Life note

Chapitre 36 : Le retour de Kira (6)

1653 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Scène : Le restaurant à nouilles


La clochette retentit lorsque Light franchit la porte du petit restaurant. Il portait toujours sa blouse trop grande et son masque chirurgical. À l’intérieur, l’ambiance était modeste mais chaleureuse : des lanternes japonaises illuminaient faiblement la pièce, et une vieille télévision diffusait les actualités en bruit de fond.


Le trentenaire déjà présent, accoudé au comptoir avec une bière à moitié vide devant lui, se retourna en apercevant Light. Il écarquilla les yeux, visiblement saoul, avant de pointer un doigt tremblant vers lui.


Le trentenaire :

“Un yokai ! Je vous l’avais dit, ces créatures existent !”


La vieille femme, gérante du restaurant, se tourna vers lui avec douceur.


La vieille femme :

“Ne dis pas de bêtises, Ichiro. C’est juste un jeune garçon. Entre, mon garçon, viens t’asseoir. Il fait froid dehors.”


Elle désigna une table près du mur. Light, sans répondre, s’assit calmement, ses yeux observant silencieusement chaque détail de la pièce.


Une atmosphère pesante


Alors qu’il attendait son plat, Light écoutait les discussions autour de lui. La vieille femme s’affairait derrière le comptoir, discutant avec son mari et Ichiro.


Ichiro :

“Ma femme… elle me trompe, vous savez ? Avec un pasteur, en plus. Un homme de Dieu ! Ha ! Quelle blague…”


Le vieux gérant :

“Tu es sûr de ça, Ichiro ? Peut-être que tu te fais des idées.”


Ichiro :

“Non, je suis sûr ! Elle passe des heures avec lui, à ‘se confesser’, qu’elle dit. Moi, je sais ce qui se passe vraiment.”


La vieille femme posa un bol fumant devant Light, le regardant avec bienveillance.


La vieille femme :

“Ne fais pas attention à lui, il parle trop quand il boit. Mange pendant que c’est chaud, mon garçon.”


Light hocha légèrement la tête, prenant une bouchée de ses nouilles. La télévision continuait de diffuser les informations, mais personne ne semblait y prêter attention, trop absorbé par les histoires de trahison d’Ichiro.


Le flash info


Soudain, un flash spécial interrompit les nouvelles :


Présentateur :

“Les enquêteurs confirment la mort simultanée des policiers impliqués dans l’affaire Kira. Les forces spéciales, y compris l’inspecteur Aizawa, ont tous succombé à des crises cardiaques mystérieuses. Cette vague de décès relance les spéculations sur un possible retour de Kira…”


Light demeura impassible, mais un éclat fugace d’amusement traversa ses yeux.


La vieille femme :

“Encore des mauvaises nouvelles… Ça ne s’arrête jamais.”


Le vieux gérant :

“Ces histoires de Kira… Je croyais qu’il avait disparu. Tu penses qu’il est vraiment de retour ?”


Ichiro :

“Si c’est le cas, ces policiers l’ont sûrement cherché. Kira ne s’en prend qu’à ceux qui le méritent, non ?”


La vieille femme fronça les sourcils.


La vieille femme :

“Ichiro, ce qu’il fait est mal, peu importe les raisons. Il n’a pas le droit de décider qui mérite de vivre ou de mourir.”


Avant que la discussion puisse continuer, la télévision passa à un autre sujet.


Une autre cible


Présentateur :

“…et dans une annonce récente, le ministre de la Santé, Masahiro Takeda, a déclaré une réduction drastique des allocations pour les soins des personnes âgées. Cette mesure controversée a suscité l’indignation des retraités et de leurs familles…”


La vieille femme soupira profondément.


La vieille femme :

“Encore de mauvaises nouvelles. Après toutes ces années de travail, c’est comme ça qu’on nous remercie.”


Le vieux gérant :

“On ne peut plus rien attendre d’eux. Ils s’enrichissent pendant que nous, on doit se battre pour payer nos médicaments. Ça n’a jamais changé.”


Ichiro :

“Ces politiciens… des ordures, tous autant qu’ils sont. Si Kira était encore là, il s’occuperait d’eux, vous ne croyez pas ?”


La vieille femme jeta un regard désapprobateur à Ichiro, mais Light, lui, écoutait avec attention. Ses doigts effleurèrent discrètement le Death Note sous la table.


Light : (pensant)

“Leur monde est déjà en ruine, mais ils ne le savent pas encore. Moi, je vais rétablir l’ordre.”


Profitant de l’inattention des autres, il ouvrit lentement le Death Note, sa main dissimulée par la table. Il écrivit soigneusement le nom du ministre qu’il venait d’entendre à la télévision.


Light : (pensant en écrivant)

“Masahiro Takeda. Cause de décès : maladie violente, incurable et inconnue. Un sort approprié pour quelqu’un qui condamne les autres à souffrir.”


Il referma le carnet avec précaution, un sourire imperceptible sur son visage.


Un geste de bonté


Une fois son plat terminé, la vieille femme remarqua les vêtements mal ajustés de Light.


La vieille femme :

“Attends ici, mon garçon. J’ai des vêtements de mon petit-fils à l’étage. Ils devraient te tenir au chaud.”


Elle monta rapidement et revint avec un pull en laine, un pantalon bien entretenu, et une paire de gants.


La vieille femme :

“Tiens, essaye ça. Ça te tiendra mieux que cette blouse trop grande.”


Light enfila les vêtements dans un coin de la pièce, sous le regard bienveillant de la vieille dame. Elle s’approcha ensuite et posa un léger baiser sur son front.


La vieille femme :

“Prends soin de toi, d’accord ?”


Une promesse intérieure


Light se leva pour partir.


Le vieux gérant :

“Tu n’as pas payé, garçon.”


La vieille femme posa une main sur l’épaule de son mari, souriante.


La vieille femme :

“Laisse-le, ça va. Il avait besoin d’aide.”


Alors que Light franchissait la porte, Ichiro, légèrement moins ivre, se leva à son tour.


Ichiro :


“Attends, gamin. Je vais te raccompagner. Ce quartier peut être dangereux la nuit.”


Light hocha la tête sans un mot, quittant le restaurant en compagnie du trentenaire.


Dans la fraîcheur de la nuit, Ichiro marchait aux côtés de Light, son pas légèrement hésitant à cause de l’alcool. Après quelques instants de silence, il se racla la gorge.


Ichiro :

“Au fait, gamin… désolé de t’avoir traité de yokai tout à l’heure. J’avais un peu trop bu.”


Light tourna légèrement la tête vers lui, le regard perçant.


Ichiro :

“Je m’appelle Ichiro Tanaka. Je suis… un électricien. Pas très glorieux, hein ?”


Il eut un rire nerveux avant de continuer.


Ichiro :

“Ma femme, par contre… elle, c’est une femme d’affaires. Belle, riche, intelligente. Tu dois te demander comment un gars comme moi a pu finir avec quelqu’un comme elle, pas vrai ?”


Light :

“Oui, c’est une question intéressante. Deux êtres aussi différents… Comment vous vous êtes rencontrés ?”


Ichiro haussa les épaules, esquissant un sourire amer.


Ichiro :

“Tu sais, ce genre de question, ça pique un peu. Mais bon, je vais te répondre. J’étais là quand elle a eu une panne de courant dans son immeuble. J’ai réparé son ascenseur. Elle était coincée à l’intérieur avec ses dossiers et en retard pour un rendez-vous important. Quand je l’ai libérée, elle m’a remercié en me proposant un café… et de fil en aiguille, on a fini par se marier.”


Il marqua une pause, baissant les yeux.


Ichiro :

“Mais ces jours-ci, j’ai l’impression qu’elle est coincée avec quelqu’un d’autre. Et cette fois, je ne peux pas réparer quoi que ce soit.”


Un silence s’installa, seulement troublé par le bruit de leurs pas.


Une vérité amère


Ichiro se tourna vers Light avec curiosité.


Ichiro :

“Et toi, gamin ? Où est-ce que tu habites ?”


Light, sous son masque, esquissa un sourire à peine perceptible.


Light :

“Nulle part.”


Ichiro :

“Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu vis dans la rue ?”


Light acquiesça lentement.


Light :

“Mon père est mort. Je n’ai plus personne.”


Ichiro resta silencieux un moment, ses traits trahissant une certaine tristesse.


Ichiro :

“Perdre son père… Je suis désolé, gamin. Personne ne devrait avoir à vivre ça, surtout pas si jeune.”


Il s’arrêta de marcher et se tourna vers Light.


Ichiro :

“Écoute, tu n’as pas à dormir dehors ce soir. Viens chez moi, je t’hébergerai. Ce n’est pas grand-chose, mais au moins, tu seras au chaud.”




Alors qu’ils reprenaient leur chemin, le trentenaire jeta un regard rapide à Light. Malgré son masque et son silence, il y avait quelque chose d’intrigant chez ce garçon. Une maturité inhabituelle pour son âge, un calme presque inquiétant.


“Ichiro ne savait pas qu’il marchait aux côtés d’un monstre. Si l’homme avait eu le moindre soupçon que cet adolescent avait, de ses propres mains, condamné son propre père à mort, il n’aurait jamais proposé son aide. Mais dans son ignorance, il voyait seulement un garçon perdu, quelqu’un qu’il pouvait sauver, peut-être pour racheter ses propres erreurs.”



Sous la lumière des lampadaires, Ryuk fit son apparition à côté de Light, flottant dans l’ombre comme une présence spectrale.


Ryuk :

“Tu t’attires des amis maintenant, Light ? Tu deviens sentimental ou quoi ?”


Light ignora Ryuk, ses pensées déjà fixées sur la suite de son plan.


Light : (pensant)

“Qu’ils me prennent pour un enfant, un sans-abri ou un faible… Peu importe. Je n’ai pas besoin de leur pitié. Mon règne approche, et bientôt, ce monde sera à mes pieds.

Laisser un commentaire ?