Bart et Hugo, une histoire d'amour
Chapitre 25
Nous sommes à une semaine de Noël. Hugo a obtenu le job. Il est désormais mannequin photo pour la marque de vêtements The Kooples. La première campagne photo vient de sortir et il travaille sur celle pour les soldes de Janvier.
Bart est fier de lui même s’il n’apprécie toujours pas Franck. Il sent quelque chose au fond de lui.
En cette fin d’après-midi, Bart est à la gare. Il attend avec impatience son amoureux qui rentre d’un voyage professionnel de quatre jours à Paris. Comme il a obtenu son permis, il est venu avec le van. Il a vraiment hâte de pouvoir serrer son chéri dans ses bras. Quatre jours sans lui, c’était long. Il est sur le quai lorsque le TGV entre en gare. Lorsqu’il voit la silhouette de son amoureux, un immense sourire se plaque sur son visage. Il fait quelques pas vers lui mais son sourire s’efface quand il aperçoit Franck. Le photographe éclate d’un grand rire tout en tapotant Hugo sur l’épaule. Geste que n’apprécie pas du tout Bart. Ses nerfs vrillent en un instant.
Bart : Salut... Dit-il à Hugo en déposant un petit baiser sur ses lèvres.
Hugo : Hey salut. Répond-il d’un air un peu surpris. Qu’est-ce que tu fais là ?
Bart : Bah... je suis venu te chercher. Mon homme rentre de voyage, ça me paraît logique d’aller le chercher, non ? Répond-il un peu vexé. Mais bon si ça t’embête faut le dire.
Hugo : Non c’est pas ça du tout mais tu n’as pas reçu mon texto ?
Bart : Non...
Franck : Je vais nous chercher un taxi Hugo. Tu me rejoins.
Franck part en avant des deux amoureux, qui marchent vers la sortie.
Bart : « Nous » ??
Hugo : Je suis désolé mon chat. Je t’avais envoyé un message mais le réseau a dû buguer dans le train. Il y a eu un problème avec la dernière séance photos, le directeur artistique veut qu’on la refasse le plus vite possible.
Bart : Et il faut que tu fasses ça là, ce soir ? S’énerve directement le jeune homme.
Hugo : Oui c’est important. Ils doivent l’avoir demain.
Bart : Génial... Bougonne-t-il.
Hugo : Je t’avais envoyé un message mais... Bart le coupe.
Bart : Oui j’ai compris. Tu m’avais envoyé un message mais je ne l’ai pas reçu. Tu aurais aussi pu m’appeler pour être sûr que je sois au courant. Mais tu devais être trop occupé.
Hugo : Qu’est-ce que tu veux dire ?
Bart : Je sais pas. Tu avais l’air de bien te marrer...
Hugo : Bart... Réagit-il en secouant la tête l’air de dire « Arrête ». Ne t’imagine pas n’importe quoi.
Bart : Et sa main sur ton épaule, je l’ai imaginé aussi ?
Hugo va pour répondre quelque chose mais Franck le hèle depuis l’entrée de la gare.
Franck : Hugo, le taxi nous attends. Tu viens ?
Le jeune homme se tourne vers Bart, l’air embêté.
Bart : Vas-y, vas-y... Répond-il agacé.
Hugo : Je suis désolé pour le quiproquo mon chat. Il lui fait un petit bisou sur les lèvres. On se rejoint à la maison. J’en ai pas pour longtemps.
Le jeune surfeur sort de la gare au petit pas de course et s’engouffre dans un taxi avec Franck. Bart les regarde partir, la boule au ventre. Depuis que Hugo travaille avec ce photographe, il est plus occupé ce qui est normal, bien sûr. Mais Bart vit mal le fait qu’il passe autant de temps avec lui. Il a l’impression qu’il s’éloigne. En tout cas, il a cette peur au ventre. Il remonte dans le van et reprend la route vers le mas, les nerfs à vif. Mais puisque Hugo lui a dit qu’il n’en avait pas pour longtemps, Bart décide de tout de même lui faire un dîner romantique surprise pour fêter son retour. Il cuisine des lasagnes et installe une belle table. Vers 19h30, ne voyant toujours pas son homme revenir, il l’appelle mais tombe sur son répondeur.
Hugo est en train de se changer pour passer la dernière tenue. Franck l’attend. Il s’aperçoit que le portable du jeune homme, posé sur une table derrière lui, vibre mais ne lui dit pas que son petit ami essaie de le joindre, pour la quatrième fois.
Finalement, c’est vers 21 heures que rentre Hugo. Bart est assis sur le canapé en train de zapper machinalement, sans vraiment rien regarder. Il est très énervé. Le jeune surfeur s’aperçoit qu’une belle table était dressée. Il réalise que son homme avait prévu un dîner. Il se sent mal.
Hugo : Oh je suis désolé mon chat... Bart ne répond rien, il ne tourne même pas la tête. Ça a pris plus de temps que prévu, Franck ne trouvait pas la bonne lumière. Le jeune homme pouffe d’agacement. Je n’ai vu qu’en partant que tu avais essayé de m’appeler. Bart, regarde moi s’te plaît. Il tourne légèrement le regard vers son amoureux, les yeux presque noirs de colère. Je suis désolé.
Bart : Les lasagnes sont dans le four. Le gâteau au frigo. Bon appétit. Dit-il en se levant du canapé et partant vers la chambre. Hugo le retient par le bras.
Hugo : Hey, hey attends. Je comprends que tu sois fâché. J’ai pas assuré. Mais c’était involontaire. J’ai pas vu le temps passer.
Bart : Je ne suis pas sûr que ça arrange ta situation ce que tu viens de dire...
Hugo : On bossait, Bart. C’est tout. Bart le regarde d’un air à la fois fâché et blessé. Mon chat... Hugo prend son visage tendrement entre ses mains et lui caresse les joues avec les pouces. Je me suis fait un peu envahir par le travail mais ça n’a rien à voir avec nous, tu le sais.
Il s’approche pour l’embrasser mais le jeune Vallorta se détourne. Il ne veut pas pardonner aussi facilement. Hugo ressent la douleur de son petit ami et cela le blesse également.
Bart : On ne s’est pas vus pendant quatre jours. On s’est à peine parlés car tu étais super occupé. Tu rentres, je te prépare un dîner en amoureux et tu me poses un lapin. Oui ça a à voir avec nous, Hugo. Clairement.
Hugo : Mais non, pas du tout.
Bart : Tu sais quoi ? Laisse tomber. Je vais emmener Kite pour sa balade du soir. Lui au moins, il a besoin de moi.
Le jeune homme met sa laisse au chiot et sort sans ajouter un mot. Hugo le regarde partir, l’air désabusé. Cette fois, Bart est vraiment fâché. Il va falloir qu’il déploie des trésors de tendresse pour se faire pardonner. Et surtout, pour le rassurer. Il jette un oeil autour de lui et s’aperçoit que son amoureux avait préparé une belle soirée. Il avait fait beaucoup d’efforts et Hugo a tout gâché. Le jeune surfeur s’en veut beaucoup. Il se fait chauffer une assiette de lasagnes et s’installe à table en espérant que Bart ne sera pas trop long. Il fait nuit et froid, il ne veut pas qu’il traîne dehors. Pendant ce temps-là, il écoute les messages que son homme lui a laissé durant la soirée...
« Oui mon cœur, c’est moi. Tu rentres bientôt ? Tu m’avais dit que tu n’en avais pas pour longtemps mais ça fait déjà deux heures. Je nous ai préparé une petite soirée en amoureux. Rappelle-moi s’te plaît. »
« C’est encore moi. Je sais que tu bosses mais tu peux me rappeler s’il te plaît ? Le dîner est prêt. Je t’attends avec impatience. Rentre vite mon cœur. »
Puis un troisième message, plus énervé.
« Bon bah apparemment, c’est bien plus intéressant de passer du temps avec Franck qu’avec moi vu que tu ne me rappelles pas. Je ne t’attends plus, je vais manger. Salut. »
Hugo se sent coupable. Il n’a rien fait de mal avec Franck, ils ont juste travaillé. Mais il ne peut pas s’empêcher de se sentir mal d’avoir mis Bart dans un état pareil. Il sait qu’il est jaloux du photographe, il l’a bien compris. Et il réalise que ce qui s’est passé ce soir n’est pas pour faire taire la jalousie du jeune homme. Ce que ne sait pas Bart c’est que si Hugo travaille si dur, c’est pour lui préparer un très beau cadeau de Noël. Mais bien sûr, il ne peut pas lui dire pour l’instant. Il va falloir qu’il se fasse pardonner autrement. Alors, en attendant qu’il rentre de la promenade de Kite, il débarrasse la table, fait toute la vaisselle, éteint la télé et va dans leur chambre. Ils installent quelques bougies et les allume pour donner une ambiance romantique à la pièce. Vers 22 heures, Bart rentre. Kite est fatigué et part se coucher dans son panier directement. Le jeune homme voit la lueur sortant de leur chambre alors il s’y dirige, un peu curieux. Il constate que son amoureux a transformé leur chambre en un petit cocon adorable. Même s’il tente de rester fâché, il s’adoucit un peu quand même.
Hugo : Je suis vraiment désolé d’avoir fait foirer ta surprise. Tu avais fait ça avec tout ton amour et je n’ai pas assuré. Je suis un con. Bart hausse les épaules, l’air de dire qu’il exagère un peu. Hugo s’approche de lui et, tout timidement de peur de se faire jeter, il pose ses mains sur ses fines hanches. Bart se laisse faire. Est-ce que tu veux bien pardonner à un gros crétin qui se sent hyper mal de t’avoir fait de la peine ?
Bart : Je peux essayer. Embrasse moi pour voir... Dit-il d’un ton qui semble adouci.
Hugo sourit et s’exécute. Il pose très délicatement ses lèvres sur celles de Bart, qui répond à son baiser. Oui il a été blessé mais dès qu’il sent Hugo près de lui, il n’arrive plus à lui en vouloir. Son amour pour lui est plus fort. Il ouvre sa bouche et embrase un peu le baiser. Son souffle devient plus court. Il prend le visage de son amoureux dans ses mains et même lorsque le baiser s’arrête, ils restent proches l’un de l’autre.
Hugo : Je t’aime. Murmure-t-il du fond du coeur. Les yeux de Bart s’illuminent. Ça le rassure d’entendre ces mots.
Bart : Moi aussi, tellement... Répond-il d’une voix émue, fébrile. Ses nerfs retombent.
Hugo : Je n’aime que toi. Insiste le jeune surfeur pour être sûr que son amoureux se sente mieux. Tu me crois ? Bart hoche la tête.
Bart : Mais bon, tu peux quand même me le montrer. Ajoute-t-il avec un petit sourire en coin.
Hugo : Ahahaha... Rit Hugo. C’est vrai que je peux faire ça aussi. Rétorque-t-il avant de glisser sa main gauche sous les vêtements de son amoureux et de la poser sur son ventre dans une douce caresse.