The cheater
Ok, ok…On se calme. Comment se sortir de ce foutoir ?!
En premier lieu, analyser l’état de Mello. Celui-ci se tenait devant lui, confortablement assis sur une chaise, les jambes croisées. Il avait l’air en pleine contemplation de ses mains. Deuxième mauvaise nouvelle.
S’il ne le connaissait pas très bien, Matt aurait pensé que le blond était zen, totalement détendu, sortant d’une séance de yoga. Faux. Heureusement, ou malheureusement pour lui, le garçon le connaissait par cœur. Il était face au pire des scénarios qu’il avait envisagés. En effet, s’il se fiait à ce à quoi il avait déjà pu assister lors de meurtres presque parfaits conduits par Mello, celui-ci attendait patiemment qu’il ouvre la bouche pour le tuer.
Et s’il n’ouvrait pas la bouche…IL finirait par perdre patience et ce serait pire, si c’était possible.
Bon, autant tenter le tout pour le tout. Peut-être qu’en hommage à leur éternelle amitié, Mello l’épargnerait ! Faux. Trop d’espoir, c’était tout bonnement impossible.
Il vit son tortionnaire lui jeter un bref coup d’œil. Il perdait patience.
« M…Mello ? Je…euh, tu… »
Magnifique Matt. Tu pouvais pas faire mieux pour le convaincre de pas te faire la peau.
Le concerné se leva sans un mot, sans un regard, et tira la chaise sur laquelle il était assis vers le bord du toit. Il fit signe à Matt de venir s’asseoir. Matt pâlit. Hésita. Puis finit par se dire que le mieux était encore d’obéir. Il se mit donc à avancer, tout en fixant sans le vouloir la bordure qui serait bientôt la seule frontière entre lui et la chute. Entre lui et la mort. Il essaya vainement d’effacer cette pensée de son esprit. Il cherchait également à éviter le regard de l’autre en passant devant lui, sachant que le mafieux réagirait au quart de tour.
« Ben alors Matt, je ne te savais pas aussi chétif !...On va pouvoir discuter maintenant… »
Le seul. Mello était le seul capable de filer une trouille pareille à Matt. Il était à présent scotché sur sa chaise, incapable de parler, ou même de réfléchir face au sourire carnassier, voire meurtrier qu’arborait le visage de son compagnon à quelques centimètres du sien.
« Alors ? Une dernière volonté ? Dit-il en faisant dangereusement basculer la chaise de son pied.
-Non ! Euh je…Je veux dire oui ! Je…Enfin tu..Euh, on est amis quand même ! Tu ne vas quand même pas, enfin je veux dire…
-Te tuer ?
-Ou…Oui…
-Hum…Comme tu l’as dit nous sommes amis, je vais donc te laisser choisir la manière dont tu préfères mourir, je peux te laisser tomber dans le vide, ou t’égorger, ou alors te-
-Non !! Je t’en supplie ! Euh…Canapé ! »
Mello paru soudain très irrité.
« Tu m’interromps…
-C’est le chocolat ! Il est sous le canapé !
-Oh je vois, en me disant cela tu évites la torture, néanmoins tu n’aurais pas dû m’interrompre. Au revoir Matt ! »
Mello donna un coup sec dans la chaise, qui bascula violement dans le vide. Matt, se rendant compte de son erreur, se mit à hurler toutes les excuses et les supplications du monde. C’était très inutile, mais son cerveau avait déjà disjoncté. Il ne fut rapidement plus capable que de crier. Il cria de toutes ses forces, espérant peut-être amortir sa chute. Un choc. Un bruit sec. Une douleur inimaginable.
***
Il criait toujours. Il ne voyait plus rien, ne sentait plus rien, mais sans s’en rendre compte il avait continué de crier. Longtemps. Comme pour évacuer tout ce qu’il avait pu ressentir dans les moments où il s’était retenu de crier, que ce soit à la mort de sa sœur il y a plusieurs années alors qu’il ignorait même ce qu’était la mort, ou l’autre jour lorsque sa psp s’était éteinte alors qu’il n’avait pas sauvegardé.
Il avait fermé les yeux. Geste qu’il faisait souvent depuis quelques temps. Et, comme souvent depuis quelques temps, il ne voulait plus les rouvrir.
Il ne distinguait aucun son, il n’y avait pas de vent. Il bougea son bras pour toucher le sol autour de lui. Il le sentait à nouveau, mais ce n’était pas de l’herbe, c’était froid, lisse.
Il se décida enfin à regarder autour de lui.
Il écarquilla les yeux devant ce qui l’entourait : On aurait dit une pièce sombre, mais si grande qu’il n’en apercevait pas le fond. Le plafond manquait aussi, mais pas de ciel pour autant, ni lune, ni soleil, ni nuages. Un noir-bleuté, mais pas la nuit, c’était trop irréel.
Il contempla ses mains, puis vint en placer une derrière sa tête. Il n’avait plus mal. Il n’était pas blessé. Il avait pourtant bien senti l’impact de son crane sur le sol, et ressenti à travers tout son corps la douleur due au choc, c’était impossible !
Ne sachant quoi faire, il essaya de se redresser et fut stupéfait d’y arriver. Il se leva donc. Quelque chose clochait, rien n’était normal ici. Il n’avait pas froid mais pas chaud pour autant, on aurait pu dire qu’il se sentait bien, mais Matt avait l’impression que l’espace autour de lui n’était pas là, et son corps était bien trop léger à son gout. Non, il ne se sentait pas bien.
Constatant qu’il pouvait marcher, il prit la décision d’avancer sans s’arrêter tant que ses yeux ne distingueraient que le vide.
Il avait peur, il était terrifié même. Il ignorait tout de l’endroit où il se trouvait, mais un environnement pareil n’existait pas dans le monde ou il avait vécu jusqu’ici, celui des humains.
Qu’était-il devenu ? Ou était-il ? Etait-il mort ? Avait-il survécu ? Allait-il errer ici à jamais ?
Trop de questions se bousculaient dans son pauvre cerveau. Lui qui n’était habitué jusqu’ici qu’à jouer aux jeux vidéo ou au piratage informatique, c’était bien trop pour lui !
Il marcha. Courra même de temps en temps, se désespérant de ce paysage qui demeurait inchangé. Il finit par perdre la notion du temps. Trois heures ? Trois jours peut-être qu’il ne savait où aller ? Toujours les mêmes questions qui résonnaient dans sa tête.
Il refusait de s’arrêter. Il avait la terrifiante impression que si le bruit de ses pas ne retentissait plus, il s’effondrerait et sa raison avec lui. Il ne ressentait ni faim, ni soif, ni fatigue et s’en était d’autant plus terrifiant. Il esquissait quelques mots parfois, n’espérant aucun réponse, disait quelques phrases qui ne possédaient pas tellement de sens, se souvenait…Il ressentait au moins la solitude et se surprenait à apprécier ce sentiment autant qu’il le haïssait, car c’était ce seul sentiment qui faisait s’éloigner sa peur elle aussi grandissante.
Il finit par la voir. Ou plutôt, il finit par l’entendre, la voix. Sa voix.
Il distinguait parfaitement le son de sa voix qui l’appela, paniquée, elle prononçait son propre prénom…Il entendait également des pas qui résonnaient, mais c’était distant. Il baissa les yeux : il s’était arrêté. Alors ainsi il avait raison ? Il se concentra. Non, ses lèvres ne bougeaient pas, mais il s’entendait parfaitement.
Ça y est, je commence à sombrer dans la folie…
C’est étrange, être conscient de sa folie. Il se mit à rire. Puis à crier…Puis à rire, alors que ses genoux flanchaient. Il s’écroula littéralement au sol, persuadé que tenter de se relever serait vain et qu’il n’irait pas plus loin. Lui n’avait ressenti aucune fatigue, mais son corps s’il en possédait encore un l’avait apparemment ressenti…Calmant son rire nerveux qui l’effrayait lui-même, il réfléchit.
L’endroit où il se trouvait était-il réel au moins ? Il se mit à regarder ses mains, lui-même était-il réel au final ?
Les pas se rapprochaient dangereusement, la voix aussi, mais peu importe ce qui lui arriverait à présent. Ce pouvait bien être n’importe qui, voire une hallucination il s’en fichait pas mal. Durant quelques secondes il eut l’espoir que peut-être cette personne pourrait le sortir de là, mais surement était-il trop tard.
Une main se posa sur son épaule. Il se retourna et…Tomba sur lui. Oui oui, il était nez à nez avec lui-même, une expression paniquée et essoufflé comme s’il venait de courir un marathon, et Dieu sait combien Matt en est incapable.
Bouche bée, il fixait son reflet, qui paniquait de plus en plus en le secouant, lui disant des mots qu’il ne comprenait pas, ou il serait plus exact de dire qu’il ne cherchait plus à les comprendre.
Ha..Haha..Je suis fou ça y est !
Il en était certain, il avait disjoncté au point de voir son reflet ! Il connaissait la schizophrénie, mais pas à un point si avancé. Il se lança dans un fou rire, se moquant de lui-même -le vrai, celui qui était en train de péter les plombs- .
Oui, il était définitivement fou. Ou alors…Ou alors rien du tout en fait, il était persuadé d’avoir sombré, mais il s’en foutait comme de sa première paire de chaussettes. Il n’y comprenait plus rien, il trouvait la situation tellement risible, c’était la première fois qu’il pleurait réellement de rire mais le seul inconvénient était qu’il en ignorait la raison. Il regarda la main toujours posée sur lui, sentant ses forces l’abandonner. Il sentait son corps s’affaiblir, si bien qu’il perdit connaissance sans vraiment s’en rendre compte, sous les yeux de sa copie, totalement désorientée, qui le voyait perdre l’équilibre.
Résultat, aucun. Matt ne sait toujours pas s'il a survécu à sa chute...
X X X X Message de l'auteure~
Bonsoir! Ceci est ma première fiction, j'espère qu'elle vous plais...En tout cas merci à ceux qui la lisent!
Ps: Pensez à faire un petit commentaire pour dire que vous aimez ou non, du moment qu'il est constructif il fait toujours plaisir et est très encourageant!
Bref, bonne journée ou bonne nuit à toi cher ami ~