle m’a élevé mais c’est à toi que je ressemble. L’émotion s’empare de la jeune femme. Merci pour ta tolérance, ton respect et ton amour.
Anna : Bart... Murmure-t-elle à moitié. Tu n’as pas à me remercier. Tu es mon fils, je t’aime inconditionnellement.
Hugo aussi est ému. Il ne dit rien, il observe juste la scène en silence avec Kite en laisse à son poignet.
Bart : Moi aussi je t’aime. Ma mère c’est toi et personne d’autre. Je voulais que tu le saches.
La jeune journaliste ne peut plus dire un mot. Elle sourit à son fils et le prend dans ses bras. Ils se font un câlin appuyé et sincère puis elle regarde Hugo.
Anna : Viens là mon grand. Lui dit-elle en ouvrant un bras.
Hugo ne se fait pas prier. Il est touché par la gentillesse d’Anna à son égard. Il rejoint la mère et le fils et ils se serrent tous les trois avec affection.
Anna : Profitez-bien de ce beau voyage et surtout amusez-vous mes chéris.
Hugo : Ne vous en faîtes pas, on va kiffer chaque minute.
Anna : Vous donnerez des nouvelles, hein ?
Bart : Mais bien sûr ! On Skypera. Et on mettra plein de photos sur Insta.
À ce moment là, le train entre en gare. Il est temps de se faire une dernière bise. Puis les amoureux embarquent avec leurs bagages, le matériel de kitesurf, les affaires pour Kite, et leur chiot qui semble comprendre que quelque chose d’inhabituel se prépare. Ils s’installent à leurs places en première classe et lorsque le train repart, ils font signe au revoir à Anna qui leur envoie des baisers de la main.
Bart : Et voilà, c’est parti pour notre aventure ! Dit-il avec un grand sourire et les yeux qui brillent.
Hugo : On va être tellement bien !
Bart : Grave !
Hugo : Mon premier voyage en duo. Ajoute-t-il en regardant son amoureux du coin de l’oeil.
Bart : C’est vrai ? Répond-il surpris.
Hugo : J’ai toujours bougé en solo. Je ne me fixais pas, ni dans un lieu, ni avec quelqu’un. Partir avec un mec, c’était même pas envisageable.
Bart : Alors cet été quand tu m’as proposé de te suivre à San Diego alors que ça ne faisait que quelques jours qu’on était ensemble... Il ne finit pas sa phrase. Il regarde son amoureux avec émotion.
Hugo : Je n’imaginais pas un instant te quitter. Tout à coup, ce que je prenais avant pour la liberté a perdu tout son sens parce qu’être avec toi, ça m’a appris le bonheur.
Bart ne répond rien mais un tendre sourit se peint sur son visage. Ses yeux se fixent sur les lèvres rosées de son homme. Il penche la tête vers lui et y dépose un doux baiser. Au même moment, Kite jappe. Les amoureux rient et Bart demande au chiot de se taire et de se coucher à ses pieds.
Il y a quatre heures de voyage jusqu’à Paris, il faut s’occuper. Hugo entame la lecture du dernier Maxime Chattam quant à Bart, il met son casque et écoute de la musique mais au bout d’un moment, il commence à piquer du nez alors il coupe tout, s’enfonce un peu dans son siège, se tourne vers Hugo et pose sa tête sur son épaule puis ferme les yeux. Il est bien là, près de son homme. Il s’endort. Hugo le regarde tendrement, sourit puis dépose un tendre baiser dans ses cheveux.
Hugo : Repose-toi mon chat. Dit-il tout simplement à demie-voix.
Cela pourrait sembler complètement anodin pour n’importe qui d’autre mais pour Hugo, sentir son chéri dormir près de lui vaut tout l’or du monde. Bart est bien, il est serein et en toute confiance. Jamais Hugo n’aurait pensé être cette personne avant de rencontrer Bart. Cette personne importante, indispensable aux yeux de quelqu’un d’autre. Cette personne qui vous fait vous sentir heureux et à votre place dans ce monde. Cette personne sur qui vous pouvez vous endormir sans craindre qu’il vous arrive quoi que ce soit. Alors il pose son livre sur la tablette, bouge doucement son bras gauche pour enlacer son ange blond sans le réveiller et le serre contre lui. Sans même s’en rendre compte, dans son sommeil, Bart sourit légèrement en réaction. Le jeune surfeur part alors dans ses pensées tout en regardant le paysage qui défile à travers la fenêtre.
Un long moment plus tard, il entend le contrôleur qui arrive au bout de la rame. Bart dort toujours. Pas besoin de le réveiller, Hugo a les deux e-billets sur son téléphone. Lorsque l’employé de la sncf arrive à leur niveau, il semble surpris et choqué de voir un jeune homme endormi dans les bras d’un autre. Son visage prend une expression fermée et froide. Hugo le remarque mais fait comme si de rien n’était.
Hugo : Bonjour monsieur. Voilà. Dit-il tout simplement en tendant son téléphone avec les e-billets ouverts sur l’écran.
Contrôleur : Bonsoir. Il continue de fixer Bart endormi. Vous avez les cartes de réduction avec vous ? Demande-t-il froidement.
Hugo : Euh, oui bien sûr. Un instant. Il attrape son portefeuille dans sa poche arrière et, d’une main car l’autre est toujours autour de son homme, sort sa carte jeune.
Contrôleur : Et celle de monsieur ?
Hugo sent qu’il veut les embêter mais il ne veut pas rentrer dans ce jeu malsain. Il reste calme. Il glisse ses doigts dans la poche droite de Bart mais il n’a pas le temps de finir son geste que le contrôleur hausse le ton.
Contrôleur : Non mais on va peut-être réveiller monsieur là. Hé ho ! Crie-t-il à l’oreille de Bart, qui sursaute.
Hugo : Ça va pas ?! Vous êtes un grand malade ! Réagit-il instinctivement.
Quelques regards se tournent vers eux, alertés par le haussement de ton du jeune surfeur. Bart ouvre les yeux. En voyant le contrôleur, il se relève un peu dans son siège.
Bart : Ah... pardon. Bonsoir. Dit-il d’une voix qui se réveille.
Contrôleur : Carte jeune et carte d’identité s’il vous plaît.
Bart : Oui bien sûr. Répond-il, ne comprenant pas trop le ton glacial du contrôleur.
Hugo bout intérieurement. Clairement, cet homme a un problème avec eux en tant que couple et il se sert de son petit pouvoir. Bart sort ses papiers et les tend au contrôleur qui se fait un plaisir de les regarder sous toutes les coutures puis les lui rend.
Hugo : Ça va là ? C’est bon, vous avez vu qu’on n’est pas des fraudeurs ?! On est juste un couple qui part en vacances. Réplique-t-il.
Contrôleur : Baissez d’un ton jeune homme.
Hugo : Sinon quoi ? Vous me collez une amende ?
Contrôleur : Entre autres oui.
Bart : Hugo, laisse tomber on s’en fout. Répond-il d’un ton qui se veut apaisant car il sent que son homme monte en pression. On s’en tape de ce qu’il pense.
Leurs regards se trouvent et Hugo réussit à se calmer. Il soupire.
Hugo : Tu as raison.
Le contrôleur leur lance un dernier regard plein de dédain et continue son avancée dans la rame.
Hugo : Quel connard ! Dit-il à demie-voix pour ne pas être entendu trop loin. Regarde le avec son air suffisant... il se croit puissant parce qu’il a un tout petit pouvoir dans son pauvre train à la con. Tu aurais vu sa gueule quand il t’a vu endormi sur moi.
Bart : Ne te ronge pas les nerfs pour ça. Qu’est-ce qu’on s’en balance de ce que les gens pensent. On en a jamais rien eu à faire. Pourquoi tu t’en préoccupes maintenant ?
Hugo : Je me fous de ce qu’il pense dans son cerveau de teubé mais je ne supporte pas la façon dont il t’a traité. Il t’a hurlé dessus alors que tu dormais.
Bart : C’est rien, c’est pas grave ça.
Hugo : Bien sûr que si. Il t’a traité comme un moins que rien. C’était une agression, et ça c’est inadmissible.
Bart sent que son amoureux a été vraiment blessé par cet événement alors il déploie ses ailes d’ange blond et lui parle avec douceur.
Bart : On est d’accord, ce mec est un con. On en verra d’autres comme lui. Mais ça n’a aucune importance à mes yeux. Tu l’as dit toi-même. Rien ni personne ne peut toucher à ce qu’on a. A la fin de la journée, on s’endort dans les bras l’un de l’autre et c’est tout ce qui compte, non ?
Pendant quelques instants, Hugo admire son homme les yeux débordant d’amour. Puis il répond d’une voix sincère.
Hugo : Je suis tellement fier d’aimer un homme aussi intelligent et digne. Ton cœur est infini.
Bart : C’est parce que tu le protèges... Répond-il avec un petit sourire du coin des lèvres et cette vérité au fond des yeux.
Hugo secoue la tête, presque incrédule du naturel de la réponse de son amoureux.
Hugo : Bart Vallorta, tu me surprends de jour en jour...
Bart : Et j’espère bien continuer à le faire.
Hugo : Oh ça je n’en doute pas. Répond-il amusé.
Bart : Je suis ton Kinder surprise en fait. Ajoute-t-il d’un air faussement sérieux ce qui le rend encore plus drôle.
Le jeune surfeur part dans un éclat de rire. L’humour de son amoureux fait toujours mouche.
Hugo : Fais gaffe, je suis hyper gourmand avec le chocolat. Dit-il avec espièglerie.
Bart : Ça, il faudra le prouver monsieur. Répond-il l’oeil rieur.
Hugo : Dans un peu plus de deux heures, on est à l’hôtel. La preuve tu vas l’avoir en direct live.
Bart : Des mots, toujours des mots. J’attends de voir.
Hugo : Mais quel insolent tu fais ! Ajoute-t-il toujours sur le ton de la plaisanterie.
Bart : Oui mais tu aimes bien, hum ?! Dit-il en haussant suggestivement un sourcil.
Hugo : Arrête de me regarder comme ça, tu fais de l’antijeu là.
Bart : Pourquoi ? Taquine-t-il son amoureux.
Hugo : Parce qu’on ne peut pas aller plus vite que la musique et que ce foutu train n’arrive que dans deux heures.
Bart : Et que comme tu es affamé, tu as très envie de manger ton Kinder, c’est ça ? Continue-t-il à titiller.
Hugo : Voilà... Répond-il avec les joues légèrement rosées. Donc si le Kinder pouvait arrêter de passer et repasser sous mon nez, ça m’arrangerait.
Bart : En plus, je dis ça je dis rien mais j’ai rechargé mes batteries avec la petite sieste de tout à l’heure. Et j’ai comme pas très envie de dormir cette nuit. Ajoute-t-il un petit rire espiègle dans la voix.
Hugo : Rrroh... Glousse le jeune homme. Tu es infernal. Commente-t-il avec humour.
Bart : Oui mais c’est comme ça que tu m’aimes !
Hugo ne répond rien. Il vole vers les lèvres de son amoureux et les capture dans un sensuel baiser. Bart lui prend le visage et le tient avec douceur. La nuit s’annonce longue et délicieuse.